please, I'm a star (bambi)

if this was a movie.

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Une trahison. Un coup de feu. Un drame. Sa jalousie maladive et les hormones lui fit perdre la tête quand, prise de court, elle découvrit son époux dans les bras d'une autre. La maitresse n'était plus. Balayée du revers de la main sous un excès de rage qui lui couta sa liberté. Elle se retrouva sur le banc des accusés, le ventre à peine arrondi, quand la sentence tomba. Perpétuité. Crime passionnel condamné. Quelques mois plus tard, Bambina vit le jour. Un prénom temporaire qui devint permanent. Faut dire qu'elle ne lui accordait aucune considération à cette gamine. Pire, elle ne ressentait à son égard que de la rancoeur. L'enfant de la malédiction.

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Papa ne voulait pas vraiment d’elle. Elle était le rappel constant de la lourde honte qu'il portait sur ses épaules. Le sceau de son naufrage sur lequel les vieux bourges de son espèce radotent encore. Alors elle s’est tirée, dès qu’elle a pu, bambi. animée par la soif d’indépendance qui rugissait dans le creux de son ventre. Pourtant (et malgré ce qu’elle dit), elle ne supporte pas la solitude. Elle peut la tolérer, par nécessité, mais jamais la choisir, car elle a besoin des autres, Bambi, pour se sentir exister. C’est dans l’admiration et l’amour de son prochain qu’elle puise son énergie. Et c’est sans doute égocentrique, dit comme cela, mais en échange, elle leur offre son monde et ses vastes possibilités – là où rien n’est impossible. Car quand elle aime, Bambi, elle ne fait pas semblant. Elle donnerait tout. Jusqu’à la dernière miette et en n’exigeant qu’une seule chose en retour – de la loyauté, car c’est la seule chose qui compte réellement à ses yeux. Savoir qu’on la laissera pas tomber, de connaitre sur qui elle peut compter.

Et elle est patiente, Bambi, (seulement) avec les gens qu'elle aime. Bien plus qu’ils ne le sont avec elle. Elle les aime pour leurs défauts, pour les choses qui clochent et que le commun des mortels pointe du doigt. Elle les aime même quand ils s’énervent et qu’ils usent de mots pas très beaux, parce qu’elle comprend la colère, Bambi. Et la frustration. Et elle accepte la fragilité dont les humains peuvent faire preuve. Quand ils sont en roue libre et que l’animal bête et méchant reprend le dessus. Envers les gens qu’elle aime, elle tempère son tempérament. Elle parle, elle communique, elle essaye de mettre des mots même quand les émotions sont trop violentes. Jusqu'au point de non retour, celui qui libère le monstre qui sommeille en elle. Et quand cela arrive, il y a plus de place pour la gentillesse et la compréhension. Ni même pour la raison. Quand ça arrive, elle crache son venin et les flammes de l'enfer et c'est à qui fera le plus de mal à l'autre. Même quand elle pense pas ce qu'elle dit. Surtout, quand elle pense pas ce qu'elle dit. C'est un poison mutant qui la pourrit de l'intérieur. Et contre lequel elle capitule souvent.

Parce que Bambi, elle souffre de vieux démons qu’elle ne parvient pas à faire disparaitre. Ceux tapis dans l’ombre qui menacent, à s’en lécher les babines à la première goutte de sang, tels des requins affamés depuis des lustres. Elle peut vriller facilement, Bambi, en l’espace d’un instant. Victime des passions meurtrières qui l'animent. Des tourbillons de sentiments qui rugissent en elle. La vérité c'est que Bambi, c’est une amie formidable, mais une ennemie redoutable qui a la vengeance beaucoup trop facile. Oeil pour œil, dent pour dent.  

Pourtant, les gens l’aiment bien, Bambi,  parce qu’elle est généreuse, elle a le cœur sur la main, même quand elle n’a rien. Et c’est une bonne vivante, toujours le mot pour rire, accoudée au comptoir de son bar préféré. C'est une force de la nature au charisme magnétique. On lui donnerait le bon dieu sans confession à l'entente de son rire et à la vue de ses traits angéliques.  Et puis, elle est sociable, Bambi. Elle adore ça, briller, même si c'est juste au petit commerce du coin. Et elle est toujours prête à tendre la main et à voler au secours du plus faible, parce qu’elle supporte pas l’injustice, Bambi.

Ils l’aiment bien, pendant un temps. Quand elle leur fait découvrir le monde à sa manière, quand elle leur fait ressentir les choses en grand. Démesurément, à son image, parce qu’elle a honte de rien, Bambi (sauf d'où elle vient),  parce que dans cette vie où tout le monde accepte les coups, elle, elle les rend. Elle se sert. Comme si tout lui appartenait et à ses côtés, les autres se sentent comme ça aussi. Libres. Mais prisonniers de son amour, parce qu’elle possède les gens, Bambi. Par peur qu’ils lui échappent. Et même quand elle les fuit, elle garde une emprise sur eux. Et quand ils se rendent compte de tous ses vices, ils finissent toujours par lui tourner le dos. Peut-être qu'elle aime mal, peut-être qu'elle aime trop. Beaucoup trop.

Excentrique, démesurée, décomplexée, vertigineuse, compréhensive, lunatique, colérique, déterminée, vindicative, rancunière, généreuse, personne de confiance (avec ses proches), impatiente, torturée, jalouse, possessive, têtue, indépendante, complexe, contradictoire, magnétique, instable, charmante et charmeuse, charismatique, passionnée, orgueilleuse, vaniteuse, égoïste, contradictoire.

Lettre du 17 octobre 2015
Texas Department of Criminal Justice

Arrête de m'écrire et de demander à me voir. Pour moi tu n'es rien. Une moins que rien. La pire erreur de ma vie. C'est à cause de toi qu'il ne m'aime plus. C'est à cause de toi que je suis ici. Tu n'es pas ma fille. Seulement un regret qui me hantera jusqu'au dernier de mes jours. Je t'en voudrais jusqu'à la fin. Mais je pourrie ici avec un seul réconfort : celui de savoir que tu ne feras rien de ta misérable existence et que tu finiras seule, comme moi. Et que ta vie sera un enfer.