sunday morning views (gates)

I've been dancing on a wire, now I'm dying on my feet
Oh, please, what more can I be?
I can't hold you up much longer now I'm breakin' at the knees

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chapter 1 - the fool

la liberté frappait son visage avec une douceur déconcertante : soleil brillant, vitesse en coulant contre l’asphalte, le sourire contre les lèvres, rien n’était capable de briser cette vie construite de briques de bonheur. Otis accroché, juste derrière lui, Gates avait réclamé un nouveau vélo pour refiler l’ancien à son meilleur ami pour son prochain anniversaire. En attendant, ils rouleront à deux, ensemble, toujours, sur la même bicyclette. Qui a besoin de se séparer quand les pédales peuvent accueillir son équilibre ?

— Fais gaffe, devant nous ! hurle le garçon, quand Gatlin profite d’un léger instant d’insouciance pour fermer les yeux.

La chute est inévitable, fracas bruyant qui ne blesse que les corps, et pas la mécanique. À croire que le deux roues est increvable, contrairement à la peau des genoux des garçons, qui se stigmatisent alors d’égratignures plus ou moins grave. Les voisins les regardent, moqueurs, trouver le chemin de la maison du Stanfield à cloche pied pour l’un, boitant pour l’autre. Un théâtre de frasques qui tiraient les rires de leurs spectateurs, habitués aux idioties des deux inséparables. Impossible d’être discrets, quand le désinfectant tire quelques cris des lèvres du plus fragile, Gates, pour sûr. Otis est un guerrier, à travers le système, il survit tant bien que mal, passant autant de temps dans la maison familiale qu’à l’orphelinat. L’amitié digne de l’évidence qui s’est tracé du jardin d’enfant jusqu’à la scolarité en dents de scie du côté de Gatlin, quand sa moitié brillait d’une perspicacité jamais partagée.

— Vous êtes vraiment idiots, les garçons, réprimande la mère de Gates avec un ton attendri malgré tout.

Gates ne répond pas : au fond, c’est vrai, qu’ils ne sont pas très intelligents, mais qu’est ce que la vie est belle, avec le meilleur des frères à ses côtés, dans les bons, comme les plus sanglants instants.

Chapter 2 - The lovers

— Mec, y’a une nouvelle dans mon cours d’histoire, elle est incroyable, lance Gates à Otis en passant son maillot de football sur son torse.

Son meilleur ami se fige, et il comprend instantanément ce qui se passe : lui aussi, a croisé le regard de la nymphe, et lui aussi, a été chamboulé. Il faut dire que, de sa voix à son visage, elle a tout pour plaire, surtout aux frères de coeur qui succombent si facilement au sourire d’une femme à la voix tendre. C’est la première fois que ça arrive, et, immédiatement, Gates refuse de lui adresser le moindre sentiment amoureux : hors de question de mettre des années d’amitié en péril pour une fille, ils sont plus soudés que ça.

— T’sais quoi ? C’est qu’une fille, on a qu’à ne pas l’inviter à sortir, et y’aura pas de problème, pas vrai ?

Deal scellé d’un poing frappé. Pour un temps.


— Elle m’a invité au bal de promo.

Pas besoin d’entendre son nom chantant, Gates sait de qui on parle. Il sait aussi pourquoi Otis a choisi ce moment pour en parler, sur le terrain, la rage du Stanfield peut sortir sans avoir peur de le dévorer de l’intérieur. Il s’en doutait, évidemment. Incapable de rester loin de la belle, il a joué le rôle du meilleur ami, écoutant ses indiscretions sur Otis, ignorant son palpitant se tordre à l’idée de les voir ensemble. Mais elle est amoureuse, d’un autre et c’est ainsi, tant pis si c’est de son frère, qui est-il pour empêcher cette romance ?

— Dis oui, idiot, balance Gates en sentant chaque morceau de son coeur rejoindre le gazon.

