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Second, third, and hundredth chances - Abigail

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Dim 12 Mai 2024 - 23:02


Angel Medina
Angel Medina

EL S E R P I E N T E

le clair
Surnom : Foutez-lui une chemise repassée sur le dos et on lui filerait le bon dieu sans confession, à Angel. El Serpiente le suit telle une ombre, puisqu'il a de ces sourires insidieux capables de convaincre Eve de croquer dans la pomme. Et si on lui refuse : il peut toujours mordre.
Age : trente-sept ans. Il paraît qu'avec l'âge vient la sagesse, puis les mômes, la bonne femme et la maison de banlieue. Dieu soit loué, Angel est épargné pour le moment.
Adresse : Un appartement à Midtown, de ces trous à rats où les cafards et les rats sont des animaux de compagnie. Il aime appeler ça un loft, même si ce n'est qu'une grande pièce aménagée que son proprio n'a pas le droit de louer. Il ne s'en plaindra pas : c'est compliqué de se faire descendre par une fenêtre du troisième étage.
Labeur : Présentez-vous au el garaje del mago et demandez le meilleur mécano, il y a de grandes chances qu'on vous pointe Angel. Il bichonnera votre monture ou votre caisse, sans distinction, et il paraît qu'il est doué pour fidéliser la clientèle. Pobre Diablo à temps plein et cette deuxième casquette est plus lucrative.
Coeur : Encore faudrait-il en avoir un, non ? Organe en berne, palpitant en rade, aorte en miettes. Après l'avoir expérimenté, Angel peut décréter que l'amour n'est pas pour lui. Puisqu'Elle l'a vendu. Puisqu'Elle l'a trahi. Puisqu'on ne l'y reprendra jamais plus, à donner sa confiance et son âme.
Berceau : Texas, baby. Gosse de Laredo, jamais vraiment intégré. Juste un gamin de plus avec des parents à chier. Clifton est le berceau de sa renaissance, l'endroit où il a ouvert les yeux pour la première fois et pousser son premier cri : en appuyant sur la détente.
Second, third, and hundredth chances - Abigail 2ca9db0879814ab90b1b6e02da416cab270d53bf

The coward claimed he was a lion
I'm combing through the braids of lies
"I'll never leave"
"Never mind"

Second, third, and hundredth chances - Abigail Z3yt

And I'll still see it until I die
You're the loss of my life



Pseudo : kacsa
Pronom : she/her
Fc : manny montana
Crédits : kiddressources tumblr

Multicompte : douce et belle evangeline

Préférences rp : Troisième personne
☽ De 500 à 3000 mots, laissons-nous porter.
dialogue en français ou en anglais, venez comme vous êtes.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t298-angel-medina-guilty-as https://peace-of-mind.forumactif.com/t301-angel-medina-old-habits-die-screaming#3293 https://www.pinterest.fr/irenesmilau/angel/
tw. langage grossier. arme à feu. menaces de mort. drogue



I think I've seen this film before
And I didn't like the ending
You're not my homeland anymore
So what am I defending now?
You were my town
Now I'm in exile, seein' you out

- atmosphere -


Sa peau, délice de miel sur ses lèvres. Ses cheveux, plumage de corbeau, douceur de pétales sur ses joues. Sa taille de guêpe, emprisonnée entre ses bras. Les matins ont le goût d’une victoire sur le monde, à cette époque. Une reine dans les draps tièdes, une déesse à contempler dans ces brèves lueurs orangées qui précèdent l’aube. Il se plaît à glisser ses mèches brunes derrière son oreille, effleurer sa joue pâle du bout des doigts. Et sûrement qu’il la chatouille, incapable de garder ses mains pour lui. Alors il s’excuse toujours, contre ses lèvres, à sa bouche, d’être un con. D’être celui qu’il est. De ne pas la mériter, son abeille. Un jour, tu verras. Un jour, il décrochera. Un jour, il lui offrira plus de trente-six heures sans seringue dans le bras et sans coups de sang, coups dans le mur, coups dans un type qui aura osé lui sourire. Un jour, ils prendront un nouveau départ. Loin de cette ville, loin du Texas. Une nouvelle vie, à l’autre bout du monde. Tous les trois, puisque Mara fera forcément partie du voyage. Alors, les deux orphelins auront enfin leur famille. Une que personne ne pourra leur enlever.

