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Wondering if I dodged a bullet or just lost the love of my life - austin

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Sam 25 Mai 2024 - 19:18


Evangeline Bird
Evangeline Bird

F L Y I N GBIRD

le clair
Surnom : Personne n'a la patience de prononcer son prénom entièrement à chaque fois. Les abréviations les plus courantes sont Eve ou Evie. Un seul l'a appelée Birdy, il y a bien longtemps. Anciennement Evangeline Glover, elle a repris son nom de jeune fille son mari tout juste enterré.
Age : Trente-cinq ans. Ce n'est pas si vieux, mais plus très jeune lorsqu'on a rien accompli de sa vie. Le temps est une drôle de machine à la mécanique mal huilée, puisque les huit dernières années semblent ne pas avoir existé.
Adresse : La vieille maison de famille, dans le quartier de White Oak. La cabane dans l'arbre est laissée à l'abandon mais, malgré ses soixante-huit printemps, Papa continue de fleurir le jardin et la balancelle sous le porche supporte encore leurs poids.
Labeur : La culpabilité est un acide tenace et Evangeline sent son âme être rongée de l'intérieur. Le silence est devenu insupportable. Le comble pour une bibliothécaire, n'est-ce pas ? Le seul boulot qu'elle a été capable de trouver dans la précipitation, certaine de perdre les pédales si elle n'a pas de quoi s'occuper.
Coeur : Il bat. Elle croit. Il se fait discret, depuis des années et elle se surprend parfois à presser deux doigts sur sa carotide pour s'assurer être vivante. Veuve et ce n'est pas lui, qu'elle pleure, mais les années perdues, la vie à côté de laquelle elle est passée. Evangeline l'a juré : on ne l'y reprendra plus. Jamais. Plutôt crever.
Berceau : Clifton, Texas. Toujours Clifton et on a beau la fuir, cette maudite ville, on y revient avec la même force qu'un boomerang. L'atterrissage est douloureux, Evangeline s'étouffe encore avec la poussière qu'elle a mordue. Sa maison, son seul refuge.
Wondering if I dodged a bullet or just lost the love of my life - austin Dlju

Tell me I'm despicable
Say it's unforgivable

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You said you were gonna grow up
Then you were gonna come find me

Pseudo : kacsa
Pronom : she/her
Fc : taylor swift
Crédits : poets-dept - tumblr

Multicompte : le méchant Angel et le grognon Jax

Préférences rp : Troisième personne
✹ De 500 à 3000 mots, laissons-nous porter.
✹ dialogue en français ou en anglais, venez comme vous êtes.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t332-evangeline-bird-splend https://peace-of-mind.forumactif.com/t335-evangeline-bird-and-in-plain-sight-you-hid-but-you-are-what-you-did https://www.pinterest.fr/irenesmilau/evangeline/
tw. langage fleuri. allusions au meurtre.




Wondering if I dodged a bullet or just lost the love of my life
((atmosphere))


Evangeline s’est longtemps pensée aigle ou faucon, de ces rapaces majestueux maîtres de l’horizon. Le temps l’a ramenée sur Terre et lui a prouvé, à maintes reprises, qu’elle n’avait rien de plus qu’une hirondelle ou qu’un moineau. Un petit piaf bouleversé par la brise, à la trajectoire renversée au moindre coup de vent. Les éléments extérieurs se font une joie de la malmener et de la faire valdinguer vers d’autres sentiers, d’autres routes bien éloignées de celles qu’elle aurait voulu emprunter. Un murmure sur la gauche, une recommandation sur la droite, et le pauvre volatile ne sait plus où donner des ailes. Tu gâches ta vie avec ce voyou ! hurlait son paternel. Tu le mets en danger répondaient leurs amis. Toi et moi contre le monde lui chuchotait Marcus. Écartelée, le cœur émietté et l’âme en lambeaux, Birdy a cédé à la pression. Au chantage de son paternel, à la caresse d’une situation temporaire d’après Jean, à la contrainte douloureuse de regarder la vérité en face lorsqu’Austin lui a mis la gueule dedans.

Ridicule et pathétique de croire encore à ces foutaises. Tragiques et comiques, les effets de quelques cartes sur une vie. Mais elle a vieilli, Evangeline. Elle a grandi et changé, quoi qu’elle ait toujours besoin qu’on lui souffle la direction à prendre. Plus possible de la quémander à ce mari qu’elle a enterré, plus convenable de la demander à un père vieillissant, plus envisageable de la récolter dans les engueulades de ceux qu’elle a un jour appelés des amis. Ne lui reste pour seul espoir qu’à s’en remettre à un tirage mystique, aux cartes d’une vieille folle dans une roulotte et à ses mots pleins de sagesse. Délestée de quelques billets, Eve peut écouter son avenir et imaginer que le reste aura un sens, que tout ne s’est pas terminé à New-York - ou pire, quand elle a quitté Clifton. Mais Wanda glisse quelques mots sur une justice bancale, à propos d’un juste retour des choses. Des encouragements tirés d’un discours préparé à l’avance, de fausses prédictions servies de client en client, et l’interprétation est propre à celui qui tire la carte.

Ce n’est qu’une sombre arnaque, Evangeline le sait, mais s’il existe une chance infime que les astres communiquent leurs desseins, alors elle se doit de les suivre. Elle se doit de se vautrer dans ce simulacre de maîtrise, si elle veut un jour retrouver son équilibre. Elle se doit de rendre justice à cette jeune fille qu’elle était, à l’arrière d’un moto, les cheveux au vent. Elle se doit de retrouver la droiture morale qu’elle érigeait en arme à chaque dispute. Comment tu peux faire ça ? hurlait elle à Marcus tandis qu’il se décarcassait pour obtenir les couleurs des Bloody. Tu ne vois pas à quel point tu changes reprochait-elle entre deux coups d’éclats, pour mieux fondre dans ses bras. Et peut-être que Marcus Wade est le seul homme à avoir gardé une droiture, un chemin de vie duquel personne n’a réussi à le faire dévier. Il est le pilier de ses souvenirs, ou le dernier grain de sable qui viendra inévitablement faire exploser la machine Bird.

La vérité et l’ordre. Deux valeurs qu’Evangeline ne respecte plus, deux piliers de sa morale qui se sont effondrés. Puisqu’elle a menti, quinze ans plus tôt, lorsqu’il a demandé pourquoi. Puisqu’elle aurait dû dénoncer les pressions extérieures et les craintes semées dans son coeur. Puisqu’elle aurait dû suivre l’ordre des choses, l’ordre de la vie qu’ils imaginaient à deux. Puisqu’elle n’était qu’une gamine impressionnable, une amoureuse naïve, une enfant balancée dans le monde adulte. Ce n’est que justice de pousser aujourd’hui la porte du Bloody Counter, les mains moites et le coeur impatient, forte d’une décision qu’elle aurait dû prendre il y a si longtemps.

