PEACEOFMIND
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le ...
Voir le deal

see through me :: levi

 :: Clifton :: Surroundings Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Mer 8 Mai 2024 - 8:49


Vera Whitaker
Vera Whitaker

fangs out

le clair
Age : vingt-sept ans, fille du printemps – née au milieu du mois d’avril.
Labeur : Avocate fraichement adoubée du droit d’exercer, classes menées dans la fourmilière d’un New-York aux magnats dotés de dents longues, pour finalement rentrer s'occuper des affaires du ranch familial. Derrière le dos du patriarche trop confiant, c’est à de plus sombres affaires qu’elle s’allie – prenant le risque détestable d’un jour tâcher leur nom de sang.
Coeur : De désirs interdits, elle se berce depuis les premières heures ; douée à l’art de convoiter l’inconvenant et l’inapproprié, avec en tête de file, un penchant marqué pour ses homologues féminines. Bisexualité cachée depuis toujours, puisqu’elle sait qu’elle ne se ramassera à la gueule qu’une flopée de conneries bibliques de la part de sa famille.
Berceau : Les plaines arides d’un Texas qu’elle juge souvent arriéré – mais qu’elle n’a pu résister à l’idée de retrouver, même après tant d’années. L’accent jadis coincé entre ses dents s’est effacé, comme le signe du détachement qu’elle avait toujours voulu acquérir, en s’éloignant.
see through me :: levi A6abfb58901ad781c296ade663ad04550ff73191
Pseudo : eigengrau.
Pronom : elle/she
Fc : millie brady.
Crédits : kidd / avatar

Multicompte : ronan a. (matt hitt)

Préférences rp : • 600 — 1500 mots en fonction du type de rp.
• troisième personne du singulier.
• dialogues en français.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t206-vera-whitaker-ivory https://peace-of-mind.forumactif.com/t220-vera-whitaker-rust-and-stardust https://www.pinterest.fr/eigen_grau/vera-whitaker/
tw : mention de classisme.



See through me
- atmosphere -

La chaleur de la journée était enfin tombée. Ils l'avaient subie distraitement durant toute l'après-midi, étendus sous les tonnelles aux tissus beiges, étendues pour dissiper la lourdeur de l'air texan. Mais il allait sans dire qu'un ridicule caprice climatique ne constituait pas le détail le plus désagréable que Vera ait eu à supporter : l'enchâssement de conversations convenues, les sourires forcés à s'en crisper les joues, les fausses-considérations, la répétition éternelle des mêmes inepties pour assurer que les mômes Whitaker et Sullivan étaient bel et bien les héritiers les plus parfaits que la terre ait pu porter – voilà qui était sans doute pour lui une torture bien plus violente. Si l'insistance de son géniteur n'avait pas été si appuyée, et validée par la menace vague de se ramasser une punition divine s'ils avaient eu l'audace de se substituer à cette mascarade, certainement que Vera se serait bien passé de se présenter au cocktail que celui-ci organisait au manoir familial. Une journée entière à adopter le masque de la môme parfaite, à jouer le rôle de l'enfant-roi qui s'acclimate à la haute-société avec gaieté, qui s'y fond sans même avoir à en faire l'effort. L'enfer.

C'était de ces évènements-prétextes au sein desquels l'on invitait chacune des familles les plus reconnues du coin, riches, ou désagréablement puissantes pour les laisser bavarder, faire affaires et se conforter qu'ils restaient bien les maîtres du monde – n'en déplaise aux ridicules tentatives de mouvements contestataires. Une ode au traditionalisme prôné par leurs représentants, façon de régulièrement asseoir leur influence morbide, et de faire étal de leur fric mirobolant. L'autre visée de ces rencontres froufroutantes était sans grand secret de produire de pas si fortuites accointances entre les jeunes héritiers et héritières dont le cœur – et le doigt – restaient à prendre ; entreprise consanguine et écœurante à laquelle tous devaient se plier avec le sourire, sans jamais avoir l'audace de s'en plaindre. Les visées de son père avaient été claires dès le début, avant même que ne commencent les festivités, lorsqu'il l'avait priée de s'intéresser aux jolies têtes couronnées qui seraient invitées, soulignant que si la journée constituait pour elle un ennui insupportable – Diable, il la connaissait bien – elle pourrait toujours user de ce désœuvrement pour faire connaissance avec les jeunes hommes présents.

