COYOTE GIRL A DAY, COYOTE GIRL EVERY DAY

coyote girl one day, coyote girl every day
((coyote atmosphere))

C'est bien beau de débarquer dans une nouvelle ville, un nouvel Etat, la bouche en coeur. De tout quitter pour tout recommencer. Mais dans la réalité des choses, c'est bien plus complexe. Où vais-je vivre ? Où vais-je gagner l'argent pour pouvoir me payer un logement ? De quoi manger ? Pour ma Chevrolet Camaro ? Bref, absolument TOUT ce dont je n'ai pas songé quand j'ai fait mes valises et ai pris la route vers l'inconnu. Bon, je ne suis pas une empotée - et j'arracherais volontiers la langue à quiconque s'amuserait à prétendre le contraire ok ?! - mais dans un petit patelin comme Clifton, y a-t-il une place pour une outsider ? Rafiki me l'a promis. Il voulait même me trouver un job pour moi. Mais ça, c'était hors de question ! Je suis indépendante. Je suis une grande fille. Je suis une femme même. Je sais me débrouiller, je l'ai toujours fait. Ce n'est pas pour que mon grand frère fasse tout à ma place aujourd'hui. J'ai bien senti que ça l'irritait un chouya, mais il faudra bien qu'il s'y fasse. Les choses auraient peut-être été différentes si j'avais grandi ici, près de lui. Près d'eux. Près de Lui... J'ai le palpitant qui s'excite à l'idée de penser à Lui. A l'idée de pouvoir le croiser à tout moment. A l'idée que je VAIS le croiser. Je ne suis pas venue à Clifton QUE pour l'aventure. Je suis venue parce que j'en avais besoin. Je suis venue pour MOI. N'en déplaise à Rafiki.

Mais serais-tu venue s'il ne t'avait pas retrouvé ? Serais-tu venue s'il ne te l'avait pas proposé ? Je souffle, agacée par cette petite voix dans ma tête. Non, sans doute pas. Je n'aurais jamais entendu parler de Clifton. Et jamais je n'aurais quitté mes habitudes et ma vie à New York - que je kiffe ! J'aime mes mamans - même si elles m'étouffent souvent. J'aime mon oncle, même s'il me sermonne beaucoup trop. J'aime mes potes, même si je ne m'ouvre pas entièrement à eux. J'aime mes repères, ils me permettent de garder les pieds sur terre. J'aime les divers restaurants qui alimentent ma rue - et qu'est-ce qu'elle est alimentée ! J'aime qu'on me reconnaisse où que j'aille. J'aime qu'on sache qui je suis. J'aime celle que je suis devenue. J'aime les courses qui n'ont plus aucun secret pour moi. Bref - je n'ai pas quitté TOUT ce que j'aime pour RIEN. Okay ?!

Alors j'ai trouvé un job ! Toute seule, comme une grande. Quand je suis rentrée dans ce Saloon il y a trois jours, je ne savais pas à quoi m'attendre - ou plutôt si, je pensais tomber sur un bar ordinaire aux allures de western. Mais je me suis dit "pourquoi pas, Ad' ?" Après tout, j'ai déjà servi dans pires endroits. " On est fermés, " j'ai entendu lorsque j'ai pénétré les lieux en restant muette comme une carpe tant j'étais estomaquée. Chaleureux. Convivial. Propre. Entretenu. Bref, pas du tout ce à quoi je m'attendais. " Je viens réclamer un job, " j'ai fini par lancer en direction du bar, de là où j'ai entendu la voix s'élever quelques instants plus tôt. Une voix féminine. Une tête est apparue, et deuxième surprise : QUEEN. C'est l'image qu'elle renvoie, clairement. Elle m'a observé plusieurs secondes. Je l'ai observée plusieurs secondes. " T'as déjà bossé dans un bar ? " " Dans plusieurs, " j'ai répondu. " Et t'as déjà danser sur un bar ? " qu'elle a enchaîné, pas du tout impressionnée. " Ca ne doit pas être bien différent que de danser sur la piste, " j'ai préféré éludé. Non, je n'ai jamais dansé sur un bar ! " Tu sais gérer la pression ? " " Les deux, " j'ai rétorqué spontanément, ce qui lui a fait relever un sourcil. " La bière, comme les hommes en rut, " j'ai expliqué, ce qui lui a amené un sourire aux lèvres. " Ok, on est clairement surbookés, du coup une paire de mains de plus ça ne se refuse pas, " puis elle m'a reluqué rapidement, sans gêne. " Une tigresse, ils vont adorer. J'ai pas l'temps de te former, mais Sierra pourra tout te montrer et tout t'expliquer vendredi. Viens à 15h, ça lui laissera le temps avant l'ouverture. Si tu arrives à survivre un vendredi soir... le job est à toi. "