Ses pupilles glanent les faibles rayons des néons, toujours éblouies par le soleil d’une belle après-midi. Une casquette des Mets de New-York - au diable les Yankees - vissée sur ses longueurs blondes, ses paumes humides s’enfoncent dans les poches de sa veste. Elle est suspecte, dans la façon dont elle hante les lieux. Elle est bizarre, l’inconnue qui épie chaque table. Parce qu’il ne peut qu’être là, n’est-ce pas ? Et que doit-elle chercher ? Un crâne rasé ou une tignasse brune ? Des bras tatoués ou s’est-il tenu éloigné des aiguilles ? Elle navigue, Evangeline, pour ne pas dire qu’elle dérive. Elle sombre plusieurs minutes, récolte les oeillades agacées et peu engageantes des hommes qu’elle dévisage, avant qu’elle n’échoue au comptoir. « M’dame. » la salue le grand barbu près de la tireuse à bière. « Qu’est-ce que j’vous sers ? » Une seconde chance. Ou une troisième, puisqu’elle a perdu le compte. Et sûrement qu’elle a une odeur de flicaille, la fille Bird, avec sa casquette et son regard qui furète dans tous les sens. Sûrement qu’elle n’est plus vraiment la bienvenue, après toutes ces années, sans lui à son bras. Sûrement même qu’ils l’ont tous oubliée. « Excusez-moi de vous déranger. » La politesse est murmurée, du bout des lèvres, alors qu’elle quitte son couvre-chef et se recoiffe. Elle a toujours eu le discours articulée, Evangeline. De ces gamines de bonnes familles, dans une villa à White Oak avec un orthophoniste et les cours de diction. Élevée par un flic qui n’aimait pas que l’on réponde Quoi ? alors elle préfère le Pardon ? et donne du Zut plutôt que les Putain ! Jusque dans ses mots, elle n’a jamais eu sa place ici. « Je suis à la recherche de… Pardon. J’aimerais voir Marcus Wade, est-ce que vous pouvez me dire s’il est là ? » Vraiment un air de flic, au regard qu’elle récolte et au silence qui s’étire. « S’il vous plaît ? » insiste-t-elle. « Vous cherchez un type sans savoir à quoi y’ressemble ? » Présentée de cette façon, la demande est loufoque. « Je suis une vieille amie et je… Non, s’il vous plaît, ne partez pas… » servir des bières.

Ses lèvres crachent un soupir et ses coudes s’écroulent sur le comptoir en bois humide. Son père dirait qu’il est trop tôt pour boire et si Evangeline se met à lever le coude au milieu de l’après-midi, elle ne donne pas chère de son foie. Ses papilles se noieraient volontiers dans un verre de blanc, rien du standing de la maison, mais elle est loin de la Birdy qui descendait le bourbon à la bouteille. « Et si je vous donne un pourboire ? » tente-t-elle de l’alpaguer lorsqu’il passe à nouveau devant elle. L’idée le fait ricaner, la montagne barbue, et sa tentative de corruption tombe à l’eau. Mais le géant n’en réfère pas à ses propres principes, plutôt à la silhouette qu’il regarde du coin de l'œil, comme attentif à l’approbation de plus gros poisson que lui. Une hiérarchie à laquelle Evangeline ne connaît plus rien et sûrement que quelques places se sont libérées, depuis le temps. Crevés au fond d’un fossé ou derrière les barreaux, les rangs des Bloody Eagles se forment et se déforment au gré de leurs frasques et de leurs crimes. Elle espère juste que Woody est passé entre les mailles de la justice, comme ce putain d’Austin Reid. Pas mort - elle le savait. En prison, aux dernières nouvelles. Mais il a plus d’un tour dans son sac, à moins que la justice ne se soit montrée laxiste. Il mérite de croupir au trou, pourtant. Toute une vie, en l’honneur de celle qu’il a participé à gâcher.

Elle est là, la carte tirée par la voyante. Cette justice au blouson de cuir, qui juge et condamne d’un regard océanique. Cette justice qui a envoyé Evangeline à l’échafaud. Et elle se revoit encore, fantôme dans le reflet des pupilles du Bloody. Elle s’y revoit, avec la voix défaillante et les larmes adolescentes. Mais je l’aime qu’elle arguait sans qu’il ne l’écoute. Mais Austin, tu ne comprends pas à quel point je l’aime. Assez pour l’abandonner, assez pour le laisser vivre sa vie sans qu’elle n’interfère dans ses plans. La déglutition est entravée par la boule de rancœur qui s’y forme, lorsqu’elle le fixe. Puisqu’il n’a pas changé, lui. Puisqu’il a toujours la même gueule, puisqu’il règne toujours sur cette ville. Puisqu’il est toujours droit et solide, là où elle s’est écroulée une centaine de fois. Sa mâchoire se crispe un instant, ses sourcils se froncent. « Austin. » Un prénom lancé comme une insulte, mais elle n’est plus une gamine. Ses doigts serrent toujours la visière de sa casquette, plus anxieux qu’elle ne le voudrait mais elle ne fuira pas, cette fois. Puisqu’elle a passé l’âge de le laisser gagner. Puisqu’elle en a trop vu pour le laisser l’impressionner. « Je te croyais en prison. » Et sûrement est-ce pour cela qu’elle a eu le cran de pousser la porte du bar, certaine de ne pas l’y croiser. « Ou mort. » Planté dans une rixe au milieu d’un couloir ou dans la cafétéria. Plombé à sa sortie par un Pobre courageux ou un flic revanchard. Sa langue presse à l’intérieur de sa joue et elle jette un dernier regard en direction de la salle, désormais certaine de ne pas y trouver celui qu’elle cherche. « Est-ce qu’il va bien ? » parvient-elle à articuler, s’abaissant une fois de plus à s’en remettre à lui pour avoir de ses nouvelles. Depuis quand n’a-t-elle pas décroché son téléphone pour le savoir ? Depuis qu’elle s’est mariée.


avec @austin reid


Clyde Saracen et Austin Reid aiment ce message




And it was written. I got cursed like Eve got bitten. Oh, was it punishment ? Pad around when I get home. I guess a lesser woman would've lost hope. A greater woman wouldn't beg but I looked to the sky and said : Please, I've been on my knees, change the prophecy. Don't want money just someone who wants my company. Let it once be me
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Ven 7 Juin 2024 - 21:26


Austin Reid
Austin Reid

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : Reid, seul diminutif à caresser les lèvres lorsque son prénom reste tapi dans l'ombre.
Age : 45 ans, les premiers frissons de novembre ont accueilli sa venue, comme une promesse de renouveau (5 novembre 1979 - scorpion ascendant balance).
Adresse : Trailer park de Midtown ; il a récemment élu domicile dans un mobil-home rustique, aux parois de bois patiné par le temps. Son toit de tôle ondulée se dresse fièrement sous le ciel texan, témoin discret des histoires et des rêves qui s'y tissent.
Labeur : Vice-président des Bloody Eagles ayant naguère servi dans les rangs militaires ; épopée gravée dans le fer de son être.
Coeur : Divorcé. Il porte en lui le poids des années écoulées ; douze saisons d'amour et de peine entrelacées avec Dakota, désormais étoile fugace dans le ciel de son passé conjugal.
Berceau : Clifton ; dans le doux murmure des eaux du lac Whitney, baigné par la lueur dorée de l'aube texane, là où les secrets de l'âme se mêlent aux reflets chatoyants de l'onde.
Wondering if I dodged a bullet or just lost the love of my life - austin A3ec92c55df2a88e149fecdd8d793a360cdcaeab

Sujets en cours : (5)


Pseudo : céline ; reveastral_
Pronom : elle.
Fc : charlie hunnam.
Crédits : mars (avatar) ; keetika (gifs signature).

Multicompte : bliss llewelyn (ft. lily-rose depp).

Préférences rp : - rédaction en français et à la troisième personne du singulier.
- entre 700 & 2000 mots par post (plus s'il m'arrive de glisser).
- dialogues en saddlebrown.
- pas fan des dialogues en anglais.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t359-austin-reid-two-graves https://peace-of-mind.forumactif.com/t402-austin-reid-road-scars-tell-the-best-stories#5395
tw. langage fleuri. allusions au meurtre.




Wondering if I dodged a bullet or just lost the love of my life
((atmosphere))


C’est au rugissement puissant du moteur de la Harley Davidson que les geais anthracites s’envolèrent, traversant la skyline de Clifton comme des touches de peinture sur une toile blanche. Ils avaient fendu le ciel de leur vol saccadé, en cet après-midi de mai.

