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dust and stardust :: mona

 :: Clifton :: City Center Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Dim 12 Mai 2024 - 19:51


Ronan Adair
Ronan Adair

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : Rone, l'apostrophe lancée par ses anciens comparses lorsque deux syllabes leur semblait infiniment trop long.
Age : trente-trois ans, barre symbolique franchie au moment même où tout commençait à dégringoler. Face à la débacle de sa propre vie, Ronan garde une ligne de conduite : il fait le type qui ne remarque rien de particulier, contemple les choses s'affaisser au ralenti, l’effondrement qui s’accélère petit à petit. Mais il ne cède ni sur l'indifférence, ni sur l'élégance, avec la paisibilité des ratés que le monde a dégueulé.
Adresse : bicoque étroite et bric à brac du côté de Holy Hills, héritage surprise d'un paternel jamais connu.
Labeur : il est cette voix sur la radio locale, cette nappe rauque à l’accent écorché qui serpente contre les ondes à partir de vingt heures. Il est ce ton de velours, cet humour caustique glissé entre les disques qu’il enchaine, cette façon de causer de chaque artiste comme s’il avait connu toutes les anecdotes que l’histoire avait pu porter ; la vocalise anonyme, le grain sans visage derrière l’émission nocturne qu’écoutent tous les oiseaux de nuits du coin.
Coeur : hétérosexuel, n’a jamais été de ceux qui collectionnaient les cœurs ou les corps, peu habile à l’art de se farder du détachement nécessaire aux séducteurs compulsifs.
Berceau : Rues pavées d’un Edimbourg troué de collines, ruelles où coule la bière locale, noyant les gosiers brailleurs.

dust and stardust :: mona Pnvg
Pseudo : eigengrau.
Pronom : elle/she
Fc : matt hitt.
Crédits : self / av + gif

Multicompte : vera w. (millie brady)

Préférences rp : • 800 — 1500 mots en fonction du type de rp.
• troisième personne du singulier.
• dialogues en français.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t350-ronan-adair-cinabre https://peace-of-mind.forumactif.com/t363-ronan-adair-vitrail https://www.pinterest.fr/eigen_grau/ronan-adair/
tw : aucun a priori.



Dust and stardust
- atmosphere -

Il avait mis un moment avant de se sentir vaguement chez lui à Clifton. S'il devait être honnête, il reconnaîtrait même sans doute n'y être toujours pas arrivé ; c'était le lot des petites villes, dans lesquelles la plupart des habitants naissaient et mourraient sans avoir eu l'idée d'en partir, de ces communautés un brin exclusives, habituées à l'idée de connaître – au moins de vue – tous les visages qui y déambulaient. Le traitement réservé aux étrangers n'était pas hostile ; mais pour autant, on gardait le sentiment tenace de ne pas être tout à fait à sa place. De ne jamais avoir le mot juste, la réplique qu'il fallait au bon moment – un genre de décalage vaguement désagréable qu'ils se traineraient jusqu'à la fin. Certains poussaient le zèle jusqu'à leur faire comprendre qu'ils étaient tout à fait indésirables, qu'ils n'avaient pas besoin des autres pour vivre convenablement, étouffés par le soupçon éternel que ceux-ci soient venus chambouler leur petit quotidien. Mais la plupart se contentaient de les tolérer, sans curiosité superflue ; ça lui avait convenu, à Ronan. Il n'était venu chercher aucune sympathie particulière, encore moins d'attention forcenée. Dans le coin, il était le british. Sobriquet dont on l’apostrophait parfois, façon de montrer qu'on avait calé qui il était – sans pour autant s'être fendu de retenir son nom. Il n'en avait jamais pris ombrage, suffisamment client de l'auto-dérision pour saisir le surnom avec humour – même lorsque celui-ci se trouvait embrumé de quelques intonations un brin méprisantes. À vrai dire, il n'y accordait pas une grande importance. Il savait pertinemment qu'il n'avait rien à foutre dans cette ville, et comprenait volontiers la défiance des riverains à son égard – quand bien même celle-ci n'aurait jamais pu excuser les moqueries imbéciles qu'il essuyait parfois.  

L'un des premiers endroits que Ronan s'était décidé à qualifier de familier, c'était la boutique de bric-à-brac de Santi. Un drôle d'endroit qu'il avait découvert par hasard, le jour où il avait cherché une adresse pour remplacer le bras de sa platine ; genre de caverne d'Ali Baba version électronique, bordel fric-frac dégueulant d'écrans rétro, de fils colorés et d'objets désuets dont le propriétaire seul semblait encore connaitre le nom, ou l'utilité. Se balader là-dedans, c'était un vrai périple, une plongée dans l'histoire moderne de la technologie – dont le tenancier se plaisait souvent à raconter les anecdotes les plus hasardeuses. Mais surtout, il possédait une collection parfaite d'objets analogiques, en bon puriste du genre ; du type capable de s'acharner à réparer ce qui devait l'être, au lieu d'essayer de vous vendre la même chose en neuf. D'une certaine manière, Santi n'était pas commercial pour un sou : il aurait sans doute gagné bien plus de fric en se faisant petit revendeur pépère de matos tout juste sorti de l'usine. Avec ses connaissances en tech, il aurait même pu très bien se démerder ; mais ça se voyait que c'était pas ce qu'il cherchait, de jouer les marchands de tapis. Son truc, c'était de redonner vie à ce que d'autres auraient bazardé, de prouver que l'existence des objets pouvait être bien plus longue que ce que la plupart soupçonnaient ; leur administrer une sorte d'élixir de jouvence, histoire de magnifier leur discrète présence. Il leur injectait une âme, Santi, aux transistors, aux radios-cassettes. Et sa boutique respirait l'air du temps, avait l'odeur émouvante du vécu, des souvenirs – il ne lui en fallait pas plus à Ronan, pour lui donner envie de venir.

Pour autant, il n'aurait pas pu prétendre squatter là-bas tous les quatre matins ; souvent, il attendait d'avoir une raison pour passer, un truc cassé, un joli prétexte à offrir au propriétaire jamais lassé. La dernière fois, c'était son ampli de guitare qu'il lui avait amené : ça faisait un bail qu'il n'en avait pas changé les ampoules, et même si ces dernières s'usaient bien moins rapidement qu'à l'époque où il l'allumait tous les jours, il avait reconnu le moment où le son produit devenait à peine plus agréable qu'un cri de canard. Alors il le lui avait confié, avec le soin d'un daron qui laisse son gamin en colonie. En toute honnêteté, Ronan n'aurait pas confié la bête à n'importe qui ; ce Fender, c'était le premier truc qu'il s'était acheté tout seul, après un été entier à bosser à la poste locale. Et le son qu'il lui avait offert quand il l'avait essayé la toute première fois avait justifié en une seconde chacun des trajets à vélos, les sacoches remplies de missives et de colis : enfin, sa guitare produisait ce timbre chaud et mordant à la fois, à l'attaque suffisamment ronde pour être agréable, même à volume poussé. Il s'en rappelait nettement ; et rien que par sentimentalisme, il n'aurait sûrement pas laissé n'importe quel boucher local farfouiller dans l'électronique de l'engin en question.

L'après-midi est claire, le temps vaguement sec ; des rayons de soleil percent péniblement à travers la muraille d'appareils exposés en vitrine, pour s'échouer sur le sol de la boutique. Lorsqu'il pousse la porte de celle-ci, c'est une drôle de sonnerie qui annonce son arrivée – petite mélodie robotique entêtante, qui retentit une ou deux fois. Il a le regard qui divague machinalement, alors qu'il évolue vers le comptoir au fond de la pièce – essayant sans doute de repérer les engins qui lui sont encore inconnus, les arrivages curieux qu'avait pu dénicher ce drôle d'antiquaire depuis sa dernière venue. Puis finalement, l'œil achève son papillonnage en échouant sur la silhouette derrière l'accueil, se tinte d'une once de surprise ; car ce n'est pas Santi qui se tient-là cette fois, mais une occupante plus menue, au yeux noirs similaires – mais à l'âge bien plus modeste. Sa fille, sans doute. Il se rappelait vaguement que l'homme ait pu la mentionner, au détour d'une ou l'autre de ses attendrissantes digressions.
Appuyant ses avant-bras sur le comptoir qui les séparait, Ronan a vaguement pianoté sur celui-ci, détaillant le visage face à lui avec une pointe de curiosité.

— Salut, Fait-il alors d'un ton léger. J'vous ai laissé mon ampli y'a une semaine pour changer les lampes. C'est un Fender de 2009, Santi m'a dit que...
Tiens, le british ! Enonce alors le principal concerné en s'échappant de l'arrière-boutique, suspendant la phrase de Ronan en vol. « Tu viens chercher ton ampli, c'est ça ? » Puis, pivotant le nez vers sa fille pour l'interroger du regard. « C'est toi qui t'en es chargée, je crois, non ?

Et si le regard de l'écossais s'était brièvement reporté vers le propriétaire tout juste arrivé, il a rapidement retrouvé les traits de la jeune femme, pour lui adresser un sourire bref.