Alors me voilà, vendredi à 15h, devant le Wild Coyote Saloon. Je n'ai pas spécialement peur, mais je mentirais si je disais ne pas être nerveuse. Depuis que je suis arrivée, j'ai rencontré mon frère avec qui j'échange à distance depuis plus de cinq ans, je l'ai esquivé depuis ainsi que la possibilité de rencontrer le clan Munoz au complet, j'ai appris l'existence d'organisations de courses illégales dans le coin et y ai même participé, et je me suis envoyée en l'air pour faire redescendre la pression. C'est comme si ma vie avait pris un tournant à 360° et que je n'avais plus aucun contrôle sur rien - et ça n'a rien de rassurant. Pourtant, je ne recule pas et je franchis de nouveau la porte du bar. " Salut, " je lance à la fille qui me tourne le dos et qui semble en plein nettoyage de verres. " Je m'appelle Adelina, je suis la nouvelle barmaid. On m'a dit que si je trouvais Sierra, je trouverais le Graal, " je plaisante, tant pour me détendre que pour partir sur de bonnes bases avec ma et mes potentielles collègues. Bosser dans une sale ambiance, très peu pour moi. Faut que ça rigole, faut que ça plaisante, faut que ça me donne envie de venir chaque jour. Et quand je vois la jolie petite blonde qui me fait face et qui doit avoir mon âge, je me dis que y a moyen de s'entendre.

avec @sierra moore

coyote girl one day, coyote girl every day
((coyote atmosphere))

Je ne me lie pas facilement aux gens. On dit de moi que je suis pétillante, rigolote, simple, imprévisible et parfois même complètement déjantée. Mais je suis aussi réservée, capricieuse, franche et un brin garçon manqué. C'est simple : soit on m'aime, soit on me déteste. Je compte sur les doigts de ma main droite le nombre de mes vrais amis - et il n'y a qu'une seule femme dans le lot. Je ne sais pas trop pourquoi, mais les filles en général ne m'apprécie pas des masses - ou en tout cas pas au premier regard. Et honnêtement, je m'en moque comme de l'an 40. Ca ne m'empêchera pas de dormir, et encore moins de vivre. Mais quand je vois le sourire avenant de la jolie blonde, alors que je viens de la surprendre et donc de lui causer une frayeur monumentale - ouais, j'exagère toujours - j'espère qu'une chose : qu'on s'entende comme cul et chemise. « Bien joué, bébé ! J’adore qu’on dise que je suis la meilleure ! » Je lui adresse un sourire immense, je l'ai déjà dit, mais j'aime les gens qui s'assument et ont confiance en eux. Et cette fille-là, elle dégage un truc qui me plait. « Ensuite, tu n’es pas la nouvelle barmaid. Tu es la nouvelle Coyote. » J'acquiesce en silence. J'ai vaguement entendu parler des "Coyotes" depuis que je suis arrivée mais je n'y ai pas plus prêté attention que ça. Je ne pensais pas en devenir une non plus. J'aurais peut-être dû me renseigner ? " J'imagine qu'il y a une grande différence pour que tu me le précises ainsi, j'ai hâte de savoir laquelle... " Et j'ai vraiment hâte, je réalise. On ne peut pas dire que barmaid soit le métier de mes rêves - clairement pas - mais s'il devient moins barbant que ce que j'ai connu, ça sera super mégal cool.  « Adelina hein … Mignon ! J’aime bien ! Et moi, et bien je suis effectivement Sierra, la personne la plus adorable que tu vas rencontrer ici ! » Je ris pleinement, me détendant instantanément. C'est là aussi que je réalise que j'étais bien plus stressée que je ne le voulais l'admettre. Le job en lui-même ne m'impressionne pas, j'ai manipulé des bouteilles trop de fois pour l'être et ai fait face à trop d'hommes et de femmes bourrés pour une vie entière. Mais c'est toujours un peu plus impressionnant quand on débarque dans une nouvelle ville - et encore plus quand tout le monde semble se connaître. " Je peux déjà te confirmer que le titre te revient, " je réponds en la rejoignant près du bar. Je n'avoue pas cependant qu'elle fait partie du top 5 des personnes à qui j'ai vraiment adressé la parole depuis mon arrivée. « Alors, dis-moi, tu as déjà bossé dans un bar ? Tu sais danser ? » " C'est drôle, la Queen m'a posé les mêmes questions, " je souris en grimaçant, me demandant ce qui m'attend réellement ici, ce soir. " J'ai déjà été barmaid dans plusieurs pubs, bars et discothèques - je dirais donc que je sais gérer et le service et la pression. Je ne prétendrais pas détenir le titre de BARMAID du mois cela dit, " j'enchaine en levant les mains en l'air, comme si j'en étais faussement coupable. " Et ça dépend ce que tu entends par danser, " j'ajoute en grimaçant de plus belle, comme si l'idée était dérangeante. " A part bouger d'un pied sur l'autre, me trémousser, sautiller et remuer ma tignasse sauvage... " j'explique, jouant la carte de l'humour comme souvent dans le cas où je ne sais pas à quoi m'attendre. S'il faut danser le rock, la salsa, ou pire la country - je suis out of the game ! Relax, Lina.. tout s'apprend non ? T'es pas une looser !

