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Where the time went ((Nicola))

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Dim 23 Juin 2024 - 19:04


Tig Welch
Tig Welch

p e a c e o f m i n d

le clair
Age : Le regard terni par quarante-six années de vie, il accuse l’usure du temps et des cycles répétitifs, les mains aussi râpées que les mots qu’il utilise avec parcimonie.
Adresse : Nid construit à Midtown.
Labeur : La direction toute trouvée, les Bloody Eagles lui ont tout apporté au moment où il en a eu la nécessité, une famille, un sens, une mission et il s’acquitte de ses devoirs sans rechigner. Devenu depuis sergent d’armes.
Coeur : Il s’est convaincu du bienfondé de sa solitude.
Berceau : Clifton, le point de départ et la ligne d’arrivée d’une course qu’il ne pense pas remporter.
« Family Portrait »

Where the time went ((Nicola)) Gnlt

♤♤♤


Pseudo : sfs.
Pronom : Elle
Fc : Tom Hardy
Crédits : mars.

Multicompte : Maxine Danes

Préférences rp : ♤ usage du français uniquement en RP (inconfortable avec les dialogues en anglais) ♤ De 500 à 1300 mots, je m'adapte sans problème à la personne que j'ai en face de moi


l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t336-tig-welch-no-angels https://peace-of-mind.forumactif.com/t354-tig-welch-papercuts#4433 https://www.pinterest.com/sonataforshadows/tig/
tw. ptsd, catastrophe naturelle, post-tornade




Where the time went


Plus de 4320 minutes passées à appréhender le retour du danger. Les yeux grattent encore la voûte céleste, les oreilles traquent la moindre bourrasque. Si les tornades ont opéré aux pires ravages à l’extérieur, c’est à l’intérieur que le plus gros du massacre s’est effectué. Trois nuits déjà que les cauchemars s’accumulent, broient la qualité du sommeil et de la pensée. Tig ne perçoit autour de lui que les stigmates de la guerre. Autant d'images qui le font plonger au fond de sa mémoire et il n’en ressort jamais indemne. Les épisodes de panique se multiplient depuis que tout s'est terminé. 72 heures de lutte contre son esprit émietté, les scènes d’horreur se superposant jusqu’à perdre toute substance. Là-bas, ici, les frontières entre ses expériences (pourtant bien différentes) s’amenuisent. Il est soldat et civil. Il est du côté de la nation et conspire contre elle. Son identité est incertaine, ne se redéfinit qu’à l’approche des siens. Les premières 24 heures ont été dédiées aux retrouvailles, il s'est assuré de les dénicher les uns après les autres. Mais le compte est resté imparfait. Et il ne sait toujours pas ce qu'il est advenu de Nicola. L’hôpital surchargé n’a pas répondu à ses demandes incessantes, volonté réitérée de passer entre les lits pour peut-être la dénicher (quand bien même son nom n'apparaissait nulle part). Il y a toujours cette probabilité qu’elle se trouve bien quelque part sans que personne n'ait pu l'identifier. Anonyme que la tempête a pu tout aussi bien défigurer. Il a circulé dans le coin, dégagé ce qu’il pouvait aux endroits qu’elle aurait pu encore hanter. Le résultat s’est avéré décevant à chaque fois. En équilibre entre vide et silence, il soupèse le poids des décisions prises dans l’urgence. Le même refrain repasse en boucle au fond de sa cabosse. Il aurait dû s’arrêter chez elle, l’embarquer avec Clyde, devenir le garant de son intégrité. Un détour qui aurait pu leur être fatal, il est vrai. Mais qu’il ne peut s’empêcher de regretter.

Les regrets aussi ont tendance à s’entasser, ceux d’avant, ceux de maintenant. Le pouce appuie désagréablement à l’endroit de sa plaie, la conséquence directe de son imprudence. La chambre a été éventrée par la chute d’un arbre, rendant l'espace vulnérable quand la seconde phase de la tempête a frappé. Les meubles ont été ôtés de leur emplacement, certains emportés, d’autres juste abimés ou renversés. Les souvenirs qu’ils contenaient, en revanche, ont tous été éparpillés. Les clichés qu’il possédait se sont envolés, il n’a rien pu sauver. Rien sauf ce qu’il a jalousement conservé toutes ces années. C’est sous des décombres, un peu plus loin que son jardin, qu’il a pu remettre la main sur l’objet égaré. Et c’est en voulant le ramasser qu’il s’est salement écorché la paume de la main. Une lésion grotesque, évitable et peu glorieuse qu’il a recouverte d’un bandage, blessure qui aurait nécessité un ou deux points de suture s’il avait eu la décence de les réclamer aux infirmiers qu’il a dérangés par après. Pour ne pas négliger le coût de son imprudence, il ne s’est plus séparé de son bien. Les plaques militaires d’Alma sont restées autour de son cou depuis qu’il les a ramassées. Talisman qui aurait dû suffire à chasser les effets néfastes de son esprit malade, artefact qui se charge seulement de les renforcer. Tig avance à reculons, traverse les jours avec une impression d’immatérialité. Il se tient prêt pour le prochain assaut, sursaute à chaque bruit fort, garde la main à proximité d'une arme.

Aux abois, il se convainc que cet état passera, minimise le déclin certain de sa santé mentale et se refuse à notifier la gravité de son instabilité. Il pallie uniquement à ses crises d’angoisse en se raccrochant aux derniers repères possédés (sa bécane en point d’accroche principal désormais). Par chance, les routes sont finalement dégagées et il peut enfin se remettre à circuler en toute liberté. Ce matin-là, c’est évidemment vers les mêmes emplacements qu’il évolue, ceux qu’il a visités à plusieurs reprises récemment. Le vrombissement du moteur apaise doucement les battements quand bien même les pensées sont déjà encombrées par cette disparition toujours d'actualité. Il ne sait pas lui-même ce qu’il espère encore trouver dans le paysage ravagé, ce qui pourrait vraiment se cacher derrière la clinique détruite. Il s’y rend plus par automatisme que par conviction. Quand sa silhouette se dessine finalement, entourée des ruines du bâtiment, il se croit sujet à une hallucination. A-t-il finalement déraillé à ce point ? Le demi-tour s’opère rapidement, la moto est garée à proximité et le casque ôté tandis que les pas s’accumulent avec empressement. Quand il arrive à sa hauteur, il a le souffle coupé et le visage décoloré. Les sons émergent difficilement de sa gorge asséchée, il a du mal à donner de la force à sa voix. La stupeur lui a coupé le sifflet. « Bordel, je peux savoir où t'étais passée ? » La hargne aimerait soutenir les mots projetés mais ça dérape avant même qu’il tente d’y insuffler cette émotion, happé par sa seule incrédulité et le soulagement que cette vision vient consolider.  

avec @Nicola Atkins


Clyde Saracen et Nicola Atkins aiment ce message

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Lun 24 Juin 2024 - 14:53


Nicola Atkins
Nicola Atkins

p e a c e o f m i n d

le clair
Age : La jeunesse sur le déclin, quelques aspérités pour souligner le temps qui file entre ses doigts. Quarante-quatre ans, née le 28 avril 1980.
Adresse : un mobil home sordide, à Midtown.
Labeur : Côté pile, le présentable. Vétérinaire à l’instinct efficace, qui voit défiler sous ses mains habiles toute l’arche de Noé. Côté face, l’immoral. La guérisseuse aux abois, à l’appât du gain évident, aux méthodes expéditives et au tact inexistant. Au service des Bloody Eagles depuis que les dettes se sont accumulées, elle prend le pognon et soigne les plaies sans rechigner.
Coeur : Mariée. L’époux fantôme, aux abonnés absents, barré très loin, planqué dans les bras d'une maitresse à la moitié de son âge. L’humiliation d’un divorce impossible, d’un nom qu’elle ne cédera qu’à ses propres conditions. L’ultime coup d’éclat d’un orgueil piqué à vif.
Berceau : Clifton, enfant du pays, jamais partie.
Pseudo : tiamat
Pronom : elle
Fc : laetitia casta
Crédits : mars

Préférences rp : +/- 1000 mots en RP à la troisième personne. Pas gênée par les dialogues en anglais, je m'adapte au joueur en face. Mes paroles sont colorées en #cc6666.

l'obscur

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tw. catastrophe naturelle, post-tornade




Where the time went


Eole s’était levé, rugissant. Emportant tout dans son sillage, indifférent au chaos et à la peine. Bétail, toitures, arbres… Il avait sévi dans la nuit, laissant derrière lui un spectacle de dévastation et de misère. Depuis, rien n’était pareil à Clifton. On tremblait d’entendre frémir le vent dans les arbres. On murmurait au passage des blessés, on pleurait en silence la disparition d’un proche, d’une maison. Un air d’apocalypse que le temps viendrait à panser. On reconstruirait, peut-être même à l’identique. Pour avancer et laisser derrière soi le souvenir de cette nuit maudite où mère nature avait rendu les hommes humbles face à elle.

