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Don't want none of your time ((Jean))

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Mer 8 Mai 2024 - 0:28


Tig Welch
Tig Welch

p e a c e o f m i n d

le clair
Age : Le regard terni par quarante-six années de vie, il accuse l’usure du temps et des cycles répétitifs, les mains aussi râpées que les mots qu’il utilise avec parcimonie.
Adresse : Nid construit à Midtown.
Labeur : La direction toute trouvée, les Bloody Eagles lui ont tout apporté au moment où il en a eu la nécessité, une famille, un sens, une mission et il s’acquitte de ses devoirs sans rechigner. Devenu depuis sergent d’armes.
Coeur : Il s’est convaincu du bienfondé de sa solitude.
Berceau : Clifton, le point de départ et la ligne d’arrivée d’une course qu’il ne pense pas remporter.
« In our family portrait, we look pretty happy »

Don't want none of your time ((Jean)) 8vlq

♤♤♤

« Let's play pretend, let's act like it comes naturally »

Don't want none of your time ((Jean)) Gnlt

♤♤♤


Pseudo : sfs.
Pronom : Elle
Fc : Tom Hardy
Crédits : hel

Préférences rp : ♤ usage du français uniquement en RP (inconfortable avec les dialogues en anglais) ♤ De 500 à 1300 mots, je m'adapte sans problème à la personne que j'ai en face de moi


l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t336-tig-welch-no-angels https://peace-of-mind.forumactif.com/t354-tig-welch-papercuts#4433 https://www.pinterest.com/sonataforshadows/tig/ En ligne
harcèlement de rue




Don't want none of your time
((atmosphere))


La bagnole accuse ses innombrables voyages, trop plein de kilomètres, le compteur en soutient à peine le nombre. Ça ne rugit plus correctement depuis un moment, les portières grincent, les ceintures se bloquent, la ventilation a lâché. Les couinements des différents éléments forment une cacophonie réconfortante qui tendent à l’apaiser. Rappel constant du cycle naturel, la rouille finit toujours par s’installer, les pièces s’usent et la mécanique déraille. Lui non plus n’échappe pas à la règle, corrosion des pensées, les jointures s’usent et le cœur déraille. Cette vieille guimbarde le cloue à son humanité plus efficacement que les humains eux-mêmes. Ça doit en dire long sur lui (et plus long encore sur sa vie). Tig a appris, petit à petit, à ne plus s’attarder sur ce genre de considérations. Dans son monde, il n’existe que deux catégories de personnes, ceux qui continuent d'avancer. Et ceux qui choisissent de trébucher. L’orgueil le pousse à se penser de la trempe des acharnés, ceux qui grimpent des montagnes et n’en redescendent qu’une fois au sommet. Incapable d’envisager qu’on puisse escalader des monts et s’écorcher les genoux en chemin. On oublie vite les nuances quand on est confronté dès le départ aux tranchants des opposés. Au début, il n’y avait qu’Elisabeth et lui contre le reste du foutu monde. Et ce foutu monde semblait bien s'amuser pendant qu'ils peinaient à grandir correctement.

C’est bien tout le problème avec ces trajets, c’est qu’il a trop de temps et trop d’espace pour penser. La radio aussi, a décidé de cesser de fonctionner. Plus souvent sur sa bécane que fourré dans ce vieux tacot passé d’âge, il a troqué l’une pour l’autre dans un effort de discrétion. Discrétion toute relative au regard de l’antiquité qu’il se trimballe. Le plastique jauni concède à la lumière des phares, un aspect particulier. Le bitume coloré, semble lui ouvrir la voie jusqu’au pays d’Oz. C’est certain qu’au bout de sa route, il n’y aura jamais de véritable magicien. Le quartier ne se prête pas aux merveilles, tout au plus, se dédie-t-il aux sciences occultes. La malédiction de Midtown frappe à chaque fois d’une façon différente. Les ennuis sont faciles à trouver ici. Mais lui n’aspire qu’à la sérénité ce soir. Ne songe déjà plus qu’au confort de son canapé. Plus que deux rues, deux maudites rues à remonter avant d’arriver à son foyer. Bien sûr que le mauvais sort allait agir maintenant. Quatre silhouettes, découpées nettes par la lueur de ses phares jaunis, deux soleils plantés dans le décor au beau milieu de la nuit, comme une anomalie céleste annonçant une apocalypse proche. Quand il reconnait le visage familier coincé au milieu des trois autres, il incarne à lui seul les quatre cavaliers. Le demi-tour effectué est passablement dramatique, le caoutchouc des pneus en prend un coup, brûle sous l’impulsion du conducteur excédé.

Pas besoin d’une observation poussée pour comprendre ce qu'il est en train de se passer. Leur démarche vacillante n’est pas sans rappeler le sport préféré de Mary. Lever la canette pour s’enfoncer l’alcool dans le gosier, une discipline qui lui aurait fait gagner une multitude de trophées. Au moins, avait-elle la décence, la plupart du temps, de s’effondrer. Ce n'est pas le cas de ces trois gars déterminés à poursuivre leur proie sans s'en cacher. Le véhicule se gare à proximité du groupe, la portière grince comme à son habitude (mais heureusement pour lui, la ceinture ne s’est pas bloquée).  Les enjambées prises sont rapides, les propos obscènes à portée d'oreille le font accélérer. Pas le temps, néanmoins, de les interpeller ou de les menacer, il suffit qu'il soit reconnu, identifié, par l’un d’entre eux pour que tout s'arrête. La lividité ne trompe pas, pas plus que le regard apeuré. Le coup de coude enfoncé dans le pote de droite, et celui de gauche qui saisit déjà. Ils détalent avant même qu’il ne soit arrivé à leur hauteur. Malgré son envie de passer ses nerfs sur le trio d’harceleurs, il s’en tient à demeurer là où leur cible a été laissée. Face à Jean, la colère ne reflue pas. « Je peux savoir ce que tu fous ici … » Chaque mot est mis en exergue par une note plus sèche. « A cette heure-ci … » Les yeux renvoient la sévérité du jugement. « … Seule ? » L’égoïste ne sait déjà plus s’il lui en veut de s’être mise dans cette position dangereuse ou s’il est irrité que cette situation néfaste lui ait donné une excuse pour l’aborder. Le combat débute déjà et pour faire bonne mesure avec l’énergie déployée jusqu’ici afin de ne pas l’approcher, il l’accule dans ses responsabilités, rejette la faute sur l'unique victime. « T’es soit naïve, soit irréfléchie. » Il aurait tendance à miser sur la première option. La naïveté, c’est le privilège des insouciants et l'opportunité des malintentionnés. « Alors, Jean, c’est lequel de tes défauts qui est responsable du merdier dont je viens de te tirer ? » Peut-être que s’il se montre suffisamment odieux et intransigeant, ils finiront par s’engueuler. Il la ramènera de force chez elle dans le silence complet. Et il n’y aura rien d’autre à déplorer ce soir. Rien d’autre qu’un fâcheux contretemps qu’il pourra toujours lui reprocher.  

avec @Jean Lowe


Jean Lowe, Elisabeth Saracen et Ronan Adair aiment ce message

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Mer 8 Mai 2024 - 21:32


Jean Lowe
Jean Lowe

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : Difficile de trouver un surnom via son prénom, pour Jean, alors certains se contentent de l'appeler par son nom de famille, Lowe.
Age : 40 ans, pour l'instant, fille de fin d'été, virgo.
Adresse : Elle vit au ranch familial, Evening Star ranch, au sud de Clifton. Elle a pris possession d'une annexe de la propriété familiale afin de limiter la sensation d'être retournée chez ses parents, et conserver un semblant d'indépendance. A la façon d'un cottage, tout est minimaliste dans son chez-elle.
Labeur : Carrière de professeur d'anglais abandonnée, Jean est revenue au ranch familial par la force des choses : à présent, elle fait tout, là-bas, de l'entretien de la propriété à la négociation des saillies, elle a pris son nouveau rôle à bras le corps.
Coeur : Divorcée. Elle est célibataire, ne trouve pas vraiment le temps d'envisager quoi que ce soit de nouveau, bien qu'elle aime la vie à deux.
Berceau : Née à Clifton, elle n'en a pas bougé jusqu'à ses 18 ans, où ses horizons se sont étendus. Elle a vécu à Denver pendant plusieurs années, avant de finalement revenir s'installer dans sa ville natale depuis moins d'un an.
✵✵✵
Don't want none of your time ((Jean)) 01bd5e26710d74d4e124b52e7c18bf66634b3112
✵✵✵

Lovely daggers pierced my heart
many moons ago,
Toxic roses chased
by wolves and carnivores,
Lost virgins with broken wings
that will regrow.

Pseudo : revenge.
Pronom : elle
Fc : Sophia Bush
Crédits : adastra <3

Préférences rp :
* rp à la 3e personne du singulier
* 600-1200 mots
* dialogues en français/anglais, pas de préférence, expressions anglophones.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t124-jean-lowe-i-ve-been-ru https://pin.it/wtaP1yOig En ligne
harcèlement de rue ; agression




Don't want none of your time
((atmosphere))


Simuler un appel téléphonique, agripper son trousseau de clefs dans son sac et le garder fermement entre ses doigts, la clef de la voiture glissée entre l’index et le majeur. Des réflexes d’une tristesse infinie, des réflexes réservés aux femmes quand la nuit étire les ombres et amplifie les sons. C’est l’attitude qu’adopte Jean après avoir été interpellée une trentaine de secondes en amont par trois types, posés sur un perron en mauvais état, des cadavres de bouteilles à leurs pieds. Elle n’a eu besoin que d’un coup d'œil dans leur direction pour comprendre comment allait s’articuler la suite de sa soirée.

Une soirée qui, jusque-là, s’était bien déroulée. En fin d’après-midi, elle avait honoré son rendez-vous avec Tommy, un lycéen qu’elle suivait depuis plusieurs mois; le quarterback révélé cette année, quand on lui avait enfin permis de démontrer ses talents au lieu de chauffer le banc. Il avait été convenu qu’ils se rendraient à son domicile pour faire signer le dossier d’inscription dans une université prestigieuse de Floride; le recruteur était venu sur place, pour observer ce joueur au potentiel démentiel dès lors qu’on le lâchait sur le terrain. Cela s'était révélé comme la partie la plus facile jusqu’ici, finalement. Jean avait ensuite endossé un rôle qu’elle avait toujours aimé : rassurer les parents démunis face au choix de leurs enfants, et présenter les solutions qui existaient.
Elle avait opté pour faire le trajet à pied avec lui, sentant que le moment se prêterait aux confidences, toujours précieuses, de ces adolescents bourrés de doutes et de fêlures, encore bien trop jeunes pour savoir de quoi leur futur devrait être fait.

Une fois le dossier signé, Tommy l’avait ensuite raccompagnée sur quelques centaines de mètres dans Midtown, avant qu’elle ne réussisse à le convaincre de la laisser filer seule. C’est une grande fille, Jean. Elle saura retrouver son chemin, elle est née à Clifton après tout.

Et la voilà, cette même grande fille qui accélère le pas par instinct et dont le palpitant s’affole doucement. Elle sent, elle sait qu’ils suivent sa cadence car les voix ne s’éloignent pas, au contraire. L’esseulée range son téléphone dont la présence ne les a jamais découragés ; déranger une conversation téléphonique est le cadet de leurs soucis… Mais les jointures de ses doigts, elles, continuent de blanchir alors qu’elle s’accroche désespérément à cette arme improvisée. Les mots lancés à son égard lui serrent l’estomac. Ils énoncent tout ce qu'ils ont envie de lui faire. Ils sont trois. Trois, putain. Et je suis seule. Le constat la prive un instant de sa respiration et au même moment une main s’agrippe à son épaule. “Me touche pas !” hurle-t-elle en expirant l’air qui s’était coincé dans ses poumons. Elle espère que ça sonne comme un ordre, mais quand les mots résonnent dans sa tête, ça ressemble davantage à une supplique. Les ricanements accompagnent les démarches des silhouettes qui se mettent à l’encercler. “Pas la peine de s’énerver…” lance l’un d’eux, approchant la main pour la toucher à nouveau. Elle n’a pas le temps de l’esquiver, ni de répondre quoi que ce soit, un autre la saisit par les cheveux et la nuque, et de sa main libre lui attrape un bras qu’il lui tord dans le dos,  l’immobilisant. “Là… Tout doux.” Elle ferme les yeux un instant, sent l’haleine chaude du type contre sa joue. Elle a envie de vomir.