« Tu commences un vendredi alors ... J’espère vraiment que tu es prête à avoir du monde complètement en folie ! » OUAIS CARREMENT ! En fait, pas du tout ! Du monde en folie, ça représente quoi ? Mon regard fait le tour de l'endroit, j'essaie de calculer combien d'être humains peuvent tenir ici et mes yeux commencent à s'ouvrir en grand. Ouais, pas mal. « Du coup, ce soir, tu ne vas pas toucher aux cocktails, mais je te conseille d’étudier la carte quand tu auras un peu de temps. » Ouais, ça je peux le faire. Les cartes se ressemblent généralement toutes - à quelques détails près. D'ailleurs, je zieute sur le tableau au-dessus d'elle, je ne me sens pas encore trop dépaysée. Quoique certains noms sont différents ici qu'à New York. " Aucun problème, je peux faire la plonge, nettoyer, apprendre, " j'énumère vaguement. Je ne suis pas idiote, je sais qu'on a besoin que je fasse mes preuves et que pour ça, il me faut passer par la case "ingrate". Puis, tout ça fait partie du job, expérience ou pas expérience, ancienneté ou pas ancienneté. « Question fringue … Tu vas danser ce soir, du coup … Tu as autre chose ? Un truc peut-être plus … court ? » Je beugue instantanément. Danser ? Je vais danser ? Mais encore ? Hein ? Quoi ? Comment ? Puis je jette un oeil sur ma tenue, qui me semble totalement adaptée à moi. Je relève les yeux vers elle. " Sierra... si tu m'avoues maintenant que c'est un bar à strip tease, je crois que ça ne va pas le faire, " j'annonce mi-sérieuse mi-déconneuse. Elle rigole franchement, ce qui me rassure. Ou pas. " Qu'entends-tu par plus court ? Genre jean qui moule le cul, et petit haut qui montre le nombril ou genre mini short, les fesses qui débordent et débardeur limite transparent ? " Non parce que moi, je suis plutôt jean chemise à carreau style bûcheronne, ou jean basket, ou jean bottines, ou jean pull trop grand pour moi. Pas Coyote sexy... Mais si tu veux t'intégrer, Adelina, il va peut-être falloir faire un effort ma grande. " Ok, je t'écoute, dis-moi ce que je dois mettre... " Et je prie l'univers que Rafiki n'entre jamais dans ce Saloon. Pire. Qu'IL ne rentre jamais dans ce Saloon.

avec @sierra moore

coyote girl one day, coyote girl every day
((coyote atmosphere))

« Relax ! Je m’amuse un peu ! » D'autres se seraient sans doute offusquées face à ses plaisanteries et son humour. Moi, j'adore. J'adhère. Je souris, mi-penaude, mi-amusée. Sierra me rappelle tellement Kayla que j'ai l'impression de la connaître depuis toujours - ou presque. Du coup, je me sens assez à l'aise. Cela dit, le stress ne me quitte pas - et oui, je sais, c'est normal puisque c'est mon premier jour, je ne connais personne, blablabla. « Ok, on va tout de même commencer par ta tenue, mes vêtements devraient t’aller, suis-moi ! » Ah ouais, elle déconnait pas pour cette partie-là, je me dis en re-matant ma tenue. Je me sens plutôt canon ainsi, et surtout à l'aise. Passer la soirée debout, à aller à droite, à gauche pour servir des clients sympas, mais souvent esseulés, ça n'est pas reposant du coup autant être bien dans ses chaussures et ses fringues. Non ? Je la suis évidemment, j'ai bien compris derrière son humour que se cachait un brin de vérité : ce n'est pas un endroit comme j'en ai connu. Et en effet, Sierra me le re-confirme encore la seconde suivante. « Ici, on n’est pas que de simples serveuses ou barmaids. » Pitié, ne me dis pas qu'on est strip-teaseuses, pitié, pitié, pitié - je prie très fort intérieurement.   « Ici, tu es le rêve américain ultime. La fille canon qui verse des shots et qui danse sur le bar.  » Ok, ça fait sens vu les questions qui m'ont été posées il y a trois jours. Danser sur le bar ? Moi ? Adelina Foster - Munoz ? Je vais être virée avant d'avoir commencé, c'est obligé. Mon seul talent, c'est de conduire comme une Déesse - et ce n'est pas moi qui le dis ! Sauf que je ne le dis pas à Sierra. Elle le verra bien assez tôt, je préfère maximiser mes chances d'avoir ce poste. En croisant fort les doigts, peut-être que l'on ne remarquera pas "que je ne danse pas". Je rêve ? Elle me tend une chemise et un short en jean - enfin je crois que c'en est tellement il est petit - et enchaîne. « Enfile ça, c’est à moi. J’y tiens, donc elle s’appelle retour ! Le short c’est tout pareil. Pour les chaussures, essaient de te trouver des bottes, t’en trouvera facilement en ville. On fera sans ce soir. » C'est un tourbillon, une tornade, un moulin à paroles, une fusée, une pile électrique - bref, je ne sais pas à quoi elle carbure mais elle est en forme et je l'envie. J'ai l'impression qu'un rouleau compresseur m'a roulé dessus. Pas étonnant cela dit, depuis mon arrivée j'ai beaucoup de mal à trouver le sommeil. On se demande pourquoi, Lina...