Nicola se dresse, droite, un carnet de notes dans les mains. En l’absence d'électricité, il a fallu ruser. Adieux tablettes, téléphones et autres apports de la technologie. Un papier et un crayon pour seuls aide-mémoire, elle dresse le bilan des derniers jours. Des opérations par dizaines pour limiter la casse. Des bêtes apeurées, égarées dans la ville et ses alentours. Vétérinaire déployée sur le terrain, à jongler entre recherches et opérations. D’heureuses retrouvailles avec des maîtres partis dans la panique, délaissant chats et chiens, priant pour les retrouver sains et saufs. Dans sa blouse blanche, tachée de sang et de sallissures, on devine la femme éreintée. Usée par les courses contre la montre. Pas le temps de se poser, à peine celui d’ingérer des sandwichs bon marché. Quelques vagues nouvelles de la maison, préservée par les tempêtes mais pas épargnée pour autant. On lui avait parlé d’un dégât des eaux, de quelques centimètres d’une eau trouble et vaseuse. Quelques fringues déposées par un voisin, un lit de camp dans un refuge, et elle s’était mise au travail.

Charbonner pour ne pas penser. Presque heureuse de ne pas avoir à voir le temps s’étirer en longueur. Nicola, débordée juste assez pour ne pas penser aux conséquences des derniers jours. Un coup d'œil à sa montre, un bâillement. Elle ne compte plus les heures de sommeil, sait toutefois qu’elle n’est cette fois plus la seule à déserter les bras de Morphée. Son assistant de fortune, un cowboy aux traits fatigués, vient lui souhaiter une bonne fin de journée. Un regard à droite et à gauche lui assure qu’elle est seule, désormais. Un immense soupir de lassitude lui échappe alors, tandis que, les yeux mi-clos, elle profite de l’un des rares moments de répit de ces dernières heures. Devant elle se dresse sa clinique. Ou ce qu’il en reste, du moins. La toiture s'est envolée, emportée par les vents. Les murs en briques forment un amas de débris dans lequel elle a retrouvé quelques biens engloutis. Et même si la clinique en elle-même est devenue infréquentable, c’est sur le parking qu’elle a installé son hôpital de fortune. Là, comme un rendez-vous, avaient défilé les propriétaires inquiets, les vaches, les cochons, les chiens, les chevaux. Une arche de Noé à ciel ouvert. Un semblant de salle d’attente avec des chaises de jardin en plastique, quelques rideaux pour assurer l’intimité d’une salle d’opération de fortune. Et dans un coin, une table où s’entreposaient quelques victuailles offertes par les moins touchés. Un peu de nourriture et du café froid, vers lequel Nicola se dirige d’un pas assuré.

Le café, ultime combustible l’aidant à rester éveillée. Elle ne compte pas les heures, consciente qu’en pareilles circonstances, son expertise est essentielle. Si elle n’a - officiellement - pas vocation à soigner les hommes, à Clifton, les bêtes sont toutes aussi essentielles à l’équilibre de la ville. Ranchs, fermes, ne sauraient se remettre du cataclysme sans animaux pour recommencer. Elle prend son job au sérieux, Nicola, quitte à s’enfoncer dans le travail au détriment du reste. Concentrée sur ses notes, elle ne prête pas attention au vrombissement d’un moteur derrière elle. Une moto, comme on en entend souvent dans les rues de la ville. Des pas qui claquent le sol, fonçant droit sur elle. Et une voix familière qui l’extirpe de ses propres pensées et lui arrache un sursaut de surprise. Elle se retourne, gobelet en plastique dans une main, notes dans l’autre. Esquisse un maigre sourire alors qu’elle le dévisage. La question lui semble à côté de la plaque, tant la réponse est évidente. Son allure négligée ne semblant pas être une justification suffisante, elle ajoute “Qu’est ce que j’ai l’air de faire, à ton avis ?” Alors qu’elle l’observe de la tête aux pieds, et lui trouve triste mine. Elle n’a pas pensé à grand monde, ces derniers jours. Trop occupée à ses besognes, volontairement pour s’empêcher de poser des questions auxquelles elle n’aurait pas de réponse. Elle avait croisé ses parents, ses cadets. Quelques visages familiers au milieu des anonymes. Des patients habituels, de vagues connaissances. Ca et là, quelques amis. Tig, jusqu’à encore quelques secondes, comptait au rang des abonnés absents. Elle s’était consolée en se disant qu’au milieu du tumulte, il aurait toujours les ressources de s’en tirer. Force est de constater qu’elle a eu raison. Il fait peine à voir, pourtant. D’une pâleur inhabituelle, une forme de peur marquée sur le visage. “Tout va bien ?” La question fuse comme si, brusquement, elle voyait en lui une peine immense. Il n’a pas la prestance des grands jours, pas l’aplomb du quotidien. Affecté par les derniers jours, ou victime d’une blessure invisible, Tig a quelque chose de changé. C’est tout autant l’amie qui s’inquiète que celle qui veille d’ordinaire à sa santé. Elle s’avance jusqu’à lui, pour mieux détailler sa personne. Son visage blême lui inspire une crainte nouvelle. Elle porte la paume de sa main jusqu’à son front, n’y détecte aucune fièvre perceptible. Peut-être n’est ce là que le contre coup de sa propre inquiétude qui vient s’abattre sur Tig comme un coup de fouet. Peut-être pas.

avec @Tig Welch


Tig Welch aime ce message

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Lun 24 Juin 2024 - 17:03


Tig Welch
Tig Welch

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Coeur : Il s’est convaincu du bienfondé de sa solitude.
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Where the time went


Le casque sous son bras craque sous l’impulsion de la pression exercée. Sa réponse provoque un raz-de-marée, la fureur s’élève à l’intérieur et balaie, pour un temps donné, toute autre émotion. Il voudrait hurler, à pleins poumons juste pour la réveiller, l’amener à conscientiser le chaos qui s’est abattu sur Clifton et qu'elle parait ignorer. N’y a-t-il que lui pour conserver cet état d’alerte ? Que lui pour réaliser à quel point ils ont été trop proches de perdre bien plus que des brisques et du mobilier ? Le déluge au-dedans n’est qu’une énième catastrophe naturelle qui ne survit pas à son éreintement et sa terreur (passée, présente et future). Il ne reste bien vite de cette impulsion douloureuse que la trace de son passage au fond de la pupille, que des vestiges dans sa posture raide et ses mâchoires resserrées. A tanguer d’un état à un autre, il finit par en avoir le vertige. Tout se manifeste trop intensément en ce moment et repart tout aussi subitement en lui reprenant à chaque un peu plus d'énergie. Pas habitué à devoir subir des changements d’humeur aussi drastiques, il ne sait même pas comment paraitre à peu près normal devant elle et elle ne manque pas de le notifier. Ironique d’être aussi perspicace et aussi peu attentive à la fois néanmoins, elle perçoit la dissonance mais loupe sa source presque immédiatement. Tandis que sa main s’élance pour trouver une cause physique à sa conduite affolée, il se remet à bouillir de rage. Rien ne va, ça lui semble si évident et pas pour les raisons qu'elle croit. Il ne comprend pas qu’elle trouve cela surprenant. Il suffit pourtant de jeter un œil à la clinique détruite pour se souvenir de l’ampleur des dégâts. La frustration de l’incompréhension porte sa propre paume jusqu’à la sienne, vient la déloger de son front. C'est un geste sec et rageur qui contraste immédiatement avec la nature bienveillante du sien. Cette fois-ci, la hargne teinte sa voix et rend justice à la tempête que l’attitude nonchalante de son vis-à-vis a invoquée. « Tu te fous de ma gueule ? » Et pour la seconde fois déjà, le retour de la colère s’achève dans le désarroi. Allumette aussitôt embrasé et aussitôt jetée dans une flaque d’eau.