Mais quand l’obscurité est déchirée par deux phares, annonçant l’arrivée d’une voiture dans cette rue, l’air entre à nouveau dans ses poumons, l’espoir naît au fond de son esprit. Peut-être que cette soirée ne la laissera pas brisée dans une ruelle de Midtown. Arrête-toi, je t’en supplie, arrête-toi. Le crissement des pneus sur le bitume sonne comme un air de victoire. Celui qui la tient la relâche suffisamment pour qu’elle se dégage à plus d’un mètre, et les insultes fusent aussitôt. Dans le contre-jour imposé par les feux du véhicule, elle croit reconnaître la démarche, la stature, et son souffle se coupe à nouveau. C’est bien lui. Lui qu’elle évite depuis son retour à Clifton, et lui qui fait partir les trois enflures sans avoir prononcé un mot. Ses jambes ne la portent plus, le trousseau de clefs tombe de sa main dans un bruit sourd, lointain.

Alors qu’ils se retrouvent seuls, la colère suinte à travers chacune des paroles de Tig à son encontre; ses paupières se ferment, elle lâche un long soupir, ses yeux brûlent de larmes. Hors de question de pleurer là, maintenant. Pas devant lui. Alors Jean ratisse loin dans son esprit, se constitue une ridicule armure faite de papier mâché, relève le regard pour croiser le sien et répond sèchement : “Rien qui ne te concerne.
Il poursuit, et elle n’a déjà plus envie de l’écouter. Elle n’a pas envie de ses remontrances, pas envie de s’expliquer, pas envie de subir ça après son expérience malheureuse qui aurait pu se solder d’une toute autre façon s’il n’avait pas été là. Jean se sent plus vulnérable que jamais face à lui. Son défaut ? Un court rire amer précède sa réponse. “Au hasard, être une femme ?” Elle le fusille du regard, lui et ses réflexions paternalistes. Elle laisse tomber ses bras le long de son corps, les mains claquant contre ses cuisses, désinvolte.

Jean s’accroupit pour récupérer ses clefs tombées au sol, et s’aperçoit que ses mains tremblent excessivement, au point qu’elle fait tomber le trousseau une deuxième fois en voulant s’en emparer. Ramenant les deux pans de sa chemise ouverte contre elle, comme pour se protéger un peu plus, elle croise les bras contre sa poitrine. Se donne du courage pour répliquer le plus froidement possible dans ces conditions. “Désolée d’avoir poussé ta conscience à venir me sortir de ce merdier. Fallait pas te donner cette peine. Tu peux remonter dans ta caisse et te barrer, je connais le chemin.” Elle s’applique à reprendre ses termes. Un silence s’installe. Ses épaules s’affaissent, l’adrénaline redescend. C’est dans une attitude dramatiquement penaude qu’un “Merci.” sort naturellement sa voix se brise, un sanglot monte dans sa gorge, elle l’étouffe de toutes ses forces. “Tu peux y aller. Il n'y en n'aura pas à tous les coins de rue.
La quarantenaire se force à garder un minimum de contenance -tout ceci est ridicule quand elle pense à la situation dans laquelle il l’a trouvée-, l’observe un instant et arrive à la simple constatation qu’une donnée change tout entre eux.
Il y a quelques années en arrière, dans des circonstances similaires, elle aurait trouvé refuge contre lui, il aurait glissé un bras autour de ses épaules, aurait passé sa main dans sa nuque là où l’autre la tenait, comme pour effacer ses traces. Mais pas ce soir. Plus maintenant. Elle n’a plus d’alliance à son doigt. Et leur équilibre précaire en est bouleversé.

avec  @Tig Welch


Elisabeth Saracen et Tig Welch aiment ce message



I've been several miles and plenty more,
And I found myself face-first on the floor,
Searching for something
But never finding something,
And I don't know but I belong
I'm just trying to get myself back home.
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Jeu 9 Mai 2024 - 13:17


Tig Welch
Tig Welch

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Age : Le regard terni par quarante-six années de vie, il accuse l’usure du temps et des cycles répétitifs, les mains aussi râpées que les mots qu’il utilise avec parcimonie.
Adresse : Nid construit à Midtown.
Labeur : La direction toute trouvée, les Bloody Eagles lui ont tout apporté au moment où il en a eu la nécessité, une famille, un sens, une mission et il s’acquitte de ses devoirs sans rechigner. Devenu depuis sergent d’armes.
Coeur : Il s’est convaincu du bienfondé de sa solitude.
Berceau : Clifton, le point de départ et la ligne d’arrivée d’une course qu’il ne pense pas remporter.
« In our family portrait, we look pretty happy »

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Don't want none of your time
((atmosphere))


L’énergie entre eux crépite, craque à la manière d’un feu de forêt. Il n’existe pas pour réchauffer ou éclairer, il agit pour se propager, pour tout ravager car on n’a pas pris la peine de le contrôler. L’allumette embrasée dès qu’il s’est mis à parler, l’incendie a donc débuté. Aucune arrivée providentielle, aucun sauvetage glorieux, il n’a pas cherché à la tromper à ce sujet ou à se dédouaner pour être ce qu’il est. Il n’y a qu’une plus grande menace pour faire fuir un premier danger. Seul un diable peut espérer effrayer des démons mineurs. Et elle le sait, celui qui se tient devant elle, n’a rien d’un protecteur désintéressé, rien d’un héros motivé par de belles intentions qui poussent à l’admiration. Jean ne se berce pas d’illusions à son sujet (heureusement). Et malgré ses mots faussement assurés, elle n’a pas sous-estimé non plus le péril qui l’a guettée. Son langage non-verbal l’extériorise sans son consentement. Sous le regard austère de Tig, elle cherche à se recomposer, à retrouver son sang-froid pour le défier. Et il doit l’admettre, cet élan de bravoure en pleine crise impose un certain respect. Dans leur dos, le moteur continue à geindre, toussoter, vibrer à la manière d’une troisième personne voulant émettre son propre avis sur la situation. Entité à part entière qui jette sur eux, deux halos dorés comme pour les apaiser. L’effet produit ne les couronne d’aucune auréole, tout au plus sont-ils enveloppés d’une aura quasi angélique qui ne leur fait pas oublier qu’ils n’ont pas atteint le paradis. C’est bien dans les enfers qu’ils évoluent ce soir et au milieu des flammes, qu’ils discutent. Elle le renvoie, d’ailleurs, dans les profondeurs de l’abime. Là où les incubes devraient apprendre à demeurer, bien éloigné des honnêtes citoyens qui ne veulent pas les côtoyer.

D’une certaine façon, elle lui simplifie la tâche en se montrant fermée à l’éventualité de sa présence. D’un autre côté, elle lui complique sa mission en refusant son aide prolongée. Peu importe la posture prise, il y aura toujours une ambivalence entre eux à laquelle il ne pourra pas adhérer. Tout sera toujours compliqué avec elle. Ce constat occasionne un peu plus de dureté de sa part. Car il refuse que cette tension devienne prétexte à son insécurité. Il sait qu’elle ne croit pas elle-même ce qu’elle raconte. Sa fébrilité la trahit. Sa voix dénonce les sanglots ravalés. Peut-être qu’il génère la même crainte chez elle que ceux qu’il a chassés et qu’elle croit devoir lui échapper aussi. Un monstre en remplaçant un autre. Elle ment ainsi sur la nature des ombres, leur attribue une passivité inexistante pour le chasser. Au lieu de surligner les évidences, Tig choisit de continuer sur sa lancée, privilégiant le jugement à toute autre forme de dialogue. «  C’est donc de la naïveté. » Le soupir relâché est lourd, armé de toute sa frustration. « Tu connais le chemin mais t’as quand même oublié où tu te trouvais. » Il l’érige volontairement en étrangère, se coule ainsi dans la place confortable du natif dont l’expertise n’est plus à prouver. Tous ses arguments d’autorité ne servent qu'à déranger le silence, ils n'auront jamais l'effet escompté. L’approche tentée, motivée par sa réserve et ses propres appréhensions, ne fait qu’aggraver le conflit latent. « Tu penses vraiment être en état de tester ta théorie ? Tu sais ce qui se passe quotidiennement dans ce quartier ? » Lui en a un bel aperçu jour après jour. « Surtout que, à ce que je sache, t’es toujours une femme. Le problème n’a pas changé parce qu’ils se sont barrés. » Toujours une cible mouvante égarée en terrain hostile, elle n’est ni équipée, ni formée pour riposter. On ne place pas une civile sur un champ de bataille.

Il est convaincu du bienfondé de son rôle, est déterminé à ne pas la lâcher. Tant qu’elle ne sera pas en sûreté (ou plutôt tant qu’il ignorera qu’elle se trouve en sûreté), il ne pourra pas rentrer. Il croit qu’en pointant du doigt toutes ses failles et cette vulnérabilité qu’elle cherche tant à lui masquer, elle finira par se ranger à son opinion. « T’arrives déjà pas à tenir correctement tes clés. Tu comptes faire quoi si on revient t’emmerder ? Les agiter en espérant que le bruit les effraie ? » Le sarcasme ajoute en cruauté. Malgré son apparente insensibilité, Tig a tout vu, tout observé. Et il la connait juste assez pour en déduire son niveau de détresse. Dans une autre vie, il aurait été ravi de la cueillir autrement qu’avec la violence de ses mots et la férocité de son jugement. Dans celle-ci, il tient à se rappeler, et à lui rappeler par ricochet, la limite bien définie entre leurs deux mondes. Il refuse qu’ils s’entrechoquent, créent un énième Big Bang qui risquerait de tout annihiler. A commencer par l’existence déjà bien chamboulée de Jean. Si le divorce a été prononcé entre elle et son mari, il peut assumer qu’il a participé à l’engrenage. Il a suffisamment opéré au carnage pour en ajouter par-dessus, une pensée qu’il veille à se répéter depuis son arrivée. Avec tout l’aplomb possédé, il ne la soumet à aucun choix. L’injonction tombe avec arrogance, il se prend pour un adjudant réclamant le repli de ses troupes. « Monte. » Ça ne souffre d’aucune réponse, il ne lui en laisse pas la possibilité. « Je te ramène. » Cette décision prise arbitrairement le pousse à effectuer quelques pas vers l’engin rutilant, il s’arrête seulement pour aviser sa réaction et s'assurer qu'elle le suive. Pour lui faire comprendre l’ampleur de son acharnement, il lui propose l'unique scénario alternatif à ce mauvais conte pour enfant. Dans cette version, (leur version), Le loup ne l’attend pas chez mère-grand, il l’accompagne pour qu’elle puisse traverser les bois. « Ou tu préfères que je te suive en bagnole tout le long du trajet ? » Il ne bluffe même pas. Il est prêt à se ridiculiser pour garantir sa sécurité. Prêt à sacrifier ses projets pour la raccompagner. Il lui suffit de la regarder pour saisir la nécessité de cet entêtement. Jean tremblante, perdue dans un jeu de lumière et d'obscurité, le regard terrifié. Une vision qui aurait de quoi désarmer le plus vaillant des combattants. Ni vaillant, ni même combattant pour l'instant, Tig n'en reste pas moins humain (même s'il l'oublie trop souvent). Et c'est bien un des points qui le gêne chez elle, de faire ressortir ce qu'il aimerait pouvoir modérer et dompter. Cette imprévisibilité qui couplé à sa loyauté, pourrait le mener droit vers ce qu'il a ardemment évité.

avec @Jean Lowe


Jean Lowe aime ce message

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Ven 10 Mai 2024 - 12:59


Jean Lowe
Jean Lowe

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Surnom : Difficile de trouver un surnom via son prénom, pour Jean, alors certains se contentent de l'appeler par son nom de famille, Lowe.
Age : 40 ans, pour l'instant, fille de fin d'été, virgo.
Adresse : Elle vit au ranch familial, Evening Star ranch, au sud de Clifton. Elle a pris possession d'une annexe de la propriété familiale afin de limiter la sensation d'être retournée chez ses parents, et conserver un semblant d'indépendance. A la façon d'un cottage, tout est minimaliste dans son chez-elle.
Labeur : Carrière de professeur d'anglais abandonnée, Jean est revenue au ranch familial par la force des choses : à présent, elle fait tout, là-bas, de l'entretien de la propriété à la négociation des saillies, elle a pris son nouveau rôle à bras le corps.
Coeur : Divorcée. Elle est célibataire, ne trouve pas vraiment le temps d'envisager quoi que ce soit de nouveau, bien qu'elle aime la vie à deux.
Berceau : Née à Clifton, elle n'en a pas bougé jusqu'à ses 18 ans, où ses horizons se sont étendus. Elle a vécu à Denver pendant plusieurs années, avant de finalement revenir s'installer dans sa ville natale depuis moins d'un an.
✵✵✵
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Le destin se moque d’elle. C’est la conclusion qui lui vient à l’esprit alors que la silhouette de Tig se dresse devant elle, assénant un coup supplémentaire à son état général. Passer les derniers mois à éviter soigneusement les endroits où elle aurait pu facilement le croiser n’aura donc servi à rien. L’attraction qu’elle éprouve à son égard lui a suffisamment tordu le ventre au fil des années pour déceler, déjà, les premiers symptômes qui l’assaillent. Ce soir, elle ne bénéficiera d’aucun répit.