Je pense à Lui. Je pense à Eux. Cette famille que j'ai toujours voulu de connaître, sans oser vraiment le rêver. Cette famille que je suis venue chercher, que je suis venue rencontrer, mais dont je tais ma présence à Clifton. Seul Rafael sait que je suis en ville - et je lui ai fait promettre de le garder pour lui. Pour l'instant. Il sait à quel point la confiance est un sujet sensible pour moi, aussi je suis sûre qu'il ne dira rien. Mais je sais aussi qu'il ne le gardera pas pour lui "trop longtemps". Il m'envoie des SMS chaque jour. Comme avant. Comme d'habitude. Il y a un côté rassurant, un côté réconfortant que de s'écrire encore ainsi - je ne l'explique pas, mais ça me déplairait qu'il cesse sous prétexte que "je suis près de lui". Il ne s'impose pas d'ailleurs, je ne l'ai pas revu depuis mon arrivé il y a bientôt quinze jours. Et pour l'heure, je l'en remercie car je me sens beaucoup trop vulnérable. Il me faut un peu de temps, y aller à mon rythme.

C'est à ça que je pense tandis que Sierra se dépoile devant moi, sans complexe, normal, nature-peinture. J'hésite une seconde et puis je me dis what the hell, un corps est un corps n'est-ce pas ? J'enfile sa chemise et son short qui, étonnamment, me vont plutôt bien. Je fais un nœud au niveau de mon ventre, et me tourne vers ma nouvelle collègue - qui j'espère deviendra une alliée dans ce petit coin. J'ignore combien de temps je vais restée, mais essayer de m'intégrer au maximum - ça sera plus agréable. Je joints mes deux mains comme une prière, et lève la tête au ciel comme pour remercier l'univers lorsqu'elle me rassure : ce n'est pas un strip club. On échange un sourire complice, et je la suis de nouveau jusqu'au bar. On a du temps devant nous, c'est certain, mais autant ne pas perdre de temps - surtout un vendredi soir. J'ai pourtant bossé dans des boîtes de nuit en plein New York, et on ne va pas se mentir Clifton fait pâle figure à côté. Mais ça reste toujours angoissant : nouveau lieu, nouveaux repères, nouvelles têtes. Je lui adresse un petit sourire quand elle fait tournoyer la bouteille dans sa main, comme si elle avait fait cela toute sa vie, et qu'elle m'annonce que d'ici quelques jours je serais capable d'en faire autant. J'attrape une bouteille et je la fais tournoyer de la même façon. Un moyen simple de montrer mon expérience dans ce métier - minime certes, mais existante tout de même. Et j'ai appris ce qu'il y a de meilleur, parce que franchement : c'est cool de pouvoir manipuler les bouteilles ainsi. " J'ai déjà servi de la bière à pompe, " je lui assure avant d'enchaîner tout de même " mais ça n'est pas ce que je sais faire de mieux. " Faut savoir reconnaître ses faiblesses, c'est ce que Kristin et ma mère m'ont toujours appris. Il n'y a pas de mal à être nulle dans quelque chose, ou d'avoir besoin de plus de temps pour apprendre une nouvelle chose. Le reconnaître, c'est une grande force. Personne ne peut t'attaquer quand tu connais tes points forts, mais surtout tes points faibles. Et que tu les acceptes. Bref, dans ce contexte ce n'est pas vraiment important. Surtout quand je la regarde grimper, sans effort, sur le bar. J'ai un petit mouvement de recul,  fronçant légèrement les sourcils, dubitative quant à ce qu'elle est en train de faire. « Et ceci, c’est la dernière partie que tu vas absolument connaitre pour tes prochains jours, si tu survis à cette soirée, évidemment ! » Evidemment. Rien n'est moins sûr, alors que je l'observe esquisser quelques pas de danse - d'une danse que je ne connais pas, mais que j'ai déjà vu sur les réseaux sociaux. Ca a l'air simple en la regardant mais... en pratique, avec mon corps et ma coordination. Naaaaan. « Et voilà pourquoi nous sommes les Coyotes, bébé ! On verse des shots, on jongle avec les bouteilles, on danse sur le bar et on envoie une ambiance de folie chaque soir ! » C'est un véritable spectacle en réalité. On est là pour faire un show, pas seulement pour servir. J'acquiesce, néanmoins pas forcément rassurée. Je sais me montrer en spectacle lors d'une course interdite. Saurais-je me montrer en spectacle sur ce bar ? Rien n'est moins sûr ! Mais là encore, je me tais et je me répète : avec un peu de chance... « Alors j’espère que tu es prête, parce qu’on est vendredi, que les cow-boys ont souvent soif après une grosse journée de boulot et que les touristes viennent assister au spectacle. » PUT**N DE BORDEL DE M*R*E. Je ne prononce pas les mots, mais mon expression doit être évidente car elle rit de plus belle.