Ses cris se muent en stupides jappements, ça couine bien plus que ça n’évoque l’irritation.  « T’étais introuvable ! » L’esprit aimerait pouvoir lui lister les efforts entrepris pour s’assurer de sa survie, chercherait bien à l’accabler jusqu’à ce qu’elle se sente assez désolée pour peut-être s’excuser. Ou tout du moins pour qu’elle cesse de le fixer comme s’il avait perdu la tête (quand bien même, c'est sûrement le cas). Le regard préoccupé qu’elle lui accorde, amplifie seulement cette impression désagréable de ne plus s’appartenir, d’être une copie de mauvaise qualité de la personne qu’il est. Un clone mal reproduit qui singerait l’original et le rendrait suspicieux. Pour lutter contre le reflet de son instabilité, il se raccroche à la brûlure des derniers jours, infligée par l’incertitude et le choc. Il lui offre la possibilité de lui calciner la gorge jusqu'à enflammer les sons qui en échappent, coulée de lave cramant son palais. « C’était trop te demander de donner un putain de signe de vie, je suppose ? » La déception couve sous l’intonation, rend inutilement dramatique l’instant. Et il déteste ça. Déteste être le centre d’une débâcle grotesque, d’être celui qui ne contrôle pas suffisamment ses émotions et qui les étale devant autrui avec aussi peu de finesse, dans un lieu public de surcroit. Tout en lui transpire le malaise. La situation, le moment, le lieu, aucun de ces éléments ne lui facilite la tâche. Il tente alors de reprendre de longues inspirations pour se maitriser, cherche à retrouver une expression neutre et adaptée. Il ne parvient qu’à se focaliser sur Nicola et par extension, sur sa tenue. Cette dernière énonce un peu plus clairement à quoi elle a occupé son temps. Sa dégaine (léchée à la fatigue, à la sueur et au sang) établit les nuits courtes et les priorités établies jusqu’ici. Elle ne s’est pas volatilisée, elle s’est juste rendue sur ses propres champs de bataille pour mener ses propres luttes. Elle en ressort la mine plus éreintée qu'auparavant. S’il avait été dans son état normal, sans doute qu’il aurait arrêté les accusations là, par respect. Tig n’a aucune difficulté à comprendre le sens du devoir - surtout quand il exige des sacrifices. Il devrait lâcher son os, cesser de le ronger, menacé de se péter une dent. Pourtant, il n’arrive pas à refouler ce sentiment cuisant d’injustice.

Elle le traite en patient alors qu’il se pensait amis. Suffisamment liés par le temps pour espérer qu’elle donne de ses nouvelles avant de s’atteler à sa besogne. Il ne lui demandait même pas de se soucier de son sort à lui, juste de le tenir informé de sa bonne santé. La cervelle détraquée par la panique des derniers jours, il se construit une forteresse dans laquelle sa mauvaise foi a renversé le roi (nommé loyauté). Tout pour l’accuser du défaut qu’on lui attribue plus volontiers, l’insensibilité. Il est passé maitre dans cette discipline mais s’avoue désormais vaincu aujourd'hui. L’ironie ne manque pas de piquer, il est sûrement le dernier à pouvoir pointer le doigt pour surligner ce genre d'excès. Mais ses ratés ne l'ont jamais arrêté. « Tu traites mieux les bêtes que les hommes et c’est moi qui vais pas bien ici ? » Il lui donne sans doute les armes pour être abattu. Ça ne l’inquiète plus. Il existe situation bien pire que d’être repoussé dans ses retranchements, pire que d’être repris à la volée par quelques mots bien placés. Celle de l’avoir imaginée morte (ou mourante) pendant plus de 4320 minutes et que cet état de fait ne l'ait même pas effleuré, suffit bien à remettre en perspective ce que son égo craint d'ordinaire de sa part. Il doute que sa répartie (aussi piquante et précise soit-elle) puisse égaler ce cauchemar.  

avec @Nicola Atkins


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Mar 25 Juin 2024 - 1:39


Nicola Atkins
Nicola Atkins

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Age : La jeunesse sur le déclin, quelques aspérités pour souligner le temps qui file entre ses doigts. Quarante-quatre ans, née le 28 avril 1980.
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Coeur : Mariée. L’époux fantôme, aux abonnés absents, barré très loin, planqué dans les bras d'une maitresse à la moitié de son âge. L’humiliation d’un divorce impossible, d’un nom qu’elle ne cédera qu’à ses propres conditions. L’ultime coup d’éclat d’un orgueil piqué à vif.
Berceau : Clifton, enfant du pays, jamais partie.
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Where the time went


Plus violent encore que la tempête, plus bouleversant que ses conséquences, il y a ce bouillon de colère qui se tient devant elle. Une rage aveugle et inexpliquée, guidée par la peur, peut-être. Par ce silence qu’elle lui a infligé malgré elle, et contre lequel l’imagination de Tig s’est emballée. Elle s’étonne de le voir ainsi, mais n’en montre rien pour ne pas rajouter à sa confusion. Il y a comme un air de déjà vu, à ceci prêt qu’il lui en rappelle un autre, aux mains tremblantes et à la fureur identique. Des cauchemars ramenés d’ailleurs, des démons rencontrés là-bas et rapportés dans ses valises. Elle reconnaît les signes et s’en trouve toujours aussi démunie. Sa main qu’il repousse de la sienne l’incite à reculer d’un pas. Non pas qu’elle craigne de prendre un coup, mais elle consent à lui rendre son espace, lui laisser l’air dont il semble manquer. “Tig ?” Le sourire n’y est plus. La voix se fait bienveillante, presque maternelle, tandis qu’elle tente de le ramener jusqu’à la raison. “Regarde autour de toi. Ce ne sont que des gravats. Rien de plus. Je vais bien.” Nicola détache chaque syllabe, comme pour en appuyer le sens.  

Sa détresse est nouvelle pour elle, et lui en perce le cœur. Elle le savait vulnérable, elle le découvre craintif et désarmé. Bête blessée dans sa chair et meurtrie par l’esprit. Elle n’est pas naïve, sait qu’entre sa vie d’aujourd’hui et celle d’hier, il a de quoi nourrir ses traumatismes. Elle voit défiler les blessures, ferme les yeux sur leur véritable provenance mais n’en ignore jamais les conséquences. Les plaies physiques et celles qu’on ne distingue pas. Ca n’est pas comme s’il pouvait aller en parler, quel psy pourrait comprendre ? Et elle le connaît assez pour savoir qu’il ne dirait rien du mal qui le travaille. La fierté pour point d’orgue, comme si s’avouer touché était une tare à fuir.

Elle, d’ordinaire si prompte à calmer ses piques en balançant les siennes, se ravise sans même avoir à y penser. Qu’il l’insulte, elle peut encaisser. L’inquiétude a pris le pas sur le reste, son propre ego mis de côté, rendu humble par mère nature et anéanti par le regard du biker. C’est l’amie qui cherche à désamorcer une situation qu’elle devine explosive. Il n’a pas besoin d’autres choses que ça, en cet instant. Quelqu’un qui lui tende la main dans ce qu’elle devine être quelques jours de solitude, seul sur sa monture à constater le désordre du monde. Elle s’envie d’avoir trouvé de quoi rester active et concentrée. Elle n’a pas eu le temps de s'apitoyer sur son sort ou de penser aux drames qui venaient de se jouer. A l’évidence, tous n’ont pas eu cette chance. Alors, dans un effort étonnant pour celle qui n’avoue que rarement ses fautes, elle s’élance. “Je suis désolée si tu t’es imaginé le pire. Si j’avais eu un quelconque moyen de te donner des nouvelles, je l’aurais fait.” Elle laisse place au silence pendant quelques secondes, avant de reprendre. “Je dors sur un lit de camp, je bouffe ce qu’on veut bien m’amener, je fais mon boulot. Rien d’extraordinaire. Mais tout va bien.” Elle se répète pour marteler le message, refuse d’être le respectable de sa colère sans tenter de faire passer un peu de raison au milieu de sa folie. La brune ignore sa dernière remarque, la sachant blessante et nullement fondée. Elle connaît assez Tig pour le savoir parfois plus touché par le sort d’un clebs que par celui de ses semblables. Les premiers n’ont rien demandé, les autres ont forcément merdé quelque part. C’est ça, d’ailleurs, qui a poussé Nicola à épouser cette spécialité plutôt qu’à soigner les hommes.