Il aura une heure pour piétiner les éclats, et voir disparaître un rêve au profit d’un autre : l’amour oublié à la place de l’ambition. Des filles, il y en aura d’autres, peut être pas aussi parfaite qu’elle, mais assez pour qu’il essaie de l’oublier.


Leurs tenues en miroir, Gates est fier de porter la réplique d’Ezio contre sa peau. Même la lame fantôme est caché contre son poignet, touche final pour aller au comic con, cadeau de sa mère pour ses deux enfants, parce que même si Otis ne porte pas le même nom de famille, c’est comme ci.

— Une photo souvenir ? Maddy propose de capturer ce moment avec son polaroïd qu’elle traine partout, après avoir replacé le col de son amoureux.

Et comme à chaque fois qu’il la voit avoir un geste tendre envers Otis, il a envie de vomir de jalousie. Il a épuisé ses soupirs contre d’autres filles, mais rien ne lui permet d’oublier la seule inaccessible.

— On sort nos lames ? Propose Gates dans un sourire à son meilleur ami.

Il accepte, et au moment du clic de l’appareil, la coupure se fait net dans la paume d’Otis. Le sang dégouline sur le sol, et tout le monde panique, Maddy la première, à jouer l’infirmière. Jamais Gates n’a autant regretté de ne pas s’être blessé.


L’annonce est tombée, et il est pris. L’idiot du village, le pauvre sportif du coin, va enfin avoir sa victoire : c’est le sport qui lui a ouvert les portes de l’université, et pas son cerveau atrophié. Et toutes ses heures à s’entrainer pour oublier que son meilleur ami se tape la fille de ses rêves ont payé. Si bien qu’il se pense le roi du monde, Gates, il croit être au dessus des nuages, capable de démolir les plafonds de verre, et d’enfin obtenir tout ce qu’il souhaite. Et ce qu’il veut par-dessus tout, c’est Maddy. Malgré l’interdit. Malgré son amour pour son frère, la passion secrète qu’il entretient pour la belle dépasse tout ce qu’il a connu. Comme s’il l’avait appelé, elle débarque dans le couloir, ingénue, apparition divine. Elle le serre dans ses bras, et le félicite, mais tout ce qu’il remarque, Gates, c’est la délicieuse odeur de ses cheveux qu’il rêve de caresser au petit matin.

— Je t’aime, Mad. Et il l’appelle ainsi parce qu’elle le rend fou, il étouffe de noyer ses sentiments dans un tiroir. Je suis amoureux de toi depuis le premier jour, et ça me tue de te voir avec Otis. Je sais que vous vous aimez, mais t’imagine pas combien moi, je suis fou. T’es dans mes plus beaux rêves, et l’avenir est nul si t’es pas dans mes bras. J’veux pas juste le sport, et la célébrité qu’ira avec, j’te veux toi, parce que t’es la seule fille qui comptera jamais.

Il fini sa tirade, pendant qu’elle reste interdite sous ses paroles. Alors, il cueille ses lèvres contre les siennes, a à peine le temps de savourer le goût délicat qui perle contre sa peau qu’il reçoit une gifle mémorable.

A noter pour le futur : le consentement, c’est aussi pour les connards dans son genre.

Chapter 3 - The hermit

Le rejet de Maddy l’avait blessé, mais rien ne pouvait atteindre la douleur de voir Otis le rejeter ainsi. C’était prévisible, logique, après la grossière erreur qu’avait osé Gatlin. Mais au fond de lui, il avait eu l’espoir qu’il le comprendrait. Qu’il accepterait que Gates se soit laissé ensorceler par la magie de sa sirène. Mais Otis n’est pas partageur, pas envers la beauté qui lui a fait l’honneur de l’aimer, comme lui l’adore en retour. Alors, l’amitié s’est éclatée, en cassant ce qui restait de coeur à Gates, mais c’est bien lui, le seul artisan de son malheur, et il peut user de tous les artifices, cette fois, c’est définitif. Ce qui est en vrac ne saura se reconstruire, Otis ne lui adresse plus un regard, Otis l’a privé de ses réseaux sociaux, a supprimé toute mention de leur amitié. Ne reste que la trace de leurs stigmates respectifs pour tracer ce qu’ils ont vécu ensemble.

