Rooster | "Go ahead, make my day."

Not to blame.

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C'est jamais assez. Toujours comparé aux autres, aux ainés. Pas assez solide, pas assez fort. Un petit bout d'homme seulement en apparence, une mauviette à l'intérieur, c'est ce qu'on dit. Silencieux, observateur, assis, tranquille. Rooster, le troisième enfant de Rusty et Margaret. Le patriarche ose demander si elle est bien certaine d'avoir fait celui-là, suggère qu'il a peut-être été adopté par erreur. Les mots blessent, il ne laisse rien en paraître. On suppose alors qu'il est tout simplement bête. — Les deux précédents avaient pas l'air bien fins non plus, mais là, c'est pire, qu'il annonce à table le soir même en ne regardant même pas les principaux intéressés. Elle ne sait pas quoi répondre. La mère est silencieuse, observatrice, assise. Il ne parle pas, il ne bouge pas trop non plus. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, le blondinet a un petit ventre que le père ne saurait voir. Il le fait courir dans le ranch, ça l'amuse parce que ça ne marche pas. Ça l'amuse de le voir s'énerver pour rien. Ça l'amuse parce que quand il est hors de sa vue, il marche, s'arrête pour caresser les animaux, observer les nuages et tout un tas d'autre choses qui agacent le père.

Mais ça ne l'amuse plus à l'école. On se moque. On le choisit en dernier dans les équipes lors des cours de sport, ça lui fait de la peine. Pourtant, il veut s'intégrer. Il veut jouer. C'est toujours la même chose, c'est toujours ce grand brun le chef d'équipe, c'est toujours pareil depuis trois ans. Il pensait s'en débarrasser en arrivant en middle school, il est toujours là, toujours brun, toujours populaire. C'est le moment de faire les équipes, c'est le moment de jouer au volley. Sans surprise, il est dernier sur le banc. — Bon ben, on va prendre Rooster, hein... dit-il avec un sourire malicieux. Les gamines autour de lui pouffent de rire, c'est étouffant, humiliant. Après le match, dans les vestiaires, il a droit à un énième commentaire sur son poids de la part du brun, les autres garçons gloussent. Le sportif se tient droit, fier, partiellement dissimulé par une cabine, la main posée dans l'encadrement de la porte. Rooster se lève, s'avance vers lui. L'autre le défie du regard mais ne bouge pas. Le blondinet saisit la poignée de la porte, la referme de toutes ses forces sur les doigts du brun qui hurle de douleur. Les phalanges craquent, son index et sont majeurs changent de couleur. —  Bonne chance pour jouer au volley avec ça, connard, déclare sèchement Rooster. Ça fait du bien. Il est viré de l'établissement, son père doit payer une carte de bus pour qu'il puisse se rendre au collège de la ville d'à côté, il est furax. Rooster est heureux.

À la maison, personne ne veut plus jouer à la bagarre avec lui, il fait trop mal. Ce n'est pas le plus fort, c'est le plus vicieux. Mais comme on ne veut pas qu'il devienne le plus dangereux non plus, on le met à la boxe et c'est l'idée du siècle. Les kilos en trop disparaissent progressivement, les coups deviennent plus durs, la rage est sensiblement contrôlée. L'instructeur est impitoyable et malgré tous les efforts de Rooster pour se contenir, il arrive régulièrement à le faire pleurer juste par la violence de ses mots. Alors qu'il martèle le sac de sable, que l'autre le menace d'une dizaine de pompes s'il ne corrige pas son crochet du droit, Rooster dévie son coup et vise l'estomac de l'instructeur. Il s'écroule sous le choc, se relève et serre la main de Rooster. — Ça, c'est un bon crochet.