Quelque chose s’est cassé en lui. Ce visage qu’elle connaît, ce regard qu’elle découvre. La tornade a soufflé quelques hérésies à son oreille, et le voilà devenu un autre. Même homme, pourtant différent. Elle en détaille les traits, cherche à capter dans son regard un éclat de lucidité. Un signe qu’il revienne à lui, ou au moins qu’il soit là, quelque part en sommeil. Il ne sert à rien d’appeler un médecin, de demander un diagnostic que Tig refusera d’entendre.

Et brusquement, Nicola réalise son triste état. Sa veste sale - et elle, par extension - qui offre à Tig une vision sanglante qui ne l’aide en rien. Elle retire le bout de tissu, qu’elle roule en boule et jette sur une chaise un peu plus loin. La voilà déjà plus présentable, dans un jean usé et un simple haut noir. “J’avais fini ma journée. Tu veux aller quelque part ?” loin du champ de ruines qu’est devenue la clinique, par exemple. Elle cherche à lui offrir un paysage où la dévastation n’a pas laissé d’empreinte. Un semblant de normalité au milieu du chaos. En espérant, peut-être, que cette panique subite s’envole et que Tig - l’homme bourru, solide et fier - lui revienne en partie.


avec @Tig Welch


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Mar 25 Juin 2024 - 19:04


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Coeur : Il s’est convaincu du bienfondé de sa solitude.
Berceau : Clifton, le point de départ et la ligne d’arrivée d’une course qu’il ne pense pas remporter.
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Where the time went


Contre toute attente, sa voix se pare d’une prudence particulière, celle qu’on réserve aux animaux blessés et acculés pour tenter d’obtenir leur confiance. Il se sent réduit à cette condition de créature mutilée immédiatement, bien incapable de recevoir un semblant de réconfort ou de douceur sans se sentir offensé. Convaincu de devoir incarner la force pour s’éviter la pitié et pour survivre à son monde hostile, il estime succomber à un nouvel échec en renvoyant avec un peu trop de clarté, sa vulnérabilité. Conscient d’avoir révélé trop de cartes pour pouvoir encore bluffer, Tig s’en tient au silence pendant qu’elle applique un peu de baume sur sa plaie. Il ne montre pas les crocs, attend juste que l’inconfort passe. Ses excuses suffisent à apaiser une bonne partie de la fureur qui couve encore au fond de ses yeux. Ça ne parvient pas à bout de ses préoccupations néanmoins. Quand bien même, elle répète la même formule en espérant (semble-t-il) qu’une magie sauvage puisse opérer et l’ancrer. Plus elle cherche à minimiser les événements et ses résultats, plus il se sent illégitime dans son malaise, tout bonnement irrationnel dans son comportement. Le sentiment désagréable éprouvé (d’être un fou parmi les hommes), continue à amplifier son décalage entre la réalité des autres et la sienne. Il ne comprend pas comment ils peuvent paraitre si composés alors que quelques jours auparavant la ville toute entière a failli être avalée. « Arrête de répéter ça, bordel. » Il le marmonne dans sa barbe, la férocité défaillante. Ne supporte déjà plus ses tout va bien qui appuient sur chacune de ses lésions. Il aurait préféré qu’elle ait la répartie cinglante, qu’elle le nourrisse de leur normalité, que ça lui donne encore la sensation de ne pas avoir totalement déraillé. Sa prévenance et bienveillance le désarment, l’obligent à détourner les yeux, à écraser les résidus de sa colère par respect pour ce qu’elle initie patiemment avec lui. Il aurait sans doute quelque chose à redire à sa justification mais décide de ne pas poursuivre son procès. Il n’en a, de toute façon, déjà plus l’énergie.

Désormais désorienté, il se représente les jours qui ont dû s’écouler de son côté, alors qu'elle était amenée comme bien d’autres dans des abris de fortune. Achève sa pensée par une œillade un peu fuyante. Sa proposition prend des allures de regrets à demi-formulés. « Pour aller où ? » Tout le décor ne leur offre qu’un monde désolé dans lequel circuler parait compliqué. Il est lassé de braquer son regard sur les rues de son enfance et de les voir ainsi balafrées, rendant plus palpable que jamais la présence du danger désormais. Clifton ressemble à une de ces villes dévastées qui ont subi le lourd tribu d’un conflit armé. Ça ne l’aide pas à scinder les temporalités. Leur destination devient une évidence à ce constat. Il fourre son casque dans les bras de Nicola et l’invite à le suivre d’un mouvement de tête. La jambe repasse par-dessus la bécane. « Monte. » Il la laisse s’installer derrière lui et démarre à la suite. Le vent claque librement contre ses joues, remet une partie de ses idées en place. C’est du moins ce qu’il a décidé de croire tandis qu’ils délaissent l’agglomération, ses commerces et ses bâtisses éventrées pour atteindre les plaines. C’est au milieu de nulle part qu’il l’amène quelque part. C'est au milieu d'une étendue immaculée qu'il s'arrête. Ici, on peut encore se permettre de rêver que la tornade n’a jamais existé. Les quelques débris et branchages dispersés, amenés par la bourrasque, se font oublier dans la verdure luxuriante. Il s’arrête là où ça lui chante, ne commente pas ce choix. Avec elle, il n’a pas besoin de s’expliquer.

La moto stabilisée sur le côté, il s’appuie contre elle, bras croisés. La totalité de sa fébrilité ne s’est pas résorbée (il doute tout résoudre d’un claquement de doigts quand bien même il sous-estime la racine de son mal). A l’arrière du crâne, les horreurs continuent de se rejouer mais il parvient au moins à doser sa voix cette fois. « J'ai vu que ta baraque avait subi des dégâts. » Les prunelles cherchent à accrocher les siennes pour jauger l’impact de ses mots. « Tu peux venir crécher chez moi si tu veux. J’ai eu des emmerdes aussi mais le rez-de-chaussée est viable. Tu seras mieux installée dans un canapé que dans un lit de camp. » Ce retour au calme tressaute déjà, les intonations faiblissent, s’enrayent immédiatement, tonalité rauque émettant son unique requête. « Me redis pas que tout va bien. » Les paupières se replient une demi-seconde avant que le champ ne soit à nouveau rouvert. « T’as l’air éclatée et je doute que manger la bouffe qu’on veut bien t’amener, ça soit un choix que t’aies fait consciemment. » Dans la crainte de revivre le combat opéré chez elle quelques temps plus tôt, il se sent forcé d’ajouter une certaine subtilité. « C’est pas de la charité. C’est de la solidarité. » A ces mots, il lui tend son paquet de clopes, illustrant d'un même temps, de manière maladroite, son propos.

avec @Nicola Atkins


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Mer 26 Juin 2024 - 15:55


Nicola Atkins
Nicola Atkins

p e a c e o f m i n d

le clair
Age : La jeunesse sur le déclin, quelques aspérités pour souligner le temps qui file entre ses doigts. Quarante-quatre ans, née le 28 avril 1980.
Adresse : un mobil home sordide, à Midtown.
Labeur : Côté pile, le présentable. Vétérinaire à l’instinct efficace, qui voit défiler sous ses mains habiles toute l’arche de Noé. Côté face, l’immoral. La guérisseuse aux abois, à l’appât du gain évident, aux méthodes expéditives et au tact inexistant. Au service des Bloody Eagles depuis que les dettes se sont accumulées, elle prend le pognon et soigne les plaies sans rechigner.
Coeur : Mariée. L’époux fantôme, aux abonnés absents, barré très loin, planqué dans les bras d'une maitresse à la moitié de son âge. L’humiliation d’un divorce impossible, d’un nom qu’elle ne cédera qu’à ses propres conditions. L’ultime coup d’éclat d’un orgueil piqué à vif.
Berceau : Clifton, enfant du pays, jamais partie.
Pseudo : tiamat
Pronom : elle
Fc : laetitia casta
Crédits : mars

Préférences rp : +/- 1000 mots en RP à la troisième personne. Pas gênée par les dialogues en anglais, je m'adapte au joueur en face. Mes paroles sont colorées en #cc6666.

l'obscur

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Where the time went


Qu’elle envie les chirurgiens, les psychiatres, les rois thaumaturges. Elle, vétérinaire de campagne, désoeuvrée face à la misère ambiante, incapable d’apaiser les maux les plus évidents. L’utilité d’une plante verte, le sourire en plus. C’est tout ce qu’elle a à offrir, le champ de compétence limité aux plaies superficielles. Elle voit le mal sévir, les pupilles affolées de Tig s’agiter à la recherche de sa raison, elle sent dans sa voix une hésitation teintée de colère. Mais n’a qu’un vague soutien à lui apporter et mille questions sur la conduite à tenir. La vérité, c’est qu’elle improvise. Elle oscille entre les marques d’affection, les gifles, les remontrances, le choc. Quelle méthode pour quel résultat ? Sinon sa compassion et la patience qui vont avec, elle a le sentiment d’être une équilibriste à l’équilibre précaire. Là pour faire bonne figure, aide sur laquelle il peut s’appuyer. Mais pas davantage. Nicola est perdue de le voir aux abois.