Elle passe les deux heures suivantes à me raconter des anecdotes et donc à me donner des conseils sur cette pompe à bière, histoire de ne pas me faire arroser il faut la manipuler ainsi car il y a un léger blocage, ou encore sa méthode pour ne pas "trop boire" pendant le service sans refuser pour autant l'invitation d'un client à trinquer. Une bière vide dans laquelle recracher. Eurk, mais efficace. J'ai plutôt bien repérer où était quoi, et bien assimilé les petits conseils de mon acolyte de la soirée. " Y a plus qu'à comme on dit, " je lance en souriant, prête même si le nœud dans mon ventre ne se desserre pas. Je le sais, il ne se desserrera pas avant la fin de soirée. " Ca te dérangerait de m'apprendre quelques pas de danse... rapide, en express, " j'ajoute comme si ce n'était pas grand chose. Parce que en vérité, c'est ce qui me fait le plus peur. Me ridiculiser devant la populace de Clifton et devenir "la coyote qui ne sait pas bouger son corps". " Je débarque de New York, " je lui explique finalement pour justifier mon manque de connaissance. " Et là-bas ce n'est pas la country qui fait fureur, " les gens ont tendance à même s'en moquer - en tout cas le petit monde que je connais. Et pour la première fois de ma vie, je me dis que c'est bien dommage car quand je vois Sierra danser je me dis que c'est plutôt sexy ! " Tu as toujours vécu à Clifton ? Et toujours dansé ainsi du coup ? " je m'intéresse finalement. Si elle est originaire d'ici, peut-être qu'elle aurait pleins d'autres anecdotes... concernant tous les habitants de la ville, dont Lui.

avec @sierra moore

coyote girl one day, coyote girl every day
((coyote atmosphere))

Sierra est TOUT ce que je ne suis pas. Et elle est TOUT ce que j'aurais rêvé être. Bon, je ne peux pas vraiment en être certaine non plus, puisque nous ne nous connaissons que depuis cinq minutes, mais j'en suis quasi-sûre. Elle est blonde, je suis brune. Elle est grande, je suis petite. Elle est sexy et s'assume totalement, quand je cache plutôt mes failles et mes complexes au travers de pull trop larges. Je peux être aussi bavarde qu'elle - surtout quand le silence me met mal à l'aise - mais je me découvre une concurrente de taille ! Bref, elle me plait. Beaucoup. J'apprécie son humour, sa spontanéité et sa joie de vivre. Mais j'aime encore plus cette confiance qu'elle dégage. Elle s'aime telle qu'elle est, s'accepte telle qu'elle est, s'assume telle qu'elle est. Elle l'impose, mais elle l'impose avec tellement de simplicité que c'en est : normal. Je crois n'avoir encore jamais rencontré de personne aussi libre que Sierra. A part moi.

Je me reconcentre sur ce qu'elle a à me dire, puisqu'elle a des précisions à m'apporter - je crois bien qu'elle en aura BEAUCOUP à m'apporter tout au long de la soirée. « On ne couche pas avec les clients. Ce n’est pas un club de strip, ici ! » Je relève un sourcil, incrédule, quand elle achève sa mise en garde par un clin d'oeil très appuyé. Je ris. Je ris. Je ris. " J'en prends bonne note, " je réponds tout de même, en reprenant mon sérieux. Même si intérieurement, je ris encore. On ne m'a jamais empêché de coucher avec qui je le désirais, et ce n'est certainement pas aujourd'hui que ça commencera. Qu'on ne se méprenne pas. Je ne suis pas aussi volatile que je le laisse paraître - je peux même compter mes amants sur les doigts d'une seule main, c'est pour dire ! Mais plus on m'interdit quelque chose, plus je le désire. Moins j'ai le droit, plus je vais me l'octroyer - ce droit. Mais ça, elle n'a pas besoin de le savoir. Je ne suis pas à Clifton pour m'envoyer en l'air avec le premier venu - *tousse*. Je suis bien à Clifton pour un homme - voire plusieurs. Mais rien à voir avec le sexe. Au contraire, mieux vaut que je me concentre sur le pourquoi du comment je suis là, et ne pas me laisser distraire. Continue Lina, à force de te le répéter, tu vas finir par y croire.