À la bonne heure. C'est que l'idée en question est loin de l'intéresser, et ne pourrait in fine que rendre plus irritant encore le marasme qu'elle ressentait. S'il avait bien existé un jour où tous ces jeux de masques avaient pu se révéler excitants, celui-ci avait dépassé sa propre péremption depuis bien longtemps ; n'en restait plus que de vagues automatismes à paraître, sorte de façon cruelle d'éteindre son cerveau le temps d'une journée, d'une soirée, et s'observer soi-même comme comédienne d'une représentation délétère. Un fardeau qu'elle avait toujours accepté et porté avec talent – sans doute même davantage encore que ses frères et sœurs – mais qui, sous la grisaille de l'habitude, avait fini par prendre des airs d'ennui profond.

Elle s'était alors rappelé la manière dont, gamine, elle parvenait à se substituer à ces célébrations polies ; à l'époque, les mômes qu'ils étaient trouvaient toujours une façon de se carapater au nez et à la barbe de leurs géniteurs, pour trouver un énième jeu à inventer dans un coin. Levi avait été son complice le plus fidèle, dans ce genre d'escapades.
Levi.
Ses prunelles pivotent lentement, pour trouver la silhouette en question, située à l'autre bout du jardin. Un malaise léger lui gagne alors l'estomac – sensation de gêne dont elle n'était finalement que très peu familière. Parce que Vera ne s'embarrassait habituellement de culpabilité pour rien ; ni pour ceux qu'elle envoyait croupir en taule, pour ceux qu'elle interrogeait à crocs acérés, et surtout pas pour les autres avocats qu'elle se plaisait à humilier en procès. Elle n'était pas le genre de femme à s'excuser pour les couteaux dans le dos : mais bizarrement, l'éloignement délétère qu'elle avait imposé à son ancien ami lui avait toujours laissé une impression de regret douloureux.
Là, depuis l'autre côté de l'étendue de gazon, elle se demande à quoi il pense ; elle se demande ce qu'est devenue sa vie, en son absence. Et elle se rend compte qu'elle n'en a aucune putain d'idée. Ça la dérange, la démange, d'y aller. Tant pis si elle se fait éconduire comme une conne, elle avait sans doute vécu pire que ça.
Alors d'un pas décidé, le jardin est traversé, évitant les silhouettes endimanchées des convives, pour finalement arriver jusque lui ; et elle se sent sans doute un peu idiote, maintenant qu'elle est là, plantée devant lui. Qu'est-ce qu'on est sensé raconter comme connerie, à quelqu'un avec lequel on avait un jour cessé de se comporter comme amie ?

Me fais pas croire que toi non plus, tu ne trouves pas la journée passionnante.

L'ironie. Forcément. C'est qu'elle devait-être un peu mal à l'aise, et que pour le masquer, elle n'avait pu s'empêcher de planquer le tout sous une bonne dose de cynisme. Façon Whitaker.
Les lèvres se pincent, forment péniblement les contours d'un sourire : elle essaie, promis. Mais la vérité, c'est qu'elle a juste peur qu'il se contente de l'envoyer se faire foutre, qu'il lui fasse bouffer la sympathie déplacée qu'elle se risque à lui montrer. Après tant de temps, elle l'aurait sans doute un peu mérité.

Ça fait un bail, Levi.


avec @Levi Sullivan


Levi Sullivan aime ce message

Revenir en haut Aller en bas
Ven 10 Mai 2024 - 17:22


Levi Sullivan
Levi Sullivan

p e a c e o f m i n d

le clair
Age : Vingt-six ans. Il a vu le jour le 16 oct. 1997.
Labeur : Il a le poignet sollicité à force de signer autant de contrats. Pourtant il aurait préféré se l'user à passer les vitesses d'une Italienne. Et les miles qu'il avale pour rencontrer les clients, il aurait adoré les faire sur un circuit. Mais au lieu de prendre les vibreurs en bord de piste, il suit la trajectoire du marché. Les chevaux, il les préfère sous le capot. Et même s'il collectionne les étalons cabrés dans son garage, il négocie les saillies mieux que personne.
Coeur : A cheval entre le célibat et des fiançailles foirées seulement maintenues pour sauver les apparences. Père d'un môme en bas âge qu'il n'était pas prêt à voir arriver.
Berceau : Il est de nationalité américaine. Mais mieux vaut ne pas analyser son ADN de trop près, au risque de ne trouver aucun gène des Sullivan dans son sang.
see through me :: levi Charles-leclerc
Pseudo : syl
Pronom : Elle
Fc : Charles Leclerc
Multicompte : Alby Forsyth :: Mona Alves.

Préférences rp : Dialogues en teal.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t221-levi-sullivan-champagn https://peace-of-mind.forumactif.com/t233-levi-sullivan-cause-it-s-fast https://www.pinterest.fr/noemiekatinka/levi/ En ligne
tw : mention de classisme.