Il insiste, comme si ce détail était important, comme s’il allait changer quelque chose à la situation actuelle. Selon le résultat, entre naïveté et bêtise, la mépriserait-il davantage ? Dans un autre contexte, elle lèverait les yeux au ciel, le repousserait d’une main en lui disant d’aller ennuyer quelqu’un d’autre. Mais là, Jean n’est que l’ombre d’elle-même parmi les ombres qui règnent ici. A défaut, elle n’a rien de menaçant, elle est plutôt misérable. Et Tig l’enfonce encore un peu plus. Il sélectionne ses mots avec habileté; lui, habituellement avare en paroles, prend le soin de lui faire la morale. Elle aimerait qu’il se taise, qu’il lui foute la paix. Elle n’a pas besoin de ça. La situation est suffisamment humiliante, et son ego, à l’agonie, gît au sol.
Que cette soirée se termine, qu’elle l’oublie, qu’on n’en parle plus.

Les reproches s’accumulent, s'appesantissent sur ses épaules qui ploient déjà sous le poids de ses tracas présents et passés. Tig en ajoute, encore, et encore. Il la noie, lui met la tête sous l’eau, ne lui laissant pas le temps de remonter à la surface. Son sermon semble sans fin. Son regard se pose sur lui depuis le début, Jean essaie de maintenir cette armure imaginaire autour d’elle, la mâchoire si serrée qu’elle la fait souffrir sans qu’elle s’en aperçoive encore. Elle l’observe, se demande à quel moment son animosité à son égard a pris autant d’ampleur..? Sa réputation l’a toujours précédé, mais elle ne l’avait, jusque-là, pas pleinement expérimentée.
Il la pointe du doigt depuis le début comme étant le problème de la situation. Fatalement, elle arrive à une étape où elle n’a plus vraiment la force de répliquer, d’avancer ses arguments, et Dieu sait qu’elle en a sur cette question. Alors, lâchement, aucune réaction ne vient contrer le venin qui lui est craché au visage. C’est de sa faute, elle restera le problème. Jean abandonne la partie.

Si elle n’avait pas imaginé la façon dont se passeraient leurs retrouvailles, elle n’aurait tout de même pas parié sur ces conditions. Le fait est que la réalité est ce qu’elle est, et elle doit dorénavant composer avec cela. La dernière attaque est celle de trop. “Merde ! Merde, Tig. Je sais pas ce que je ferais, d’accord ?! On le sait tous les deux ! C’est quoi ton problème ? Tu passes une bonne soirée, tu t’amuses bien là ?” Elle marque une pause, hésitant à poursuivre. Mais un dernier sursaut d’orgueil l’anime. “Sans surprise, moi, non. Alors choisis, entre me sauver, m’humilier ou me foutre la paix. Et si tu peux pas, je le ferai à ta place.

Son autorité résonne dans la nuit, la prenant de cours. Un air méfiant anime ses traits, attendant la prochaine attaque qu’il sera susceptible de lui asséner. La perplexité la gagne alors qu’il insiste, sans toutefois manifester la moindre acrimonie. Incertaine, Jean reste immobile, presque dans l’attente d’un retournement de situation qui ne vient pas.
La suite lui arracherait presque un sourire tant la proposition est ridicule à ses yeux. Mais son air impassible démontre tout le sérieux de la proposition et fait naître une interrogation qui se démultiplie dans son esprit : que s’imagine-t-il ? Qu’elle serait suffisamment… effrayée par sa présence au point de ne pas aller dans son véhicule ? Était-ce son but depuis le départ ? Elle s’avance dans sa direction. “Je t’ai suffisamment fait perdre ton temps. Ramène-moi, qu’on en finisse.” L’anticipation, lui couper l’herbe sous le pied : se poser en problème, comme il l’a désignée depuis le départ.

Elle monte dans la voiture, s’installe sur le siège passager, et ferme d’un coup sec la portière; son sac déposé à ses pieds, contenant les précieux et maudits documents signés pour Tommy. Ça n'en valait pas la chandelle. Clairement pas. Elle boucle sa ceinture tandis que le véhicule commence à avancer sous l’impulsion du conducteur qui fait demi-tour au milieu de la route. Et Jean s’enfonce au fond du siège, cherchant un réconfort qui n’existe pas. La voiture sent le vieux cuir, avec un relent d’essence qui vient chatouiller ses narines. Aucune musique n’ose rompre le fond sonore régulier généré par le moteur; le poste radio demeure éteint, ne projettant aucune lumière dans l’habitacle sombre. Seuls les compteurs à aiguilles du tableau de bord lui permettent de distinguer les traits de Tig et le positionnement de ses mains sur le volant. Elle l’observe avec attention pendant quelques secondes. S’il s’est montré odieux depuis qu’il est venu la sortir de cette impasse, elle ne peut ignorer le sentiment de sécurité qu’il provoque par sa simple présence à ses côtés. Comme si elle savait que rien ne pourrait lui arriver tant qu’il se tiendrait ici, non loin d’elle. Détournant le visage vers la fenêtre, elle s’efforce de faire disparaître cette sensation, alors que sa vue se trouble. Le silence l’apaise autant qu’il la meurtrit.

Au moment où elle reconnaît l’intersection à laquelle ils se trouvent, deux choix s’offrent à eux : aller vers le centre-ville, là où elle se dirigeait; ou la route sud, qui mène tout droit à la propriété des Lowe. Sans un mot, sans la consulter,  il prend la seconde direction. Sans doute a-t-il décidé qu’elle ne serait pas en état de conduire. Ou plutôt, Tig imagine qu’elle est suffisamment stupide pour ne pas s’en sortir, encore une fois. Elle lâche la raison pour laquelle elle trainait ici, raison qui ne le regardait pas, il y a quelques minutes encore. Elle ne sait pas pourquoi elle lui dit, les mots filent entre ses lèvres. “J’étais juste passée chez un gosse que je veux faire partir pour la Floride. Tommy Woodhead. C’est le QB du lycée, un chouette gamin qui mérite mieux que de zoner ici.” Midtown, Clifton. Là où jamais sa passion et son talent ne lui feront gagner sa vie.  Elle le pense d’autant plus après avoir goûté à l’environnement du quartier d’un peu trop près. Dire que Clyde vit dans le coin la rend malade. Beth, aussi. Et lui ? La dernière fois qu’ils se sont vus… Il lui semble que l’appartement était dans ce secteur. “Il avait insisté pour me raccompagner. Je pensais pas… Je suis partie plus longtemps que ce que j’imaginais.” L’aveu lui ferait presque mal. La fameuse condition d’étrangère dans la ville qui l’a vue naître, celle dont son père a tenu les rênes pendant un temps.



avec  @Tig Welch


Tig Welch aime ce message



I've been several miles and plenty more,
And I found myself face-first on the floor,
Searching for something
But never finding something,
And I don't know but I belong
I'm just trying to get myself back home.
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Sam 11 Mai 2024 - 1:58


Tig Welch
Tig Welch

p e a c e o f m i n d

le clair
Age : Le regard terni par quarante-six années de vie, il accuse l’usure du temps et des cycles répétitifs, les mains aussi râpées que les mots qu’il utilise avec parcimonie.
Adresse : Nid construit à Midtown.
Labeur : La direction toute trouvée, les Bloody Eagles lui ont tout apporté au moment où il en a eu la nécessité, une famille, un sens, une mission et il s’acquitte de ses devoirs sans rechigner. Devenu depuis sergent d’armes.
Coeur : Il s’est convaincu du bienfondé de sa solitude.
Berceau : Clifton, le point de départ et la ligne d’arrivée d’une course qu’il ne pense pas remporter.
« In our family portrait, we look pretty happy »

Don't want none of your time ((Jean)) 8vlq

♤♤♤

« Let's play pretend, let's act like it comes naturally »

Don't want none of your time ((Jean)) Gnlt

♤♤♤


Pseudo : sfs.
Pronom : Elle
Fc : Tom Hardy
Crédits : hel

Préférences rp : ♤ usage du français uniquement en RP (inconfortable avec les dialogues en anglais) ♤ De 500 à 1300 mots, je m'adapte sans problème à la personne que j'ai en face de moi


l'obscur

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Don't want none of your time
((atmosphere))


Les flammes lèchent le ciel désormais, l’air recraché les fait s'élever. La bourrasque suivante les ramène dans sa direction. Mais Tig collectionne les brûlures depuis l’enfance alors il ne les craint plus. Pas autant que Jean. Sa peau bien trop tendre n’a pas dû braver beaucoup d’incendies. Et c’est sans doute mieux comme ça. Cela vaut mieux pour elle que cette combustion reste anecdotique, exceptionnelle. Qu’elle oublie jusqu’à la morsure ardente. Un songe gorgé d’une intention dorée qu’il aura encore l’audace de saccager quand un nouvel élan sera pris pour la repousser ou pour la rapprocher. Aucun statu quo entre eux, il doit être impitoyable ou bien succomber. Ballottée entre ses deux extrêmes, elle finira bien par se lasser. Jusqu’à ce qu’il soit incapable de la récupérer, de la ramener dans ses draps une dernière fois. Des chemins définitivement scindés et aucune justification supplémentaire à ajouter à leurs petits jeux peu sérieux. La seule issue viable pour elle comme pour lui. Ainsi, il s’en remet à nouveau au sarcasme, ne lui fournit qu’un nouveau combustible pour que ça continue de cramer et qu’elle soit assez lucide pour fuir son propre bûcher. Le timbre porte mal le poids de son irritabilité. « Je baigne dans l'extase. » Le visage fermé ne révèle pas la couleur de ses émotions, lui-même ne prend plus la peine de les décoder. Comment pourrait-il y arriver ? Sa palette à lui ne se résume qu'aux nuances de gris. Grisaille qu’il traine jusque dans l’habitacle. Le fait qu’elle ait cédé, ne change rien à ce qui aurait pu se produire, ne modifie pas plus l’état de leurs rapports actuels (et futurs). Au moins lui assure-t-elle de ne pas se frotter à plus fort qu’elle ce soir. Et ça suffira. Pour l’instant, ça devra suffire.

Plus excédée que brisée désormais, Jean envahit son espace personnel comme il l’a réclamé. Incapable de réagir correctement quand la tristesse s’invite, Tig préfère autant devoir gérer sa fureur. Pourtant, ça n’en reste pas moins inconfortable. La portière pousse un hurlement significatif en raison du claquement brutal. La grimace dérange la neutralité de ses traits mais il ne commente pas l’acte. Résigné à s’en tenir au plan originel, il se fait gardien du silence, offre aux sons ambiants, le loisir de jouer leur symphonie favorite. Ça grince de partout, ça émet un mécontentement constant auquel il s’identifie un peu plus ardemment. Après une minute seulement, il se met à regretter le décès prématuré de sa vieille radio. Après soixante-et-une secondes, il commence à remettre en cause l’intégralité de ce foutu plan. Les mains restent bien en place contre le volant quand le regard adverse le parcourt. Il sent précisément le chemin emprunté par ses yeux, n’a même pas besoin de tourner la tête dans sa direction pour le percevoir. Ça ne dure qu’une poignée de secondes. Néanmoins, elle l’aurait frôlé physiquement que ça n’en aurait pas été plus perturbant. Il déteste cette proximité inévitable dans cette caisse passé d’âge. Il maudit encore plus ses pensées désorganisées. Il exècre de respirer son odeur, la sentir surpasser le parfum artificiel suspendu à son rétroviseur. Il se supporte à peine de continuer à notifier tous ces éléments et à leur accorder une importance bien trop grande. Plus tendu encore qu’auparavant, sa posture gagne en rigidité. Sa colonne vertébrale gémit dans une langue qu’il est le seul à pouvoir entendre et décrypter. La route promet d’être interminable.