Alors elle joue les alliées de fortune. Se confond en excuse pour ne pas le brusquer, se montre douce, prévenante, patiente. Trop, peut-être, puisqu’il l’invite à la fermer. Là encore, elle obtempère au moindre de ses désirs pour ne pas envenimer un comportement déjà sur le fil du rasoir. Il tend son casque, qu’elle saisit avant de lui emboîter le pas. Inutile de lui dire qu’elle souhaite changer de décor, il a saisi le message. Elle enfourche la moto et s’accroche aux flancs de Tig pour assurer son équilibre. Déjà, ils laissent derrière eux la ville et la chape de plomb qui s’est abattue sur elle. Elle retrouve au dehors les paysages dévastés qu’elle a parcouru les jours précédents. Les arbres couchés, les toitures envolées, les champs dévastés. Un air de fin du monde qui s’efface à mesure qu’ils prennent leurs distances. Jusqu’à finir au milieu d’une plaine épargnée où ils posent finalement pied à terre. Le casque est aussitôt retiré et déposé au pied du deux roues. Elle s’étire, bras au-dessus de sa tête et soupir de lassitude pendu au bord des lèvres. Quelques pas en avant pour finalement s’allonger dans l’herbe, un bras replié sous sa tête. Le soleil vient caresser sa peau, l’enveloppant d’une douce chaleur qui contraste encore davantage avec l’agitation des jours précédents. Quelques miles de parcourus et c’est un nouveau monde qui les abrite. Comme si tout le chaos du monde était désormais repoussé au loin. Elle ferme les yeux, et il ne faudrait pas grand-chose pour qu’elle bascule dans un sommeil paisible. La voix de Tig vient l’extirper de ses pensées vagabondes pour la ramener à une réalité bien trop moribonde. Le retour sur terre est violent et l’oblige à ressasser des choses qu’elle a volontairement laissé derrière. Comme sa baraque et les dégâts occasionnés par la tempête. Si elle s’est abrutie de travail, ces jours passés, c’est aussi pour ne pas avoir à songer à l’après. Elle porte sa main libre jusqu’à son front pour s’en servir de visière. Rouvre les yeux, et l’astre du jour vient l’agresser de toute sa splendeur. Il lui faut quelques battements de cils pour distinguer Tig convenablement. “Oui, quelques-uns. De la boue du sol au plafond. Je m’en tire pas trop mal, malgré tout.” Elle sait déjà qu’elle pourra revivre un jour dans son taudis, contrairement à d’autres voisins à la propriété ravagée. Sa chance, quelque part, de ne pas avoir perdu le peu qu’elle possède encore. “Ok. Merci.” Elle ne lutte toujours pas, Nicola. Parce que si l’orgueil est fier, il sait aussi se ravaler quand le besoin s’en fait sentir. Une nuit de plus sur ce foutu lit de camp aurait fini par lui détruire le dos. Elle abdique sans broncher, parce que n’importe quelle alternative reste meilleure que la situation actuelle.

Et parce qu’elle sent que le laisser seul a fini par lui monter à la tête. C’est de compagnie qu’il a besoin, de quelqu’un à qui parler, sur qui gueuler et faire rejaillir le naturel. Revenir d’entre les limbes où son esprit semble s’être égaré. Il y a vingt-cinq ou trente ans, elle acceptait d’être sous son toit pour échapper à la terre entière. Voilà qu’elle y revient pour l’y ramener, lui. C’est lui qui fait la charité, bien qu’en vérité, des deux, elle ne soit pas la plus désespérée. Elle se redresse, croise ses jambes en position assise et attrape une clope dans le paquet qu’il lui tend. De la poche de son jean, elle extirpe un briquet et quelques secondes plus tard, un nuage de fumée s’envole au gré du vent. “Alors…” Elle évite son regard comme la peste, se concentrant sur sa cigarette. La question peut fâcher, mais elle se doit de la poser. “Tu m'expliques ce qui se passe ? Et me prends pas pour une conne, s’il te plait. On a grandi ici, tous les deux, je sais que c’est pas qu’une histoire de tornade.” Cette fois, tête levée, regard planté dans le sien. Elle relève ses genoux jusqu’à hauteur de sa poitrine et croise ses bras autour d’eux, à l’aise. Et quelque part, aussi prête au combat. Elle veut des réponses, et elle en aura.



avec @Tig Welch


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Jeu 27 Juin 2024 - 14:37


Tig Welch
Tig Welch

p e a c e o f m i n d

le clair
Age : Le regard terni par quarante-six années de vie, il accuse l’usure du temps et des cycles répétitifs, les mains aussi râpées que les mots qu’il utilise avec parcimonie.
Adresse : Nid construit à Midtown.
Labeur : La direction toute trouvée, les Bloody Eagles lui ont tout apporté au moment où il en a eu la nécessité, une famille, un sens, une mission et il s’acquitte de ses devoirs sans rechigner. Devenu depuis sergent d’armes.
Coeur : Il s’est convaincu du bienfondé de sa solitude.
Berceau : Clifton, le point de départ et la ligne d’arrivée d’une course qu’il ne pense pas remporter.
« Family Portrait »

Where the time went ((Nicola)) Gnlt

♤♤♤


Pseudo : sfs.
Pronom : Elle
Fc : Tom Hardy
Crédits : mars.

Multicompte : Maxine Danes

Préférences rp : ♤ usage du français uniquement en RP (inconfortable avec les dialogues en anglais) ♤ De 500 à 1300 mots, je m'adapte sans problème à la personne que j'ai en face de moi


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Where the time went


La silhouette de Nicola danse devant ses yeux, s’échoue avec une certaine insouciance dans l’herbe. La beauté de la scène reste dissonante avec tout le reste. La sérénité s’installe pourtant, elle, allongée juste là, s'accordant un repos mérité et le décor leur rappelant que la nature, coriace, survivra à tout. Pourquoi continue-t-il à se sentir comme l’unique anomalie de cette réalité ? Il ne lui parait plus appartenir au présent mais il ne peut pas se réfugier dans le passé et n’envisage pas du tout le futur. Il reste donc là, clandestin de sa propre vie, passager inopiné qu’on aurait oublié de contrôler. La fraude est si grande qu’elle la perçoit immédiatement. Elle est en mesure de lui demander des comptes et il n’a pas les moyens d’acheter son silence, n’a pas à sa disposition le moindre ticket pouvant justifier sa présence. Elle le prend au dépourvu, attaque frontalement la question de son comportement. Une fois de plus, il se sent agressé par cette insinuation, la tornade devenue anecdotique dans sa bouche alors qu’elle a été le centre de son fléau, dispersant sur son passage, bien plus que les tuiles et les planches de bois. Nicola le remet face à ses faiblesses et il croit qu’elle lui demande de les justifier. Il ne comprend pas cet acharnement. Les traits se crispent, la clope au bout du bec manque d’en tomber. A fleur de peau, il lui donne seulement raison, grogne comme un animal refusant qu’on examine sa plaie. « Pourquoi tu t’obstines à minimiser ce qu’il s’est passé ? » L’affront s’étend déjà de l’œil à la voix. La peau assez râpée pour exposer l’os, il sait qu’elle ne rate rien du spectacle. Il sait pertinemment qu’elle a déjà établi son propre diagnostic. Elle n’a pas besoin qu’il s’exprime sur le sujet pour déduire l'affliction. « Tu t’attends à quel genre de réponse au juste ? » A une longue confession qui mènerait à quoi d’autre que son embarras à lui et son incapacité à elle de fixer le chaos qui le compose ?