Il y a une place pour les gens comme Rooster, il y a l'armée. Pourquoi pas, après tout, il ne serait pas le premier Loving à se faire troufion. Alors il s'y rend. C'est un pur cauchemar, tout simplement. Les gens sont tous fous, il en est persuadé. Et il est persuadé qu'il est tout aussi fou qu'eux. Il grimpe, il tire, il rampe, il fait tout ce qu'on lui demande. Il est pas mauvais tireur. Il est mauvais suiveur par contre. Obéir lui donne la nausée. Alors il se libère, il fait le con, il joue des tours. Ça commence gentiment, il planque des affaires, il dégrade des murs, découpe des uniformes. Puis ça empire, il crache dans les assiettes, provoque, insulte et frappe des recrus qui n'ont rien demandé, passe à tabac avec d'autres brutes des aspirants en fonction de leur couleur de peau une fois la nuit venue ; le tout en catimini, jamais jugé ni puni pour ses atrocités. Et il va jusqu'au bout, devient US marine. C'est injuste. Mais le monde est injuste, depuis le temps, il l'a compris. Alors maintenant, il joue avec ses propres règles du jeu.

Et le pire, c'est que ça marche. Pendant un temps, ça fonctionne. Tout autour de lui, le chaos. À l'intérieur, la sérénité. Un sang-froid qui suscite l'admiration des uns et l'inquiétude des autres : est-il au courant de ce qui se passe ? A-t-il conscience de ce qu'il dit et ce qu'il fait ? Totalement désensibilisé de la mort, la vue d'un corps n'éveille rien d'autre en lui que l'absurdité de la vie : on doit tous y passer un jour, certains plus tôt que d'autres. C'est si facile de presser la gâchette, c'est si rapide. Aucun remords à abattre des terroristes, des ennemis de la nation, des ordures. C'est ce qu'on lui dit. Le problème, c'est qu'il est loin de Clifton, de sa famille et qu'il envisage difficilement la gestion du ranch sans être sur place. La mère est partie, le père vieillit. Qui va s'occuper du ranch ? L'aîné naturellement désigné ? Le boiteux ? Les autres chiures de la portée Loving ? Et pourquoi pas l'assassin ?[/i] La vérité, c'est que personne ne maintiendra le ranch à flot sans que tous se prennent la main et regardent dans la même direction. Ils ont besoin l'un de l'autre pour gérer convenablement ce ranch. Le jour où l'un d'entre eux voudra bien l'admettre, les cochon voleront. Sans regret, il troque l'uniforme de l'armée pour celui de la police locale. L'impression de changer de déguisement, c'est tout.

La première fois qu'il l'a rencontré, c'était à Amarillo et elle disait s'appeler Daphne. C'est son regard qui l'a attiré, il ne s'est pas méfié. Hypnotisé par ses gestes, sa voix et son parfum, il s'est dit qu'il pouvait bien s'amuser un peu ce soir avant de passer à autre chose le lendemain. La routine. Son rapport habituel avec les femmes. Elle lui offre un verre, parle de ce qu'elle fait dans la vie. Un immense tissu de mensonges incroyablement bien détaillé. Elle lui propose de la suivre dans un motel, il accepte. À peine a-t-il le temps de s'asseoir sur le canapé que sa vision se trouble et ses membres ramollissent. Et puis, plus rien. Le vide. Drogué, dupé par une vipère qui doit probablement vivre de ses méfaits, qui doit utiliser sa jolie frimousse pour séduire les hommes et les détrousser ensuite. Mais elle n'a rien pris, elle n'a rien volé : sans doute a-t-elle eu peur en trouvant le badge de policier de Rooster. Sans doute a-t-elle réalisé qu'elle avait mal choisi sa victime ce soir-là. Trop tard pour elle, Rooster était déterminé à la retrouver. Pour l'arrêter, n'est-ce pas. N'est-ce pas ? Le flic se renseigne, demande un peu partout autour de lui si quelqu'un l'a déjà vu, si quelqu'un se souvient d'elle. Elle n'en est pas à son premier coup d'essai.

Lui-même n'est pas tout à fait honnête. Il est censé incarner la justice, mais il lui fait pourtant du tort. Il est censé être du côté des bons, il côtoie régulièrement les pourris. Les dossiers auxquels il a accès sont de véritables mines d'or et l'autorité qui lui est conférée est un puissant outil, tantôt de dissuasion, tantôt de conviction. C'est bien simple, il s'incruste un peu partout là où il peut du moment que ça n'est pas assez gros pour être vu et détecté. Impliqué dans un réseau de racket et de prostitution, il gagne quelques précieux billets verts en échange du silence des principaux concernés. S'ils refusent ou s'ils arrêtent de le payer, il les fait arrêter, point.Il n'hésite pas à passer des deals avec quiconque capable de lui rapporter quelque chose. Et lorsque cela ne fonctionne plus, il fait soudainement briller son badge poussiéreux et s'arrange pour faire taire les gêneurs, s'assurant ainsi qu'aucun ancien collaborateur malfamé ne puisse mettre en lumière ses agissements compromettants.