Ce trajet lui octroie encore une fois trop de temps mais cette fois-ci, pas assez d’espace. Il semble même se réduire à mesure qu’il s’engouffre avec elle dans la ville. Chaque minute est passée à lutter contre l’envie (le besoin) de jeter un œil en direction de son visage pour la sonder, pour savoir où elle se situe désormais. Elle, elle ne cache pas la couleur de ses émotions, elle doit sûrement les nommer sans difficulté et les teinter de toutes les couleurs qu’il est possible d’imaginer. Alors qu’il manque de flancher, à deux doigts de détourner son attention de l’asphalte pour l’aviser, elle rompt cette odieuse quiétude pour lui apporter la réponse attendue un millénaire plus tôt (c’est du moins son ressenti). Les explications ne génèrent aucune satisfaction, ne lui concèdent que la vague impression qu’elle n’a pas perçu l’avertissement à temps. Sourcils froncés, il expulse un soupir de circonstance. « ‘Y a peut-être pas que ton QB qui devrait arrêter de zoner par ici. » Aucune trace de méchanceté ou de cruauté dans ce constat brutal, simplement le reflet du fond de sa pensée, le résultat de son intention dorée. L’existence de Jean serait bien plus lumineuse loin de ces terres empruntes d’obscurité, loin des créatures voraces qui la peuplent. S’il voulait vraiment l'amener en sécurité, il la ramènerait d’où elle vient. Son arrogance possède des limites générées par son bon sens, il s’en tient seulement au ranch familial, prend la trajectoire par nécessité. Peu importe où elle se dirigeait. Peu importe son moyen de locomotion. Il doit la savoir réellement à l'abri pour espérer trouver le sommeil ce soir. Une longue inspiration est prise. « Si tu comptes vraiment rester à Clifton sur la durée… » Une insinuation dissimulant bien mal une de ses nombreuses interrogations. Compte-t-elle rester ? A-t-elle décidé que son séjour serait permanent ? A quoi doit-il s’attendre ? « … Tu ferais mieux de te tenir à jour et de te renseigner sur les endroits infréquentables. » Ainsi que sur les personnes à éviter. Son nom surligné en haut de cette liste, il s’estime appartenir à tous les problèmes qu’elle pourrait rencontrer. Et s’il possédait encore un semblant d’humanité et de bienveillance, il le lui dirait, clairement et sans détour.

Son égoïsme et son orgueil l’en préservent. « Evite de te promener seule la nuit et sors accompagnée, surtout quand on te le propose. Si c’est une question d’égo… » Il sait que ça n’est pas le cas. Elle n’est pas comme lui. « Repense un peu à l’état dans lequel t’étais avant qu’on se tire de là. » Les pouces glissent contre le volant, frottent chaque index dans un tic nerveux qu’il n’est pas apte à réfréner. L’imitant plus pour ne plus voir le silence se rabattre sur eux de manière aussi incommodante, il lui rend la pareille, répond à retardement. « Et mon problème, c’est que je pourrai pas toujours être là pour te sauver le cul, Jean. Et que si j’avais eu un autre timing, la conversation qu’on est en train d’avoir là, elle serait bien différente. » Les mâchoires se crispent. « Et non, rien de tout ça ne m’amuse. » Le danger ne l’a jamais particulièrement stimulé, il n’a jamais cherché à le provoquer malgré tout ce que son parcours de vie semble suggérer. Quand il observe Clyde, il discerne les stigmates de ce mal, cette nécessité à courir après le frisson du péril, juste pour en absorber les sensations fortes. Tig ne placerait jamais la menace en moteur de vie. Pas pour lui, encore moins pour les autres. Après une éternité à débattre du bienfondé de sa dernière interrogation, il finit par la relâcher dans un besoin d’établir la gravité des faits. Maintenant qu'assez de kilomètres le séparent de la possibilité d'une poursuite, il doit connaitre l’extension de ce qu’elle a vécu. Ils sont liés par cet événement, il a besoin d’en maitriser les tenants et aboutissants. Dans l’urgence de la situation et les jeux de lumière inconvenants, il n’a pas eu l’occasion d’aviser la scène correctement. « Ils t’ont touchée ? » Le regard bifurque enfin, se pose sur elle pour apprécier ce que ses mots ne communiqueraient pas par pudeur ou par simple nécessité. A demi égaré entre les zébrures des rares lampadaires croisés, son contour apparait éthéré, insaisissable. S’il détenait l’audace des enragés, le cran des impétueux, il enverrait sa main la rattraper. Mais ce soir, Tig n’est qu’une vaste farce, qu’un homme désorienté s’inventant la force des enragés et l’assurance des impétueux sans jamais les avoir possédées.

avec @Jean Lowe


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Dim 12 Mai 2024 - 18:50


Jean Lowe
Jean Lowe

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : Difficile de trouver un surnom via son prénom, pour Jean, alors certains se contentent de l'appeler par son nom de famille, Lowe.
Age : 40 ans, pour l'instant, fille de fin d'été, virgo.
Adresse : Elle vit au ranch familial, Evening Star ranch, au sud de Clifton. Elle a pris possession d'une annexe de la propriété familiale afin de limiter la sensation d'être retournée chez ses parents, et conserver un semblant d'indépendance. A la façon d'un cottage, tout est minimaliste dans son chez-elle.
Labeur : Carrière de professeur d'anglais abandonnée, Jean est revenue au ranch familial par la force des choses : à présent, elle fait tout, là-bas, de l'entretien de la propriété à la négociation des saillies, elle a pris son nouveau rôle à bras le corps.
Coeur : Divorcée. Elle est célibataire, ne trouve pas vraiment le temps d'envisager quoi que ce soit de nouveau, bien qu'elle aime la vie à deux.
Berceau : Née à Clifton, elle n'en a pas bougé jusqu'à ses 18 ans, où ses horizons se sont étendus. Elle a vécu à Denver pendant plusieurs années, avant de finalement revenir s'installer dans sa ville natale depuis moins d'un an.
✵✵✵
Don't want none of your time ((Jean)) 01bd5e26710d74d4e124b52e7c18bf66634b3112
✵✵✵

Lovely daggers pierced my heart
many moons ago,
Toxic roses chased
by wolves and carnivores,
Lost virgins with broken wings
that will regrow.

Pseudo : revenge.
Pronom : elle
Fc : Sophia Bush
Crédits : adastra <3

Préférences rp :
* rp à la 3e personne du singulier
* 600-1200 mots
* dialogues en français/anglais, pas de préférence, expressions anglophones.

l'obscur

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Don't want none of your time
((atmosphere))


Un poids s’évapore de ses épaules. Pourtant, son corps s’affaisse dans le siège passager, les yeux rivés sur les bandes jaunes qui défilent à la vitesse du véhicule, elle soupire silencieusement; l’effet de condensation est immédiat contre la fenêtre, où tout se trouble. Tout se met à ressembler à son esprit ; tout est flou.
Tig reste silencieux. Sa verve a disparu à partir du moment où les ceintures ont été bouclées. Comme si le contexte avait changé et ne lui permettait plus de s’attaquer verbalement à elle. Un temps de répit qui, de façon ironique, engendre une ambiance pachydermique dans ce huis clos imposé.
Les minutes s’égrènent, le ronronnement du moteur leur tient compagnie jusqu’à ce qu’elle décide de rompre ce mutisme qui s’est inconfortablement imposé à eux. Elle n’a pas envie de plonger dans ses pensées, pas tout de suite. Tout à l’heure, quand elle se glissera sous l’eau brûlante de la douche, qu’aucun témoin ne sera là pour contempler l’étendue des dégâts de l’épisode, à ce moment-là, elle s’autorisera à plonger dans ses propres abymes. Mais, pas maintenant. Alors, elle parle, lui concède des réponses qui n’ont pas vraiment d’importance, mais qui retracent le parcours qui l’a quasiment menée à sa perte. Et qui les a obligés à renouer ce soir.

La réplique de Tig n’appelle aucune contradiction de sa part. Sa supposition se révèle juste; elle n’appartient pas à cet espace, à ce quartier. Mais dans son intonation, l’interrogation naît : n’étend-il pas cette zone à la ville de Clifton tout entière, là où elle n’a rien à faire, plus rien à faire..? Ses sourcils se froncent, dérangeant le stoïcisme qu’elle souhaitait arborer pour le reste du voyage. Ses jambes se croisent, ses mains se glissent sous ses cuisses et ses doigts s’écrasent les uns contre les autres. C’en est presque douloureux, en particulier lorsqu’elle appuie sur sa paume fraîchement cicatrisée. Mais ça fait toujours moins mal que ce qui est en train de se dérouler dans ses tripes. Jean se refuse à répondre quoi que ce soit, se mure dans un silence salvateur, pour cette fois. Un silence qu’elle imaginait perdurer jusqu’à la fin du trajet, mais le bloody eagle qui la conduit en lieu sûr n’en a, étonnamment, pas fini avec elle. Ses paroles l’interpellent, son corps pivote au ralenti dans sa direction, comme si l’assimilation se faisait en douceur. Le tout est suivi d’un premier conseil… Son visage se détourne finalement, un soupir lui échappe avant qu’une réponse sorte de façon presque trop spontanée. Les mots n’ont pas été choisis avec soin. “Où voudrais-tu que j’aille ?” Sa question est purement rhétorique ; pour elle, tout ceci semble être une évidence et dans sa bouche, cela sonne de la même façon. Clifton est son port d’attache, là où elle s’est construite, auprès des siens, auprès d’autres. Jean n’imagine pas un autre endroit où elle aurait pu s’établir à nouveau pour recommencer à zéro, surtout pas dans ces conditions.
Elle est maintenant persuadée qu’il en sait plus qu’il ne souhaite le dire. Et cela n’a rien de très étonnant… Il sait qu’elle a mis un terme à son mariage, du moins que cette union est terminée : aux yeux de tous, c’est d’un commun accord. Dans la réalité, c’est elle qui a posé les papiers sur la table de la salle à manger à Denver, le tout déjà pré-rempli et signé de sa main, des sacs et des cartons chargés dans sa voiture depuis des heures.
Tig sait aussi où elle vit. A aucun moment, lorsqu’il a été question de la ramener, il n’a hésité sur la direction à prendre; vers le Evening Star ranch.

Jean se reprend, et silencieuse, acquiesce d’un simple hochement de tête. Alors seulement, il décrit les attitudes, les habitudes, à adopter. Crédule et potentiellement un orgueil suffisamment imposant pour poser problème. C’est donc ainsi qu’il la considère. Selon elle, avec un léger recul, elle n’a simplement pas anticipé et mal évalué les risques. “Il n’est pas question d’ego, bon sang… Je suis naïve, pas stupide.” Tout aurait pu se passer différemment. Les trois types auraient pu être ailleurs, ne jamais croiser son chemin, et lui, serait passé à côté d’elle, en voiture, sans avoir besoin de s’arrêter. Tout aurait pu être simple, dans une réalité qui n’est pas la leur. Elle a presque envie de sourire lorsqu’il l’invite à ne pas sortir seule… Ici, à Clifton, Jean a toujours des amis de longue date, à commencer par sa sœur, Beth. Mais, de là à les solliciter parce qu’elle est seule…
Le fait de ne l’avoir jamais véritablement été l’handicape, à quarante ans passés. Depuis sa séparation, des situations se sont présentées à elle, mettant en exergue toute sa dépendance offerte à ceux qui ont partagé sa vie, à commencer par le dernier en date, James. Une dépendance qui doit se transformer en indépendance, en réflexes à prendre, en habitudes à perdre. Elle ne peut compter que sur elle-même, et ce constat est aussi révélateur qu’impressionnant. Elle finira par s’en sortir. Mieux que ce soir, c’est tout ce qu’elle espère.  

Il la libère de ses réflexions envahissantes en reprenant la parole, rembobine le fil de la soirée, juste avant que leurs parfums ne se mélangent dans cet espace plus intimiste qu’elle ne l’aurait souhaité. Jean déglutit péniblement, le regard fixé au loin; c’est à peine perceptible, mais elle le sent, ses mots lui tordent les entrailles. “Je sais… C’est juste un coup de chance.” Qu’il soit passé par là, pile au bon moment. Ils s’étaient pourtant si bien appliqués à s’éviter. “Rassure-toi, la leçon a bien été apprise.” De la pire des manières.
Elle relève le visage dans sa direction, sentant que le ton de sa voix était plus grave que précédemment. “Je suis désolée pour ce soir.” Elle ignore de quoi devait être faite sa soirée, mais certainement pas à jouer les Saint Bernard. Son regard traîne à nouveau sur lui, quelques secondes, juste le temps de noter la tension dans sa mâchoire, dans sa posture. De sentir son effet sur elle, encore. Et Jean ne sait pas si c’est la question qui la renvoie à son cauchemar, ou le simple fait que leurs yeux se croisent sans préavis, qui provoque cette décharge. Peut-être les deux. Ses mains se rejoignent sur ses genoux, ses doigts se tordent entre eux. Son regard se détourne pour revenir se poser dans le sien. Dans un murmure, elle commence à lui donner ce qu’il veut. “Je vais bien.” Sa vue retourne à la route. Elle connaît trop bien l’histoire de Beth, de Clyde, de Tig, autour des violences à l’encontre du sexe faible, pour ne pas commencer par dédramatiser. La sécurité est replacée sur la grenade. Malgré tout, c’est une réponse qui ne lui conviendra pas, elle le sait déjà. Même si faire remonter l’instant n’est pas aussi aisé, elle détaille. “Il y en a un qui m’a attrapée, mais… J’aurai probablement juste un ou deux hématomes, ça disparaîtra.” Instinctivement elle porte une main à sa nuque, la morsure de la main toujours imprimée sur la peau, sous ses doigts. S’en apercevant, elle retire sa main d’un geste sec, et recommence à meurtrir ses phalanges entre elles. “Ce n’est rien dont je ne guérirai pas, Tig. Tu me ramènes entière.” Dans tous les sens du terme ; au vu de la situation dans laquelle elle s’est retrouvée, c’était inespéré. Son attention se reporte sur lui, elle le dévisage, et comme pour appuyer ses mots, l’ombre d’un sourire anime suffisamment ses traits pour marquer la fossette dans sa joue.