Chirurgien de père en fille, hein ? S'amuse t-il, gratifié par le patriarche d'une œillade gaie – puis haussant un sourcil tranquille vers la cadette. « Alors, Doc ? C'est quoi, votre diagnostic ?


avec @Mona Alves


Mona Alves aime ce message

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Mar 14 Mai 2024 - 15:05


Mona Alves
Mona Alves

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : ziggy
Age : vingt-huit ans. le quatre août mille neuf cent nonante-cinq, elle poussait son premier cri.
Labeur : vendeuse. habituée à l'odeur de café froid et d'électronique qui a chaud, elle a toujours regardé son père tâter des composants. s'extasier devant la carcasse d'un commodore 64 à rafistoler n'est pas donné à tout le monde mais santi a réussi à lui refiler un peu de sa passion bizarre pour les écrans cathodiques et le langage binaire. repaire de nerds, l'antre des alves filerait des sueurs froides à tous les adeptes du neuf. pas de place pour l'obsolescence programmée chez santi, on n'y met les pieds que si on aime les ambiances retro. des amplis de guitare aux bornes d'arcade, on y trouve de tout, surtout des âmes nostalgiques... nostalgiques d'une époque que mona n'a pas connue mais ça ne l'empêche pas d'être fidèle au poste, derrière le comptoir ou à filer un coup de main à son paternel pour les soudures délicates.
Coeur : célibataire. adepte des produits en vente rapide et à consommer le jour-même, elle manque de romantisme. curiosité trop vite assouvie, l'ennui survient avant l'attachement. alors elle cherche des stimulations ailleurs, se love dans d'autres bras, se perd dans d'autres draps. jusqu'au jour où.
qui aurait cru que la caresse d'une voix lui arracherait plus de frissons que n'importe quelle main ? étrange addiction à des mots murmurés de l'autre côté du combiné. Pas de nom, pas de visage. il n'a qu'à parler pour que son imagination fasse le reste.
Berceau : clifton pour unique décor. de sa naissance à aujourd'hui, elle n'a connu que le sable brûlant. de la poussière derrière les oreilles, les yeux habitués au soleil qui ne faiblit jamais, mona a fait de sa ville son terrain de jeu, ne l'a quittée que pour assister à des concerts.
et le seul billet d'avion qu'elle a eu entre les mains ne l'a même pas menée en argentine, sur la terre de ses ancêtres. non... si elle a tourné le dos à son désert, cela n'a été que pour fouler le sable d'un autre. coachella girl le temps d'un festival, ça ne valait probablement pas Woodstock mais c'était suffisant pour rentabiliser le voyage.
Pseudo : syl
Pronom : elle
Fc : bruna marquezine
Crédits : adastra ♥

Multicompte : alby // levi

Préférences rp : dialogues en mediumpurple.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t390-mona-alves-stardust#51 https://www.pinterest.fr/noemiekatinka/ziggy/
tw : //



Dust and stardust
- atmosphere -

Installée devant le vieux ventilo qui émet un son tout droit sorti des enfers, Mona s’amuse de ses mèches qui virevoltent paresseusement dans l’air à peine plus frais soufflé vers elle.
S’ils avaient de meilleures rentrées d’argent, ils auraient pu faire installer la clim ou remplacer le simple vitrage de la vitrine par quelque chose de plus isolant mais comme d’habitude, les clients se font rares. A l’inverse de tous les petits extra offerts par son père… Cette âme généreuse qu’est Santi. Lui qui se sent toujours obligé de “juste jeter un coup d'œil” aux appareils qu’on lui montre, de sortir ses lunettes en cul de bouteille — celles qui lui donnent un regard de lémurien —, et de chipoter rapidement aux entrailles abîmées qu’on lui expose.
C’était trois fois rien, qu’il s’excuse presque quand on lui demande combien on lui doit. Et à la place de réclamer son dû, il déclare que c’est la maison qui offre, qu’il ne va quand même pas se faire payer pour un câble qui était mal connecté.
Ce n’est pas son fort le business. Et sa bonté le perdra, tout le monde le dit. Mona la première.
Pourtant c’est ce qui fait son charme à Santi. C’est parce qu’on sait qu’il n’y a pas une once de malveillance en lui qu’il ramène des clients. De ceux qui ont trop de scrupules pour repartir de la boutique sans lui avoir glissé quelques billets, même s’ils doivent se battre et souvent les abandonner sur le comptoir pour qu’il accepte de les empocher.
Mais depuis que Mona est au front, les affaires reprennent un peu. Elle gère les transactions et les factures pendant que son père s’active dans l’arrière-boutique. Il peut y désosser le matériel qu’on lui amène sans se soucier du prix de ses services. Il fait confiance à sa fille pour n’escroquer personne… Alors que le seul escroqué ici, c’est lui, à toujours sous-estimer la valeur de son travail.
La passion de son art n’excuse pas tout. Ils sont deux bouches à nourrir. Et eux aussi ont bien le droit de mettre du beurre dans leurs épinards de temps en temps.
Mais pour ça, il faudrait que la sonnette tinte plus souvent. Ca rendrait les journées moins longues, même si elle ne s’en plaint pas. Elle ne connaît pas beaucoup de métiers où elle pourrait écouter de la musique du matin au soir. Et puis le patron est sympa, elle ne peut pas le nier.
Ça compense bien le salaire de misère et l’air suffocant dans lequel elle a appris à vivre.

Puis enfin, le son tant attendu vient parasiter l’interminable note tenue durant quatorze secondes par Gary Moore sur Parisienne Walkways. Mona baisse aussitôt le volume et se tient prête à accueillir leur deuxième visiteur de la journée, aussi curieuse qu’impatiente.
Elle l’observe se déplacer jusqu’à elle, d’une démarche paresseuse mais le regard vif alors qu’il promène ses orbes sombres sur chaque objet qui croise son champ de vision.
Figure inconnue qui l’intrigue aussitôt. Surtout qu’il n’a ni la gueule, ni le teint à venir de Clifton. Perché sur des jambes trop longues, il doit s’abaisser légèrement pour la regarder dans les yeux, prenant appui sur le comptoir avant de la laisser découvrir le son de sa voix.
Mona chancelle en reconnaissant cet accent. Le temps d’un instant, elle vacille légèrement et doit se raccrocher à la caisse enregistreuse pour ne pas trébucher dans l’entremêla de câbles qui traînent à terre.
Elle aimerait bien dire quelque chose mais la situation l’en empêche... La peur panique que lui aussi comprenne.
De toute façon, elle est trop occupée à le bouffer des yeux pour capter le moindre mot qu’il prononce. Le choc est trop grand, la surprise trop… surprenante.
C’est lui.
Aucun doute là-dessus, elle reconnaîtrait son timbre entre mille pour l’avoir trop de fois écouté, trop de fois supplié de lui murmurer des choses auxquelles son audience habituelle n’avait pas droit. Lovée dans un anonymat plus que confortable, elle lui avait évidemment imaginé des traits, inspirée par les vibrations de ses cordes vocales, influencée par son accent d’outre-Atlantique. Mais maintenant qu’elle l’a devant elle, en chair et en os, sans aucune technologie pour filtrer ses paroles, elle se sent défaillir.
Elle rêverait de pouvoir faire pause, de faire un arrêt sur image, d’abord pour se reprendre mais surtout pour s’autoriser à l’inspecter sous toutes ses coutures. Mais le temps continue à défiler à toute vitesse, la mettant au pied du mur, rendant son mutisme de plus en plus gênant.
Heureusement pour elle, Santi la sauve d’une apparition inespérée. Aussitôt, l’attention de la brune fait du ping-pong entre son père et l’inconnu – pas si inconnu que ça.
Son cerveau a du mal à se faire l’idée qu’ils se connaissent… Que le British de son père et son chroniqueur à elle, sont en réalité la même personne.
Et si elle a pu garder le silence jusque-là, on lui demande cette fois de prendre la parole, au risque de trahir son identité. Elle hésite, aimerait reporter ce moment à plus tard alors qu’elle regrette tout à coup de ne pas s’être préparée à cette éventualité.
Ca lui aurait laissé l’opportunité d’être mieux sapée, de s’être maquillée, de le rencontrer ailleurs que devant son père. Putain !
Elle a la voix qui tremble lorsqu’elle ouvre enfin la bouche.
« Euh oui… L’ampli. » Elle a la gorge sèche, manque de salive pour poursuivre mais quand il faut, il faut. « J’ai remplacé les lampes mais… Mais le son me dérange encore. Ça vient d’un des condensateurs », déballe-t-elle à toute vitesse, comme si parler rapidement allait l’empêcher de la reconnaître.
« Je reçois seulement la pièce demain, il faudra repasser plus tard », qu’elle annonce, presque soulagée de pouvoir le chasser loin d’elle. Loin de la curiosité de son père qui n’a évidemment pas loupé la nervosité soudaine de sa fille.
« C’était ça le grésillement alors ? » Santi fait mine de s’intéresser à leur patient mais au fond, il a déjà reporté son regard pétillant sur le Britannique. « Bien, bien, j’espère que ce n’était pas trop urgent. Enfin, tu ne vas quand même pas repartir les mains vides, hein ? »
Santi fait signe à leur client de les rejoindre derrière le comptoir et de le suivre de l’autre côté du rideau anti-mouche, faisant bruisser les lanières de bambou pour l'entraîner à l’arrière-boutique. Mona se raidit mais les suit quand même. Elle ne s’étonne même pas de voir son père poser une énorme caisse de vinyles sur son établi pour dévoiler quelques trente-trois tours à leur invité.
« Ce sont des collectors. Regarde ça », qu’il s’extasie tout seul en caressant les jackets cartonnées avec une précaution non feinte. « Je peux t’en prêter si tu veux », insiste-t-il encore, visiblement décidé à séquestrer le trentenaire encore un peu.
Ça doit le mettre mal d’avoir du retard, Santi. Mona sait qu’il a horreur de ça. Pourtant elle ne peut pas aller plus vite que le livreur !
« Papa ! Il a peut-être autre chose à faire », marmonne-t-elle entre ses dents, veillant à ne surtout pas parler trop fort ni trop articuler. Sait-on jamais qu'elle puisse encore faire durer le suspens.