Un malheur n’arrive jamais seul, le karma s’acharne sur sa carcasse : ça lui apprendra à casser une amitié de dix ans, ça lui apprendra à voler les copines des copains, ça lui apprendra, à préférer ses pulsions à sa loyauté. Puni par un accident, l’épaule en vrac, incapable de jouer un seul match, pour un lanceur, c’est pitoyable. La bourse promise s’échappe, parce qu’il ne sera pas capable d’être au niveau, mais Otis, lui, oui.


Et Gatlin ne peut pas le blâmer, puisque tout ça, il n’a fait que le provoquer. Et il n’a plus aucun rêve, désormais, que celui de survivre dans la campagne de Clifton, sans futur, ni amour au creux du coeur.

Chapter 4 - The chariot

Sa main tremble encore un peu, les résultats sanguins dans la poche arrière de son jean. Aujourd’hui, ils fêtent les quarante ans de mariage de ses parents. Le jardin familial est peuplé de visages joyeux, mais il se force à sourire. Ca ne devait être qu’un énième test de routine, mais les écrits ne trompent pas : celui qu’il appelle papa n’a pas participé à la conception. Et lentement, tout s’explique : le regard fuyant de sa mère quand son père met en avant leur ressemblance, la mauvaise vue qu’il n’a hérité de personne, sauf peut être son géniteur, et ce Pobre qui s’acharne à essayer de le contacter. Il vogue dans la demeure sans réussir à se joindre aux festivités, parce qu’il pressent la vérité : il est le fruit d’un adultère. Alors, quand son père le serre dans ses bras en lui chuchotant qu’il est sa plus grande fierté, Gates a l’impression d’être un imposteur. Et il maudit sa mère de le forcer à s’interroger sur chaque pan de son enfance sans défaut.

Le pire reste peut être qu’il n’a personne à qui parler, surtout pas le visage qui saute à sa mémoire en premier lieu : Otis n’a plus rien à faire avec les Stanfield, rien à foutre qu’il passe encore tous les jeudis midis manger avec sa famille.


—  Eh, sugar baby ! hurle la jeune femme, se tenant contre le cadrant de la porte.

Le surnom s'est installé chez certaines familles, parce qu'on lui refile plus de pourboires et de chocolats qu'aux autres ambulanciers du coin. Il vient de ramener à bon port sa dernière patiente de la journée, et s'apprête à retrouver Austin pour prévoir le prochain convoi. Gates se retourne, un sourire narquois sur les lèvres. La petite fille de Mrs Downing n’a rien de petite, puisqu’elle doit avoir son âge, et Gates doit se souvenir plusieurs fois par jour de ne pas la détailler en l’imaginant dénudée, parce que sa grand mère l’adore et qu’il a besoin de ce boulot. Il est doué, pour charmer les vieilles, et il lui faut tout son bon sens pour ne pas attirer la jolie femme dans ses filets également. Parce qu’elle a le visage des problèmes, et Gates en a eu assez pour une vie. Tant pis pour les aventures d’une nuit, désormais, le garçon se concentre sur son boulot routinier, et les missions des Bloody Eaglers.

— Tu feras gaffe, j’ai vu une photo de toi au volant d’un joli camion, minaude-t-elle innocemment.

La famille a un pied dans la police, même si la jolie n’en fait pas partie, elle a probablement vu des dossiers trainer dans le bureau de son paternel. Sans hésiter, Gates se rapproche, le visage rongé par la colère. Il aime beaucoup Mrs Downing, mais il ne se laissera pas emmerder par sa descendance.

— Du calme cowboy, ils t’ont pas reconnu, mais…

Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que Gatlin ferme brusquement la porte d’entrée derrière elle. Les vieux ont beau faire semblant de ne plus rien entendre, ils ont la fâcheuse tendance d’écouter les conversations qui ne les regardent pas.