CLIC. J'ai à peine le temps de cligner des yeux et de revenir au moment présent qu'elle a déjà pris ma tronche en photo. Je pince les lèvres, mais je ne peux pas cacher le sourire qui se dessine. Je suis la reine des expressions parait-il. Si je peux cacher mes motions sur commande, je peux aussi bien les montrer tout aussi facilement - c'est un don. Tiens, un autre don finalement, y a pas que ma conduite légendaire. Je ne me considère pas comme talentueuse en tant que barmaid, mais je me débrouille plutôt bien. C'est comme tout, plus on pratique, plus on s'améliore. Et les deux heures suivantes, je m'efforce de le prouver à ma nouvelle collègue dynamique. On parle surtout du Coyote, des habitués, des pourboires, des autres collègues, de celles qui sont venues et reparties, etc. Mais forcément, la nouvelle Coyote que je suis attise la curiosité. Qui je suis, d'où je viens, pourquoi Clifton ? Autant de questions si simples, et si complexes à la fois. Suis-je prête à me dévoiler ? Puis-je faire confiance à Sierra ? Après tout, je me suis laissée aller avec Clyde... Mais c'était différent. Le moment. L'instant. L'homme que je ne reverrai sans doute jamais. Je ne risquais RIEN. Avec Sierra, je risque TOUT. Je vais la côtoyer, la revoir souvent. Pourtant, il y a aussi cette petite voix dans ma tête qui me répète qu'elle peut être une alliée. Une confidente. Une amie. Sans compter que je crève d'envie de parler. De Lui. Parce que pour le moment, je ne l'ai pas croisé, et je n'ai pas entendu parler de Benicio Muñoz. Bon, d'accord, Clifton n'est peut-être pas si petite que ça, pas au point de connaître tout le monde dans les environs. « Qu’est-ce qu’on vient chercher dans la poussière alors qu’on vit dans une belle pomme ? » Un Père. Une Famille. Quelque chose qui remplisse mon coeur vide. Mais je me tais. « On ne vient pas à Clifton par hasard. » Non, sans doute pas. Même si, honnêtement, la ville ne manque pas de charme. C'est très dépaysant, et même si j'ai le mal du pays - je ne vais pas mentir là-dessus - j'aime beaucoup ce que je découvre jusque-là. Peut-être même que je vais apprendre à aimer danser... « Je veux bien t’apprendre quelques pas, en échange je veux une réponse ! » Je sais que je ne vais pas y réchapper, elle a déjà prouvé en deux heures à quel point elle pouvait être tenace. Déterminée, débrouillarde et volontaire, si j'en crois son parcours. Mais pour l'heure, elle s'engage à m'initier aux pas de danse qui vont, j'en suis certaine, être une véritable torture. Je l'observe, et pendant plusieurs minutes je ne peux être QUE subjuguée. Non seulement, elle est sexy, mais en plus elle est belle. Et jamais, jamais, jamais je ne parviendrais à bouger comme elle. C'est une certitude. Mais je ne rechigne pas, je m'installe à ses côtés, et je finis par suivre ses mouvements. Parce que même si j'ai peu d'espoir quant à mes talents de danseuse, je ne suis pas le genre à me dégonfler. Je vais apprendre. Je vais rien lâcher. Et que Dieu vous préserve tous ! On en rigole pendant plusieurs minutes, alors qu'elle pose ses mains sur mes hanches pour me guider, que je lui marche sur les pieds, et qu'on se cogne même la tête. Ce moment achève mes défenses, du moins un peu, et alors qu'on reprend notre souffle je décide de lui apporter une réponse. " A ton avis, qu'est-ce qui peut pousser une personne à faire tous ces kilomètres, pour quitter la grande pomme comme tu dis, et s'installer au fin fond du Texas ? " Certes, je ne me livre pas totalement. Mais je suis sûre qu'elle sait. Une personne. Seule une personne, particulière, peut vous pousser à bouleverser votre vie. " Je ne l'ai pas encore vu... Je ne sais pas par où commencer. Alors, j'ai choisi de commencer par chercher un job. Et me voilà ici ! " je conclus dans un grand sourire qui se veut rassurant et rassuré. Même si, au fond, je suis une petite fille habitée par une peur bleue. La peur d'être rejetée. La peur de ne pas être assez. La peur de ne pas être à la hauteur. La peur de ne pas être aimée.