Quelques minutes plus tôt, à quelques mètres de là, le vice-président des Bloody Eagles avait jailli à l'angle de la rue, sa moto grondant comme un lion en colère. Il observait la façade du pub se dessiner peu à peu sous le soleil éclatant, se remémorant certaines chaudes après-midis d'été lors desquelles il lui semblait presque que les murs brillaient comme des braises ardentes. Malgré ses innombrables visites, une émotion familière le submergeait lorsqu’il approchait de l’endroit. Aujourd’hui, sa chevauchée portait une saveur inédite, teintée d'une douce mélancolie. C’était la première fois que le texan foulait à nouveau le sol du Bloody Counter depuis le jour de son incarcération.

D’aucuns diraient que sa rigidité et son regard éteint étaient les conséquences logiques de la dureté du temps qui passe. Mais Austin savait que c’était surtout le poids écrasant de sa peine qui avait durci son cœur. Elle était venue, sournoisement, se poser délicatement sur son épaule, chuchotant si doucement à son oreille qu’il était le seul à pouvoir l’entendre. Elle s'était alourdie au gré des saisons, jusqu'à ce jour de printemps où, enfin, la justice avait choisi de la délester de son poids. Malgré tout, et aussi lourde soit-elle à porter, le quadragénaire savait qu’elle était ce qui faisait de lui quelqu’un de bien. Peut-être aurait-il été pire de ne rien ressentir ? Peut-être aurait-il été pire de ne pas avoir conscience qu’il aurait pu périr, cet après-midi là ?

Austin fit gronder le moteur de Ruby une dernière fois avant de la stationner devant le pub, ses roues soulevant un léger nuage de poussière. La moto semblait aussi impatiente que lui, vibrant encore sous les rayons ardents de l’orbe solaire. Il coupa le moteur et descendit, caressant le guidon comme pour remercier sa fidèle monture de l'avoir mené jusque-là. Les portes du pub, marquées par le temps et les souvenirs, lui faisaient face. D’un geste assuré, le texan les poussa, et elles s’ouvrirent dans un grincement familier.

À l’intérieur, l’ambiance était animée, les rires et les conversations remplissant l’espace comme un écho rassurant. Son entrée fit se tourner plusieurs têtes, dont celle de Duke Slater. « Regardez qui sort de l’ombre ! On avait presque oublié ta tronche. » Des visages familiers, marqués par le temps mais toujours reconnaissables, se levèrent pour l’accueillir. « C’est bon de revenir et de retrouver vos sales gueules. » Un rictus sculpta ses joues lorsqu’il plongea ses iris cristallins dans ceux de ses frères. Le temps semblait s’être arrêté, en cet instant, et il retrouva un fragment de son passé, préservé des affres du temps. « Alors, t’as survécu à la cage, frangin ? » Austin se dirigea vers son acolyte et leurs compagnons, échangeant une poigne chaleureuse et les saluant, les avant-bras pressés contre leurs torses, épaules contre épaules, comme pour sceller une promesse silencieuse. « Évidemment. Je suis plus coriace qu’ils ne le pensent. » Il s'efforça de maintenir une attitude stoïque, mais une lueur curieuse éclairait ses prunelles diaphanes. « T’as toujours ta vieille bécane ou ils te l’ont piquée en taule ? » Un rire grave résonna de ses entrailles. Bien qu’il n’ait pas su retenir les femmes les plus précieuses de sa vie, le texan aurait lutté avec l’ardeur d’un fauve pour défendre son Harley et sa Cadillac DeVille. « Ils auraient jamais pu me la prendre. Ruby est garée juste devant. »

Sans tarder davantage, le vice-président se joignit à la table de ses compagnons d’armes, réanimant la flamme de la camaraderie d’autrefois. Il commanda un single malt, ce nectar argenté qui semblait capturer la lueur du crépuscule, et où les arômes dansaient comme des flammes dans le foyer d'une nuit d'hiver. Il porta le verre à ses lèvres, laissant la chaleur du liquide cendré se répandre en lui, glisser le long de sa gorge comme une braise embrasserait la surface de son épiderme. « Austin. » Il ne fallut qu'un battement de cœur pour qu’il sente son hémoglobine se cristalliser dans ses veines. « Je te croyais en prison. » Bordel. Ses mâchoires se figèrent, les muscles saillant comme des cordes tirées à l'extrême. Les iris de l’aigle croisèrent ceux de la colombe, et aussitôt, deux dagues taillées dans du quartz semblèrent vouloir lui transpercer l'âme. « Ou mort. » Il toisa la sylphide de toute sa hauteur, les traits figés dans un masque sévère. Ses bras croisés faisaient ressortir sa carrure et les muscles puissants de ses épaules. « Qu’est-ce que tu fous là, Eve ? » susurra-t-il, venimeux comme un crotale. La voir ici, errant dans les artères de Clifton, lui donna une impression de décalage, de fracture dans la réalité. Evangeline Bird était un véritable nid à emmerdes ; une enchanteresse au visage candide dont on ne se méfiait guère, ce qui la rendait terriblement dangereuse. « C’est pas un endroit pour toi. » Le ton de sa voix était abrupt, dépouillé de la patience dont il avait fait preuve autrefois lorsqu'elle quémandait encore des nouvelles de Wade. « Et je parle pas que du Bloody Counter. »

Le texan marmonna un – putain – avant de ficher une cigarette entre ses lèvres et d’en embraser l’extrémité dans un nuage de fumée. Elle était là pour une raison, et il savait que cela ne présageait rien de bon. Austin se tourna vers le comptoir et fit signe au barman d'approcher. Gus Lawson arqua un sourcil mais ne posa pas de questions. Il se mua lentement dans leur direction, polissant un tumbler avec un linge usé par le temps. « Sers-lui quelque chose. » Les prunelles basaltes du mixologue, sombres et pénétrantes, parcouraient la scène avec une lenteur calculée, glissant de la silhouette du Bloody à Eve, s'attardant sur chacun d'eux. Il se rendait captif des paroles de son mentor, brûlant de découvrir le sort qu’il réserverait à la colombe. « Un verre de jus de fruit fera l’affaire. » Gus émit un rire sarcastique en scrutant la blonde de la tête aux pieds. Ses yeux brillaient de malice alors qu’il passait près d’elle, la bousculant délibérément avant de retourner vers le bar habillé d’un sourire narquois.

Les lèvres d'Austin s'étirèrent en un rictus théâtral, presque caricatural, et, pour souligner le caractère plaisantin de la situation, il désigna la chaise en face de lui, invitant la jeune femme à s'y installer. Les traits de la sylphide demeuraient particulièrement graves, ses yeux fixant le texan avec une intensité qui ne laissait aucune place au doute. Elle allait se mettre à table. « Est-ce qu’il va bien ? » Le vice-président ne détourna pas le regard, mais son silence en dit long sur son souhait de ne pas aborder le sujet. « Ça fait combien de temps, dis-moi… » Il redressa le menton pour l’affronter plus directement. « …Cinq, dix, quinze ans, que j’ai pas entendu ces mots-là ? » Austin n’osait imaginer les mystères voilés par cette apparition spectrale. Wade ne s’était jamais véritablement remis de la perte de sa belle, errant avec un abîme là où son cœur avait jadis pulsé de vie. Il n’était pas question qu’il autorise la jeune femme à réemprunter le chemin qui la mènerait jusqu’à lui. « Retourne d’où tu viens, Eve. Marcus est pas là. »
      
avec @Evangeline Bird


Clyde Saracen aime ce message



but you awaken with dread, pounding nails in your head, but i’ve read this one where come undone, i’ve chose this cyclone with you. sometimes I wonder if you’re gonna screw this up with me. everyone we know understands why it’s meant to be. ‘cause we’re crazy. you left your typewriter at the apartment, straight from the tortured poets department.
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Mar 11 Juin 2024 - 18:24