avec @Ronan Adair


Ronan Adair aime ce message



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Mer 15 Mai 2024 - 0:00


Ronan Adair
Ronan Adair

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : Rone, l'apostrophe lancée par ses anciens comparses lorsque deux syllabes leur semblait infiniment trop long.
Age : trente-trois ans, barre symbolique franchie au moment même où tout commençait à dégringoler. Face à la débacle de sa propre vie, Ronan garde une ligne de conduite : il fait le type qui ne remarque rien de particulier, contemple les choses s'affaisser au ralenti, l’effondrement qui s’accélère petit à petit. Mais il ne cède ni sur l'indifférence, ni sur l'élégance, avec la paisibilité des ratés que le monde a dégueulé.
Adresse : bicoque étroite et bric à brac du côté de Holy Hills, héritage surprise d'un paternel jamais connu.
Labeur : il est cette voix sur la radio locale, cette nappe rauque à l’accent écorché qui serpente contre les ondes à partir de vingt heures. Il est ce ton de velours, cet humour caustique glissé entre les disques qu’il enchaine, cette façon de causer de chaque artiste comme s’il avait connu toutes les anecdotes que l’histoire avait pu porter ; la vocalise anonyme, le grain sans visage derrière l’émission nocturne qu’écoutent tous les oiseaux de nuits du coin.
Coeur : hétérosexuel, n’a jamais été de ceux qui collectionnaient les cœurs ou les corps, peu habile à l’art de se farder du détachement nécessaire aux séducteurs compulsifs.
Berceau : Rues pavées d’un Edimbourg troué de collines, ruelles où coule la bière locale, noyant les gosiers brailleurs.

dust and stardust :: mona Pnvg
Pseudo : eigengrau.
Pronom : elle/she
Fc : matt hitt.
Crédits : self / av + gif

Multicompte : vera w. (millie brady)

Préférences rp : • 800 — 1500 mots en fonction du type de rp.
• troisième personne du singulier.
• dialogues en français.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t350-ronan-adair-cinabre https://peace-of-mind.forumactif.com/t363-ronan-adair-vitrail https://www.pinterest.fr/eigen_grau/ronan-adair/
tw : mention de sexualité.



Dust and stardust
- atmosphere -

Elle a cet air gavroche, celui des jolies mioches, tignasse brune et regard charbon. Elle a l’œil qui scrute, qui le dévisage de cette attention mordante qui ne l’étonne qu’à demi : il a pris l’habitude d’être lorgné de traviole, trop flagrant dans son rôle de britty boy à peine débarqué. Les gens ne prenaient en général pas la peine de cacher leur défiance, ou leur curiosité. Alors il s’y est fait. Il n’en prend pas ombrage et se laisse dévisager – histoire que ça n’écorne pas la politesse toute européenne qu’on lui collait. Santi quant à lui joue les familiers, et ce n’est qu’au moment où Ronan s’adresse directement à sa fille qu’elle se décide à causer, confisquant ses prunelles d’un mouvement de cils. Et la voix le traverse frontalement, en dépit du peu de mots prononcés ; car immédiatement, le ton lui paraît familier. L’impression de déjà vu le saisit à la manière d’une gifle, activant l’esprit qui s’agite déjà pour retrouver la place du timbre en question dans sa mémoire. Et l’évidence le rattrape, fait dégringoler son estomac en une fraction de secondes.
Elle.
C'est comme un instinct, une vérité seule connue des tympans caressés, apprivoisés par les chuchotis et les modulations, les rires et les soupirs. Un constat à la simplicité mordante, formulé par une intuition qui n'admet surtout pas l'idée de s'être trompée : après tout, sa voix, il avait eu l'occasion de s'en imprégner jusqu'aux plus profond de ses entrailles, lorsque le regard se voilait et devenait opaque, pour n'y projeter que les arabesques que l'imagination dessinait. Sa Ziggy, elle avait trouvé le moyen de le captiver de ses mots seuls, de lui donner l'envie urgente de devenir aveugle – si seulement le sacrifice en question lui eût permis de mieux percevoir les inflexions dont son timbre se berçait. Elle s'était faite conteuse, rêveuse, tortueuse ; elle s'était faite tour à tour créatrice d'un monde sonore dans lequel elle l'entrainait, et réceptacle des murmures qu'il lui offrait. Une palette si large qu'il s'était surpris à donner des couleurs aux nuances de sa voix : émeraude lorsqu'elle était curieuse, indigo, pour les envolées aventureuses. Anthracite dans ses humeurs les plus cyniques, et puis carmin, pour les souffles impudiques. Carmin contre ses soupirs, entachés du grésillement du haut-parleur, carmin lorsque sa gorge se fendait soudain, signe qu'un de ses mots avait fait mouche.
Et sans doute était-ce la nuance la plus exquise qu'il pouvait entendre mourir contre sa bouche.

Il est presque certain de son identité – comment pourrait-il se tromper, à moins de bêtement le fantasmer ? Pour autant, quelque chose en lui recule, freine des quatre fers ; car l'anonymat leur sied, c'est quelque chose qu'ils n'ont même pas eu besoin de décréter. La preuve en est qu'ils ne s'étaient jamais embarrassés de prénoms ou de descriptions : Ziggy était restée chimérique, métaphorique. Voix auréolée des fantasmes d'un esprit, âme sans visage. Rêve-naufrage. Et il y avait quelque chose de presque trop violent, dans le fait d'être obligés de mettre des traits sur un mirage – quelque chose auquel ils ne s'étaient jamais préparés. Non pas que ceux que la jeune femme devant lui présentait auraient pu être déplaisants – il aurait fallu être de mauvaise foi, ou aveugle pour y prétendre – mais ils étaient réels. Comme les siens. Et cette composante là était au mieux embarrassante ; sans doute parce qu'en charmants rêveurs qu'ils étaient, ils ne s'étaient pas du tout préparés à cette éventualité.
Une part de lui s'agite et s'alarme alors, se demandant de quelle manière procéder pour être sûr. Car une chose était certaine, il n'aurait pas pu poser la question frontalement à l'intéressée – et encore moins devant son père, qui se tenait à quelques pas seulement. Tu parles d'une putain d'ironie. Il imaginait déjà la tronche du pauvre Santi, s'il était venu à expliciter la raison pour laquelle il aurait pu connaître sa fille ; s'il avait dû confesser l'habitude qu'il avait prise de lui réciter une forme de cantiques bien moins orthodoxes que ceux prêchés par l'Eglise, naviguant avec elle sur les eaux d'une imagination brûlante. La seule chose qui aurait pu les sauver, étant qu'ils ne s'étaient jamais retrouvés nez à nez, ni frôlés.
Mais sans doute était-ce là le seul détail qui les détachait du péché.

Seule la voix du propriétaire l'arrache alors de ses préoccupations, au moment où celui-ci s'adresse directement à lui. Clignant vaguement des yeux, Ronan a tâché de reprendre une contenance, ainsi que sa décontraction coutumière ; mais sans doute avait-il dû pour ça détacher de force ses prunelles de la silhouette de son inconnue, forçant celles-ci à garder le cap sur le premier. Car si la tentation de la détailler était grande, il ne tenait certainement pas à creuser entre eux un embarras qui aurait risqué de mettre la puce à l'oreille du tenancier.

Y’a rien de pressé, Affirme t-il alors avec détachement. C’est même les gens de ma rue, qui risquent de vous envoyer des fleurs pour m’avoir réduit au silence quelques jours de plus : je suis un voisin atroce.