Les premiers clients ont débarqué depuis dix minutes, à peine, et déjà ils sont sur moi. La nouvelle. La mascotte du jour. Je déteste ça. Je déteste avoir les projecteurs sur moi, mais je sais que c'était inévitable. Sierra m'offre des sourires encourageants et des coups de hanches de solidarité féminine. " Tu peux me répéter que je n'ai pas à danser ce soir, juste histoire de rassurer mon cœur car il n'a pas l'air de le savoir, " je lui lance en plaisantant, à moitié. " B'soir, M'amzelle, " qu'on me salut de nouveau et que j'offre un sourire. " Vous êtes nouvelle, non ? " Non, vous croyez ? " Notre petite Sierra va bien s'occuper de vous, " qu'on me dit comme pour me rassurer. Ca se voit tant que ça que je suis pas A L'AISE ? " Sierra, je compte sur toi pour la faire rester, celle-ci ! Je pourrais m'habituer à ce joli minois. " Et c'est ainsi toute la soirée. C'est agréable, d'être accueillie plutôt les bras ouverts et chaleureusement. D'être complimentée, même si c'est principalement sur mon physique. Là où, à New York, c'est plutôt chacun pour sa pomme, ici je découvre un monde beaucoup plus solidaire. Ca n'est pas pour me déplaire. " Tu es carrément née pour être une Coyote, toi, " je lance à Sierra quand elle redescend du bar après une prestation complètement dingue. Elle rayonne, et ça se voit qu'elle aime son travail. Je l'envie. Car je n'ai jamais réussi à trouver ma place, ni dans un travail, ni dans la vie de quelqu'un. Bon, mes mères, ça ne compte pas. " Dis-moi... Puisque tu as l'air de connaître quasiment tout le monde ici, et que tout le monde semble te connaître, tu ne saurais pas à qui je pourrais m'adresser pour une potentielle colocation ? " Plus le temps passe, plus je me dis que je risque de rester plus longtemps que prévu.

avec @sierra moore

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((coyote atmosphere))

" Un autre ! " qu'il gueule plus qu'il ne demande. Je suis tétanisée, même si je tente de ne pas le montrer. C'est mon premier job en tant que barmaid, et c'est la première fois que je ferme. Dans mon malheur, je ne suis heureusement pas seule. Ben, le videur, n'est pas loin, et je sais qu'il n'hésitera pas à virer le malotru dehors si jamais il devenait "trop" violent. A mes yeux, il l'est déjà - j'dis ça, j'dis rien. " Vous en avez eu assez pour ce soir, je pense. Vous devriez... " il m'interrompt en brisant le verre sur le comptoir, éparpillant des morceaux de verres un peu partout. Je sursaute et recule, me cognant inévitablement contre les bouteilles rangées derrière moi. Certaines vacillent et résistent, d'autres tombent et se brisent. L'odeur d'alcool se répand si rapidement que ça me donne un haut le cœur. Mon cœur d'ailleurs bat si fort que j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine. Il bat à mes tempes. Il est frénétique. Je serre fort mes mains sur le torchon qui me servait jusque-là à nettoyer le bar derrière lequel j'ai commencé à travailler 7 heures plus tôt. J'aperçois Ben, qui demande au type de se lever et de quitter les lieux. " M'dis pas quoi faire, toi ! " qu'il se rebelle, hargneux. Ben réitère sa demande, calmement. " J'veux que la p*te me serve mon whisky ! " qu'il n'en démord pas, le tout en m'insultant outrageusement. Cette fois, Ben l'attrape par la nuque, l'aide à se relever - sans trop de mal vu l'état d'ébriété du type - et l'entraîne à l'extérieur de force. La suite, je l'ignore car je suis restée ainsi, pétrifiée, pendant un temps infini. " Ca va, Ad ? " J'acquiesce à la question de Ben, mais j'apprécie fortement qu'il ne me touche pas à cet instant. Je suis quasi-sûre que je paniquerais mille fois plus. " Ca va aller, " qu'il m'assure d'une voix douce, ce qui dénote étrangement face à son gabarit imposant. " Ces types aboient plus qu'ils ne mordent. Et s'ils doivent mordre quelqu'un, ce sera moi, " qu'il me promet le regard planté dans le mien. Je respire mieux.