Evangeline Bird
Evangeline Bird

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Surnom : Personne n'a la patience de prononcer son prénom entièrement à chaque fois. Les abréviations les plus courantes sont Eve ou Evie. Un seul l'a appelée Birdy, il y a bien longtemps. Anciennement Evangeline Glover, elle a repris son nom de jeune fille son mari tout juste enterré.
Age : Trente-cinq ans. Ce n'est pas si vieux, mais plus très jeune lorsqu'on a rien accompli de sa vie. Le temps est une drôle de machine à la mécanique mal huilée, puisque les huit dernières années semblent ne pas avoir existé.
Adresse : La vieille maison de famille, dans le quartier de White Oak. La cabane dans l'arbre est laissée à l'abandon mais, malgré ses soixante-huit printemps, Papa continue de fleurir le jardin et la balancelle sous le porche supporte encore leurs poids.
Labeur : La culpabilité est un acide tenace et Evangeline sent son âme être rongée de l'intérieur. Le silence est devenu insupportable. Le comble pour une bibliothécaire, n'est-ce pas ? Le seul boulot qu'elle a été capable de trouver dans la précipitation, certaine de perdre les pédales si elle n'a pas de quoi s'occuper.
Coeur : Il bat. Elle croit. Il se fait discret, depuis des années et elle se surprend parfois à presser deux doigts sur sa carotide pour s'assurer être vivante. Veuve et ce n'est pas lui, qu'elle pleure, mais les années perdues, la vie à côté de laquelle elle est passée. Evangeline l'a juré : on ne l'y reprendra plus. Jamais. Plutôt crever.
Berceau : Clifton, Texas. Toujours Clifton et on a beau la fuir, cette maudite ville, on y revient avec la même force qu'un boomerang. L'atterrissage est douloureux, Evangeline s'étouffe encore avec la poussière qu'elle a mordue. Sa maison, son seul refuge.
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l'obscur

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Wondering if I dodged a bullet or just lost the love of my life
((atmosphere))


Les rues de Clifton sont hantées et, derrière leurs fenêtres et leurs rideaux tirés, les fantômes se terrent pour mieux s’en moquer. Leurs ricanements sont assourdissants, dévorent les tympans de la pauvre Birdy qui a toutes les peines du monde à serrer les dents et garder le menton fièrement levé. Son monde est si loin de ce bar bruyant, de ces vestes de cuir et des motos aux moteurs assourdissants. Loin de la violence qui coule dans les veines de ces hommes qu’elle juge au moindre coup d’oeil, qu’elle exècre car ils lui ressemblent tous. Un air de Marcus dans les traits de chaque Bloody, dans la fierté d’un patch cousu dans leur dos, dans la fraternité qui lie chacune de leurs âmes. Austin lui-même le lui remémore, dans la nuance bleutée de ses iris qui n’est pas sans rappeler celle de Wade. Un océan tempétueux duquel il la fixe et la nargue, menaçant de la noyer à chaque battement de cils tandis qu’elle bat frénétiquement des bras pour s’en tirer, pour rester à la surface. « C’est pas un endroit pour toi. Et je parle pas que du Bloody Counter. » Son retour n’est pas une bonne nouvelle et elle n’attendait pas un comité d’accueil des plus emballés.

Il y a tout juste un an, l’issue aurait été différente - Evie en est certaine. Puisqu’elle se serait écrasée, encore et toujours. Puisqu’elle se serait inquiétée de son sort à lui, de ce séjour en prison et de ce temps qui passe et creuse un fossé entre leurs vies. Puisqu’il y a un an encore, elle aurait été naïve au point de lui soutirer ces étreintes réservées aux vieux amis, ces tapes dans le dos pleines de bons sentiments, avant de retourner se terrer dans le trou où Austin rêve de la voir disparaître. « Un verre de jus de fruit fera l’affaire. » Son épaule accuse l’impact du gorille qui ne s’embarrasse pas de la bousculer et ses molaires s’enfoncent violemment dans sa langue, jusqu’à sentir le parfum ferreux de son hémoglobine envahir ses papilles. Ce goût si singulier et enivrant qui la ramène inlassablement à cette nuit où elle a repris son existence en main. Cette saveur de vice, à la couleur carmin, qui peint désormais le moindre de ses cauchemars et ses lèvres pleines. Elle a tué, Evangeline. Elle croit, les souvenirs sont flous, son esprit fatigué tâche de l’oublier, mais quand elle pose les yeux sur Austin, elle pense être capable de recommencer.

« Ça fait combien de temps, dis-moi… Cinq, dix, quinze ans, que j’ai pas entendu ces mots-là ? » La réponse brûle ses lèvres et ronge sa langue. Sa colère a tous les symptômes de la rage et bientôt, l’acide formera de l’écume aux coins de sa bouche avant qu’elle n’attaque. « Huit. » Plus ou moins. Huit ans à ronger son frein, dans l’ignorance et le silence. Huit ans d’un véritable exile, où elle ne décrochait plus son téléphone pour le joindre. Huit ans coupée de Clifton et de Marcus, à se ronger les ongles jusqu’au sang chaque soir de ne pas savoir s’il respirait encore, s’il vivait toujours. Huit ans et autant de jour où elle l’a haï, Austin, pour leur dernier coup de fil. Celui passé dans un chuchotement, en cachette de celui qui deviendrait son époux moins d’une heure plus tard. Lorsqu’elle chialait dans sa robe blanche, inconsolable dans ce qui aurait dû être le plus beau jour de sa vie. Dernier appel à Reid, promesse qu’elle ne rappellerait plus, après ça. Elle a tenu parole, Evangeline, puisqu’elle a finalement fait le déplacement après avoir trouvé le courage d’affronter sa propre lâcheté.

Huit ans sans qu’il ne l’entende et cela va en faire quinze qu’Evangeline n’a pas plongé au milieu de ses iris glacés. Une vie entière passée loin de ses yeux accusateurs et elle en est troublée, un instant décontenancée. Puisque leurs traits ont changé, puisqu’ils ont tous les deux vieilli, mais que dans le reflet des prunelles d’Austin elle est toujours la même gamine aux boucles épaisses et au sourire candide. Loin de la femme désabusée et fatiguée qui traîne sa carcasse comme on traîne un boulet, qui a échoué dans ce bar après une énième nuit sans sommeil. Face à la dureté de son expression et à l’intimidant blouson de cuir, Evangeline se sent à nouveau Birdy, gamine d’une vingtaine d’années si prompte à se faire marcher dessus. Et elle déteste ça, Evie. Elle déteste se sentir si frêle et petite derrière la chaise, sur laquelle elle refuse de s’asseoir. Et elle déteste ces ordres qu’il balance avec un aplomb qui lui est propre, tellement certain qu’elle va s’exécuter car le roi claque des doigts.