La pointe d'humour arrache un petit rire à Santi, alors que celui-ci l'entraine dans les tréfonds de l'arrière-boutique. Du coin de l'œil, l'irlandais remarque que la cadette leur a emboîté le pas – ce qui ne peut que le conforter dans l'affirmation de son instinct. Et sûrement est-ce profondément étrange, d'avoir la sensation de rencontrer quelqu'un et de le connaître tout en même temps ; lorsque la découverte primaire côtoyait l'impression de familiarité, que la distance se mettait à tutoyer la proximité. Une tonne de questions se bousculaient dans son esprit à l'instant, avec en tête, la tentation d'agir comme si de rien n'était ; car peut-être pourraient-ils faire mine de n'avoir pas brisé leur anonymat par hasard, s'ils tenaient tant à garder celui-ci.
Mais auraient-ils pu vraiment prétendre qu'il ne s'était rien passé, maintenant que leurs regards avaient eu le privilège – et la surprise – d'enfin se croiser ?
Une chose était certaine : Ziggy ne paraissait pas beaucoup plus à l'aise que lui, à l'idée de prolonger l'interlude en question en compagnie de son père – et de risquer ainsi de provoquer quelques interrogations. Le marmonnement qu'elle glisse en est une preuve tangible, sorte de réprimande à l'intention d'un Santi trop enthousiaste : et il ne sait pas pourquoi, mais cette rebuffade l'amuse, manque presque de lui faire changer d'avis. Parce que s'il était évident que le premier se garderait bien de le laisser filer, enfermé entre les quatre murs de sa naïveté, peut-être pouvait-il au moins espérer s'amuser de la situation en question – tout en essayant de trouver les preuves qui lui manquaient.

Mieux à faire que de jeter un coup d’œil à ces merveilles ? Intervient-il alors en haussant les sourcils, s'approchant du bac à disques pour y glisser les doigts, et faire défiler les jackets. Faudrait être idiot.

Les pochettes colorées défilent, brodées des noms les plus exigeants de la musique du Xxe siècle ; une jolie collection que lui-même aurait aimé posséder, s'il avait été honnête – presque de quoi le distraire de son attention première, fixée sur la silhouette menue à quelques pas. Presque, mais pas tout à fait.

Santi, vous êtes décidément quelqu’un de goût, Avance t-il alors d'une voix pensive, sortant tour à tour l'un ou l'autre des albums pour l'observer avec soin.

Et là, au fond du bac, une pochette attire son regard – sorte de petit hasard arrivé à point donné. Bowie, mon pote, tu n'es jamais aussi bien tombé. Il la tire alors de la caisse, pour la montrer au propriétaire, un sourire flanqué aux lèvres.

Scary Monsters, un bijou, Affirme t-il devant un Santi tous sourires.
Le meilleur de Bowie, hein ? Réplique celui-ci avec un hochement de tête.

La posture tranquille, Ronan a haussé les épaules, tapotant des doigts sur le carton de la pochette en question.

J’ai une préférence pour Ziggy.

Et si l'expression du visage ne trahissait sans doute rien de plus qu'un amusement léger, inqualifiable, le regard lui, avait légèrement dévié vers celle qui s'était, un jour, fardée du surnom tout juste prononcé. Il s'y accroche sans pardon ni permission, captant les nuances les plus mordantes de sa couleur-charbon ; car sans doute qu'une part de lui se plaisait plus qu'il n'aurait pu le dire, dans le fait de faire perdurer le jeu de l'anonymat un instant – désormais tâché de sous-entendus dissimulés.

Car si Ziggy était bel et bien face à lui, elle saisirait. Elle saurait qu'il avait compris.
Et peut-être que seulement là, la partie pourrait réellement commencer.


avec @Mona Alves


Jean Lowe, Evangeline Bird et Mona Alves aiment ce message

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Jeu 16 Mai 2024 - 16:45


Mona Alves
Mona Alves

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : ziggy
Age : vingt-huit ans. le quatre août mille neuf cent nonante-cinq, elle poussait son premier cri.
Labeur : vendeuse. habituée à l'odeur de café froid et d'électronique qui a chaud, elle a toujours regardé son père tâter des composants. s'extasier devant la carcasse d'un commodore 64 à rafistoler n'est pas donné à tout le monde mais santi a réussi à lui refiler un peu de sa passion bizarre pour les écrans cathodiques et le langage binaire. repaire de nerds, l'antre des alves filerait des sueurs froides à tous les adeptes du neuf. pas de place pour l'obsolescence programmée chez santi, on n'y met les pieds que si on aime les ambiances retro. des amplis de guitare aux bornes d'arcade, on y trouve de tout, surtout des âmes nostalgiques... nostalgiques d'une époque que mona n'a pas connue mais ça ne l'empêche pas d'être fidèle au poste, derrière le comptoir ou à filer un coup de main à son paternel pour les soudures délicates.
Coeur : célibataire. adepte des produits en vente rapide et à consommer le jour-même, elle manque de romantisme. curiosité trop vite assouvie, l'ennui survient avant l'attachement. alors elle cherche des stimulations ailleurs, se love dans d'autres bras, se perd dans d'autres draps. jusqu'au jour où.
qui aurait cru que la caresse d'une voix lui arracherait plus de frissons que n'importe quelle main ? étrange addiction à des mots murmurés de l'autre côté du combiné. Pas de nom, pas de visage. il n'a qu'à parler pour que son imagination fasse le reste.
Berceau : clifton pour unique décor. de sa naissance à aujourd'hui, elle n'a connu que le sable brûlant. de la poussière derrière les oreilles, les yeux habitués au soleil qui ne faiblit jamais, mona a fait de sa ville son terrain de jeu, ne l'a quittée que pour assister à des concerts.
et le seul billet d'avion qu'elle a eu entre les mains ne l'a même pas menée en argentine, sur la terre de ses ancêtres. non... si elle a tourné le dos à son désert, cela n'a été que pour fouler le sable d'un autre. coachella girl le temps d'un festival, ça ne valait probablement pas Woodstock mais c'était suffisant pour rentabiliser le voyage.
Pseudo : syl
Pronom : elle
Fc : bruna marquezine
Crédits : adastra ♥

Multicompte : alby // levi

Préférences rp : dialogues en mediumpurple.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t390-mona-alves-stardust#51 https://www.pinterest.fr/noemiekatinka/ziggy/
tw : //



Dust and stardust
- atmosphere -

Même sans se faire aider de son accent – de son timbre, tout simplement –, Mona l’aurait reconnu, elle en est certaine. Sa plaisanterie lui arrache un sourire qu’elle peine à réprimer, elle qui est loin d’être aussi bon public que Lilian. Elle qui ne rit jamais aussi fort que Clyde, ne dévoile jamais autant ses dents que Sierra. Elle est la sérieuse de la bande. La seule âme presque raisonnable de leur groupe de survoltés. Pourtant son chroniqueur n’a qu’une phrase à dire pour réveiller ses émotions si profondément enfouies. Elle se liquéfie sous la caresse de sa voix, sent son ventre se contracter à chaque fois qu’il ouvre la bouche.
Mais elle doit se tenir. Elle ne peut pas se permettre d’ôter son masque maintenant. Pas si vite, pas si facilement. Alors elle serre les dents et met sa répartie en pause, gardant ses remarques mutines pour elle et laissant son père les formuler à sa place.
« Soit tu joues mal, soit tes voisins n’ont pas de goûts », rétorque-t-il avec malice, sa bienveillance habituelle atténuant la discrète pique qu’il vient de lancer.
Santi n’est pas un mauvais bougre, encore moins un insolent. Il aime seulement taquiner de temps à autre, surtout quand il se sent à l’aise avec ses interlocuteurs. Il faut croire que le Britannique s’est déjà creusé une place dans son cœur pour qu’il se permette une boutade. Mona en serait presque attendrie si elle n’était pas déjà assommée par la gêne.
Elle ne sait même pas ce qui crée le plus de malaise entre les tentatives de son père pour retenir leur visiteur ou toutes les insanités qu’elle a pu dire à ce dernier, couverte par son anonymat. Mais les premières fissures sont apparues lorsqu’elle a parlé à son tour, menaçant de s’ouvrir davantage.
Elle n’a pourtant aucune envie de laisser la brèche s’agrandir, aimerait justement la colmater pour que jamais il ne la reconnaisse. Pour lui, elle est prête à oublier cette rencontre. Prête à se défaire du souvenir de ses traits et des arabesques que forment ses boucles autour de son visage. Elle veut bien tout effacer de sa mémoire pour reprendre là où ils en étaient arrivés. Se contenter de frissonner sous ses mots sans s’encombrer du reste.
C’est d’une voix dont elle est tombée amoureuse. Elle ne saurait pas quoi faire d’un homme entier. Le regarder… Le toucher… Ca ne ferait que parasiter ce qu’ils ont réussi à construire.
Ce qu’elle aime, c’est justement la nature éthérée de leur relation. Il n’y a que dans l’onirisme de leurs échanges qu’elle a envie de se laisser aller. Parce qu’il n’y a qu’au son de sa voix qu’elle ose fléchir. Il n’y a que devant son inconnu qu’elle se met à nu, qu’avec lui qu’elle a envie d’explorer ses envies les plus secrètes. Mais que se passera-t-il maintenant qu’il s’est habillé de chair pour se matérialiser devant elle ?