See through me
- atmosphere -

« Tout doux sur le champagne… » La main de mon père vient de se poser sur mon poignet alors que je tendais déjà le bras en direction du plateau de verres parfaitement alignés. Mon regard dévie lentement vers le sien, mes sens fonctionnant au ralenti alors que l’alcool anesthésie toutes mes tensions intérieures. Evidemment que je vais continuer à boire. Mais je lui adresse un sourire faux, étirant mes lippes d’une façon exagérée qui lui fait lever les yeux au ciel. Il doit se dire que même avec quelques grammes dans le sang, je reste malgré tout plus gérable que Mal. En tous cas, plus présentable.
Surtout que moi, je prends au moins la peine de me pointer.
Levi, toujours là pour faire acte de présence.
Quelle connerie…

Le pauvre n’insiste pas et s’éloigne de moi comme si je risquais tout à coup de le contaminer avec mon début d’ivresse. Mais je suis bien obligé de picoler pour supporter cette mascarade.
Fut une époque où j’adorais ce genre de rassemblement parce que c’était le prétexte idéal pour retrouver Vera… Qu’à ce moment-là on nous regardait à peine. Ils menaient tous leurs discussions d’adultes pendant qu’on vivait notre vie d’enfants sous les tables, cachés derrière les nappes à salir nos tenues du dimanche et à nous écorcher les genoux. Mais maintenant que je fais partie de ces adultes, on attend de moi que je tienne des discours de grands, que je rétablisse mon équilibre à chaque question piège — et Dieu sait qu’il y en a.
Ici, on ne montre d’intérêt aux autres que dans le but de se comparer à eux. Avec toujours l’espoir d’avoir ou de faire mieux. Tout ça pour pouvoir jouer aux faux modestes ensuite… Parce que la vanité n’est tolérée que lorsqu’on la couvre d’un peu d’humilité apparente. C’est le jeu et j’y jouais volontiers quand le karma ne s’était pas encore occupé de mon cas. Mais maintenant que je suis cocu, j’évite de trop l’ouvrir. Je préfère m’occuper les lèvres avec une coupe et me biberonner d’alcool pour ne pas trop penser, ne pas trop avoir envie de la tuer à chaque fois que nos regards se croisent...
Heureusement, elle m’évite aussi soigneusement que mon père vient de le faire. On se contente d’arriver et de repartir ensemble. Entretemps, on fait nos vies, chacun de notre côté. Le discours rôdé pour être certains de ne jamais se contredire, de toujours être raccords. Et il faut dire qu’on joue nos rôles à merveille. Notre couple à l’allure si parfaite en vient même à emmerder les autres. Ça les agace tellement qu’ils nous posent de moins en moins de questions par peur de ne pas réussir à surenchérir avec mieux.

Quatrième coupe entamée, je promène mon regard sur les convives, surveillant de loin celle que j’appelle ma moitié et arrêtant finalement mes pupilles sur une autre traîtresse…
L’infidélité de Vera me paraît pourtant moindre maintenant que j’ai goûté à la pire des trahisons. Je pourrais presque faire l’effort de lui sourire.
Mon visage reste néanmoins de marbre lorsqu’elle m’aborde, à l’inverse de mon palpitant qui s’emballe un peu plus à chaque mot qu’elle prononce. Je meurs d’envie de lui poser toutes les questions qui me brûlent les lèvres depuis trop d’années maintenant mais ça reviendrait à avouer que j’ai souffert de son absence. Trop fier pour ça, je la dévisage quelques instants, hausse les épaules avec flegme, ne lui rends son intérêt que parce qu’elle a fait le premier pas.
« Oh, tu te souviens de mon prénom alors ? »
Au fond, je n’attendais que ça. Goûter à nouveau à son mordant, retrouver cette étincelle qui n’a jamais quitté son regard.
« Comment je peux m’adresser à toi, maintenant ? Maître Whitaker ou Vera suffit ? »
Une façon peu élégante mais toutefois habile de lui signifier que j’ai suivi son parcours… Même de loin puisque c’est elle qui a décidé de mettre autant de distance entre nous.
L'air de rien, je dégaine alors mon téléphone avec toute la nonchalance dont je suis capable, pianote distraitement avant d’appuyer sur “envoyer” et de me fendre d’un sourire moqueur en entendant le sien vibrer.
« Moi non plus, je n’ai pas changé de numéro, tu sais. »
Précision utile alors que mon nom apparaît maintenant sur son écran verrouillé.
« Tu ne lis pas tes messages ? » que je demande innocemment, un insupportable rictus collé sur les lèvres. Aussi insupportable que le Fuck you envoyé.