Jean veut détourner son attention de l’incident, elle n’a pas envie de le voir ressasser l’épisode pour le reste du trajet et revivre un silence ponctué par les grincements qui résonnent, issus des pièces mécaniques, témoins de l’usure. “Tu passais par là pour rentrer chez toi ? Il me semble que la dernière fois…” Prise à son propre piège alors que les souvenirs vieux de six années s’imposent à elle, et par extension à lui. Elle reprend un peu de contenance, et son élocution s’accélère comme pour faire passer le moment plus rapidement, maintenant qu’elle l’a créé. “Ton appartement était à Midtown, c’est bien ça ?” Et le clignotant s’active, le véhicule quitte la route principale pour s’engager sur celle qui les mènera au ranch, il ne restera que quelques petits kilomètres à parcourir avant qu’ils ne se quittent.


avec  @Tig Welch


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Lun 13 Mai 2024 - 17:41


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((atmosphere))


Au fond de ses yeux, il risque tout et ne repart avec rien. Rien d’autre que la sensation d’être chassé des vérités. Importuné par le manque de sincérité, par cette affirmation qui lui donne l’impression d’un sparadrap posé sur une blessure par balle( alimentant ainsi l'illusion d'un geste de guérison alors que l'hémorragie se poursuit), il n'incarne pas une figure de confiance pour elle (à juste titre). Pas suffisante en tout cas pour qu'elle soit honnête avec lui ou même, avec elle-même. Il se décroche de son regard et fixe le bitume avec résignation. Il faut bien que l’un d’eux indique les limites. Il faudra ensuite que son tempérament l'accepte, qu'il ne soit pas tenté de les braver par simple esprit de contradiction. Cou coincé pour ne s’offrir que l’asphalte en horizon, il se voit flancher et massacrer sa première résolution dès la seconde intervention. La nuque craque tant le mouvement n’a rien d’étudié, d’évalué et n’agit que sous l'influence de sa spontanéité. Les orbes parcourent la peau malmenée frénétiquement en recherche d’un élément, la creuseraient bien pour en sortir la toxine qu'on lui a injectée. Dans la pénombre, uniquement froissée par de rares halos, Tig ne peut percevoir que cette paume portée en caresse à l’endroit du vice, que le geste suivant venu brouiller les pistes. Trop tard, il a eu le temps d'imaginer, d'anticiper, de comprendre la gravité. Ses propres mains se crispent contre le volant, les phalanges blanchissent sous l’impulsion de sa colère. Il aurait dû les poursuivre, les rattraper, les démolir. Des songes inavouables articulés par cette haine qu’il appréhende avec beaucoup de difficulté et qui le rend tout aussi toxique que ces hommes répudiés. Il n'y a qu'un prédateur pour vaincre un autre prédateur et tant pis, si les babines couvertes de sang l’érigent au rang des dangers environnants (c'est déjà le cas, de toute façon). Muré dans son ressentiment pour le trio d’agresseurs, il ne parvient même plus à interagir avec elle, il ne formule aucun mot et s’en tient à sa conduite pour s’éviter une sortie de route prématurée, motivée par sa seule rage. S’il ne muselait pas ce qui s’agite en lui, il se mettrait à hurler, juste pour la forcer à ne pas minimiser ce qui s’est passé. Ce qui aurait vraiment pu se passer. La leçon n’a pas dû être correctement retenue  pour qu’elle en déduise que cette offensive ne laissera aucune trace. Qu’elle cherche à se rassurer ou à l’apaiser, ça ne fonctionne pas. Ses excuses antérieures ne suffisent pas à réitérer cet exploit.

Le changement de sujet jette un peu plus d'essence sur les braises. La tête bouge dans tous les sens, rendant sa réponse incohérente. Ça ne signifie ni oui, ni non. Ça ne signifie rien du tout. La direction prise par la conversation ne le satisfait pas, la cervelle reste bloquée sur ce qui a été révélé. Les lèvres toujours scellées, il rejette toute forme de communication le temps de remonter les derniers chemins menant à son foyer. Le temps de digérer l’émotion (plus forte qu’escomptée) et d’être certain de ne pas se mettre à crier (réaction tout à fait excessive qu’il refuse de lui concéder). Ils se rapprochent dangereusement du ranch quand finalement, il éventre le silence. Le timbre vibre sous l'effet de la hargne mais reste suffisamment maitrisé pour que le volume ne grimpe pas immédiatement jusqu'à atteindre un niveau stupéfiant.  « J’espère que ça n’est pas pour protéger ces déchets que tu viens ouvertement de me mentir. » La conclusion à ses ruminations, qu’elle craigne de le voir remonter la piste de ses harceleurs pour les confronter, pour leur nuire. Jean ne voudrait jamais être à l’origine d’une vengeance. Les dents serrées au point de générer une tension douloureuse dans la mâchoire, Tig en dévoile plus que voulu, emporté par la vision de son cou brutalisé. « Personne ne va bien après avoir été agressé, tu n’as pas besoin de me convaincre du contraire. Alors arrête de dire que ça n’était rien. » Elle ne sera jamais un fait divers divulgué grossièrement dans un journal à sensation. Ce n'est pas un fait isolé ou anecdotique. La preuve, ils en sont là, arrêtés devant la propriétaire familiale à une heure tardive alors qu’il s’était juré à son retour de ne surtout pas l'approcher. Avant qu’elle ne se jette sur la portière et lui échappe, il balance rapidement ce qui le préoccupe. Toujours cette intention dorée qu'il délave déjà à force de ramener son courroux au centre de sa communication. « ‘Y a quelqu’un chez toi au moins ? » Les sourcils froncés, il abat toutes ses cartes, ne planque même pas d’as dans sa manche. Pas cette fois, pourri par le sérieux de la situation.  « Tu ne devrais pas rester seule. » Il le place en vérité absolue, a décidé pour elle ce dont elle avait besoin. Et ce n’est même pas une proposition de sa part, seulement un constat. Le contrecoup surviendra. Et quand ça sera le cas, elle aura besoin de soutien, d’une épaule et d’un environnement sécurisant.

Il a tenté de lui fournir la dernière composante, se sait inapte pour les deux autres. Avec un peu de chance, ses parents seront là, prêts à la réceptionner. Avec un peu de chance, elle le lui dira et il sera capable de décoller de cette allée, cette certitude comme meilleure alliée pour mener à bien ses propres combats. A défaut de pouvoir obtenir réparation pour ce qu’elle a subi, elle aura au moins ce qu'elle mérite, plus qu'une grande gueule pour lui dire comment gérer sa vie après avoir été menacée et brutalisée. Il aboie plus la suite de sa pensée qu’il ne l’articule, la scène se rejouant toujours pour lui. L’injonction apporte avec elle, la rupture du sang froid qu’il a veillé, jusque-là, à conserver.  «  Et je t’interdis de minimiser à nouveau ce qui s’est passé, je te jure si tu me redis que... » Conscient de monter dans les tours, il cesse toute tentative de sermon. Les paupières se replient, il cale sa respiration sur les ronronnements du moteur. Peut-être qu’il ne s’agit que d’un transfert sournois d'une histoire à une autre, d'une femme à autre, de Beth à Jean. Peut-être qu’il n’est question que de frustration, d’arriver toujours après le début des faits. Peut-être qu’il ne fait que subir son impuissance car après tout, il ne pourra rien faire si ça se reproduit. « Tu es certaine de vouloir rester ici ? » La voix sort dématérialisée, subitement trop calme pour être réelle. « A Clifton ? » Il se sent obligé de le préciser, ici pouvant tout aussi bien mentionner son habitacle, sa proximité.  « Malgré ce que cet endroit fait aux femmes naïves ? » A moitié ironique, à moitié fataliste. Ailleurs ne peut être mieux qu’ici. Et dans ce cas, il mentionne aussi bien Clifton que son habitacle, que sa proximité. Il s’attend à la voir quitter la voiture sans demander son reste, à fuir son ambivalence aussi vite que possible pour laisser derrière elle, le désastre général que cette soirée a incarné. La main se relève sous une impulsion innommée, il la fait retomber aussi vite qu'elle s'est redressée dans sa direction. Pourvu qu'elle sorte avant qu'il ne se remette à perdre la tête, coincé entre son odeur entêtante, les stigmates de sa fragilité et sa propension à appuyer sur tous les boutons jusqu'à voir les plombs sauter. Ce soir, aucun d'eux ne peut se permettre de disjoncter. Pas après ce qu'il s'est passé. Pas après ce qu'il aurait vraiment pu se passer.

avec @Jean Lowe


Jean Lowe aime ce message

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Mer 15 Mai 2024 - 21:20


Jean Lowe
Jean Lowe

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : Difficile de trouver un surnom via son prénom, pour Jean, alors certains se contentent de l'appeler par son nom de famille, Lowe.
Age : 40 ans, pour l'instant, fille de fin d'été, virgo.
Adresse : Elle vit au ranch familial, Evening Star ranch, au sud de Clifton. Elle a pris possession d'une annexe de la propriété familiale afin de limiter la sensation d'être retournée chez ses parents, et conserver un semblant d'indépendance. A la façon d'un cottage, tout est minimaliste dans son chez-elle.
Labeur : Carrière de professeur d'anglais abandonnée, Jean est revenue au ranch familial par la force des choses : à présent, elle fait tout, là-bas, de l'entretien de la propriété à la négociation des saillies, elle a pris son nouveau rôle à bras le corps.
Coeur : Divorcée. Elle est célibataire, ne trouve pas vraiment le temps d'envisager quoi que ce soit de nouveau, bien qu'elle aime la vie à deux.
Berceau : Née à Clifton, elle n'en a pas bougé jusqu'à ses 18 ans, où ses horizons se sont étendus. Elle a vécu à Denver pendant plusieurs années, avant de finalement revenir s'installer dans sa ville natale depuis moins d'un an.
✵✵✵
Don't want none of your time ((Jean)) 01bd5e26710d74d4e124b52e7c18bf66634b3112
✵✵✵

Lovely daggers pierced my heart
many moons ago,
Toxic roses chased
by wolves and carnivores,
Lost virgins with broken wings
that will regrow.

Pseudo : revenge.
Pronom : elle
Fc : Sophia Bush
Crédits : adastra <3

Préférences rp :
* rp à la 3e personne du singulier
* 600-1200 mots
* dialogues en français/anglais, pas de préférence, expressions anglophones.

l'obscur

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harcèlement de rue




Don't want none of your time
((atmosphere))



Le silence punitif retombe dans l’habitacle. Sa maladresse n’y changera rien. Tig exprime son mutisme le plus parfait, mais à l’inverse tout son corps parle pour lui. De sa posture rigide, à sa mâchoire qui reste crispée, à ses doigts dont les jointures blanchissent. Il ne lui accorde plus son attention. Et Jean détourne le visage, porte son regard sur les ombres qui défilent à vive allure à travers la fenêtre. Ses yeux finissent même par se fermer, alors qu’un poids semble appuyer contre sa poitrine, l’empêchant de respirer tout à fait comme elle le souhaiterait ; l’angoisse au creux du ventre qui prend bientôt toute la place. Je suis bientôt arrivée, c’est bientôt terminé. Sa propre voix résonne dans sa tête. Dans quelques instants, elle n’aura plus besoin de faire semblant, de maintenir toute cette façade, lui demandant une énergie qu’elle ne sait plus où puiser. Reconnaissant la petite route habituelle qui la mène à son chez-elle, elle estime et décompte les minutes restantes. C’est irrespirable. Elle n’ose plus ouvrir la bouche et s’en tient à rester tournée à l’opposé du conducteur.