Elle ravale sa tentative de le faire fuir en même temps qu’il conforte Santi dans son idée. Il n’a même pas l’air de feindre l’intérêt qu’il porte désormais à sa collection, va même jusqu'à le congratuler d’un compliment apprécié par le maître des lieux.
Mona retient sa respiration en voyant les doigts du Britannique caresser un carton en particulier, s’attarder quelques instant dessus avant de dégainer la pochette avec légèreté.
Il le fait exprès, elle en est persuadée. Il ne la regarde pas mais elle sait. De toute façon, il lui confirme ses doutes d’un seul mot.
Ziggy.
Sorti d’entre ses lèvres, son surnom retrouve toute sa saveur. Elle se sent une nouvelle fois défaillir. A moins que la lourdeur de l’air ne lui ait brusquement donné de la fièvre, elle en devient même fébrile. L’épiderme parcouru de frissons et l’équilibre rendu incertain par une soudaine sensation de vertige. Elle s’appuie contre l'établi avant d’enfin oser croiser son regard. Cela ne dure qu’une seconde mais c’est suffisant pour qu’il sache à son tour. Le doute n’est plus permis. Ni d’un côté, ni de l’autre. Et ça la fait royalement chier, Mona.

Elle soupire d’agacement. Souffle devant elle pour lever la mèche brune qui lui barrait la vue avant de bousculer le chroniqueur pour plonger les mains dans la caisse.
« On l’a aussi », intervient-elle en décalant chaque pochette du bout des doigts pour en parcourir rapidement les titres avant de s’arrêter brusquement dans son élan pour faire mine de réfléchir.
« Maintenant que j’y pense, je crois que je l’ai laissé à la maison. » Tout comme les conversations indécentes qu’ils ont pu avoir. Tout comme leur si précieux anonymat…
Elle enrage vraiment, muant ses craintes de voir s’effondrer ce qu’ils ont si magnifiquement érigé ensemble en une colère sourde. Son ton sec fait froncer les sourcils de Santi qui se sent même un peu seul devant la couverture de Scary Monsters.
« Tu le veux quand même ? » se désole-t-il en louchant vers “le meilleur de Bowie”, visiblement anéanti à l’idée que le Britannique ait plutôt donné raison aux goûts de sa fille.
« Qu’il prenne toute la caisse », tranche Mona en la mettant dans les bras du chroniqueur, plongeant son regard charbon dans le sien, troublée de n’avoir qu’un carton entre eux alors qu’elle s’était habituée à des kilomètres de câbles, de briques et de béton pour les séparer.
« Ziggy sera pour la prochaine fois… Je l’ai laissé sur la platine. Le temps que je retrouve sa cover et le rhabille », murmure-t-elle en insistant sur le dernier mot. « Même si c’est le son qui nous intéresse. Peu importe l’emballage », laisse-t-elle alors planer.


avec @Ronan Adair


Ronan Adair aime ce message



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Ven 17 Mai 2024 - 0:14


Ronan Adair
Ronan Adair

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : Rone, l'apostrophe lancée par ses anciens comparses lorsque deux syllabes leur semblait infiniment trop long.
Age : trente-trois ans, barre symbolique franchie au moment même où tout commençait à dégringoler. Face à la débacle de sa propre vie, Ronan garde une ligne de conduite : il fait le type qui ne remarque rien de particulier, contemple les choses s'affaisser au ralenti, l’effondrement qui s’accélère petit à petit. Mais il ne cède ni sur l'indifférence, ni sur l'élégance, avec la paisibilité des ratés que le monde a dégueulé.
Adresse : bicoque étroite et bric à brac du côté de Holy Hills, héritage surprise d'un paternel jamais connu.
Labeur : il est cette voix sur la radio locale, cette nappe rauque à l’accent écorché qui serpente contre les ondes à partir de vingt heures. Il est ce ton de velours, cet humour caustique glissé entre les disques qu’il enchaine, cette façon de causer de chaque artiste comme s’il avait connu toutes les anecdotes que l’histoire avait pu porter ; la vocalise anonyme, le grain sans visage derrière l’émission nocturne qu’écoutent tous les oiseaux de nuits du coin.
Coeur : hétérosexuel, n’a jamais été de ceux qui collectionnaient les cœurs ou les corps, peu habile à l’art de se farder du détachement nécessaire aux séducteurs compulsifs.
Berceau : Rues pavées d’un Edimbourg troué de collines, ruelles où coule la bière locale, noyant les gosiers brailleurs.

dust and stardust :: mona Pnvg
Pseudo : eigengrau.
Pronom : elle/she
Fc : matt hitt.
Crédits : self / av + gif

Multicompte : vera w. (millie brady)

Préférences rp : • 800 — 1500 mots en fonction du type de rp.
• troisième personne du singulier.
• dialogues en français.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t350-ronan-adair-cinabre https://peace-of-mind.forumactif.com/t363-ronan-adair-vitrail https://www.pinterest.fr/eigen_grau/ronan-adair/
tw : mention de sexualité.



Dust and stardust
- atmosphere -

Il ne lui avait jamais vraiment imaginé de visage, à Ziggy. L'esprit s'était sans doute cousu du rêve de courbes banales, de mèches de cheveux brunes – comme ses préférences le dictaient – mais il ne s'était pas aventuré à lui dédier des traits, à peindre sur sa voix le fantasme d'une nymphe imagée. À paupières closes, l'imagination l'avait toujours représentée le minois brouillé, sans particularité à reconnaître, comme si celle-ci avait été consciente que l'érotisme noir de leurs échanges se nichait bien ailleurs. Pour autant, il lui était déjà arrivé de se demander ce que ce serait, de la voir pour de vrai. Il savait pertinemment que Clifton était une petite ville, et que le hasard, plus qu'ailleurs, aurait pu facilement chercher à les confronter tôt ou tard. D'avantage encore, il s'était parfois surpris à lorgner la silhouette d'une inconnue dans la rue, en songeant qu'il aurait pu tout aussi bien s'agir d'elle ; qu'il n'en aurait cependant eu aucune certitude avant de l'entendre prononcer un traitre mot et qu'à cet égard, il aurait bien été capable de la croiser un jour dans la rue sans même la reconnaître. Quelque chose dans cette idée lui plaisait, et il ne le nierait pas : l'anonymat qu'ils partageaient, ils en avaient fait un fantasme au même titre qu'une caresse ou qu'un baiser – car désirer une personne qu'on ne connaissait pas, c'était désirer le monde entier. Malgré tout, il avait parfois cédé à la tentation de se demander ce que ce serait, d'entendre sa voix à son oreille, sans les interférences – peut-être charmantes, dans une certaine mesure – du combiné ; ce que ce serait aussi de la voir, de s'en approcher. Et si l'idée avait vite été repoussée – car terrifiante – elle était restée là, nichée dans le coin le plus imaginatif de son esprit.

Aujourd'hui, le songe en question trouvait résolution : et si ni l'un ni l'autre ne l'avait prémédité, Ronan était sans doute trop curieux pour ne pas se saisir de la situation ainsi offerte. Peut-être aurait-il pu craindre les conséquences que cette confrontation brutale à la réalité pourrait avoir sur l'étrange relation qui était la leur, mais il avait résolu d'en explorer toutes les éventualités tant qu'elles se présentait à lui – un peu comme s'il avait été convaincu qu'un tel hasard n'aurait lieu qu'une seule fois, et qu'il se devait alors d'être saisi. Blâmez sans doute son caractère spontané pour une telle réaction, plus à même de se trouver amusé d'une situation que tendu, ou agacé ; mais c'était sans compter sa réaction à elle.
Il n'aurait pourtant pas vraiment pas pu lui en vouloir, de collectionner les rebuffades à son encontre, ou de se montrer ouvertement irritée de sa présence – puisqu'il ne fallait pas être fin psychologue pour piger qu'elle était loin d'être ravie de le voir se pointer en chair et en os devant elle. Objectivement, il comprenait les raisons de son agacement ; ou plutôt, il aurait compris qu'elle manifeste de l'embarras, ou qu'elle fasse preuve d'une forme d'évitement à son égard – sorte de réflexe de survie, face au malaise qui menaçait de s'étirer à chaque instant. En revanche, l'hostilité de la jeune femme le pique au vif, taquine la part la plus égotique de lui-même : le jeu entre eux était-il si dérisoire qu'une enveloppe de chair aurait pu lui en faire perdre tout son intérêt ? La relation tissée pouvait-elle se vider si aisément de son sens, simplement parce qu'ils avaient eu le malheur de croiser leurs regards ? Ça lui semblait absurde ; et surtout, l'idée le piquait, dans les recoins les plus noirs de sa fierté.
Alors lorsqu'elle le pousse à se décaler pour prendre sa place face à la collection de disques, sans daigner lui adresser le moindre regard, Ronan arque un sourcil, retenant de justesse une réplique face à la sécheresse du ton employé. Ne serait-ce que par égard pour Santi, lequel ne semblait rien piger à la scène qui se déroulait devant lui – grand bien lui fasse, d'ailleurs. Et il faut qu'elle manifeste de nouveau sa volonté – ou plutôt son exigence – de le voir déguerpir, lui collant pour la forme le carton de vinyles dans les bras, pour qu'il ne prenne vraiment la mouche. Car étant donné les discrets sous-entendus énoncés, il n'aurait sans doute pas été capable de se retenir de rétorquer plus longtemps.