C'est complètement par hasard qu'il la retrouve quelques mois plus tard, cette fois-ci dans un magasin Target à Lubbock. Elle avait changé sa coupe de cheveux, avait même changé la couleur. Minaude, elle se pavane dans les rayons jusqu'à tomber sur le bon pigeon, un bête employé du magasin qui arrête littéralement tout ce qu'il est en train de faire pour plonger dans le regard envoûteur de la corruptrice qui prétend cette fois s'appeler Molly. Rooster s'invite dans la conversation comme si de rien n'était, elle pâlit à sa vue.
— N'écoutez pas cette mégère, ça risquerait de mal se passer pour vous, qu'il conseille à l'employé avant d'objecter à la fille de le suivre dans un local à l'arrière du magasin. Dans un premier temps, elle semble plus énervée qu'autre chose, insulte Rooster, lui reproche d'avoir saboté son plan.
— Lui aussi, tu voulais l'endormir, chérie ? Et moi qui pensais être spécial ! qu'il lâche avec amertume. L'autre grimace, plonge sa tête dans ses mains et pleure. Elle se voit pas finir en prison, dit qu'elle est mentalement instable, qu'elle a besoin d'aide. Elle voudrait s'arrêter de faire ce qu'elle fait, mais elle ne peut pas. D'habitude insensible à ce genre de représentation pathétique, Rooster ne se sent pas spécialement bien.
— Alors on va aller chercher de l'aide, on va te faire soigner, qu'il dit en s'asseyant à ses côtés. Il y d'abord beaucoup de tendresse dans le regard Daphne-Molly, puis de la malice.
— T'es vraiment le type le plus crédule que j'ai connu de toute ma vie, Rooster ! s'exclame-t-elle en se levant, pointant l'arme de service de Rooster contre-lui : elle venait de s'en emparer lorsqu'il était venu s’asseoir à ses côtés.
— Là, t'es mal. Là, je peux plus rien faire pour toi, dit-il en levant les mains en l'air. Menacer un policier, c'est grave. Va y avoir une enquête sur toi... Une enquête sérieuse... explique-t-il.
— Ah oui ? Tu vas leur dire de chercher et d'arrêter qui ? Daphne ou Molly ? dit-elle avant de disparaître par une issue de secours. Elle est vraiment trop forte. Rooster quitte le local après avoir saccagé l'endroit et renversé littéralement tous les meubles qui s'y trouvaient.

Il a horreur de faire équipe avec un autre. Pourtant, c'est le métier qui veut ça, il n'a parfois pas le choix. À chaque fois qu'on lui impose une nouvelle recrue, il fait son possible pour la dégoûter de lui et du métier en général. C'est encore plus saillant lorsque la recrue à le malheur d'être une jeune femme. Celle-ci est fraîchement sortie de l'académie. Rooster la toise du regard, ne peut s'empêcher de faire des réflexions désobligeantes. — T'aurais plus de succès en strip-teaseuse, je te jure que t'as de jolies formes... Mais fliquette ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu vas arrêter qui avec tes petits bras ? Elle est outrée, mais se dit que ça fait partie d'un inévitable bizutage. Elle était loin de se douter qu'elle venait seulement d'avoir un bref aperçu de l'homme qu'il était : une véritable ordure. Il a fallu trois mois pour qu'elle demande à être affectée ailleurs. Il a fallu le cadavre d'un oiseau dans son casier, un coup de ciseaux dans ses cheveux et un énième commentaire sexiste pour qu'elle n'en puisse plus. Il a tout nié et encore une fois, il s'en est sorti. C'est injuste, terriblement injuste. La petite recrue a pu s'épanouir ailleurs. Tout le monde est content, non ?