« Retourne d’où tu viens, Eve. Marcus est pas là. » Ils ont changé, tous les deux. Ils se sont abîmés, à coup de temps et à coups de vie. Si la prison est une épreuve, si bien de soucis se lisent dans les nouvelles rides du Bloody Eagles, la violoncelliste refuse de baisser son œillade belliqueuse. Refuse de détourner le regard, refuse de tourner les talons, refuse de se lever, refuse de sortir. Puisque les années qu’il a passées derrière les barreaux d’une prison, Evangeline les a passées enfermée par une alliance qui a laissé une marque de bronzage plus clair sur son annulaire. Puisque là où Austin n’a eu qu’à attendre pour être libéré, elle a dû se frayer un chemin sanglant jusqu’à la sortie. Puisqu’elle a dû tuer plus que Gregory, ce soir-là, mais aussi tout ce en quoi elle croyait, tout ce qu’elle pensait être. Des efforts qu’elle ne laissera pas mourir en s’écrasant à nouveau. « Non. » Une seule syllabe, articulée clairement du bout de ses lèvres rouges. Le raclement dans sa gorge est inhabituel - ses cordes vocales ne prononcent jamais de tels sons, éternellement maudite à vouloir faire plaisir au monde jusqu’à en oublier ce qu’elle désire. « Et je vais te dire ce que j’aurais dû te dire il y a longtemps. » Elle ne crie pas. Elle ne pleure pas. Elle est loin de la jeune femme en quête de conseils, qui avait sangloté sur son épaule comme on sanglote dans des jupons. Dis-moi quoi faire, Austin avait-elle souvent demandé, accrochée à sa sagesse comme une noyée à une bouée. Tellement idiote, tellement naïve qu’elle avait flanqué sa vie entière entre les mains d’un homme incapable d’en prendre soin. Tellement stupide qu’elle avait préféré se fier à son avis plutôt que de mettre à exécution son plan : s’enfuir avec Marcus, abandonner Clifton ensemble. Une idée à laquelle elle n’a jamais véritablement renoncé, attachée à l’espoir stupide qu’une fin heureuse l’attend après tout ce qu’elle a traversé pour revenir ici. « Va te faire foutre. » Plus de cris, plus de hurlements, seulement la rage sourde d’une femme qui n’a plus rien à perdre car il lui a déjà tout enlevé. Ses sourcils se froncent un instant, tandis qu’elle l’observe de l’autre côté de la table. « Toi, ton club de débiles et tes conseils à la con : vous pouvez tous aller vous faire foutre. » Il est aisé d’avoir autant d’aplomb lorsqu’elle se dresse de toute sa hauteur, tricheuse avec ses chaussures aux épaisses semelles, tandis qu’Austin est assis. Moins imposant, moins impressionnant que dans ses souvenirs. « Marcus… » Là seulement sa voix flanche, un octave trop haut, une craie dérapant sur un tableau. Sa mâchoire se crispe, elle serre les dents et la gorge pour se reprendre. Dire son nom à voix haute est étrange, tant elle le sait devenu un étranger. « Tu ne peux pas m’interdire de le voir. » Puisqu’il n’y a que de cette façon qu’elle peut se retrouver, qu’elle peut oublier, qu’elle peut se pardonner ce qu’elle a fait. Puisqu’il n’y a qu’avec Marcus qu’elle se pense capable de remonter le temps, jusqu’à une époque où ses démons n’étaient que des ombres sur les murs. A un temps où elle n’était pas terrifiée par ses propres actions et par son reflet. « Je te le demande comme un service, Austin… » Puisqu’ils étaient amis, n’est-ce pas ? Un jour, peut-être. Evangeline a du mal à se souvenir d’autre chose que de la haine qu’elle nourrit depuis des années. « Dis-moi où il est. »


avec @austin reid


Clyde Saracen et Austin Reid aiment ce message




And it was written. I got cursed like Eve got bitten. Oh, was it punishment ? Pad around when I get home. I guess a lesser woman would've lost hope. A greater woman wouldn't beg but I looked to the sky and said : Please, I've been on my knees, change the prophecy. Don't want money just someone who wants my company. Let it once be me
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Mer 19 Juin 2024 - 0:00


Austin Reid
Austin Reid

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : Reid, seul diminutif à caresser les lèvres lorsque son prénom reste tapi dans l'ombre.
Age : 45 ans, les premiers frissons de novembre ont accueilli sa venue, comme une promesse de renouveau (5 novembre 1979 - scorpion ascendant balance).
Adresse : Trailer park de Midtown ; il a récemment élu domicile dans un mobil-home rustique, aux parois de bois patiné par le temps. Son toit de tôle ondulée se dresse fièrement sous le ciel texan, témoin discret des histoires et des rêves qui s'y tissent.
Labeur : Vice-président des Bloody Eagles ayant naguère servi dans les rangs militaires ; épopée gravée dans le fer de son être.
Coeur : Divorcé. Il porte en lui le poids des années écoulées ; douze saisons d'amour et de peine entrelacées avec Dakota, désormais étoile fugace dans le ciel de son passé conjugal.
Berceau : Clifton ; dans le doux murmure des eaux du lac Whitney, baigné par la lueur dorée de l'aube texane, là où les secrets de l'âme se mêlent aux reflets chatoyants de l'onde.
Wondering if I dodged a bullet or just lost the love of my life - austin A3ec92c55df2a88e149fecdd8d793a360cdcaeab

Sujets en cours : (5)


Pseudo : céline ; reveastral_
Pronom : elle.
Fc : charlie hunnam.
Crédits : mars (avatar) ; keetika (gifs signature).

Multicompte : bliss llewelyn (ft. lily-rose depp).

Préférences rp : - rédaction en français et à la troisième personne du singulier.
- entre 700 & 2000 mots par post (plus s'il m'arrive de glisser).
- dialogues en saddlebrown.
- pas fan des dialogues en anglais.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t359-austin-reid-two-graves https://peace-of-mind.forumactif.com/t402-austin-reid-road-scars-tell-the-best-stories#5395
tw. langage fleuri. allusions au meurtre.




Wondering if I dodged a bullet or just lost the love of my life
((atmosphere))


Revoir Evangeline après tant d'années aurait – presque – éteint sa voix. Jamais il n'aurait cru que ses iris cristallins puissent contempler à nouveau ce visage, dont les traits, bien que marqués par la patine du temps, demeuraient empreints d'une finesse inaltérée. Voir la silhouette gracile de la jeune femme pousser les portes du Bloody Counter faisait ressurgir les souvenirs d’une époque révolue, d’un cycle imprégné de jeunesse et de passion, où chaque seconde semblait être éternellement gravée dans le marbre du temps. Il se souvenait des nuits fraîches où, sous la voûte étoilée, Wade enveloppait ses épaules frissonnantes dans le blouson de cuir aux couleurs du club, de ses hanches élégantes posées avec assurance à l'arrière de sa Harley, et du surnom tendre qui franchissait les lèvres de son ami chaque fois qu’il évoquait sa présence. Mais pour lui, Birdy avait toujours été un aimant à ennuis, fille d'un vieux flic, qui traînait dans son sillage une myriade de soucis et de complications inextricables. Cette association avait bien failli lui coûter cher, quelques années en arrière, car Papa Bird nourrissait une aversion tenace pour les Bloodys, et plus encore pour Austin, qu'il jugeait nécessaire de redresser, en raison de ses années de service au front. Il se souvenait encore du regard perçant et inquisiteur de cette figure paternelle, un homme au visage buriné par des années de service, qui n'avait jamais approuvé l'affection entre sa fille et Marcus, la considérant comme une déviance regrettable.

Cette désapprobation avait été l'une des raisons majeures pour lesquelles le texan s'était immiscé dans leurs sentiments. Avec la persévérance et l'autorité d'un homme habitué à imposer sa volonté, il avait réussi à convaincre la douce Evangeline de quitter la ville, et de tourner le dos à son Bloody. Les mots avaient été soigneusement choisis, les arguments implacablement logiques, jouant sur les peurs et les aspirations d'une jeune femme tiraillée entre l'amour et le devoir. La promesse d'une vie meilleure, loin des dangers et des tensions incessantes, avait fini par faire pencher la balance. Pour Wade, perdre l’être aimée avait été un coup d'une violence inouïe. Seul face à un abîme de solitude, il n'avait plus eu pour seule compagnie que l'écrin renfermant le diamant qu'il rêvait de lui offrir pour l'éternité. Ce bijou, symbole de leur amour et de son désir de la garder à jamais près de lui, était devenu un rappel cruel de ce qui aurait pu être mais ne serait jamais.