Va pour la prochaine fois, Lâche t-il alors sans ciller, l'œil toujours accroché au sien. « Même sans cover pour l’habiller. J’ai toujours détesté les couches inutiles.

Il ne sait pas vraiment ce qu'il cherche, en répliquant de la sorte. À garder la face, peut-être, lorsqu'elle induisait ne pas vouloir d'eux comme ça ; à se faire évocateur ou provocateur, juste un brin. De quoi remettre les pendules à l'heure ; oh Ziggy, pas à moi. Pas après tous ces soirs, où t'as soupiré pour moi.
Le plus bête là-dedans, c'était qu'il n'aurait même pas songé à lui glisser de telles allusions de vive-voix, si elle ne s'était pas montrée si furieusement antagonique envers sa présence face à elle. Mais il est dit que l'ego a ses raisons que la raison ne connait pas.

Face à face, les regards se jaugent – obsidienne contre charbon. Et étant donnée la tension effilochée entre ces deux derniers, sans doute est-ce une bénédiction pour eux que le carillon de la boutique ne se décide à sonner de nouveau, indiquant la présence d'un visiteur ; car à quelques secondes près, nul doute que Santi aurait flairé un truc entre eux – peut-être était-il un brin naïf, mais il n'était ni aveugle, ni stupide.

Je vous abandonne une minute, S'excuse t-il alors avec un geste rapide de la main pour indiquer l'espace du magasin, derrière le rideau boisé au travers duquel il s'engouffre d'un mouvement d'épaules.

Là, Ronan a alors déposé le carton de vinyles sur l'établi, arquant un sourcil circonspect devant le minois de la jeune femme qui lui faisait face ; cartes sur tables cette fois – ils n'auraient que quelques minutes pour être sincères, alors autant en profiter.

Me regarde pas comme ça, Finit-il par lâcher, la voix teintée d'une inflexion légèrement agacée. Comme si j’étais Jafar tout droit sorti des enfers. » Il a marqué un temps de pause, arrachant finalement son regard à celui de son acolyte, appuyant vaguement la main sur l'établi pour y pianoter vaguement. « Te trouver ici, c’est bien la dernière chose à laquelle je m’attendais.

Ce qui ne voulait pas nécessairement dire qu'il fallait que ce soit une mauvaise surprise ; une opinion qu'il était cependant le seul à partager, à en juger par l'air revêche de la jeune femme. Et si c'était vraiment ce qu'elle voulait, si le fait de le voir devenir silhouette de chair la dérangeait autant, il n'insisterait pas. Peut-être pourraient-ils même avoir l'insolence de poursuivre leur correspondance comme si de rien n'était, qui sait.
Mais pas sans avoir cédé à la curiosité de savoir, de sentir ce qui ça faisait, de l'approcher. De presque la frôler, sans jamais y céder.
Alors, voilà que la posture se décale, que le pas déambule tranquillement pour la contourner ; sauf que c'est vers son dos qu'il s'arrête. Dans l'angle mort de son champ de vision, à l'endroit exact où il ne serait plus une silhouette, plus un être de chair et de squelette. Rien qu'une voix ; celle qui résonne lorsqu'il se penche légèrement vers son oreille, juste assez pour en rendre audibles les octaves les plus bas.

Mais si le fait de mettre un visage sur ma voix t’embête tant que ça... Fait-il du bout des lèvres, marquant une seconde de suspension ; de quoi laisser ses mots devenir murmure, velours carmin qui se glisse un peu plus proche de sa chevelure. « ... T’as juste à fermer les yeux.



avec @Mona Alves


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Mar 11 Juin 2024 - 18:03


Mona Alves
Mona Alves

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : ziggy
Age : vingt-huit ans. le quatre août mille neuf cent nonante-cinq, elle poussait son premier cri.
Labeur : vendeuse. habituée à l'odeur de café froid et d'électronique qui a chaud, elle a toujours regardé son père tâter des composants. s'extasier devant la carcasse d'un commodore 64 à rafistoler n'est pas donné à tout le monde mais santi a réussi à lui refiler un peu de sa passion bizarre pour les écrans cathodiques et le langage binaire. repaire de nerds, l'antre des alves filerait des sueurs froides à tous les adeptes du neuf. pas de place pour l'obsolescence programmée chez santi, on n'y met les pieds que si on aime les ambiances retro. des amplis de guitare aux bornes d'arcade, on y trouve de tout, surtout des âmes nostalgiques... nostalgiques d'une époque que mona n'a pas connue mais ça ne l'empêche pas d'être fidèle au poste, derrière le comptoir ou à filer un coup de main à son paternel pour les soudures délicates.
Coeur : célibataire. adepte des produits en vente rapide et à consommer le jour-même, elle manque de romantisme. curiosité trop vite assouvie, l'ennui survient avant l'attachement. alors elle cherche des stimulations ailleurs, se love dans d'autres bras, se perd dans d'autres draps. jusqu'au jour où.
qui aurait cru que la caresse d'une voix lui arracherait plus de frissons que n'importe quelle main ? étrange addiction à des mots murmurés de l'autre côté du combiné. Pas de nom, pas de visage. il n'a qu'à parler pour que son imagination fasse le reste.
Berceau : clifton pour unique décor. de sa naissance à aujourd'hui, elle n'a connu que le sable brûlant. de la poussière derrière les oreilles, les yeux habitués au soleil qui ne faiblit jamais, mona a fait de sa ville son terrain de jeu, ne l'a quittée que pour assister à des concerts.
et le seul billet d'avion qu'elle a eu entre les mains ne l'a même pas menée en argentine, sur la terre de ses ancêtres. non... si elle a tourné le dos à son désert, cela n'a été que pour fouler le sable d'un autre. coachella girl le temps d'un festival, ça ne valait probablement pas Woodstock mais c'était suffisant pour rentabiliser le voyage.
Pseudo : syl
Pronom : elle
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Crédits : adastra ♥

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Dust and stardust
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Pour la première fois, Mona se retrouve face à quelqu’un qui lui tient tête. Ce n’est pas Santi qui le ferait… Au mieux Clyde, mais ce dernier a toujours eu l’exclusivité lorsqu’il s’agissait de la contredire. Alors, qu’un inconnu – pas si inconnu que ça –, se permette de le faire, la déstabilise. Pourtant son acharnement lui tirerait presque un sourire. Sourire qu’elle retient alors que son regard s’illumine malgré elle.
Son père les observe tour à tour, conscient que quelque chose lui échappe mais il est trop insouciant pour creuser plus loin. Il se contente de leur fausser compagnie lorsque la sonnette se fait à nouveau entendre, devançant Mona qui aurait pourtant adoré pouvoir s’échapper.
Mais voilà qu’elle se retrouve seule avec lui. Sur le moment, elle a l’impression d’être complètement nue. Le bouclier que formait son père et l’empêchait de la regarder pleinement a disparu. Même la caisse de vinyles qu’elle avait savamment érigée entre eux trouve sa place sur l’établi. Et pour ne rien arranger, il lui lance un regard qui en dit long. Le genre de regard qu’elle réserve habituellement à ses amis lorsqu’il est question de les réprimander. Parce qu’habituellement, c’est elle qui remet leurs idées en cause puisqu’elle est la seule de la bande à avoir à peu près la tête sur les épaules. Mais maintenant que les rôles se sont inversés et que c’est le Britannique qui l’avise de son air froissé, elle a encore plus envie de disparaître de l’autre côté du rideau anti-mouches.

« Et je te regarde comment ? » se sent-elle néanmoins obligée de demander. Menton relevé et nez plissé, tant de provocation concentrée en une seule expression. Mais c’est plus fort qu’elle, à défaut de pouvoir fuir, elle attaque… ou tente de résister en tous cas.
Sa réponse lui arrache un feulement étouffé alors qu’elle évite maintenant ses yeux pour se concentrer sur le bracelet qui orne son poignet. Elle tire dessus, le fait tourner plusieurs fois, joue avec la fermeture. Tout ça pour ne pas avoir à soutenir le regard sombre qu’il pose sur elle. Mais l’entendre évoquer le hasard de leur rencontre la rassure néanmoins. Ça rend la violation de leur identité moins difficile à digérer car pendant quelques instants, elle s’était demandé s’il l’avait fait exprès.
« Et tu t’attendais à me trouver où du coup ? »
En ne rétorquant que par des questions, ça lui donne l’illusion de garder le contrôle de la conversation. Mais c’était sans compter sur la nouvelle manœuvre du brun.
Trop occupée à s’acharner sur les breloques, elle ne suit ses déplacements que du coin de l'œil. Perplexe de le sentir lui tourner autour alors qu’il semblait si décidé à planter ses orbes dans les siens. La jeune femme peut deviner son souffle contre sa nuque dégagée mais ce n’est pas cette sensation qui la fait frissonner. Non, ce sont ses mots, ceux qu’il aurait pu prononcer à l'autre bout du fil à une heure bien plus tardive. Et aussitôt, le grain de son épiderme trahit l’effet qu’il lui fait, le même qui la traverse à chacun de leurs appels. Aussitôt, elle se sent vulnérable sous son timbre mais elle s’exécute docilement, fermant les yeux sous son injonction, tentant d’oublier ses traits pour se concentrer sur sa voix. Elle pourrait se laisser bercer… Elle en a d’ailleurs terriblement envie. Mais ses paupières basculent aussi vite et elle se retourne déjà pour lui faire face.