En duo avec un homme, il est déjà moins pénible. Le garçon n'est pas trop certain d'apprendre grand-chose en compagnie de Rooster, il a l'impression de passer plus de temps en pause sur un banc à déguster une glace, fumer et boire que de véritablement servir sa ville, son pays. Sauf peut-être une rare fois lors d'une discussion étrangement sérieuse. — Pense à avoir des bouchons d'oreilles avec toi. Tu sais pas quand t'en auras besoin. Je t'assure que si tu retrouves en intérieur et que tu dois tirer avec ton flingue, tu seras bien content de pas te rendre sourd tout seul comme un con. Lors d'une patrouille véhiculée en début d'après-midi, on signale une tentative de braquage avortée : le suspect, un homme noir, est en fuite. Rooster accélère et fouille les environs du lieu du crime, trouve et reconnaît l'homme en question, le pas pressé, les sens en alerte à débouler dans les rues du City Center : c'est un... associé. Et ça fait chier, parce que s'il l'arrête, il risque de tout balancer, peut-être même par mégarde. Le blond n'hésite pas une seule seconde, fonce et écrase l'individu sous le regard médusé du coéquipier. — Il était armé, prétexte Rooster. — Et ? Il aurait peut-être coopéré ? Rooster reste impassible. Comment peut-il prendre une décision pareille ? Le jeune gars ne peut que constater le décès du suspect, les membres désarticulés qui partent dans toutes les directions, le visage éclaté, le nez aplati duquel s'écoule un flot de sang. Rooster s'avance et se colle presque au jeune homme, le surplombe de son mètre quatre-vingt-huit, fronce les sourcils. — Il était armé, il n'a pas coopéré et nous a pas laissé le choix, capiche ? Le petit gars a dit oui.