— T’as mon attention, vas-y, qu’est ce que tu veux ? crache-t-il, perdant tout envie de la deshabiller du regard, tout à coup.

— Rien du tout. Je voulais juste te…

— Et quoi ? Regarde-moi, tu veux bien ? Il lui offre un sourire qui se transforme en rictus mauvais. Tu vas oublier ce que t’as pensé voir, parce qu’elle est belle ta vie, pas vrai ? L’interroge-t-il en caressant doucement sa joue. Elle hoche la tête, et il poursuit. Bravo, beauté. Je le saurai, si tu parles, précise-t-il avant d’abandonner son visage, et de retourner vers son véhicule.

Il est loin, le garçon d’autrefois, celui qui chialait pour une fille et qui crevait de douleur à la perte de son meilleur ami. Maintenant, quand il croise Otis sur son vélo, à bord de sa voiture, il n’a plus envie de pleurer, il ne veut qu’une chose : accélérer, pour oublier le visage qui a fait de lui un être faible durant des années entières.

miscellaneous

a un chat un peu dodu qui s’appelle ketchup, trouvé à ses 18 ans avec otis devant une décharge, abandonné avec son frère, mustard. ; il est taureau, et il refuse de croire à l’astrologie, sauf quand l’horoscope prévoit une bonne journée ; sa vie vient à nouveau de voler en éclat suite à un examen médical, qui prouve que son père n’est pas génétiquement son géniteur. L’idée même de confronter sa mère à ce sujet lui donne la nausée ; Il est mortellement allergique à la mangue, assez pathétique ; il fait un footing tous les mardis et jeudis, souvent le midi, emportant sa troupe de petits vieux et les quelques jeunes de son âge motivés ; complexé par son manque de connaissances académiques, il lit, beaucoup, ne comprend pas toujours, mais c’est pas grave, au fond, ça fait intelligent, un homme avec un bouquin entre les doigts ; porte des lunettes en privé, des lentilles en public, a une vue terrible. Pourrait se prendre un poteau dans la gueule s’il est dépourvu d’équipement ; son épaule le lance parfois, malgré les trois opérations. Dans ce cas-là, il doit se tourner vers les antidouleurs, mais les utilise avec parcimonie : il sait quel dégât ils provoquent ; très famille, il rêve d’avoir des gosses et une maison pleine de fous-rires. Même s’il a eu Otis en guise de frère de coeur le temps que ça a duré, il a souffert de ne pas avoir d’adelphes, la faute à sa naissance miracle dans un couple qui n’arrivait pas à procréer depuis dix années ; geek, Gates adore Assassin’s Creed, les jeux vidéos, et le cosplay, mais ne s’autorise plus ces conneries depuis des années. Comme le skate, c’est le souvenir d’un passé enterré, même s’il ne dit jamais non à une partie de Tekken, faut pas déconner.

Bienvenue à Clifton
Je ne peux que dire à quel point je me suis régalée avec ta plume Gates est une petite merveille que nous sommes plus qu'heureux d'accueillir parmi les Bloody Son histoire avec Otis est extrêmement touchante, tout comme sa carrière sportive avortée. Il aurait vraiment pu aller loin, ce garçon ! Nous attendons bien évidemment avec impatience les petites dates dans la chronologie du club pour en apprendre davantage sur ses liens avec les aigles Tout comme le scénario de la petite Maddy qui, j'en suis certaine, arrivera très vite avec deux beaux gosses comme Otis et Gates

✪ Se recenser : La première étape et sans doute la plus essentielle sera de te recenser pour le mois en cours grâce à ta fiche de présentation.
✪ Remplir son profil : Nous te conseillons de bien compléter ton profil et ajouter les liens menant vers ta fiche de présentation, moodboard, suivi personnage etc.
✪ Créer des liens : Tu peux ensuite créer ton casier judiciaire qui va te permettre de suivre l'évolution de ton personnage et créer des liens.
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Bon jeu.