« Putain ! Mais à quoi tu joues ?! » C’est la panique qui parle, celle de se savoir si réceptive à tout ce qui franchit les lèvres du brun. D’autant qu’elle n’a même plus à les imaginer puisqu’elles sont là, dangereusement accessibles. Et ça la terrifie.
« Mon père est juste à côté… » se justifie-t-elle enfin. « Ça t'arrive souvent de mater du porno à côté de tes vieux, toi ? Bah alors évite de… de parler. »
D’un mouvement vif, elle replace ses mèches derrière ses oreilles et le dévisage en se demandant si elle vient vraiment de dire ça. Mais l’avantage d’avoir le teint halé, c’est qu’on ne la voit pas rougir.
« Et puis… J’ai pas envie de fermer les yeux », avoue-t-elle à contrecœur. « C’est trop tard pour ça. » Elle bougonne, les bras croisés devant elle, la voix vibrante de frustration. « Surtout que... que t’es pas moche. » Il est peut-être même mieux que ce qu’elle s’était imaginé. Elle qui lui avait toujours soupçonné tout un tas de défauts se retrouve agréablement surprise. Un peu trop, si vous voulez son avis. Surtout en entendant Santi s’activer de l’autre côté du comptoir, prêt à débouler d’un instant à l’autre.



avec @Ronan Adair


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Mar 11 Juin 2024 - 20:53


Ronan Adair
Ronan Adair

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Surnom : Rone, l'apostrophe lancée par ses anciens comparses lorsque deux syllabes leur semblait infiniment trop long.
Age : trente-trois ans, barre symbolique franchie au moment même où tout commençait à dégringoler. Face à la débacle de sa propre vie, Ronan garde une ligne de conduite : il fait le type qui ne remarque rien de particulier, contemple les choses s'affaisser au ralenti, l’effondrement qui s’accélère petit à petit. Mais il ne cède ni sur l'indifférence, ni sur l'élégance, avec la paisibilité des ratés que le monde a dégueulé.
Adresse : bicoque étroite et bric à brac du côté de Holy Hills, héritage surprise d'un paternel jamais connu.
Labeur : il est cette voix sur la radio locale, cette nappe rauque à l’accent écorché qui serpente contre les ondes à partir de vingt heures. Il est ce ton de velours, cet humour caustique glissé entre les disques qu’il enchaine, cette façon de causer de chaque artiste comme s’il avait connu toutes les anecdotes que l’histoire avait pu porter ; la vocalise anonyme, le grain sans visage derrière l’émission nocturne qu’écoutent tous les oiseaux de nuits du coin.
Coeur : hétérosexuel, n’a jamais été de ceux qui collectionnaient les cœurs ou les corps, peu habile à l’art de se farder du détachement nécessaire aux séducteurs compulsifs.
Berceau : Rues pavées d’un Edimbourg troué de collines, ruelles où coule la bière locale, noyant les gosiers brailleurs.

dust and stardust :: mona Pnvg
Pseudo : eigengrau.
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Fc : matt hitt.
Crédits : self / av + gif

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• dialogues en français.

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Dust and stardust
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Sans doute y avait-il eu quelque chose de résolument insolent, dans sa manière d'abattre une frontière de plus, dans le cloisonnement serré auquel ils s'étaient habitués ; car c'était à une distance certaine qu'ils s'étaient un jour condamnés – bien que celle-ci ait toujours fait partie du jeu, et du charme corrosif de leurs échanges. Leur immatérialité, ils en avaient fait une règle claire, une composante presqu'essentielle à leur drôle de relation, si bien que le fait de devenir soudainement êtres de chair résonnait comme une trahison de ce qu'ils étaient. Sans doute avaient-ils même parfois craint ce qu'il adviendrait d'eux, si cette doctrine sévère devait un jour être enfreinte ; mais à l'instant, la transgression ne lui avait jamais semblé aussi tentante.
Était-ce la raison pour laquelle il s'était ainsi risqué à l'approcher ? Sorte de pied de nez aux conventions et aux dogmes érigés entre eux, à cette sacro-sainte rêverie dont ils s'étaient faits muses érotiques. Loin de son attention cependant, l'idée de s'aventurer à la frôler : l'effronterie était déjà bien trop marquée, pour qu'il n'ait l'idée de pousser l'expérience dans de tels retranchements. Surtout qu'il lui semblait que la première ait déjà été suffisante, pour faire sortir la jeune femme de ses gonds ; car sans doute avait-il eu tout juste le temps de ressentir cette tension légère, tissée d'une électricité délicate à l'instant où ses mots s'étaient échoués à proximité de son oreille. Ce devait-être quelque chose dans le bruissement de sa respiration, ou des muscles de sa nuque – puisque son visage lui restait à cette place invisible, comme il l'avait toujours été. Mais l'instant d'après, voilà qu'elle ne se rebiffe, le fusillant du regard avec tant d'acidité qu'il n'a pu que s'en sentir surpris – d'une façon étrange, comme s'il venait tout juste de constater l'effet que ses paroles avaient pu avoir sur elle. Car c'était une chose de récolter soupirs et bruissements au creux d'un combiné ; ç'en était toute une autre de s'en faire témoin entièrement, à pupilles et oreilles curieuses. Un peu pris au dépourvu – se demandant l'espace d'une ou deux secondes s'il était allé trop loin – ce n'est que lorsqu'elle réplique pour justifier sa réaction brusque, qu'il laisse échapper un rire ; fragment d'hilarité surprise, amusée d'une comparaison face à laquelle il ne peut que s'incliner. Dans un sens, elle n'avait pas tort : mais si le simple fait de lui parler devenait une provocation aux contours licencieux, autant dire qu'il était mal barré.
Comme une manière de montrer patte blanche, voilà alors qu'il exerce un pas vers l'arrière, redressant les deux mains de chaque côté de ses épaules à la manière d'un criminel ; quant au regard qu'il lui offre, il n'est plus encombré de la moindre trace d'amertume – celle-ci ayant laissé place à l'espièglerie propre aux joueurs de la première heure.

Désolé. Loin de moi l’idée de profaner la belle âme innocente de ce cher Santi, Badine t-il alors, le ton partagé entre l'excuse et l'amusement provoqué par l'absurdité de la situation.

L'aigreur de se découvrir si indésirable entre les quatre murs de cette boutique avait disparu : c'était une curiosité sincère qui l'animait désormais, quelque chose d'un peu vain, étoffé par la satisfaction de voir sa voix se faufiler un chemin dans son acrimonie à elle. Et s'il aurait volontiers avoué avoir vu son égo blessé par le peu d'enthousiasme manifesté par la jeune femme à la découverte de sa personne – qui ne l'aurait pas été ? – il s'est trouvé étonné par l'aveu contraire, formulé à la suite entre ses lèvres serrées. Oh. Un sourire discret a alors froissé la commissure de ses lèvres, tendis qu'il s'appuyait machinalement sur le bord de l'établi, bras croisés.

C’est ta façon tordue de dire que je te plais ? Avance t-il tout naturellement. « T’es pas mal non plus, tu sais. Pour une fille de Mars.

Et peut-être aurait-il confessé davantage, s'il n'avait pas eu la certitude qu'un aveu plus prononcé se serait révélé embrassant, trop franc, pour ce qu'ils étaient. Car la Ziggy qui se tenait devant lui n'avait rien d'une fille pas mal ; seul un aveugle ou un idiot aurait prétendu le contraire – à tel point qu'il s'est surpris à songer qu'il était presqu'absurde que le hasard ait ainsi fait les choses, en offrant un minois si séduisant à une voix qui le séduisait autant.
Mais il restait une sorte de latence entre eux, un non-dit coincé et quelque peu inconfortable – la raison sans doute, pour laquelle il n'avait que si peu croisé son regard à elle, depuis le début de leur échange. Il soupçonnait qu'en dépit de l'aspect satisfaisant qu'elle ait pu trouver en le découvrant, elle n'ait en revanche déploré de voir tout ce qu'ils avaient érigé gâché par cette même découverte ; qu'ils n'aient nullement eu besoin de toute cette physicalité encombrante pour exister, et qu'elle ne sache à l'instant pas quoi en faire, comment s'en décharger. Et s'il aurait volontiers confessé sa curiosité lui-même d'en découvrir davantage sur ce plan-là, ce ne devait pas devenir une nécessité. Peut-être pouvaient-ils, devaient-ils s'en tenir à ce qu'ils avaient toujours connu.