Conscient que cette révélation aurait fait revenir la belle sans hésitation, Austin avait veillé à ce que les projets d'avenir de son ami demeurent un secret bien gardé. Il avait fait ce choix pour le bien de tous, car si Marcus devenait un tracas pour la police, Evangeline, elle, commençait à être vue comme un danger par le club. Kale scrutait, l'œil aiguisé et l'impatience croissante, le changement de comportement chez l'un de ses hommes, autrefois dévoué et efficace, qui semblait s'égarer sous le poids de l’amour avec un grand -A. Cette dérive ne pouvait perdurer selon lui, et le président envisageait sérieusement de faire d'elle un exemple, une leçon douloureuse mais nécessaire pour rappeler à chacun que les distractions personnelles n'avaient pas leur place dans leur univers.

« Huit. » Cela faisait huit ans que le quadragénaire avait cessé de répondre à ses appels, et que le timbre mélodieux de sa voix n'était plus qu'un souvenir lointain. Huit ans de silence, où chaque sonnerie résonnait comme un écho tenace dans son crâne. Le vice-président se souvenait encore de la douceur de ses mots, des promesses murmurées sous les nuits étoilées, quand il prenait le temps de la rassurer à propos de Wade. Aujourd'hui, sa voix était devenue dure et distante. Principalement parce qu’Eve était loin de soupçonner qu'il n'avait agi que pour la protéger, et peut-être ne le saurait-elle jamais. « Non. » La ligne de ses sourcils se fronça légèrement, révélant une surprise mêlée de contrariété. Les prunelles d’Austin s'ancrèrent aux iris pâles de la jeune femme, tentant de percer la carapace qu'elle avait érigée au fil des ans. La tendresse avait cédé la place à une détermination glaciale ; muraille dressée pour repousser les spectres du passé. « Et je vais te dire ce que j’aurais dû te dire il y a longtemps. » Quels mots retenaient-elle derrière ses lèvres carmin ? Quelles vérités, jusqu'ici tues, allaient enfin éclater dans ce silence lourd de tension ? « Va te faire foutre. » Il se redressa pour s'appuyer contre le dossier de sa chaise, un rictus effleurant la commissure de ses lèvres. La candeur d'Evangeline s'était effacée, cédant la place à une hargne ardente et méritée.

« Eve. » Elle ne sembla nullement disposée à interrompre son monologue, ignorant superbement l'avertissement qu'il lui adressa en prononçant son prénom. Ses yeux, flamboyants de colère, restèrent fixés sur les siens, et elle poursuivit avec une intensité presque dévorante. « Toi, ton club de débiles et tes conseils à la con : vous pouvez tous aller vous faire foutre. » Il se leva presque immédiatement, non pas par colère, mais parce qu'elle se trouvait en plein cœur de l'antre du club. Tous ne la connaissaient pas, et nul n'aurait toléré qu'elle s'adresse ainsi à l'un de leurs frères, surtout à un membre haut placé de leur hiérarchie. Austin devait démontrer qu'il avait les choses bien en main. « Eve. » réitéra-t-il d'une voix ferme mais contrôlée. « Ce n’est ni le lieu, ni le moment. » Il fit un pas en avant, sa stature imposante et son regard déterminé attirant l'attention des quelques membres présents dans le Bloody Counter. Les conversations se turent, et les regards se tournèrent vers eux, curieux et méfiants. Le texan savait qu'il devait apaiser la situation avant que les choses ne dégénèrent.

« Marcus... » Il s'avança, réduisant la distance jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres d'elle, lorsqu'il perçut le tremblement de sa voix. Non pas pour l’étreindre comme il l’aurait fait autrefois, mais pour lui épargner de continuer à offrir ce spectacle désolant au reste des Bloody Eagles. « Viens avec moi. » Sa main effleura son bras, un geste léger mais chargé de sens, avant qu'il ne se mette en marche. Par ce contact, Austin espérait lui signifier qu'il n'avait pas l'intention de se confronter à elle devant tout le monde, mais qu'il désirait une conversation à l'abri des regards et des jugements muets des autres membres. « S’il te plaît. » murmura-t-il d'une voix basse et ferme, suffisamment pour qu'elle seule puisse l'entendre. Il se dirigea vers la réserve, un coin discret où ils pourraient discuter sans attirer l'attention, même de l'extérieur. Le quadragénaire n'avait aucune idée de la tournure des événements et ne voulait pas que les bikers puissent les épier à travers les vitres du bar.

« Tu ne peux pas m’interdire de le voir. » Il soupira profondément, cherchant ses mots. « C’est pas ce que j’ai fait. » Austin se tourna vers elle, ses pupilles cherchant à capter son regard. « Je t'ai simplement dit qu'il était pas là. » Ses sourcils se courbèrent en accent circonflexe tandis qu'il ruminait, essayant de saisir cet intérêt soudain pour Wade, après tant d'années. Marcus ne lui avait jamais dit qu'il était de nouveau en contact avec la jeune femme, et il était prêt à parier que si cela avait été le cas, il en aurait été informé. « Je te le demande comme un service, Austin… Dis-moi où il est. » Les bras croisés contre son torse, il s'adossa à l'un des étalages de la réserve. « Pourquoi maintenant, Eve ? Pourquoi après tout ce temps ? » Ses prunelles devinrent sombres, reflétant à la fois confusion et frustration. « Tu ne penses pas qu'il aurait tout fait pour te retrouver s'il t'avait vraiment aimée ? » Il marqua une pause, le poids de ses mots semblant peser lourdement dans l'air. « Il est passé à autre chose, Eve. Laisse tomber. »
      
avec @Evangeline Bird


Clyde Saracen, Jean Lowe, Tig Welch et Jackson Graves aiment ce message



but you awaken with dread, pounding nails in your head, but i’ve read this one where come undone, i’ve chose this cyclone with you. sometimes I wonder if you’re gonna screw this up with me. everyone we know understands why it’s meant to be. ‘cause we’re crazy. you left your typewriter at the apartment, straight from the tortured poets department.
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Mer 19 Juin 2024 - 22:56


Evangeline Bird
Evangeline Bird

F L Y I N GBIRD

le clair
Surnom : Personne n'a la patience de prononcer son prénom entièrement à chaque fois. Les abréviations les plus courantes sont Eve ou Evie. Un seul l'a appelée Birdy, il y a bien longtemps. Anciennement Evangeline Glover, elle a repris son nom de jeune fille son mari tout juste enterré.
Age : Trente-cinq ans. Ce n'est pas si vieux, mais plus très jeune lorsqu'on a rien accompli de sa vie. Le temps est une drôle de machine à la mécanique mal huilée, puisque les huit dernières années semblent ne pas avoir existé.
Adresse : La vieille maison de famille, dans le quartier de White Oak. La cabane dans l'arbre est laissée à l'abandon mais, malgré ses soixante-huit printemps, Papa continue de fleurir le jardin et la balancelle sous le porche supporte encore leurs poids.
Labeur : La culpabilité est un acide tenace et Evangeline sent son âme être rongée de l'intérieur. Le silence est devenu insupportable. Le comble pour une bibliothécaire, n'est-ce pas ? Le seul boulot qu'elle a été capable de trouver dans la précipitation, certaine de perdre les pédales si elle n'a pas de quoi s'occuper.
Coeur : Il bat. Elle croit. Il se fait discret, depuis des années et elle se surprend parfois à presser deux doigts sur sa carotide pour s'assurer être vivante. Veuve et ce n'est pas lui, qu'elle pleure, mais les années perdues, la vie à côté de laquelle elle est passée. Evangeline l'a juré : on ne l'y reprendra plus. Jamais. Plutôt crever.
Berceau : Clifton, Texas. Toujours Clifton et on a beau la fuir, cette maudite ville, on y revient avec la même force qu'un boomerang. L'atterrissage est douloureux, Evangeline s'étouffe encore avec la poussière qu'elle a mordue. Sa maison, son seul refuge.
Wondering if I dodged a bullet or just lost the love of my life - austin Dlju