Tig se sent alors obligé d’aligner les faits. Il se veut objectif, souhaite présenter sa vérité de manière rationnelle pour qu’elle n’ait plus le loisir de la juger sans fondement mais chaque parole est teintée d’une émotion différente et marque l’ampleur de son instabilité. La peur, l’inquiétude, l’incertitude, elles se succèdent comme autant d'instruments mal accordés sabotant l'harmonie de la mélodie.  « Austin a été blessé, la ville est défoncée de partout, j’ai un putain de trou dans mon toit, y a plus de réseau, plus d’électricité, j’ai plus de bagnole et t’étais introuvable. » Mais l’un des pires moments du cauchemar a pris place dans sa cave. A quelques minutes près, s’il n’était pas allé le chercher, peut-être que son neveu se serait envolé, qu'il aurait été retrouvé écrasé sous des débris. A cette conséquence-là, il le sait, il n’aurait pas survécu.  « Clyde aurait pu crever. » Il le murmure en conclusion, le regard s’égarant sur l’étendue verdoyante, le bout des yeux agrippant quelques brins d’herbe. Il ne discerne qu’un vide que rien (ni le son de sa voix, ni celui du vent) ne parvient à combler.  « Tout aurait pu disparaitre en un claquement de doigts. » Sans qu’il ne puisse rien y faire. Le répéter à voix haute met en relief toute l’impuissance ressentie au plus fort de la tempête. C’est un rappel constant de son humanité, de ses limites et de leur mortalité. La cigarette l’enrobe d’une fumée permettant de voiler ses yeux, de masquer le trouble qui ne cesse de s'y étaler. Parler de ces événements pousse le malaise à s’installer un peu plus confortablement. Nerveusement, les doigts coulissent contre la paume, à l'endroit où sa plaie a été modestement emballée. Il se met à la presser encore et encore dans l’espoir de voir la douleur annihiler ses tendances à la réminiscence. Il ne fait plus confiance à son esprit malade désormais. Il lui susurre toujours des incantations maléfiques et lui brode des prophéties macabres auto réalisatrices.

Ce qui le bouscule réellement, prend racine à bien d’autres endroits que Clifton comme elle s’en est doutée. Soldat, un titre qui ne signifie pas grand-chose. Quand le temps passe et qu’on a fini par rendre les armes, les gens pensent qu’il n’y a plus rien à raconter à ce sujet. Ça aussi, ce n’est qu’une histoire de guerre, terminée depuis bien longtemps. Les séquelles physiques aident à faire perdurer le récit. Celles qui restent invisibles, en revanche, sont vouées à l’oubli. Tig aimerait posséder ce luxe lui aussi. Il a souhaité l’amnésie, a prié pour que tout s’envole, le poids au fond de l’estomac, les nuits sans sommeil, les tremblements, les crises de panique. Aucun médecin n’a pu totalement guérir son épaule, aucun psychologue ou psychiatre ne pourra jamais réparer son esprit. Il se sait brisé, à vie. Et cet état, il le partage avec beaucoup d’autres. A ce songe, il confronte sa réalité à la sienne pour la remettre en perspective.  « Je me suis tapé l’hosto pour vérifier que t’étais pas occupée à te vider de ton sang là-bas. » Il tire une énième bouffée de nicotine, répand un peu de cendres à terre et relève les yeux à la suite, insufflant l’intensité du moment dans son timbre. Lui s'y trouve encore là-bas. Il est partout et ici à la fois. « C’était le bordel, le nombre de blessés, le manque de lits et d’espace. » De quoi le tirer en arrière. A l’époque où les infrastructures médicales étaient trop vétustes pour accueillir l’ensemble de militaires blessés. Quand les portes du bloc opératoire se sont refermées sur Alma une dernière fois. Rendu livide à nouveau, il prend la défense de tous ceux qui n’ont pas eu leur chance (ou leur malchance, il ne sait plus) de survivre sans trop de tracas. « Va dire à tous ces gens parqués comme du bétail et à moitié estropiés que c’est qu’une histoire de tornade. » Il souffle ensuite, écrase déjà son mégot au sol avant que l'objet ne trahisse les frémissements de sa main. Toute sa tirade s’achève sur une note qui se veut simple mais qui englobe à peu près tout ce qu’il a tenté de lui expliquer. « Ce qui se passe, c’est que je suis fatigué. » Usé jusqu’à la moelle par les difficultés, épuisé d’avoir encore à se lever pour se battre. Chaque jour est un combat pour conserver sa place, garder un semblant de lucidité et ne pas perdre tout ce qui continue à compter. Il n’a jamais quitté le front réellement, les batailles se sont tout simplement réinventées. Et au regard des récents événements, ça lui semble être plus vrai que jamais.

avec @Nicola Atkins


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Jeu 27 Juin 2024 - 19:43


Nicola Atkins
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Coeur : Mariée. L’époux fantôme, aux abonnés absents, barré très loin, planqué dans les bras d'une maitresse à la moitié de son âge. L’humiliation d’un divorce impossible, d’un nom qu’elle ne cédera qu’à ses propres conditions. L’ultime coup d’éclat d’un orgueil piqué à vif.
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Where the time went


La brise caresse quelques hautes herbes en descendant vers le sud. Une surprenante douceur, aux antipodes du souffle ravageur qui avait dévasté Clifton quelques jours plus tôt. Comme si Mère Nature voulait montrer l'étendue de son talent. Quelque part entre horreur et poésie, entre dévastation et contemplation. Elle avait laissé derrière elle des marques visibles et durables, des corps inertes, des maisons rasées. Et des cicatrices invisibles, aux effets plus pernicieux encore. Tig, témoin vivant de ces maux mystérieux, plaie béante que le temps ne parvient pas à combler. S’il semble évident à Nicola que la tempête ne fut que le déclencheur d’un mal plus profond, elle sait aussi qu’il lui faudra renoncer à une réponse sans équivoque. Tig est l’un de ces durs au mal. L’un de ceux qui prétendent, ventre ouvert et boyaux éparpillés, qu’il ne s’agit que d’une blessure sans gravité. Elle s’agace de sa désinvolture, de son courage déplacé. Elle, qui ne souhaite que l’aider à aller mieux, et qui s’en trouve suffisamment naïve pour penser cela possible. Ses mains se crispent à cette seule penser. Elle voudrait les diriger vers son coeur et en aspirer la douleur. Effacer les souvenirs qui viennent peser sur sa conscience, tirer ses traits, torturer son âme. Ses yeux se posent sur lui, sans un bruit. Sa mine se fait sombre, à mesure qu’elle détaille le visage ami.

Elle ne sait que dire, à mesure qu’il conte le cauchemar de ces derniers jours. Songeant un instant à se relever, le serrer dans ses bras comme on enlace un enfant craintif, l’inonder de fausses promesses en lui disant que tout ira mieux. Mais Tig n’a rien d’un gosse, pas plus qu’il ne se laisserait duper par quelques inepties. Pire, il repousserait ses tentatives de réconfort comme autant d’insultes crachées à sa gueule. Cela, elle le sait. Ce qui l’interroge, c’est tout le reste. Ce fardeau sur ses épaules, ce masque de peur qui a fini par craquer. Une vie à le connaître par cœur et pourtant, il la surprend encore. “Je ne minimise rien.” glisse-t-elle dans un haussement d’épaules, comme s’ils échangeaient sur des banalités. Peut-être a-t-il raison. Peut-être n’est ce pas une bonne chose qu’à l’inverse, elle soit aussi détachée de tout cela. Seulement soulagée qu’aucun des siens ne compte au nombre des victimes, indifférente au sort des autres. “Tout aurait pu foutre le camp, ouais. Mais Austin s’en remettra. Clyde est encore là. Moi aussi.” Elle tait les dégâts matériels, secondaire à son avis. Elle sait qu’au fond, il ne s’agit pas de ça. Qu’il n’admet qu’une partie du problème pour contenter Nicola, et se garde bien de mettre en lumière le reste. Elle cache sa frustration derrière sa cigarette, s’entourant d’un nouveau nuage de nicotine. Son regard suit la gestuelle de Tig, et seulement alors, elle remarque la compresse à sa main. “C’est arrivé comment ?” Elle s’attend à un nouveau mensonge, une vérité détournée. Pour dédramatiser la situation, refuser une fois encore de s’avouer mortel. Comme si admettre ses faiblesses en faisait un sous-homme, comme s’il valait moins d’être faillible. Qu’importe que ça soit elle et qu’elle puisse tout entendre.