Ça a pas besoin de changer quoi que ce soit entre nous, Finit-il par énoncer à mi-voix, jetant un coup d'œil à la silhouette de Santi non loin, derrière le rideau, avant de reposer celui-ci sur son visage à elle. « On est pas obligés de s’approcher, on est même pas obligés de se revoir encore une fois. Ici, aujourd’hui, ça peut rester un genre de bug, un truc qui arrive une fois sur mille par accident, mais qui n’a aucune chance de recommencer. Si c'est ce que tu veux. » Il marque un temps court de pause, le pli des lèvres frôlé d'un sourire vaguement cynique. « En ce qui me concerne, j’aurai au moins gagné le droit de mettre un joli visage sur une voix, sans me sentir présomptueux. » D'un geste, il se repousse alors de l'établi pour exercer un pas vers elle – juste un seul. Distance de sécurité oblige. Mais à cette proximité, il doit baisser un peu plus les prunelles pour détailler les traits de son visage, alors que sa voix descend d'un ton – histoire de n'offrir qu'à elle sa dernière confession. « Et pour tout le reste, Ziggy… Il me semble que jusqu’à présent, nos imaginations ont toujours suffi.  



avec @Mona Alves


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Mer 12 Juin 2024 - 13:17


Mona Alves
Mona Alves

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : ziggy
Age : vingt-huit ans. le quatre août mille neuf cent nonante-cinq, elle poussait son premier cri.
Labeur : vendeuse. habituée à l'odeur de café froid et d'électronique qui a chaud, elle a toujours regardé son père tâter des composants. s'extasier devant la carcasse d'un commodore 64 à rafistoler n'est pas donné à tout le monde mais santi a réussi à lui refiler un peu de sa passion bizarre pour les écrans cathodiques et le langage binaire. repaire de nerds, l'antre des alves filerait des sueurs froides à tous les adeptes du neuf. pas de place pour l'obsolescence programmée chez santi, on n'y met les pieds que si on aime les ambiances retro. des amplis de guitare aux bornes d'arcade, on y trouve de tout, surtout des âmes nostalgiques... nostalgiques d'une époque que mona n'a pas connue mais ça ne l'empêche pas d'être fidèle au poste, derrière le comptoir ou à filer un coup de main à son paternel pour les soudures délicates.
Coeur : célibataire. adepte des produits en vente rapide et à consommer le jour-même, elle manque de romantisme. curiosité trop vite assouvie, l'ennui survient avant l'attachement. alors elle cherche des stimulations ailleurs, se love dans d'autres bras, se perd dans d'autres draps. jusqu'au jour où.
qui aurait cru que la caresse d'une voix lui arracherait plus de frissons que n'importe quelle main ? étrange addiction à des mots murmurés de l'autre côté du combiné. Pas de nom, pas de visage. il n'a qu'à parler pour que son imagination fasse le reste.
Berceau : clifton pour unique décor. de sa naissance à aujourd'hui, elle n'a connu que le sable brûlant. de la poussière derrière les oreilles, les yeux habitués au soleil qui ne faiblit jamais, mona a fait de sa ville son terrain de jeu, ne l'a quittée que pour assister à des concerts.
et le seul billet d'avion qu'elle a eu entre les mains ne l'a même pas menée en argentine, sur la terre de ses ancêtres. non... si elle a tourné le dos à son désert, cela n'a été que pour fouler le sable d'un autre. coachella girl le temps d'un festival, ça ne valait probablement pas Woodstock mais c'était suffisant pour rentabiliser le voyage.
Pseudo : syl
Pronom : elle
Fc : bruna marquezine
Crédits : adastra ♥

Multicompte : alby // levi

Préférences rp : dialogues en mediumpurple.

l'obscur

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Dust and stardust
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« C’est ça, moque-toi », soupire-t-elle à ses réflexions sur son père. D’autant qu’il n’a pas totalement tort, Santi a toujours été un peu naïf… Et même si c’est parfois pesant au quotidien, Mona l’aime comme ça. Nul besoin que ça change !
Mais le chroniqueur n’attend pas pour dresser ses autres conclusions, pas plus qu’il ne s’embarrasse de précautions avant de parler. Mona s’étrangle dans un hoquet, rattrapée par sa propre franchise. Elle ne s’attendait seulement pas à ce qu’il use des mêmes armes qu’elle. Les Britanniques n’étaient-ils pas connus pour leur retenue ?

« Mais je suis tordue », répond-elle simplement.
Ignorer sa question lui semble le plus judicieux pour le moment. Son sourire l’agace terriblement et elle n’a vraisemblablement aucune envie de lui donner satisfaction trop vite. Les choses se sont déjà suffisamment accélérées entre eux comme ça. Elle déglutit néanmoins sous son compliment, se sentant à la fois rassurée de ne pas être source de déception pour lui mais aussi un peu gênée de se laisser analyser de cette façon. Pourtant elle adore déjà sentir son regard caresser ses contours et s’y attarder. Les secondes s’étirent dangereusement sans qu’elle ne soit capable de lui offrir autre chose que son attention en retour. Parce que même si elle a refusé de le formuler à voix haute, ses yeux parlent pour elle. A leur façon de le détailler maintenant qu’elle en a l’occasion. Sa silhouette élancée la surprend une seconde fois, elle ne l’aurait jamais imaginé si grand. Mais ce sont ses boucles qui retiennent son intérêt. Ses traits si doux, presque trop lisses, qui contrebalancent joliment avec son expression mutine.
Oui, peut-être bien qu’il lui plaît. Et peut-être même que son visage lui dit quelque chose… Ou bien l’a-t-elle tellement rêvé à travers son timbre qu’elle croit maintenant le reconnaître ? Impossible.
Et enfin elle comprend, ou en tous cas, croit se rappeler de quelque chose. C’est tellement improbable que le plus simple serait de ne pas y croire mais au fond, elle se dit que rien dans leur relation ne semblait probable au départ.
Elle garde pourtant ses réflexions pour elle, préférant l’écouter lui exposer ses solutions sans chercher à l’interrompre.
Elle ne sourcille même pas lorsqu’il s’approche, elle se demande seulement à quel point il osera flirter avec les limites... Se sent subitement déçue qu’il s’arrête si loin d’elle alors qu’elle peut désormais sentir son odeur l'entourer. Elle l’aura découvert sens après sens, d’abord l’ouïe, puis la vue. Maintenant l’odorat. Ne manque que le toucher pour compléter la liste. Sauf qu’aucun des deux ne prendra la décision. En tous cas pas dans l'immédiat.
Regard verrouillé au sien, elle oublie momentanément de respirer et ne s’en souvient qu’en sentant l’air lui manquer en voulant lui répondre. La voix hésitante, elle se lance cependant.
« Sauf que maintenant que je sais à quoi tu ressembles, je ne pourrai plus jamais me dire que peut-être, c’était toi que j’ai croisé dans la file au magasin. Je ne pourrai plus dévisager des inconnus à l’arrêt de bus en me demandant si, par hasard, ce ne serait pas toi. La dernière chose que je peux encore essayer d’imaginer, c’est ce que ça ferait si... » Le son meurt dans sa gorge sans qu’elle ne trouve les bons mots.
« On a trop vite fait le tour de Clifton. Je suis sûre qu’on se croisera partout. Surtout si tu traines dans ce genre d’endroit », ajoute-t-elle en couvrant l’atelier d’un regard circulaire. « En plus, tu devras revenir chercher ton ampli. C’est pas grave… On s'est bien amusés. C’était sympa », qu'elle conclut trop brutalement, joignant le geste à la parole en refermant ses bras autour d’elle.

Elle a besoin de réfléchir. Elle n’a pas envie de prendre de décision maintenant… Tout ce qu’elle veut, c’est faire le deuil de la relation qu’ils entretenaient, réaliser qu’elle ne connaîtra plus jamais l’excitation provoquée par leur anonymat. Bien sûr qu’elle espérait le rencontrer un jour, elle ne s’attendait seulement pas à ce que le hasard leur vole ce choix.
Lui tournant brusquement le dos, elle s’arme d’un indélébile pour apposer @mona.alves sur le carton de vinyles avant de lui tendre mollement la caisse. « These pink nights will always fade », murmure-t-elle avec une soudaine timidité, « Even when it feels right. »
Les joues et le cou devenus brûlants, elle ose à peine croiser son regard et se sent presque soulagée que Santi choisisse ce moment pour réapparaître. « Mais y a d’autres couleurs que le rose, non ? » ajoute-t-elle alors, dans un dernier espoir, avant de tapoter l’épaule de son père pour lui signifier qu’elle retourne à son poste, des arcs-en-ciel plein le coeur.



avec @Ronan Adair


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