La piste le mène à Houston. C'est là qu'elle doit se trouver, normalement. La source est peu fiable, une Lola cherche à faire des rencontres anonymes via une application douteuse sur laquelle il a créé un faux profil. Ça peut être ça... Cette fois, il a bien l'intention de ne pas la laisser filer. Le rendez-vous est donné dans une ruelle : elle est là. Mais elle n'est pas seule, elle a des ennuis. Ce n'est guère étonnant, ça lui pendait au nez après tout. Trois types armés de battes de baseball l'encerclent, trois types qui lui demandent de rendre l'argent. Tiens, ça, c'est nouveau. C'est qu'elle doit varier son business, celle-là. Elle ne se laisse pas faire pour autant, elle les incendie oralement et n'a pas l'air de craindre pour sa vie. Quel caractère de feu...
— Dégage de là, blondinet, ça te regarde pas ! hurle un des gars à l'attention de Rooster qui observe silencieusement la scène avec espièglerie.
— Non, mais allez-y, faites ! Je vous dérangerai pas ! qu'il réplique.
— Rooster, enfoiré de fils de pute ! Aide-moi, merde ! qu'elle supplie. Il hésite presque à la laisser se démerder avec ça. Mais comme ça le ferait vraiment chier qu'elle se fasse buter avant qu'il ne puisse la menotter, il se décide d'intervenir, sors son arme et son badge, ordonne aux brutes de se tirer de là en vitesse. Ils obéissent et disparaissent.
— Sérieusement, tu les arrêtes pas ? demande-t-elle, Rooster n'a pas rangé son arme, elle est braquée sur Lola.
— Pourquoi ? J'ai rien vu de mal moi. Moi j'arrête les méchants. Les méchants, ils agressent des victimes. Tu vois une victime quelque part, toi ? demande-t-il.
— Oui, j'en ai une belle juste devant moi ! qu'elle réplique. Rooster sourit et lui assène une claque qui résonne dans toute la ruelle. Que ça fait du bien.
— Connard ! hurle-t-elle tandis que Rooster lui attrape les mains et la menotte. Voilà une bonne chose de faite. Dans la voiture, elle souffle et regarde le paysage défiler. Rooster a l'intention de rouler toute la nuit et de la ramener à Clifton.
— J'ai la dalle... dit-elle en soupirant.
— J'en ai rien à foutre.
— Tu m'as sauvé la vie. Là, à l'instant... Tu viens de me sauver la vie. Après tout ce que je t'ai fait. Hé, t'es un bon gars, en fait. C'est presque dit avec sincérité. Bizarre. Ça lui va pas.
— Non pas du tout, mais merci. Tu veux qu'on s'arrête pour manger un bout ? demande-t-il. Il est sérieux.
Dans un diner miteux qui a cependant le mérite d'être ouvert tard, Daphne-Molly-Lola se délecte d'un burger. Rooster l'observe avec amusement. Il est épuisé, il est épuisé et ne se voit pas reprendre le volant tout à l'heure. Il va bien falloir trouver une solution parce qu'il est pas question de laisser le volant à cette furie.
— C'est quoi ton nom ? Ton vrai nom ? demande-t-il.
— Lola.
— Tu mens.
— Oui. T'es pas con. T'as l'air épuisé par contre. T'as fait tout ce chemin pour moi, quel honneur !
— Ta gueule. On va passer la nuit dans un motel. Ça va nous rappeler des souvenirs.
— Tu veux m'baiser ? demande-t-elle en gloussant.
— Non, j'baise que des trucs que je respecte. Sors-moi de tes fantasmes, pétasse.
— Tu mens. Ça se voit.
— Tu fermes ta putain de gueule où je te remets les menottes, dit-il tandis qu'elle lui tire la langue. Elle est épuisante, mais elle est drôle. Il fait un effort monstrueux pour ne pas sourire.
Il est épuisé Rooster, mais il garde la tête sur les épaules. Le choix du motel est un choix par défaut, le choix de la chambre aussi. Il n'y a qu'un lit simple, il est pour Lola. Il la laisse prendre une douche, il lutte pour ne pas s'endormir. Il lutte aussi pour pas jeter un œil derrière le rideau de la douche, mais c'est une autre histoire. En sortant de la salle de bain, Rooster lui impose les menottes.  
— Je vais t'attacher au lit pour cette nuit. Pas l'choix.
— Je savais pas que tu aimais les trucs un peu kinky !
— Pour l'amour du ciel, ferme ta gueule. J'ai tellement envie de te frapper, c'est dingue.
— C'est ce que je disais ! dit-elle alors que Rooster plonge son visage dans le creux de ses mains de désespoir. Elle est attachée, lui va s'installer sur le canapé. Elle bouge, elle parle, elle chantonne, elle est infernale. Elle est géniale.
— Comment tu veux que je m'endorme avec ce truc au poignet ? dit-elle.
— Si je te détache, tu vas t'enfuir.
— Ben, évidemment ! réplique-t-elle.
Alors, Rooster commet une erreur de débutant : il glisse ses bouchons en silicone dans ses oreilles, apprécie le silence et s'endort comme un bébé. Le lendemain matin, au réveil, il trouve le lit vide à ses côtés. À ses côtés, alors qu'il est censé se trouver dans la pièce d'à côté. La démone a dû se lever et tirer avec elle le lit entier jusqu'à Rooster, prendre les clés, se libérer... et s'enfuir. Et il n'a rien entendu. Cette fois-ci, elle a pris son porte-feuille. Elle a moins peur.
Le plus simple serait sans doute de la buter la prochaine fois qu'il la voit. Y aura-t-il seulement une prochaine fois ? Rooster l'espère de tout cœur, parce qu'il ne peut se résoudre à se dire que c'était la dernière fois qu'il la voyait. Impossible que ça s'arrête ainsi.
Il veut la revoir.
Il en veut encore.

C'est jamais assez.

Bienvenue à Clifton
Mais quel enfoiré Tu me pardonneras le terme employé pour décrire Rooster, mais il a une morale si cabossée qu'on en vient à se demander si le bonhomme à des limites. Le scénario était déjà génial (évidemment, c'était un Loving) mais de le voir prendre vie sous ta plume, c'est fantastique. Tu réussis à aborder des sujets délicats et à les manier avec subtilité... On peut avoir envie de le baffer, mais ta façon de l'interpréter mérite des applaudissements et une standing ovation. Je n'ai qu'un seul mot : bravo !

Re-bienvenue à la maison, au (dé)plaisir de le croiser en rp (Jackson préfère Janet, de toute façon)

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Bon jeu.