Tell me I'm despicable
Say it's unforgivable

Wondering if I dodged a bullet or just lost the love of my life - austin 8950ebe40e71787b1836e3ae96d35ce3076bcebb

You said you were gonna grow up
Then you were gonna come find me

Pseudo : kacsa
Pronom : she/her
Fc : taylor swift
Crédits : poets-dept - tumblr

Multicompte : le méchant Angel et le grognon Jax

Préférences rp : Troisième personne
✹ De 500 à 3000 mots, laissons-nous porter.
✹ dialogue en français ou en anglais, venez comme vous êtes.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t332-evangeline-bird-splend https://peace-of-mind.forumactif.com/t335-evangeline-bird-and-in-plain-sight-you-hid-but-you-are-what-you-did https://www.pinterest.fr/irenesmilau/evangeline/
tw. langage fleuri. santé mentale. meurtre.




Wondering if I dodged a bullet or just lost the love of my life
((atmosphere))


Sa voix n’est pas la même et les années l’ont enrouée, à moins que ce ne soit la cigarette. Il y manque quelque chose, une tonalité robotique, un grésillement en arrière-plan. Les crépitements d’un micro dans lequel il chuchotait parfois, riait souvent. La saturation assourdissante au bruit de neige numérique à chaque expiration tabagique, quand il fumait comme un pompier et qu’elle espérait, accoudée à son balcon, que la fumée de ses poumons aient causé les nuages menaçants au-dessus de sa tête blonde. Salut Austin, c’est Eve. Une phrase d’accroche, une habitude. Une fois, dix fois, mille fois. Au petit matin devant son miroir, quand Reid jouait les oiseaux de nuit à Clifton. Au coucher pour occuper ses insomnies new-yorkaises, quand l’après-midi brillait sur le Texas. Dans l’entre-deux, dans la queue d’un café, dans le brouhaha de ce bar à bikers, à Central Park ou même à Holly Hills. Salut Austin, c’est Eve. Tout le temps, constamment, pour des heures entières. Jusqu’à ce que les téléphones s’éteignent par manque de batterie ou qu’elle sombre, comme souvent, dans des nuits sans rêves, pour mieux recommencer le jour suivant. Et quand le rire de Marcus s’étiolait dans son esprit, abîmé par le temps et le manque, elle avait au moins le sien. Ce croassement assourdissant qu’elle emportait avec elle sous les étoiles, dans les nombreuses lunes sans sommeil. Elle lui a demandé plus d’une fois, dans les longues nuits d’hiver, s’il voyait la Lune qu’elle lui envoyait, alors que le soleil se levait timidement sur la côte est. Puisqu’ils ne pouvaient pas être si loin, puisqu’ils étaient toujours du même monde si l’astre planait au-dessus de leurs gueules bavardes. Evangeline avait le mal du pays et Reid était la plus robuste des ancres - il n’y avait aucun mal à s’y appuyer, pensait-elle naïvement. Salut Austin, c’est Eve. Le gardien de ses secrets, l’oreille attentive, l’ami. Salut Austin, c’est Eve. Le seul qui n’ait pas déguerpi, le seul à toujours dire la vérité. Salut Austin, c’est Eve. Je vais me marier. Le jour même, l’heure qui suivrait. Dernière fois où sa voix chaude l’attendait au bout des tonalités.

Huit années n’expliquent pas les dissonances dans sa gorge et elle peine, Evangeline, à y entendre l’homme un jour admiré, un jour manqué. Ce ne sont pas les notes grésillantes d’un téléphone ou l’intimité d’une voix sans visage qui lui manquent, mais les accents de vérité qu’il savait autrefois y mettre. « Eve. » Même son nom sonne comme un mensonge, sorti de cette bouche maudite qui avait pu lui promettre de si belles fins qu’elle avait fini par y croire. Les pieds de la chaise raclent sur le sol et bien qu’elle ait appris à ne plus le craindre, une de ses jambes amorce un pas en retraite. Une bascule vers l’arrière, l’instauration d’une étroite distance de sécurité qu’il percute, qu’il éclate, qu’il détruit - comme tout ce qu’il a le malheur de toucher. « Viens avec moi. » Lointaine est l’époque où elle l’aurait suivi au bout du monde, aveuglée d’une confiance ridicule et elle entend encore les remontrances d’un paternel désabusé - si tes petits voyous de copains se jetaient d’un pont, tu te jetterais aussi ? La rhétorique de William Bird aurait récolté quelques réponses décevantes, si sa progéniture avait eu le cran de répliquer. Puisqu’elle se serait jetée, une fois, dix fois, mille fois, sans une hésitation, pour Wade. Pour Reid. Pour qu’ils la regardent un jour autrement que comme un poids qu’ils traînent, pour qu’ils puissent lui vouer une fraction de la confiance qu’elle leur a donnée. « Ne me touche pas. » souffle-t-elle, serpent blessé et ses suppliques sont un chuchotis. Elle n’ordonne pas, elle quémande tandis que son bras fuit son contact. La brûlure de ses doigts accélère la fonte des glaces, sous ses pieds, et le sol de sa sanité se craquèle. Ne voit-il pas, Austin, combien elle est à bout ? Ne sait-il pas, après toutes ces heures de confidences babillées sur des oreillers distants, qu’elle serait incapable de s’arrêter de chialer si elle avait la faiblesse d’ouvrir les vannes ? « S’il te plaît. » Un regard à la ronde dénonce le changement d’ambiance du Bloody Counter, et plus d’une oeillade suspicieuse se mêle à la sienne, avant qu’elle ne s’en détourne pour lui emboîter le pas.

Les rayonnages étroits n’offrent guère le plaisir de maintenir le fossé désiré. L’endroit est exigu, l’intimité est déroutante et le soudain silence lui vrille les tympans. Evangeline s’entend respirer, de ces inspirations assoiffées et colériques qu’elle ne peut étouffer dans un soupir. « C’est pas ce que j’ai fait. » Menteur. Les prunelles de la violoncelliste roulent exagérément au fond de leur orbite, dans un souffle proche du ricanement. Un hoquet de rage, la gorge écrasée par la colère. « Je t'ai simplement dit qu'il était pas là. » Et les prunelles océaniques rencontrent la tempête des siennes, accrochent son regard sans plus jamais le lâcher. « Tu avais promis de veiller sur lui. Tu avais promis. » La formulation est quelque peu enfantine, traînante et brisée sur le dernier mot. Puisqu’il avait promis. Tu avais promis de veiller sur moi, aussi.