Dans la nuit, elle discerne enfin la forme massive du ranch qui se découpe sur un horizon, mis en valeur par les rayons de la lune qui viennent le caresser. Le ton tranche dans cette fausse quiétude trempée dans une tension palpable, similaire à l’instant où le ciel se charge de nuages sombres, aux prémices d’un orage. Cet instant où la nature retient son souffle, l’air s’alourdit, jusqu’à ce que tout craque. C’est exactement cette sensation qu’elle ressent au moment où Tig reprend la parole. Elle aimerait lui hurler qu’elle s’en fout, de ces trois types, peu importe qui ils sont, ils ne se souviendront pas d’elle, et il est probable qu’elle ne sache jamais remettre un visage sur ces individus. Tout est flou et elle espère que cela le restera. Ce n’est que lorsqu’elle s’attarde sur la formulation qu’elle comprend ce qu’il insinue. Lentement, elle se tourne vers lui, les sourcils froncés, l’incrédulité peignant ses traits et accuse les derniers propos avec une forme de gravité qui ne lui ressemble pas. “Je ne pensais pas du tout à eux.” L’intonation employée dément instantanément toutes ses suppositions. Le véhicule finit par s’arrêter dans la cour, moteur en route, et Jean prend brutalement conscience que sa présence ici, maintenant, ne tient qu’à une chance inouïe au vu des circonstances. Le contrecoup l’assaille, en même temps que les mots du Texan ; et le minois, penché en avant, se cache derrière des mèches de cheveux. Ce n’est pas le moment de craquer, pourtant elle est à deux doigts de baisser les armes et s’effondrer là, après tous ces efforts. Une boule douloureuse grossit dans sa gorge, sans qu’elle ne puisse rien n’y faire. C’est dans un souffle dépourvu de toute fougue qu’elle finit enfin par se défendre. “Peut-être que, moi, j’ai besoin de m’en convaincre.” Être dans le déni, la facilité pour avancer, pour mettre tout ça derrière elle et ne pas définir réellement ce qu’il s’est passé. Jean ne veut pas se considérer comme une victime de quoi que ce soit. Elle n’en a même pas le temps, ni l’opportunité, dans un quotidien qui ne lui laissera pas l’occasion de se poser pour analyser ce qui s’est déroulé ce soir. Il n’en a simplement aucune idée, et dans d’autres circonstances, elle lui serait certainement reconnaissante de lui rappeler des choses aussi essentielles.

Tig s’enquiert d’autres paramètres pour la suite. Évitant de le regarder, elle se concentre sur le ranch découpé en plusieurs bâtiments.  “Mes parents sont là-bas, dans la maison.” Elle, elle a un bout d’indépendance, toute relative, juste à côté, mais suffisamment marquée pour lui donner une illusion rassurante de ne pas avoir tout perdu dans le tumulte qu’ont représenté les derniers mois de sa vie. “Je ne vais pas réveiller mon père qui se souvient un jour sur deux qu’il a une fille, et ma mère qui a autre chose à foutre que s’occuper des états d’âme d’une nana de quarante piges, à vingt-trois heures, si tu veux mon avis.” Les mots sont sortis sans plus de cérémonie; elle ne tient pas à édulcorer la situation, elle ne cherche pas non plus à se faire plaindre. C’est la réalité, et elle s’y confronte avec toute la lucidité dont elle peut faire preuve. Si Jean n’a pas connu de moments particulièrement difficiles à vivre jusqu’à ces dernières années, elle n’est néanmoins pas perdue face à l’adversité et prend ce qui vient avec le recul nécessaire, et parfois insuffisant, jour après jour. Tig insiste et elle se contente de lui offrir un haussement d’épaules avant de répondre, un sourire triste aux coins des lèvres : “Mais je le suis.” C’est factuel et elle s’est fait à l’idée, bien avant qu’il ne lui conseille de faire en sorte que ce soit le contraire. Et avant qu’une idée stupide ne vienne gangréner son esprit, Jean rassemble ses idées. Il faut qu’elle récupère son sac, qu’elle se détache et puis qu’elle file, sans demander son reste.

Il insiste, encore, le courroux dans la voix, l’ordre au bout des lèvres, sans plus s’en cacher. Surprise par son insistance, elle plante ses deux prunelles dans les siennes, jusqu’à ce qu’il finisse par renoncer de lui-même à poursuivre sa mercuriale. Jean garde le silence, ne préfère rien ajouter. Il veut qu’elle prenne la pleine conscience de ce qu’elle a vécu quand elle veut enfouir tout ça quelque part, assez profondément pour que les fantômes ne la hantent que plus tard. Elle a besoin de temporiser, d’un brin de répit. Elle veut conserver le pansement sur la plaie, cacher la misère,  quand il s’évertue  à lui arracher pour que tout cicatrise plus vite.

La main prête à décrocher la ceinture, son geste est brusquement stoppé par la dernière interrogation, teintée d’une sempiternelle moquerie. Sans le vouloir, ses yeux accrochent les siens plus qu’il ne le faut et dans ce moment suspendu, elle perçoit le geste de Tig à son encontre. Elle détourne aussitôt le regard, mesurant l’urgence de quitter cet habitacle avant qu’elle ne se mette à espérer une issue autre à cette fin de soirée. Se pressant dans son organisation pour se sortir de là, elle ne manque pas l’occasion de lui dire ce qu’elle en pense. “Tu vas finir par devenir insultant…” Appuyant une première fois sur le clip de la ceinture de sécurité, rien ne se passe. Elle tente une seconde fois, rien. Elle soupire si fort que c’est elle qui devient offensante. Lorsqu’elle relève son visage vers lui, il lui paraît soudainement beaucoup trop près; sans doute s’est-il penché pour voir ce qu’elle fabrique… “Je te rassure : Ailleurs, n’est pas en reste sur le sujet, de bien des manières.” Pour ne pas mentionner ouvertement Denver, où elle a passé les quinze dernières années de sa vie. Ni évoquer tout ce qui a été de travers dans la vie parfaite qu’il semble lui imaginer. Le clip de sécurité lâche enfin à la troisième tentative, elle rejette la ceinture d’un geste brusque et son autre main saisit la poignée pour ouvrir la portière qui geint aussitôt. Un pied en dehors de l’habitacle, elle s’arrête un instant, profitant d’une bourrasque de vent frais qui s’engouffre entre eux. Elle résiste à l’envie soudaine de se pencher vers lui, de basculer dans ce qu’elle s’est interdit et dans un mouvement rapide, laisse traîner sa main sur sa joue dans une caresse fugace. “Merci, Tig.” Et dans la tonalité de ce merci, on y devine beaucoup trop de choses contenues dans un seul petit mot.

Alors, elle s’en va comme une voleuse, attrape son sac à la volée, dans une précipitation désordonnée. L’urgence fait tambouriner le palpitant, elle referme la portière, traverse la cour à grandes enjambées, si bien qu’elle ne s’aperçoit même pas de la légèreté inhabituelle de son sac. Ce n’est qu’au moment où elle enjambe la volée de marches menant à son perron, plongeant la main dans le sac, qu’elle devine que la moitié de son contenu ne lui appartient plus. Les documents du quarterback, ses papiers, son trousseau de clefs… Fermant les yeux, elle se sent vaciller et expire le peu d’air qui lui reste. Elle voulait seulement claquer la porte derrière elle, tomber le masque, tout lâcher, oublier, chialer comme une môme qu’on a oublié de consoler. Le cœur plein d’émotions contradictoires, elle voulait simplement le vider à l’abri des regards. Dans l’obscurité, le moteur du véhicule est coupé et le son d’une portière qui grince façonne un peu plus sa réalité. Elle pivote malgré elle, tourne le dos à sa porte d’entrée et se trouve face à celui qu’elle vient de fuir. Le malaise la gagne, elle sent ses jambes en coton l’abandonner, tandis que ses yeux ne semblent plus pouvoir le lâcher, l'observant approcher. “Je voulais pas que tu me voies comme ça.” Pudeur maladroite et curieuse quand on connaît la nature de leur relation passée; car si Jean n'a plus grand chose à lui cacher, elle ne lui a certainement pas tout dévoilé.


avec  @Tig Welch




I've been several miles and plenty more,
And I found myself face-first on the floor,
Searching for something
But never finding something,
And I don't know but I belong
I'm just trying to get myself back home.
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Jeu 16 Mai 2024 - 22:48


Tig Welch
Tig Welch

p e a c e o f m i n d

le clair
Age : Le regard terni par quarante-six années de vie, il accuse l’usure du temps et des cycles répétitifs, les mains aussi râpées que les mots qu’il utilise avec parcimonie.
Adresse : Nid construit à Midtown.
Labeur : La direction toute trouvée, les Bloody Eagles lui ont tout apporté au moment où il en a eu la nécessité, une famille, un sens, une mission et il s’acquitte de ses devoirs sans rechigner. Devenu depuis sergent d’armes.
Coeur : Il s’est convaincu du bienfondé de sa solitude.
Berceau : Clifton, le point de départ et la ligne d’arrivée d’une course qu’il ne pense pas remporter.
« In our family portrait, we look pretty happy »

Don't want none of your time ((Jean)) 8vlq

♤♤♤

« Let's play pretend, let's act like it comes naturally »

Don't want none of your time ((Jean)) Gnlt

♤♤♤


Pseudo : sfs.
Pronom : Elle
Fc : Tom Hardy
Crédits : hel

Préférences rp : ♤ usage du français uniquement en RP (inconfortable avec les dialogues en anglais) ♤ De 500 à 1300 mots, je m'adapte sans problème à la personne que j'ai en face de moi


l'obscur

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Don't want none of your time
((atmosphere))

Elles s’entrelacent dans sa voix et déclinent leur identité sans en être gênées. Mélancolie et résignation, deux émotions accablantes, devenues amantes pour un soir et exécutant une danse macabre dans le gosier de Jean. Son ton fataliste engendre chez lui ce genre d’amertume qu’aucun bonbon acidulé ne parvient tout à fait éradiquer. Ses accusations antérieures se sont déjà transformés en regrets écrasants. Les sursauts de confiance et de bonté qu’il méprend pour de la naïveté, la préservent d’une certaine façon de l’aigreur, la sauvent de l’empreinte néfaste du temps. La voir rompre les illusions pour s’octroyer le poids d’une solitude mal assumée et s’accorder la faiblesse des fuyards, le déstabilise plus qu’il ne le montrera jamais. Ces deux composantes, il se les serait attribuées sans sourciller mais elles ne conviennent définitivement pas à celle qui a toujours conservé ses lettres de noblesse. Le silence, troisième personnage incongru de ce scénario, se réinvite entre eux après ses confessions. L’enfant revenue au bercail qui n’a pas été attendue, qui n’est pas particulièrement voulue à proximité. L’amour inconditionnel faillit dans la difficulté. Ça, il peut l’entendre. Ça, il peut le comprendre. Pour autant, les mots ne viennent pas, ne cherchent pas à la ramasser dans ses constats douloureux. Que pourrait-il ajouter à ça ? Il n’est pas la personne adaptée pour l'apaiser, pas la personne apte à pouvoir compenser ce que ses géniteurs ne sont pas en mesure de lui concéder (et c’est peu de le dire d’ailleurs). Il n’est pas celui qu’il lui faut pour s’épancher. Pas celui en qui elle peut placer aveuglément sa confiance. Pas celui chez qui on viendrait déposer un bout de cœur en espérant en réguler les battements. Tig ne sera jamais synonyme d’accalmie dans la vie d’autrui. L’espoir jamais conjugué au présent, ni même anticipé au futur, il lui collera même l’imparfait sans hésiter. Et elle mérite bien plus que ça, qu’une étincelle étouffée par un défaitisme chronique. La détresse de Jean ne reste ainsi qu’un écho qui fait vibrer le plastique de la vieille bagnole et tout aussi, sûrement le squelette du prétendu indifférent.

Captifs de tentacules particulièrement capricieuses, ils luttent chacun à leur façon pour s’affranchir de leurs contradictions. La quiétude toute relative, frémit du dialogue secret mené entre raison et émotion. Plus elle se débat avec la ceinture de sécurité, plus il lui semble qu’ils cherchent à semer l'inéluctable. Il se penche pour l’aider, convaincu du bienfondé de son action sauf que la proximité n’arrange rien, ni le combat entrepris contre des désirs enfouis, ni la vétusté du matériel devenu défectueux. En d’autres termes, Tig se pense, (non) il se sait foutu. Ses intentions dorées finissent toujours de la même manière, la peinture s’écaille. Ce n’est que du toc, ça ne vaut pas un dollar. Personne ne serait assez dupe pour se laisser tromper. En surbrillance, l’échec le nargue mais elle le préserve d’une défaite. La portière s’ouvre, le grincement ressemble à une paire d’ongles sur un tableau noir. Les derniers propos sont engloutis par le trop plein de données sensorielles, débuté sur un son strident. Jean, si proche un instant, bien loin le suivant. Ne demeure de cet enchainement que le contact accordé, un contact bien trop tendre pour un homme aussi rêche que lui. Ça suffit. Le regard jeté dans sa direction. Ça suffit. Le regard braqué sur le tableau de bord.  Ça suffit. Le regard posé sur le siège qu’elle a occupé. Puis sur les papiers et autres affaires qu’elle a laissé tomber dans sa précipitation. Ça suffit ?