Qu’importe aussi qu’elle soit saine et sauve, ni qu’elle soit face à lui. Les images qui lui reviennent en tête sont celles d’un mauvais rêve, un champ de bataille qui vient se substituer à un autre. Il revit des scènes d’un autre temps, elle pourrait en jurer sur sa vie. Elle connaît ce regard, ces yeux hagards, cette peur qui vous bouffe le ventre et provoque des hauts le cœur. Ce petit rien qui prend des proportions invraisemblables, cette solitude qui vous détache du monde. Elle connaît, sans comprendre. Épargnée par ces revers de la vie, elle a pourtant épousé un homme tourmenté à sa manière. Son regard est comparable à celui de Tig. Être là, et ailleurs à la fois, bercé de souvenirs qu’il pensait enfouis, qui sont revenus à lui comme un boomerang. “Eux aussi, ils s’en remettront. Au moins pour la plupart. Et pour les autres… Oui, c’est injuste. Mais c’est pas de ton ressort.” Ses yeux n’ont jamais été aussi perçants. Son regard, jamais plus planté dans le sien qu’en cet instant. Elle désespère de trouver les mots, ne sachant même pas s’ils existent. Une crainte, même, que son attitude ne l’éloigne, qu’il la regarde comme une étrangère, incapable d’y décerner une once d’humanité. Son discours, à l’opposé du sien, sonne comme une claque qu’elle voudrait lui mettre. Un réveil salutaire. Le complexe d’un survivant qui vit à peine. Il se débarrasse de sa cigarette, elle tire une dernière bouffée et l’imite également. Sa main gauche vient claquer deux coups contre le sol, à côté d’elle. Invitation à venir la rejoindre, à poser son cul dans l’herbe et simplement observer le ciel. Là, comme ça, comme deux gosses au milieu de nulle part, à savourer un moment de quiétude comme ils en ont trop peu goûté. “Je sais. Et je sais pas quoi faire pour t’aider.” Aveux d’échec qui lui sert la poitrine, qui manque de lui arracher une larme. Il n’y a pire sentiment que de voir un homme couler sans pouvoir lui prêter assistance. Plus encore quand il compte autant que Tig compte pour Nicola. “Je serais pas où j’en suis, sans toi.” Elle se pince une lèvre, s’allonge à nouveau pour ne plus avoir à soutenir son regard. “Dis moi que c’est passager, tout ça. Que c’est juste l’affaire de quelques jours et que tu iras mieux.” Presque une prière, celle qui espère le voir bientôt comme elle l’a toujours connu. Ce pilier qu’il a toujours été pour elle, cette force qu’elle savait là, quoi qu’il arrive. Elle ne supporte pas de le voir diminué, sans savoir comment le soulager. Cette fois, une larme s’échappe, qu’elle fait vite disparaître d’un geste de la main.  



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Jeu 27 Juin 2024 - 22:51


Tig Welch
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Where the time went


A force de se reposer sur elle, d’oser lui confier certains de ses secrets, il en oublie qu’elle aussi, à sa façon, compte sur lui. Le regard braqué sur sa seule détresse, il ne réalise pas l’impact de son comportement sur autrui (comme trop souvent). Nicola replace le carré au centre de la page, l’invite à le retracer à son tour, l’aide presque à tenir la pointe du crayon pour qu'il parvienne à le visualiser. Oui, tout le monde s’en remettra sûrement. Tout le monde sauf lui. Il ne le déclame pas, le conserve à l’abri dans son esprit. Mais il oublie que Nicola est douée pour intercepter ses songes (tout du moins, c’est ce qu’il lui a toujours semblé). Elle ne rate rien du raisonnement, ses yeux se forent un passage dans l’océan, parviennent à se faufiler dans les nuances céruléennes jusqu'à atteindre son néant. Ce qu’elle contemple, achève de la terrifier, la noirceur détectée se matérialise tout autour d'elle. Il comprend bien vite qu’il menace de l’emporter, qu’elle commence déjà à s’engluer dans ses marais d’obscurité. Il rompt le contact visuel rapidement, convaincu de devoir la protéger de ce qu’il abrite. Mais le mal est déjà fait. L’impuissance s’étale dans sa voix. Elle s'empare d’un devoir qui ne lui incombe pas, le réitère en évoquant une dette qui n’existe même pas. Puis elle le supplie enfin de chasser la nuit qu'il a invoquée en l’invitant à trainer un peu trop près de ses pensées. Désarçonné par cet enchainement inattendu, honteux de devoir fixer la déroute qu’il a causée, il tente par tous les moyens de lisser ses traits crispés, se force à redresser les épaules pour donner du poids à sa comédie. Il s’achète un peu de temps avant de riposter, c'est l’affaire de quelques secondes pour se recomposer un masque de neutralité.  « C’est pas ton job à toi ça ? De poser des diagnostics et des délais ? » Les rôles se sont définitivement inversés. Et il est plus confortable pour lui de reprendre le script désiré. Mais ce qui est confortable, n’est pas forcément facile. Il lui suffit, néanmoins, d’entrapercevoir la lueur échappant à la paupière alliée pour comprendre l’importance d’une réponse solide et convaincante.

Tig se mordille l'intérieur de la joue pour renforcer sa prise sur sa lucidité défaillante, oblige son mental agité à ne pas s’éparpiller. Quand les cordes vocales se mettent à vibrer, elles paraissent tout juste assez stables pour donner l’illusion d’une vérité.  « Ça ira. » Il n’en sait rien mais préfère mentir plutôt que de lui infliger des préoccupations auxquelles elle ne pourra, de toute façon, pas répondre. « J’en ai vu d’autres. » Et c’est bien là que réside tout le problème. Dans l’espoir d’alléger la charge qu’il représente, il tente de la délester de son sentiment de responsabilité.  « Et je te demande pas de m’aider. Juste de me signaler que t’es en vie quand une tornade traverse la ville. » Lui aussi tente à sa façon, bien maladroitement, de transformer les spirales en carrés bien ordonnés. Il ne sait pas non plus quoi faire pour réparer ce qu'il a provoqué. Avec un peu de retard, le corps accède à sa requête, finit par se placer à sa droite calmement. Assis dans l’herbe, les avant-bras posés sur le haut des genoux, il contemple une fois de plus le vide, se penche au-dessus de l'abime jusqu'à pressentir le vertige. Il se rattrape de justesse à la question qu’il n’a même pas pris la peine de relever plus tôt. Les doigts défont le pansement de fortune pour exposer la plaie, il tourne son poignet de sorte que la paume soit tendue vers le ciel (signe de paix renvoyé dans sa direction, il aurait pu ne jamais lui laisser l’opportunité d’y jeter un oeil). L’entaille lui barre la peau, démarre sous l’index et achève sa course bien plus bas, sous le petit doigt. Profonde et légèrement infectée, elle ne représente pas une menace immédiate. Elle ajoutera tout au plus une nouvelle cicatrice à son corps rapiécé de tous les côtés. Une conséquence que des points de suture lui auraient épargné. « J’ai voulu virer des débris près de chez moi. Y avait une sorte de tige métallique au milieu des gravats. Je ne l'ai pas calculée. » Les parties les moins glorieuses et les plus douloureuses du récit demeurent bien planquées sous les couches de tissu portées.