C'est bon de te revoir, Honey.


avec @Vera Whitaker


Vera Whitaker aime ce message



Revenir en haut Aller en bas
Ven 10 Mai 2024 - 18:55


Vera Whitaker
Vera Whitaker

fangs out

le clair
Age : vingt-sept ans, fille du printemps – née au milieu du mois d’avril.
Labeur : Avocate fraichement adoubée du droit d’exercer, classes menées dans la fourmilière d’un New-York aux magnats dotés de dents longues, pour finalement rentrer s'occuper des affaires du ranch familial. Derrière le dos du patriarche trop confiant, c’est à de plus sombres affaires qu’elle s’allie – prenant le risque détestable d’un jour tâcher leur nom de sang.
Coeur : De désirs interdits, elle se berce depuis les premières heures ; douée à l’art de convoiter l’inconvenant et l’inapproprié, avec en tête de file, un penchant marqué pour ses homologues féminines. Bisexualité cachée depuis toujours, puisqu’elle sait qu’elle ne se ramassera à la gueule qu’une flopée de conneries bibliques de la part de sa famille.
Berceau : Les plaines arides d’un Texas qu’elle juge souvent arriéré – mais qu’elle n’a pu résister à l’idée de retrouver, même après tant d’années. L’accent jadis coincé entre ses dents s’est effacé, comme le signe du détachement qu’elle avait toujours voulu acquérir, en s’éloignant.
see through me :: levi A6abfb58901ad781c296ade663ad04550ff73191
Pseudo : eigengrau.
Pronom : elle/she
Fc : millie brady.
Crédits : kidd / avatar

Multicompte : ronan a. (matt hitt)

Préférences rp : • 600 — 1500 mots en fonction du type de rp.
• troisième personne du singulier.
• dialogues en français.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t206-vera-whitaker-ivory https://peace-of-mind.forumactif.com/t220-vera-whitaker-rust-and-stardust https://www.pinterest.fr/eigen_grau/vera-whitaker/
tw : mention de maladie dégénérescente.



See through me
- atmosphere -

Pendant toute son adolescence, Vera Whitaker avait rêvé de partir. De quitter Clifton et sa poussière, son entre-soi délétère, elle avait guetté avec avidité le moment où l'occasion lui serait présentée – à la fin du lycée. Elle se rappelle avoir ressenti à l'époque un mélange de crainte tenace à l'idée de s'éloigner du clan solide que constituait sa famille, et une euphorie grisante en songeant à la liberté qui lui serait offerte hors des carcans. Et dans cette quête essoufflée d'indépendance, elle aurait aisément pu reconnaître qu'il n'y avait eu aucune place pour Levi.
À l'époque plus encore qu'à l'heure actuelle, Vera était d'un égoïsme majeur, modelée uniquement par les ambitions qui étaient les siennes. À la lumière de celles-ci, il lui paraissait donc impensable – voire puéril – d'émettre la moindre hésitation sur son départ au motif d'une amitié, si solide soit-elle. Pire encore, sans doute pourrait-elle confesser désormais que ce lien lui était apparu comme une attache à couper net, sorte de faiblesse qui aurait mis en péril le moindre de ses idéaux, ou de ses prétentions à l'émancipation. Vera avait traité Levi avec une forme de cruauté injuste, et elle le reconnaissait désormais aisément ; pas qu'elle lui ait jamais adressé la moindre parole cousue de méchanceté gratuite, mais disons qu'une fois éloignée, elle s'était rapidement faite évitante. Les textos, d'abord réguliers, s'étaient peu à peu faits éparses – puis inexistants après un ou deux ans. Le plus idiot étant qu'une fois la spirale amorcée, il lui avait été strictement impossible de faire marche arrière – même lorsqu'elle avait commencé à ressentir le pincement du manque, ou celui du regret. Et Levi avait fini par jeter l'éponge lui aussi ; elle n'aurait jamais pu lui en vouloir, ou avoir l'hypocrisie de prétendre à un manque de ténacité. Car s'il existe une persévérance très belle, propre aux amitiés de longue date, qui peut enjoindre les individus à se pardonner leurs écarts mutuels, celle-ci ne pouvait que trouver son essoufflement dans la fierté mise à mal. Dans les blessures du cœur.
À son retour à Clifton, Levi avait été la première personne – en dehors de sa famille – qu'elle s'était réjouie de revoir ; mais assez rapidement, l'enthousiasme était mort dans l'œuf, comme assassiné par le souvenir embarrassant d'avoir été celle qui s'était mal comportée – celle qui devait donc s'excuser. Et ce n'est pas vraiment qu'elle aurait rechigné à le faire ; c'était plutôt le manque d'habitude, qui la mettait mal à l'aise. Vera était douée pour manipuler, pour user de mots cinglants afin de défendre ses propres intérêts – ou ceux de ses clients. À New York, elle avait appris à mettre les gens à terre : certainement pas à reconstruire des amitiés, à prendre le temps de réunir pièce par pièce les débris d'une citadelle écroulée. Et comme pour toute chose où elle manquait de pratique, Vera restait prudente, un peu sur la réserve ; craignant de se voir si impuissante à l'art du pardon qu'elle en aurait vu la honte à la manière d'une gifle. D'échouer, bêtement.