Cette soirée, cette première expérience me semble SI lointaine, comme dans une autre vie. Pourtant, c'était il y a seulement 4 ans. Depuis, j'ai beaucoup appris - et sur le métier, et sur les comportements des clients. « Tu vas t’y faire ! Fais-leur croire que t’es accessible, en restant totalement intouchable ! » Cela dit, je n'ai pas l'expérience de Sierra, qui fait ça depuis des années apparemment, et qui connait sa clientèle. Les texans sont tellement différents des new-yorkais, c'en est déstabilisant. L'accent, les mentalités, les façons de voir la vie, la culture, la météo, la mode... Je n'ai pas seulement l'impression d'avoir changé de ville, ni d'Etat, mais carrément de pays. " Accessible et intouchable... Ca, c'est dans mes cordes, " je murmure à moi-même tout en continuant le service qui n'arrête pas. Il faut se remettre dans le bain, après plus d'un an sans avoir touché une bouteille. Mais je réalise au fil de la soirée que c'est un peu comme le vélo : ça ne s'oublie pas. Pas trop. Je peux même prendre le temps de papoter avec les clients, et avec Sierra. « Une coloc ici ? Alors que tu es Coyote maintenant ? » " Euh... ouais, pourquoi ? Ca ne se fait pas ici, les coloc ? " je demande naïvement. C'est si courant à New-York que ça me parait évident que ça l'est de partout. Même si, OUI, il faut bien tomber. La proposition de Sierra me prend au dépourvu. Si bien que je ne réagis pas de suite, nettoyant des verres pour mieux resservir des pintes. L'idée de pouvoir crécher chez Sierra est séduisante pour plusieurs raisons : elle n'est plus un visage inconnu maintenant et je suis sûre de 90% maintenant qu'on ne peut que s'entendre, elle est sympa et accueillante, elle me propose quelque chose de temporaire et de sans doute meilleur que des nuits au motel, et quand elle évoque l'idée que je puisse mal tombée dans mes recherches ça me fait grimacer. " Donc, je suppose que ça veut dire que tu ne connais personne safe pour partager un loyer avec moi, " je conclus avant qu'elle ne m'explique ce que vivre avec elle va sous-entendre. « Tu crèches où pour le moment ? » " Je suis au Sunset Motel. C'est plutôt cool, mais... il me faudrait quelque chose de plus... stable, " je termine pour ne pas dire fixe. " C'est super sympa de ta part de proposer de m'héberger... T'es sûre que ça ne gênerait pas ta mère ? " Même si elle m'a précisé qu'elle était bipolaire comme si de rien n'était, ça n'en reste sa mère et donc j'imagine la "maîtresse de maison". Mais quand je l'entends me dire qu'on avisera pour la suite, que je la vois prendre le mégaphone et hurler à qui veut l'entendre dans le coin que JE cherche un endroit où loger et qu'il suffit de se proposer... J'me dis qu'en fait, c'est peut-être bien Sierra qui a le contrôle sur tout, même chez elle. Je la regarde les yeux noirs, aussi choquée que fascinée par ce qu'elle vient de faire. " Tu n'as pas fait ça... ? " je dis alors que déjà j'aperçois des sourires et des clins d'oeil et des bouts de papiers qui se tendent. Alors qu'elle venait tout juste de me mettre en garde justement, contre TOUS ou presque. J'offre un sourire à tous ces visages, sans prendre aucun papier et sans répondre à leurs propositions - évidemment. Mais tout le reste de la soirée, ça s'enchaîne de cette manière et je n'exagère même pas. Et même si, je sais, pour certains il y a beaucoup d'arrières-pensées, je suis aussi certaine que pour d'autres c'est une véritable proposition d'entraide.

« T’as bien géré. La patronne sera contente. » Je termine de nettoyer les tables et le bar, les jambes en coton mais le sourire aux lèvres. J'ai survécu ! J'ai passé le test. " J'imagine que j'ai été bien formée, " je lui lance avec un clin d'oeil. Même si elle a bien joué avec ma nervosité ce soir, je ne doute pas qu'elle est une alliée de taille - dans ce bar comme à l'extérieur. Nos autres collègues s'engagent à gérer la salle, quand Sierra et moi gérons le bar. Naturellement, Sierra me demande combien de temps je compte rester - c'est la question à un million ! - afin de savoir si cela vaut son énergie et son temps. J'apprécie beaucoup sa franchise, même si elle me met pour le coup mal à l'aise. Car je n'ai pas de réponse à apporter - pas une que je connaisse en tout cas. " Ca ne dépendra pas vraiment de moi, " je finis par lâcher après avoir ranger les derniers verres propres. Je croise les bras pour lui faire face. " J'ai de la famille ici, " je préfère avouer même si je ne désire pas épiloguer dessus. " Mais je ne les connais pas. Et ils ne me connaissent pas. Et je ne sais pas s'ils veulent me connaître, " j'enchaine, estimant que ces informations parlent d'elles-mêmes. Je ne peux pas m'approcher d'eux et leur demander le gîte et le couvert, la bouche en cœur. Je ne peux pas savoir comment je serais accueillie. Et surtout, je ne suis pas sûre d'être prête à les confronter. Après tout, IL m'a abandonnée. Et n'a pas cherché à me retrouver. " Ce que je sais, c'est que MOI je suis là pour apprendre à les connaître. Donc... je suppose que je vais rester pour un moment. " Son regard me scrute un long moment, jugeant sans doute si j'en vaux la peine ou pas. Je ne lui en voudrais même pas si elle décidait que non. Je ne lui confie que des bribes de ma réalité, suffisamment pour épancher sa curiosité mais sans doute trop peu pour la satisfaire. " Est-ce que tu acceptes de former et héberger une outsider aux mœurs du coin ? Ou est-ce que je dois éplucher toutes ces propositions ... " je demande tandis que j'en ressors plusieurs de ma poche avant de les lire à haute voix, " appelle moi, bébé, j'ai une place chaude dans mon lit pour toi, " eurk. " T'as qu'un mot à dire, beauté, et tu prends la place de ce qui me sert de femme, " je fronce les sourcils, dégoûtée. J'abandonne les papiers sur le comptoir, et me retourne vers Sierra. " Pitié, dis-moi que tu m'acceptes ! "


avec @sierra moore