« Pourquoi maintenant, Eve ? Pourquoi après tout ce temps ? » Sa mâchoire se contracte, ses lèvres se pincent, sa gorge se serre. Ses dents grignotent l’intérieur de ses joues et sa moue se couple à une épaule haussée, une désinvolture feinte. Ses bras se croisent sur sa poitrine, maigre bouclier entre la vérité et les indiscrétions du Bloody. Il devrait le savoir. Il aurait dû le savoir. Puisque c’est de sa faute, tout ça. Puisque tout est de sa faute. Puisqu’il a disparu, du jour au lendemain, et l’a laissée face à d’interminables tonalités jusqu’à sa messagerie. Encore et encore, qu’importe qu’elle supplie, qu’elle menace, qu’elle implore. Salut Austin, c’est Eve. Messages après messages. Salut Austin, c’est Eve. La boîte vocale de votre correspondant est pleine. En prison, le Bloody. Personne pour décrocher ce putain de téléphone qu’elle tenait entre ses paumes ensanglantées, les genoux dans l’hémoglobine, le corps prostré contre les restes de Gregory. J’ai fait une connerie. Une énorme connerie. Je ne sais pas quoi faire. Dis-moi quoi faire. Pitié, j’ai besoin que tu me dises quoi faire. La boîte vocale de votre correspondant est pleine. Abandonnée, Eve. Encore. « Evangeline. » Pour lui, pour tout le monde. Et peut-être en aura-t-il assez d’articuler autant de syllabes et arrêtera-t-il pour de bon de s’adresser à elle directement, en l’humanisant à chaque question. Elle est aussi monstrueuse que lui, désormais, et pour cela elle ne lui pardonnera jamais. « Tu sais quoi… Tu sais quoi, oublies ce que je t’ai dit. Je demanderai à quelqu’un d’autre et… » La lassitude la pousse à parler à voix basse, des mots glissés dans des soupirs mais il lui coupe le souffle, la fait taire de la pire des façons. « Tu ne penses pas qu'il aurait tout fait pour te retrouver s'il t'avait vraiment aimée ? »

« Tu ne sais pas de quoi tu parles. » tranche-t-elle, la langue acide, le cœur en feu, l’âme en miettes. Ils n’avaient pas le choix. Ils n’étaient que des gamins. Ils n’étaient que des enfants amoureux. Les centaines de kilomètres et la menace d’un père revanchard planaient sur leurs sentiments juvéniles, et Marcus avait compris. Compris qu’il s’agissait de la meilleure solution, lorsqu’elle avait proposé son départ comme sa propre idée. Comme son propre abandon, sa propre lâcheté, sans jamais lui répéter combien Austin avait murmuré de belles promesses à ses oreilles pour l’en convaincre. Il ne lui en voulait pas, Marcus, il l’avait juré en la prenant dans ses bras une dernière fois. Comme il a juré de la retrouver, un jour. « Il est passé à autre chose, Eve. Laisse tomber. » Birdy secoue le museau, chasse ses mensonges d’une ondulation de sa queue-de-cheval. « C’est important, et tu ne comprends pas. » le maudit-elle à mi-voix, la réplique cryptique. « Putain, tu comprends rien, Austin. » Ce n’est pourtant pas de sa faute, si elle se refuse à lui expliquer. Si elle s’enterre dans sa solitude et ses certitudes, incapable de formuler à voix haute les horreurs de ses actions et de ses angoisses. Son nez se dresse vers le plafond, l’ampoule pendue au bout d’une succession de fils électriques. Elle s’y brûle la rétine un moment, les cils papillons sécheurs de larmes. Un ultime reniflement termine de lui rendre sa contenance et elle cligne des mirettes, aveuglée d’avoir regardé la lumière une minute. « Tu as gâché ma vie. » Pas de vocifération, pas même de gifle cinglante, juste une oeillade assassine et décidée. Un regard qui ne cille pas, une mâchoire qui ne tremble pas et on jurerait qu’elle le maudit en retour. « Tu m’as pris la seule chose qui aurait pu… » Lui rendre ce qu’elle a un jour été, l’innocence d’une existence sans violence, la bonté qui émanait autrefois de son âme. La gamine assise à l’arrière d’une moto, les cheveux au vent et la liberté sur la gueule. « Tu m’as tout pris. Même lui, tu me l’as pris. Alors que vous en aviez pas besoin. Merde, vous en aviez même pas besoin, de Marcus. » Ses bras s’écartent avant de retomber lourdement sur ses hanches, point final de sa démonstration, de sa logique implacable. Il n’était qu’un prospect, un gamin perdu en quête de sens, comme il en existe à tous les coins de rue de cette ville minable. Il aurait pu partir avec elle, Wade. Si seulement il l’avait aimée assez pour le faire. « Et tu me l’as pris. » Sa gorge grogne, les syllabes étouffées roucoulent tant l’air a du mal à se frayer un chemin. « Alors que j’avais besoin de lui. » Son regard le quitte un instant et son index l’accuse et poignarde son torse d’un ou deux coups d’ongle. Evie n’a même plus la force d’être en colère, plus la force d’être enragée, et le poing qu’elle serre échoue mollement contre le blouson en cuir, le pousse à peine, en deviendrait presque une caresse si elle ne serrait pas les phalanges. « Alors que j’avais besoin de toi. » avoue-t-elle enfin. « Et ça aussi, tu me l'as pris. » C'est le plus douloureux, lorsque l'ombre de ses yeux rencontre les siens. Cette longue descente aux enfers dans l'indifférence générale, toutes les mains qu'elle a tenté de saisir mais qu'Austin lui a refusé, lorsqu'il a disparu.


Salut Austin, c’est Eve.
Je crois que je deviens dingue et… ça ne va pas, du tout. Je pense à des trucs… C’est dingue. C’est complètement dingue et j’ai peur de… Rappelle-moi, d’accord ? S’il te plaît.


La boîte vocale de votre correspondant est pleine.

Salut Austin, c’est Eve. Encore.
Il faut vraiment que je te parle. Je sais que tu ne veux plus qu’on discute, et ça fait longtemps, mais j’ai vraiment besoin de te parler. Il faut que je parte d’ici. Il faut que je m’en aille, il faut que je parte. Parce que si je pars pas, je vais me jeter par la fenêtre ou m’acheter un flingue et…


Bordel Evie, à qui tu parles ? Pourquoi t’es enfermée dans la salle de bain ?
Je te rappelle.


La boîte vocale de votre correspondant est pleine.

Salut Austin, c’est Eve.
Il y avait du rouge à lèvres sur sa chemise, encore. Il avait promis que c’était la dernière fois. Il m’avait juré que… J’y ai pensé, Austin. J’avais le couteau à viande juste devant moi et je te jure que je me suis vue le faire. C’est pas normal, pas vrai ? Je déraille. Greg a raison, je suis bonne à enfermer. Oublie ça, d’accord ? Tu me m… Essaie de me rappeler, un jour. S’il te plaît. Ca me ferait du bien de te parler, juste m’assurer que tu vas bien... Et Marcus, aussi. Salut.


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Salut Au… Oh mon dieu. Austin, c’est Eve, c’est moi.
Mon dieu, qu’est-ce que j’ai fait ? Austin, Austin, s’il te plaît, décroche. Il y en a partout, j'en ai partout. Il saigne et, et, et il se réveille pas. Y en a partout, sur le mur et le parquet. Je voulais pas faire ça. Je voulais pas faire ça, je te jure que je voulais pas le faire. Greg, Greg, ça va aller, je suis désolée, j'ai pas fait exprès. On va nettoyer, d'accord ? On va tout nettoyer. Austin. Austin, dis-moi quoi faire. S’il te plaît, j’ai besoin que tu me dises quoi faire. Je t’en supplie, aide-moi. Pitié, dis-moi ce que je dois faire.


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avec @austin reid


Clyde Saracen, Willow Sutterland et Bliss Llewelyn aiment ce message




And it was written. I got cursed like Eve got bitten. Oh, was it punishment ? Pad around when I get home. I guess a lesser woman would've lost hope. A greater woman wouldn't beg but I looked to the sky and said : Please, I've been on my knees, change the prophecy. Don't want money just someone who wants my company. Let it once be me
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