La blessure détient une symbolique à laquelle il ne peut échapper. Il est incapable d’avancer, inapte à rebondir face aux difficultés. Tig n’accepte pas ce qui a changé, ce qui n’est plus et ce qui ne reviendra jamais. Il n’a pas pu se détacher de ces plaques militaires, il a été jusqu’à se blesser pour s’assurer de les récupérer. Que du métal avec un nom gravé, rien de réellement concret. Ca ne ramènera jamais Alma à la vie. Il le sait mais continue de s'y raccrocher comme si son existence en dépendait. Nicola ne possède pas cette faiblesse, elle affronte la tristesse sans marchander avec le temps et les souvenirs. La preuve, l’alliance a déserté son doigt. A sa place, il l’aurait sûrement gardée (quand bien même les circonstances entourant cette séparation lui concédaient toutes les raisons nécessaires pour la balancer). Elle dispose d’une force certaine, un courage auquel il ne peut prétendre. Il est convaincu qu’elle a perdu de vue ses propres capacités et il n'y a déjà plus que lui ici pour le constater, pour le lui rappeler. « T’as jamais eu besoin de moi pour t’en sortir, Nico. T’en es là parce que t’es pas le genre de personne à baisser les bras. T’aurais bien trouvé une autre solution pour rebondir si j’avais pas été là. » A ces mots, il souffle à nouveau, comme pour éjecter une fumée totalement fictive désormais, cherche par cette action à relâcher toute la tension accumulée (celle qu’il veille à ne plus trop lui dévoiler).  « T’as jamais manqué de ressources. Tes problèmes viennent pas de toi mais plutôt des tocards qui croisent ta route. » Le mot l’englobe mais s’étend tout autant à son mari. Des personnalités compliquées qui voyagent avec quelques démons, signent des pactes d’inconscience avec leur passé et finissent par le faire payer à ceux qui osent les approcher. Un jour, Nicola le comprendra. Et il ne lui en voudra pas si elle décide, elle aussi, de s’en aller.                

avec @Nicola Atkins


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Hier à 19:01


Nicola Atkins
Nicola Atkins

p e a c e o f m i n d

le clair
Age : La jeunesse sur le déclin, quelques aspérités pour souligner le temps qui file entre ses doigts. Quarante-quatre ans, née le 28 avril 1980.
Adresse : un mobil home sordide, à Midtown.
Labeur : Côté pile, le présentable. Vétérinaire à l’instinct efficace, qui voit défiler sous ses mains habiles toute l’arche de Noé. Côté face, l’immoral. La guérisseuse aux abois, à l’appât du gain évident, aux méthodes expéditives et au tact inexistant. Au service des Bloody Eagles depuis que les dettes se sont accumulées, elle prend le pognon et soigne les plaies sans rechigner.
Coeur : Mariée. L’époux fantôme, aux abonnés absents, barré très loin, planqué dans les bras d'une maitresse à la moitié de son âge. L’humiliation d’un divorce impossible, d’un nom qu’elle ne cédera qu’à ses propres conditions. L’ultime coup d’éclat d’un orgueil piqué à vif.
Berceau : Clifton, enfant du pays, jamais partie.
Pseudo : tiamat
Pronom : elle
Fc : laetitia casta
Crédits : mars

Préférences rp : +/- 1000 mots en RP à la troisième personne. Pas gênée par les dialogues en anglais, je m'adapte au joueur en face. Mes paroles sont colorées en #cc6666.

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Where the time went


Mensonge. Tout ce qui sort de la bouche de Tig lui fait lever un sourcil. Elle doute de chaque parole, formule en silence des objections contre chaque anecdote. Il ment, comme s’il craignait qu’elle ne le perce à jour. Fierté déplacée jusque face à elle, Nicola. Elle tait ses doutes mais s’en offusque, peinée de lire entre les lignes qu’il persiste à se voiler la face. Ou pire, la maintenir dans une ignorance volontaire. Elle se veut soutien sans faille d’un homme qui persiste à entretenir le mystère autour du mal qui le ronge. De semi vérité en semi vérité, elle commence à deviner un homme bien plus blessé qu’il ne veut l’admettre. Son regard s’emplit malgré elle d’une pitié qu’elle tente de contenir du mieux possible. Elle ne souhaite ni le brusquer, ni le repousser, et sait combien il est aisé de faire l’un ou l’autre. Tig saute sur la première occasion pour détourner le sujet. Passer de lui à elle, de ses peines qu’il repousse au loin à celles qu’elle n’a jamais caché. Elle le scrute du coin de l'œil, se promet d’y revenir lorsque sa garde aura baissé. Elle se relève, pour finir assise à côté de lui. Elle attrape sa main, regarde un instant la blessure, et lève les yeux au ciel. Le bandage, ajusté au mieux, recouvre à nouveau la blessure lorsqu’elle prend la parole. “Bordel, t’as vraiment des réflexes de Neandertal. Faut des points, là dessus.” Elle lui rend sa main, poursuivant : “On verra ça quand j’aurai une trousse de secours sous la main.” Elle n’en dit pas davantage, mais le maudit intérieurement. Pourquoi faut-il qu’il rende tout compliqué ? Que chaque geste, chaque parole, chaque moment soit toujours un mal de tête en devenir ?

Mise face à ses propres moments de doutes, elle n’en mène pas plus large que lui. A croire qu’ils jouent là à se renvoyer la balle mutuellement. Comme deux gosses qui ne veulent pas s’avouer vaincus, qui bombent le torse jusqu’à en avoir le souffle coupé. Fardeaux trop lourds pour leurs épaules respectives, y’a bien longtemps qu’ils ont renoncé aux rêves de grandeur. Elle et lui se savent condamnés à une vie à Clifton. Elle s’en accommode, ne s’imagine chez elle ailleurs qu’ici. A depuis longtemps dépassé le stade où elle plie sous le poids des attentes. Qu’on la dépeigne comme une râté ne change rien à l’équation. Elle aurait pu s’épanouir loin d’ici, Nicola. Goûter à une vie différente, avec un entourage qui ne connaît rien de Clifton, de ses bikers, de ses emmerdes. Ca n’aurait pas eu la même saveur, cependant. Sans son mari, sans sa famille. Et sans lui. Il la jure forte, et à cette seule idée, elle laisse filer un haussement d’épaule. Le doute est palpable. Il la regarde avec respect, elle n’en a que peu pour elle-même. Battante, oui, mais qui se pense condamnée à l’échec. Elle sait, elle, ce qu’il feint d’ignorer, que sans lui, sa vie aurait pris un autre tournant. Dramatique, certainement. Il est la bouée de sauvetage qui lui a souvent fait défaut, celui qui lui permet de garder la tête hors de l’eau. Personne pour se préoccuper d’elle autant qu’il ne le fait, pour lui donner envie de s’accrocher, lui promettre qu’à la moindre de ses demandes, il sera là. Nicola sait qu’il suffirait d’un coup de fil pour apaiser ses maux, régler ses emmerdes. Si elle tient à tout faire toute seule, la perspective de n’avoir qu’un mot à dire pour se tirer de là est un soulagement en soi. Et comme tout le reste, c’est à lui qu’elle le doit. “J’crois qu’on sera jamais d’accord là dessus. Et j’crois que y’a pas assez de mots dans notre langue pour t’exprimer toute ma gratitude.”

Le regard plonge dans le lointain. Captif des hautes herbes couchées par le vent, par la moindre distraction qui, en vérité, n’émane pas de l’homme assis à ses côtés. Il sait, quand bien même il ne le cherche pas, mettre Nicola dans une position inconfortable. Seule face à ses contradictions, paumée au milieu de ses hésitations. Il la voit bien plus forte qu’elle ne l’est, couronne ses succès de laurier alors qu’elle n'entre aperçoit que ses failles. “Je voudrais que tu puisses te voir à travers mes yeux…” pour constater qu’il n’est ni faible ni moins que rien, et bien plus que cet être acariâtre qu’il cherche à devenir. “Et je pense que je gagnerais à me voir à travers les tiens.” parce que la Nicola qu’il dépeint a l’air d’être ce qu’elle aspire à devenir. Une force de la nature, un volcan que rien n’arrête. Celle-là a l’air forte et brave. Une illusion qu’elle envie, une fiction qu’elle voudrait voir prendre corps. Elle prend appui sur sa main droite et se penche vers Tig. Sur sa joue, dépose un baiser et murmure en s’éloignant “Merci”. Comme les deux syllabes les plus pures et sincères ayant jamais franchi la barrière de ses lèvres. Elle se relève, lui tend la main pour l’aider à se redresser. “J’crois qu’on s’est assez apitoyé sur nous-même pour aujourd’hui.”




avec @Tig Welch


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