Il se voit exécuter le mouvement au ralenti, comme s’il devait peser le geste et ses conséquences, le décomposer pour mieux en saisir la portée. Le moteur est coupé, les divers éléments ramassés. Ça se remet à grincer quand il échappe à son tour de l’habitacle. C’est à l’intérieur, cependant, que le fracas se fait réellement important. Ce n’est en aucun cas une bonne idée, de tester encore leurs limites et de les repousser. C'est trop tard pour y penser. Elle lui parait minuscule devant l’entrée, pourchassée par des spectres impalpables, terrorisée et encerclée par des créatures muettes et imperceptibles. Son volte-face et son état général s’occupent d’étayer les observations de Tig et d’érafler son égoïsme. Elle mène trop de combats à la fois, fléchit sous les efforts déployés jusque-là. Oui, ça suffit pour aujourd’hui. En quelques foulées, il se retrouve à ses côtés, la main accoste déjà le bras opposé pour lui permettre de stabiliser son équilibre précarisé. Aucune ambiguïté dans l’approche, ce qu’elle lui dévoile ajoute suffisamment d’irritation à son agacement global pour qu’il se focalise sur cet autre type de brasier. « Fallait mieux gérer ta sortie si c’était ça que tu voulais. » Dans la paume gauche, les documents et objets l’attendent encore. Et s'il n’est pas surpris de constater les dégâts opérés par la soirée, il est incapable de s'en détourner. « Après ce qui s’est passé, c’était prévisible. » Que ce soit l’agression. Que ce soit leur petit manège dans la bagnole. Tout n’est qu’une question de danger ce soir, à des degrés différents. Il y gagne une nouvelle raison de reculer, de lui rendre ce qui lui appartient et de lui foutre la paix. Sauf qu’il persiste, s’insinue là où elle ne l’attendra jamais, juste pour saisir l'étendue de leur folie, juste pour voir à quel point c’est tordu ce qui se passe entre eux. A quel point, il n’est qu’une figure défaillante dans son existence, qu’une balafre hideuse qu’un peu de fond de teint devrait pouvoir cacher si tant est qu’elle veuille l’oublier. Pourvu qu’elle ne l’épargne pas à ce sujet. « Pourquoi tu jouais à la dure à cuire ? T’as cru que j’allais faire quoi ? »  Se moquer, se montrer insensible. Abuser de sa faiblesse comme ça a déjà été le cas par le passé.

Tig omet les rayures dans les dorures, il oublie qu’il a déjà gratté la couche chatoyante pour révéler le nickel sous la grossière peinture. Tout ce qu’il balance, c’est un troc voué à échouer. Que du toc qu’il ne pourra jamais lui refourguer. « Je vais rien te faire, Jean. » S’il voulait être honnête, il ajouterait rien qu’elle ne voudrait pas (mais il prétend encore que cette pensée n’existe pas). Néanmoins, il ne pourra pas lui reprocher de ne plus être aussi naïve à son sujet, d’avoir compris la leçon (en partie du moins). Sa grande paluche contre son bras, se met à coulisser, le pouce dans le creux du coude s’amuse à tracer des lignes horizontales comme pour occuper l'espace que ses mots n'occupent pas. Il se demande combien de temps ça va durer, combien de temps ça prendra avant que ça ne le ressaisisse à nouveau. Avant qu’elle se remette à le frôler dans des gestes ambivalents qui ne font que le désorienter. « On va pas rester plantés là par contre. » L’urgence de l’action, pour ne pas avoir à y penser. Il lui arrache son sac, y fourre tout ce qu’il a récolté, ne garde que les clés. Il en essaie deux avant de trouver celle qui correspond à la serrure. Comme s’il vivait là, il ouvre le passage et l’embarque avec lui dans la foulée. A l’intérieur, ça sera plus facile de la relâcher, plus facile de tourner les talons et de s'effacer.

Dans le hall, il décroche sa prise sur son coude, cesse de la tirer avec lui. Il dépose son sac au sol et se permet d’appuyer sur le premier interrupteur à sa portée. Braqué sur le moment, bien trop concentré pour ne pas glisser à nouveau dans leurs vieilles habitudes, il ne songe déjà plus au fait que ses parents vivent là et qu’il vient de s’inviter, de s’imposer dans leur entrée. Des considérations qu'il aurait de toute façon balayées quand le halo a été projeté sur une sombre vérité. D’un mouvement brusque, il attrape son menton et force son visage à se tourner, juste pour placer l’épiderme sous la lueur qu’il a sollicitée, en admirer les marques odieuses que les harceleurs lui ont occasionnées. La colère accentue le grain rocailleux de la voix. «  Ils ont fait bien plus que t’attraper. » Mais ça, il l’avait déjà déduit. Ça ne retire rien à la difficulté de soutenir le résultat concret de leur violence, de constater la permanence de leur brutalité. De ne pas pouvoir l'effacer, de ne pas pouvoir la remplacer. Et la sienne de brutalité ? Y a-t-il seulement pensé ? Elle en a déjà fait les frais. Il devrait s’en rappeler au lieu relâcher son menton pour s’autoriser à effleurer sa mâchoire. A frôler son cou. A manipuler quelques mèches de ses cheveux. A la retenir comme il peut pour ne pas devoir tourner les talons et la laisser ici désœuvrée. Pour ne pas finir lui aussi désœuvré avec pour toute conviction qu'elle passera sa nuit, seule, à revivre le traumatisme. Une part de lui doit partir. Une part de lui doit rester. Et il faudrait que la partie en fuite ne soit pas celle qui reste. Surtout pas. « Pour tes états d’âme, du coup, c’est quoi le projet maintenant ? » Personne à qui les confier, lui a-t-elle affirmé. Et il n’est personne lui-même, pas un confident, pas même un apaisement. Non, Tig ne sera jamais synonyme d’accalmie dans la vie d’autrui. Et il n’a plus qu'à espérer qu’elle ne confonde pas la chaleur d'un feu de cheminée avec celle d'un bûcher. Car lui ne cesse de prouver qu'il n'est bon qu'à craquer l'allumette et à regarder tout flamber.
avec @Jean Lowe


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Ven 17 Mai 2024 - 18:49


Jean Lowe
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Surnom : Difficile de trouver un surnom via son prénom, pour Jean, alors certains se contentent de l'appeler par son nom de famille, Lowe.
Age : 40 ans, pour l'instant, fille de fin d'été, virgo.
Adresse : Elle vit au ranch familial, Evening Star ranch, au sud de Clifton. Elle a pris possession d'une annexe de la propriété familiale afin de limiter la sensation d'être retournée chez ses parents, et conserver un semblant d'indépendance. A la façon d'un cottage, tout est minimaliste dans son chez-elle.
Labeur : Carrière de professeur d'anglais abandonnée, Jean est revenue au ranch familial par la force des choses : à présent, elle fait tout, là-bas, de l'entretien de la propriété à la négociation des saillies, elle a pris son nouveau rôle à bras le corps.
Coeur : Divorcée. Elle est célibataire, ne trouve pas vraiment le temps d'envisager quoi que ce soit de nouveau, bien qu'elle aime la vie à deux.
Berceau : Née à Clifton, elle n'en a pas bougé jusqu'à ses 18 ans, où ses horizons se sont étendus. Elle a vécu à Denver pendant plusieurs années, avant de finalement revenir s'installer dans sa ville natale depuis moins d'un an.
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Lovely daggers pierced my heart
many moons ago,
Toxic roses chased
by wolves and carnivores,
Lost virgins with broken wings
that will regrow.

Pseudo : revenge.
Pronom : elle
Fc : Sophia Bush
Crédits : adastra <3

Préférences rp :
* rp à la 3e personne du singulier
* 600-1200 mots
* dialogues en français/anglais, pas de préférence, expressions anglophones.

l'obscur

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Don't want none of your time
((atmosphere))


Ça n'en finira jamais. Sa silhouette dressée dans la pénombre, elle n’en peut plus. La sensation de recevoir encore un coup dans l’estomac est de trop. Il fallait, elle aurait dû, elle aurait pu… Dans sa bouche, elle ne fait jamais les choses bien, et encore moins ce soir. C’est une insatisfaction perpétuelle dans sa comptine, une rengaine lassante qui la blesse plus qu’elle ne le souhaiterait ou ne voudrait bien l’avouer. Jean veut que tout ceci cesse, que la torture trouve, d’une façon ou d’une autre, une fin. Qu’elle gagne la paix après avoir perdu sur tous les tableaux.
Tig établit des faits avec un détachement naturel, il décrit, nomme, pointe du doigt toutes ses failles, toutes ses erreurs. Il fait tout cela sans se soucier un instant de ce qu’il provoque, des conséquences, tandis qu’elle garde le silence après s’être avouée vaincue quelques secondes auparavant. Tout ce qu’elle gagne à se livrer se matérialise par une indifférence presque moqueuse. Même les plaies superficielles ne pourraient en guérir; au lieu de proposer un cataplasme, il plonge ses doigts dans la blessure, maintient les sens dans la douleur pour qu’elle reste vive. Ses yeux se posent sur ces foutus objets, paumés dans la précipitation, qu’il détient dans l’une de ses mains, tandis que l’autre est déjà posée sur elle. Il l’accable et la laisse se reposer sur ses appuis tandis que les siens la lâchent ; si ce n’était pas si triste, ça la ferait sans doute sourire tant l’ironie est grossière.
Elle s’attend à ce qu’il balance ses affaires à ses pieds, dans les marches, avec un dernier reproche à lui jeter au visage, pour lui rappeler qu’elle lui a gâché la soirée. Qu’elle aurait vraiment dû rester là où elle était, ça l’aurait épargné, lui. Au lieu de ça, il l’interroge encore, agace les égratignures. Jean n’arrive pas à deviner ses desseins. Il reste une complète énigme. Son visage n’exprime plus rien malgré les pensées qui lui traversent l’esprit; lasse, vide, elle veut que ça s’arrête. Le ton n’est même pas piquant, c’est plat, elle laisse juste filer les mots, pas même certaine qu’il les intercepte et en fasse quelque chose. Autre chose que les détourner.  “Je sais pas, Tig. Avec toi, les options sont multiples. On aurait pu passer de l’énervement, à la moquerie, à la condescendance. J’ai juste voulu m’épargner ça. C’est réussi.” Ce sera seulement l’incompréhension. Et l’occasion de dévoiler un peu plus l’étendue des dégâts, parce qu’elle ne sait rien garder, Jean. Ça sort, même quand il serait préférable que tout soit tu.

Ses mots lui font détourner le regard, elle peine à déglutir. Pourtant, la démarche se voulait sans doute rassurante. Mais, à cet instant, son prénom dans sa bouche lui serre les entrailles. La sensation s’accentue alors que l’emprise se fait caresse. Elle acquiesce d’un faible hochement de tête, juste pour signifier qu’elle l’a entendu. Elle ne réagira pas davantage, ne lui dira pas qu’elle sait, ou son contraire.
Jean se laisse faire, tirée à l’intérieur de la dépendance où elle vit. Elle n’oppose aucun mouvement, poupée docile, privée de vivacité. S’apprêtant à se détourner, elle est vite rattrapée par une prise qui la prend de court, la laissant une fois de plus à sa merci, dans une vulnérabilité qu’elle finit par exécrer. Le visage emprisonné, aucune résistance ne vient : elle le laisse observer, alors qu’elle n’a aucune idée de ce à quoi ça peut ressembler. C’est douloureux. Mais elle ne sait plus vraiment à quoi décerner ce qualificatif. L’inspection se poursuit, et le son de sa voix s’en trouve modifié. Ses paroles l’atteignent encore une fois ; bien sûr, qu’ils ont fait plus que ça. Et ça ne se voit même pas. Puis ses paupières se ferment sous la caresse. Elle ne veut pas le voir, surtout pas croiser son regard. Abattue, elle attend qu’il s’éloigne, qu’il regagne la place qu’il s’est défini. Il n’en fait rien et conserve cette proximité. C’est l’interrogation suivante qui sert d’électrochoc et la sort de son attente.

Ce soir, il a décrété qu’elle était le problème de ses propres maux par sa naïveté, brandie en défaut majeur, au-dessus des autres. Il a décidé de ce qu’elle devait faire. Elle a tort quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle dise, elle ne prend jamais les bonnes décisions, elle n’anticipe rien et fait tout de travers. A l’intérieur, ça se brise un peu plus au fur et à mesure que son esprit énumère une à une ses critiques prononcées, ses remarques cinglantes. Jean le regarde comme si elle le voyait pour la première fois : de quoi s’est-il nourri toute la soirée ? De sa médiocrité ? Spectateur insolent et blessant, il est resté aux premières loges de son naufrage, tendant la main pour la remonter et mieux la voir couler à nouveau.

