Robyn Miller - this life has many shades

"Some may be from showing up
Others are from growing up"
((atmosphère sonore))
Rares souvenirs d’une enfance anglaise, Robyn se souvient surtout du bitume de Boston, notamment quand il était imprimé sur ses genoux et ses paumes de main. Enfant unique et chérie d’un couple qui a toujours tout fait pour lui offrir le monde sur un plateau malgré certaines difficultés financières. A défaut d’un confort matériel, c’est celui de l’amour, de la curiosité et de l’éducation qui lui est prodigué.

Enfant puis adolescente informée, elle s’intéresse vite, comme ses parents, à des causes qui lui semblent importantes. Quand ses amies ne pensent qu’aux garçons ou au prochain test, elle manifeste déjà avec ses parents. Une voix qui porte, qui a des choses à dire, ça lui vaut parfois un renvoi temporaire de l’école ou une claque dans la gueule. Alors Robyn pousse la porte d’un club de boxe, avec l’envie d’avoir un répondant plus physique quand on s’attaque à elle ou à ses comparses.

Et puis vient l’université et sa diversité de cursus qui lui donnent du fil à retordre. Elle veut d’abord faire du droit, puis de l’écologie, ou plutôt de la communication, bref, elle change constamment, ne validant finalement jamais de quoi obtenir un vrai diplôme. Mais à force d’être de tous les combats, elle trouve un poste dans une association. C’est aussi à cette époque qu’elle rencontre Wylie, celui qui deviendra son mari. Il est reporter, engagé lui aussi, et leur union est parfaitement évidente. Leurs vies s’entrecroisent alors, et Robyn le suit au gré de ses enquêtes. Pendant qu’il monte son reportage, Robyn en profite pour défendre une cause, quelle qu’elle soit. Car, à contrario de beaucoup des féministes ou militant.es divers.es et varié.es avec qui elle a évolué, Robyn est consciente que chaque combat est lié, que l’intersectionnalité est obligatoire pour parvenir à la victoire.

Mais la justice (ou l’injustice ?) s’invite parfois dans les manifestations pacifiques. Et Robyn passe par la case prison. Une condamnation pour intrusion sur un site de forage privé lui vaut 8 mois d’incarcération. Huit mois qui seraient sans doute vite passés et oubliés si le décès brutal de son mari n’était pas intervenu dans le même temps. Crise cardiaque. Aussi simple et stupide que ça.

Brisée, Robyn sort de prison dans la solitude et le chagrin. La justice n’entendra plus jamais parler d’elle. Car alors Robyn se terre. Recueillie par une vieille amie, Siobhan, qui fut aussi une sorte de mentor, elle tente de retrouver goût à la vie sans son compagnon, de vie et de lutte. Les regrets l’assaillent, de la croyance de son inconséquence au fait qu’ils n’ont jamais eu d’enfants comme ils le désiraient. Bref, tout se mêle et il faut toute la patience et la compréhension de son amie pour que Robyn reprenne peu à peu du poil de la bête. Et c’est à cette occasion qu’elle constate qu’elle a atterri à Clifton.

Du deuil à l’acceptation, Robyn a sorti la tête de l’eau. Elle s’est calmé aussi. Un temps, du moins. Mais les convictions, la lutte, sont toujours là. Au début, Robyn aide Siobhan dans son bar. La vieille repentie a transformé un repaire de machos en célébration du féminisme et, sans se franchiser pour autant, a remise sur le devant de la scène les coyote girls. Un esprit qui convient bien à Robyn qui a autant besoin de s’aérer la tête que de plonger tête baissée dans un projet. Elle ne montera jamais sur le bar mais reprendra celui-ci quand Siobhan ne sera plus suffisamment d’attaque. Un héritage qu’elle accepte bien volontiers, heureuse de trouver une nouvelle vocation.

Pour autant, Robyn ne renonce pas à son envie de faire bouger les choses. Dans un patelin partiarcal à souhait comme Clifton, il y a du boulot. Alors certes, on y voit pas beaucoup de manifestations et c’est morne plaine pour en organiser. Mais si avec le Wild Coyote, Robyn parvient déjà à en faire un lieu sûr pour toustes celleux qui en ont besoin, elle aura déjà bien gagné sur ce plan. Car ces filles, ce sont désormais les siennes, et elle y tient comme à la prunelle de ses yeux.  

Bienvenue à Clifton
Un vent de féminisme souffle sur Clifton grâce à Robyn et ça peut pas faire de mal aux quelques cowboys mal léchés qui ne font aucune différence entre une femme et une Texas Longhorn.   Ravie de voir la patronne du Coyote débarquer. Amuse toi bien parmi nous.   

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Bon jeu.