Evidemment, elle ne s'était pas attendue à ce qu'il l'accueille à bras ouverts, sourire béat aux lèvres tel un Saint-Pierre auréolé ; alors sa réaction ne la surprend pas plus que ça, elle aurait même été capable d'en sourire une autre fois. Si la situation n'avait pas été délicate. Oh, Levi. Toujours le mot pour répliquer, hein ?
Vera encaisse, laisse dodeliner sa coupe entre ses doigts en observant le profil qu'il lui présente : depuis quand ne l'avait-elle pas vu d'aussi près ? Cinq ans ? Six ? Elle n'aurait même pas su le dire. Mais il a changé, légèrement ; elle lui trouve des angles et des marques qu'il n'avait pas avant – et ça lui serre un peu le cœur. Car elle sait que si elle avait continué à le voir, elle n'aurait même pas pu les remarquer.

Je suis égoïste, pas Alzheimer, Remarque t-elle finalement en feignant elle aussi le détachement, coupe portée à ses lèvres.

Sans doute était-ce sa façon à elle de montrer patte blanche : de ne pas s'épargner. Reconnaître ses torts était certainement la première étape, même si c'était cruellement insuffisant. Mais chaque chose en son temps.
La dénomination prononcée par l'héritier lui arrache un demi-sourire, et la voilà qui secoue vaguement la tête.

Tant qu'on ne passe pas les portes d'un tribunal, t'as aucune raison de m'appeler Maître Whitaker, Fait-elle pour toute réponse. « Et à ma connaissance, tu n'as pour l'instant aucune raison de t'y rendre.

Elle aurait pu enchainer sur un trait d'humour, comme ils avaient l'habitude d'en échanger avant ; mais ça lui parait trop tôt, encore trop déplacé. Alors elle se mord la langue pour ne pas poursuivre, se contentant de suivre du regard sa main, qui fouille dans sa poche à la recherche de son téléphone. Visiblement, l'écran en question était plus intéressant qu'elle – et elle l'avait certainement bien cherché. Mais dans la poche de sa veste, elle sent alors le sien vibrer, et comprend au regard qu'il lui jette qu'il est l'auteur du message tout juste reçu : bien joué Sullivan.
Un peu prise au dépourvu par la tactique mise en place – ainsi que par l'idée de s'être bêtement faite piéger – Vera a marqué un temps de pause pour le dévisager, sans prendre la peine de se saisir de l'appareil pour en lire le texto. Puis, sans un mot, elle a fini par déverrouiller l'écran d'un mouvement de pouce, dévoilant la conversation en question – et le dernier message acerbe. Aïe. Plus embrassant encore, la missive précédente datait de 2018 : double aïe.
Au dessus du téléphone, la phalange frémit légèrement, puis se met à taper à son tour.

« Si c'est plus facile pour toi d'exprimer tes sentiments de mâle blessé par texto, ça me va. »

Touche pour envoyer. Face à elle, le téléphone vibre : ils ont certainement l'air de deux cons, à communiquer virtuellement alors qu'ils sont situés à quelques centimètres l'un de l'autre. Tant pis. Si Vera a bien appris une chose ces dernières années, c'était qu'il valait parfois mieux évoluer sur le terrain de jeu de ceux que l'on cherchait à convaincre. Quitte à s'en rendre ridicule.

« J'ai une question. Tu m'en veux ou tu me détestes ? »

Envoyer. Et à la suite, encore un texto pianoté du bout des doigts.

« Histoire de savoir quelle défense adopter, pour me faire pardonner. »


avec @Levi Sullivan


Levi Sullivan aime ce message

Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé


le clair
l'obscur



Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Sauter vers :
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PEACEOFMIND :: Clifton :: Surroundings-