Pourquoi tu insistes ? Tu veux quoi ?” Ses deux iris se plantent dans le bleu de ses yeux. Il n’y a plus que les nerfs qui la poussent à continuer, qui insufflent un dernier sursaut qui ne correspond même plus à de l’orgueil, il n’y a plus d’honneur à défendre, plus rien à mettre à l’abri. Le coeur est lourd, ne retient plus tout ce qu’il contient et ça commence à se déverser dans un chaos dont elle ne mesure pas encore l’ampleur. Les larmes bordent ses cils de perles brillantes. Elle s’en moque. “Qu’est-ce que tu veux entendre, Tig ? Que j’ai cru crever de peur, là-bas ? Oui, j’ai cru que j’y passais, d’une façon ou d’une autre. Que je ne sais pas ce que je fous ici, à Clifton ? Aussi. Je me pose la question tous les jours mais c’est le seul endroit que je peux encore appeler “maison”. Que t’as réussi à être aussi blessant que possible pour me tenir éloignée ? C’est bon, tu peux considérer que c’est fait.” Sa voix se brise, s’emmêlant dans une myriade de sentiments contraires. Tant pis. Après ça, elle sera certaine de le voir quitter les lieux. “Pourquoi t’es pas déjà reparti ? Le spectacle te régale, tu baignes dans l’extase ?” Rien de moins qu’un foutu désastre qui se dresse devant lui. D’un geste rageur, elle efface les larmes qui s’échappent ; elle les arracherait bien ces yeux larmoyants pour en être débarrassée, pour ne plus voir son air impassible. Elle prend la fuite dans la pièce à côté, appuyant comme une damnée sur l’interrupteur pour ne pas se retrouver dans l’obscurité. C’est plus un râle qu’un hurlement qui sort de sa gorge; elle n’est rien de moins que l’allégorie d’un animal blessé qui cherche à se planquer pour panser ses plaies.  Il n’y a peut-être plus d’honneur à sauver, mais elle n’est pas prête à tout concéder.

Dans un coin de la cuisine, sa hanche s’appuie contre un meuble, comme un tuteur retiendrait une fleur dont la tige ne supporterait plus son poids. Les épaules sont secouées par les sanglots gardés silencieux. Les yeux tournés vers le sol, une main plaquée sur sa nuque pour apaiser le feu qui s’y répand. Maintenant, Jean attend patiemment que le son d’une porte claquée lui parvienne, signalant le départ de celui qui l’aura autant sauvée que malmenée.  Ils n’auraient jamais dû se retrouver dans cette situation. Ils ne sont pas faits pour se confronter à ça ; tout au mieux, ils ne sont bons que pour froisser des draps.


avec  @Tig Welch


Tig Welch et Ronan Adair aiment ce message



I've been several miles and plenty more,
And I found myself face-first on the floor,
Searching for something
But never finding something,
And I don't know but I belong
I'm just trying to get myself back home.
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Sam 18 Mai 2024 - 11:35


Tig Welch
Tig Welch

p e a c e o f m i n d

le clair
Age : Le regard terni par quarante-six années de vie, il accuse l’usure du temps et des cycles répétitifs, les mains aussi râpées que les mots qu’il utilise avec parcimonie.
Adresse : Nid construit à Midtown.
Labeur : La direction toute trouvée, les Bloody Eagles lui ont tout apporté au moment où il en a eu la nécessité, une famille, un sens, une mission et il s’acquitte de ses devoirs sans rechigner. Devenu depuis sergent d’armes.
Coeur : Il s’est convaincu du bienfondé de sa solitude.
Berceau : Clifton, le point de départ et la ligne d’arrivée d’une course qu’il ne pense pas remporter.
« In our family portrait, we look pretty happy »

Don't want none of your time ((Jean)) 8vlq

♤♤♤

« Let's play pretend, let's act like it comes naturally »

Don't want none of your time ((Jean)) Gnlt

♤♤♤


Pseudo : sfs.
Pronom : Elle
Fc : Tom Hardy
Crédits : hel

Préférences rp : ♤ usage du français uniquement en RP (inconfortable avec les dialogues en anglais) ♤ De 500 à 1300 mots, je m'adapte sans problème à la personne que j'ai en face de moi


l'obscur

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harcèlement de rue




Don't want none of your time
((atmosphere))


Les heurts amorcés par sa cruauté génèrent un séisme à la magnitude indéfinie. Tout se met à trembler, à se déloger de son emplacement. Tout se casse la gueule comme il l’a souhaité quelques instants auparavant. Son souhait exaucé, il ne lui reste plus qu’à le célébrer. Mais les cotillons ne sont pas sortis. Il n’y a rien à fêter, si ce n’est sa propension à la médiocrité. Médiocrité d’âme et carence affective le préservant des mots réparateurs et des gestes salvateurs. A force de la pousser, de la bousculer en direction du rebord, elle a fini par sauter, balancée dans un précipice à la hauteur modulable. Il omet dans son empressement qu’elle a conservé sa prise sur lui et qu’elle l’embarque sans effort avec elle. Elle survivra à la chute mais n'en échappera qu'avec de nouveaux hématomes. Au fond de ce gouffre, survivra-t-il lui aussi ? Tig ne réagit pas quand les propos s’empilent, en viennent à former une tour de marbre (matériau noble issu d’émotions légitimes) qui s’effondrera à la prochaine secousse. Bientôt, il sera enseveli sous les débris et elle, avec un peu de chance, sera enfin à l’abri. Le temps consolidera les dégâts alors il encaisse, accepte les griefs. Son égo tire la révérence pour cette fois, conscient d’avoir sciemment provoqué l’annihilation de toute forme de sérénité. Il estime qu’il s’agissait d’une nécessité pour ne pas la voir chercher son contact (néfaste) sauf qu’elle accorde de la valeur à son comportement, qu’elle l’écoute vraiment pour ne rien oublier et absorbe son mépris comme si son avis était intéressant, (pire) important. Le simple fait qu’il possède ce genre de pouvoir sur elle, est préoccupant. Impassible d’apparence alors que l’essence de Jean se désagrège, Tig endure, pourtant, le passage de l’ouragan, l’œil se plaçant au niveau du plexus solaire pour être assuré de démolir à peu près tous les organes qui assurent son fonctionnement. Incapable de mettre en relief l’impact qu’elle a à son tour sur lui, inapte à lui signifier toute l’ambiguïté de son sentiment, il ne remue pas et ne s'offusque pas.

Sa palette à lui a fini par recouvrir ses teintes à elle, du gris se mêlant à la peinture fraiche pour en ternir les couleurs chatoyantes. Elle déchire la toile, entaille dans la foulée, les barricades du soldat qui ne dispose d’aucune munition pour riposter. Il a tout utilisé et jette l’arme désormais. Il ne lui reste plus qu’à se replier, à quitter le champ de bataille. Définitivement, il n’a rien gagné. Définitivement, la victoire ne revient à personne ce soir. La détresse de Jean a percé une surface assez grande pour que la lumière s’infiltre un tant soit peu à l’intérieur, rayon de lumière venu tirer le cœur de l’obscurité. Alors qu’elle s’efface, il s’enlise. Le sol s’est ramolli, il pourrait le jurer. Le hall devenu sable mouvant ne lui permet pas d’effectuer le premier pas pour répondre au besoin qu’elle a formulé. Qu’il quitte l’endroit, lui octroie le plaisir de la solitude plutôt que le dépit de la mauvaise compagnie. Cependant, les éclats subsistants de sa voix brisée restent bien plantés aux endroits qu’elle a visés. Ça tiraille dès qu’il veut s’éloigner. Les poings serrés, il se débat avec sa faiblesse, ploie ultimement sous le poids de sa responsabilité et sous l’injonction d’une affection mal assumée. Avec difficulté, il enjambe l’espace, traverse l’endroit pour la poursuivre dans la cuisine. Il s’arrête dans l’entrée, marque une pause non négligeable pour observer l’ampleur du désastre. Il n’a sans doute jamais aussi bien porté le nom des Welch qu'aujourd'hui. Une étiquette qu’il a cherché à décoller un nombre incalculable de fois, qui n’a été enlevée qu’à moitié, la glu trop forte et le papier trop épais, l’ensemble se cramponne à l’enveloppe et refuse d’être délogé. Il ne peut pas l’ôter sans s’estropier. Est voué ainsi à détruire tout ce qu’il effleure. Il répète l’histoire en blâmant son aspect prophétique. Plus facile de corrompre soi-même son chemin et d’affirmer qu’une malédiction est à l’œuvre. C’est, pourtant, lui et lui seul, l’unique responsable de son tourment.

La carcasse agitée par les sanglots, menace de se désintégrer. Il voudrait pouvoir rattraper tous les morceaux qu’il a malmenés et brisés, les retenir, les maintenir en place pour qu’elle reste entière. Sauf que dans ce récit, son rôle a été précisé et qu’aucun loup n’a jamais approché ses crocs du chaperon afin de le consoler. Oui, ça suffit pour aujourd’hui. Il fait luire une dernière fois, sa plus belle intention. Bien sûr, il n’ose plus parler, il s’est, une fois de plus, illustré dans son incompétence à ce sujet. Alors, comme toujours, Tig se tait pour agir. Calmement, il se déplace, rejoint le frigo et en extirpe des glaçons qu’il enroule dans le premier torchon à sa portée. Ensuite, il se rapproche, décide de rester dans son dos pour s’éviter (lâchement) de ramasser visuellement les sillons creusés par ses larmes. Il mesure les gestes qu’il pose, retirant la main qu’elle a placé sur son cou avec délicatesse (un adjectif trop souvent absent de son vocabulaire). La poche de glace improvisée remplace les doigts de la blessée, il la maintient contre son épiderme pour apaiser les dégâts que les harceleurs ont occasionnés. Pour les dommages qu’il a lui-même orchestrés, il s’en tient aux questions déployées par sa douleur. Ça ne ressemble pas à des excuses (l’orgueil ne s’est pas totalement tiré) mais ça a le mérite de lui présenter sa sincérité et d’éclaircir le parcours chaotique emprunté par ses propos. Il lui doit au moins ça. «  Je veux que tu sois en sécurité et que tu continues à l'être à l'avenir. » Clifton ne sera jamais un abri. Et elle en conviendra, ce qui s’y passe génère une insécurité permanente, peu importe le quartier impliqué. «  Je veux entendre que tu as quelqu’un à qui parler. » Rester seule dans le noir à remuer le choc de la soirée n’est pas une option. Elle mérite d’être entourée. « Et après, je pourrai repartir. » Une fois qu’il saura qu’elle va bien, vraiment bien. Sauf qu’elle ne peut pas atteindre cet équilibre tant qu'il se trouve à proximité. Il lui a démontré, s’est acharné pour qu’elle l’intègre. Mais aucune solution n’a été trouvée. Alors il est encore là, persiste à rester là où elle ne veut plus le dénicher. La suite se chuchote à la manière d'un secret honteux, qu'il peine à lui révéler. « Mais oui, tu ferais mieux de rester éloignée de toute forme de danger. »  La contradiction mise en exergue, il décrypte son propre code comme il peut sans savoir si le message sera suffisant ou assez clair pour que canaliser le flux désordonné de ses pensées.

Tig est incapable de réagir correctement quand la tristesse s’invite. Il n’a jamais su comment l’accueillir, comment la gérer déjà pour lui. La recevoir de quelqu’un d’autre, le met dans une position extrêmement inconfortable. Il est convaincu que la moindre action sera mal reçue, mal interprétée et peut-être même, non désirée. Mais il est tout autant convaincu que son immobilité ne sera bénéfique ni pour elle, ni pour lui. Alors, la paluche libre se redresse, glisse dans ses cheveux lentement. Le geste est réitéré à la suite. Est-il seulement compétent en matière d’apaisement ? Il a déjà la réponse à cette interrogation. Ça ne l’empêche de poursuivre. Aucune réparation réelle, qu’un sparadrap posé sur une blessure par balle (une nouvelle fois). Il n’arrêtera pas l’hémorragie, il ne la contiendra peut-être même pas. Tout ce qu’il peut espérer, c’est de ne pas amplifier la vitesse à laquelle la vie lui échappe. Car il serait le premier à le regretter. Après tous les efforts déployés ce soir afin de la tenir à distance, pour la préserver de ses emmerdes et de sa seule personnalité, il ne supporterait pas d'être, tout de même, celui qui lui aura porté le coup fatal. Il a tué plus de gens que sa conscience n'aura dû le supporter. Mais son nom à elle, serait celui de trop, le seul peut-être même à compter. Comment pourrait-il seulement se le pardonner ?

avec @Jean Lowe


Jean Lowe et Ronan Adair aiment ce message

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