La fin. La défaite. Le tremblement de terre. La porte sort de son emplacement, la poignée claque contre le mur. Les bottes martèlent ce parquet abîmé, le sol de leur royaume est recouvert du sable détrempé par la rosée du matin. Le bruit, la foule et l’incompréhension. Angel a peur, pour la première fois de sa vie. Il est terrifié comme un gosse face à l’orage, un criminel face à la justice. Il est horrifié car, l’espace d’une seconde, il se croit incapable de la protéger. Puisqu’elle lui est enlevée, sa belle abeille. Puisqu’elle s’envole et qu’il ne sent dans son coeur que la piqûre et le venin qu’elle lui laisse en seuls souvenirs. Ne la touchez pas, qu’il hurle à tout bout de champ. Laissez la mais c’est lui qui est malmené. C’est lui que l’on plaque sur le sol, au pied du pieu dont on le tire. C’est son échine qui craque sous le poids d’un homme accroupi dans son dos, chargé de lui enfiler les menottes. Ce sont ses tympans qui sifflent des droits qu’on lui hurle à l’oreille, des accusations portées. Ce sont ses poignets qui souffrent de la morsure des bracelets en métal, ses épaules qui subissent la tension lorsqu’on le relève sans ménagement. C’est son âme, qui encaisse le coup lorsqu’il la regarde. Lorsque la réalisation lente fait son chemin, lorsque la vérité éclate dans ses si beaux yeux. T’as pas fait ça. qu’il murmure à moitié, tandis qu’on s’évertue à le traîner hors de son appartement. T’as pas fait ça, Abigail. Abigail ! Des ruades, soldées par une matraque sur ses côtes. Il se débat, Angel, comme un beau diable. Comme un pauvre diable. Puisque s’il l’aime tant, pourquoi ne peut-elle pas faire de même ? Puisque s’il lui a déjà promis sa vie et son coeur, pourquoi veut-elle les briser ? « J’vais sortir. J’vais sortir et j’vais te crever ! T’entends ? J’vais t’crever ! T’es qu’une salope ! »

*
*      *

Quinze ans et le seul organe à plat est le pauvre cœur du Pobre Diablo. Aorte en berne, sentiments au placard. Pas de départ de Clifton, pas de remise à zéro. Le creux de son coude ne souffre plus de piqûres régulières, les dernières cicatrices se sont planquées sous des tonnes d’encre. Ses artères ne tournent plus à la came mais à la rage, à la colère sourde. Il n’y a pas d’homme plus en colère qu’Angel Medina. Une fureur maîtrisée et contenue, un courroux sur le point d’éclater à chaque instant. La soif de vengeance, la honte d’avoir fait confiance, la jalousie des mains d’un autre sur sa peau douce. Les raisons de la haïr sont nombreuses et il a eu le temps de les lister, allongé sur un matelas défoncé dans une cellule minuscule pendant sept longues années. Il aurait pardonné, Angel, tellement stupide et amoureux. Il aurait passé l’éponge, gommé le passé, si seulement son Abigail s’était abaissée à le contacter, à lui expliquer. Juste une explication, une réponse à ce pourquoi qui le tourmente chaque nuit. Le craint-elle ? Il l’espère. Quand a-t-elle commencé à le détester ? Quand a-t-elle cessé de l’aimer sans qu’il ne s’en rende compte ? Le sait-elle, qu’il lui aurait donné la lune et les étoiles ? Qu’il aurait mis cette ville à feu et à sang pour ses yeux ?

La vieille maison familiale n’a pas bougé, campée sur ses fondations fragiles. Les murs mériteraient d’être rafraîchis, le mobilier d’être changé. La lune est ronde et brillante, à l’extérieur. Parfaite pour éclairer le territoire de chasse de bien des monstres, loups-garous ou pauvres diables revanchards. Une brise s’est levée, quelques minutes plus tôt, lorsqu’il a atterri dans l’allée. Sa moto l’attend, plus loin, à quelques minutes de marche pour que son arrivée ne soit pas entendue.

Pas de système de sécurité. Pas la moindre alarme et cela n’a rien d’inhabituel, dans le quartier. Un canif passé sous l’encadrement de la fenêtre fait le travail en moins d’une minute et le loquet saute, dans un cliquetis à peine perceptible. L’ombre se faufile dans le salon, seulement éclairée par les lueurs orangées de réverbères, et le passé meurt une seconde fois. Leanne n’est plus vautrée dans le canapé. La table basse n’est plus couverte des dessins de Mara. Et il n’entend pas, dans le couloir, les gloussements énamourés de son abeille. Juste le silence, profond et dépaysant d’une maison inhabitée.

Il est patient, Angel. Sept années entre quatre murs, huit autres à garder ses distances. La deuxième prison était la pire, dans cet entre-deux où il n’aurait eu qu’à traverser une rue pour la retrouver. Dans ces après-midi entières à patienter, derrière les vitres de sa voiture, juste pour voler cette minute durant laquelle elle quittait son Observatoire. Dans ces nuits où il planquait déjà sa maison, à six heures de là, accroché à des ombres chinoises aux fenêtres. Fou, Angel. Complètement fou d’elle. Complètement fou de rage. Complètement fou, lorsqu’il pose les yeux sur son visage endormi. Si belle, dans l’innocence de son sommeil et il pourrait lui offrir un départ paisible. Une fin rapide, indolore, qu’Abigail ne verrait même pas venir. Mais il y a Joy, dans l’autre chambre. Et aucun gamin ne mérite de faire une découverte aussi macabre.

Quinze années à patienter. Des milliers d’heures, mais la dernière est la plus coriace. Soixante longues minutes durant lesquelles il a le choix de partir à nouveau, de remettre encore à plus tard. D’allonger leur séparation, de faire durer le plaisir de cette chasse qui n’en est plus une. Angel est revenu au salon, s’est campé au fond de ce sofa aux ressorts défoncés. La nuit l’apaise, les ténèbres le comprennent. Près d’elle, le pauvre diable est capable de retrouver son calme. Près d’elle, il est capable d’attendre toute la nuit - ou toute la vie.

Le crépitement du parquet dans le couloir ravit son oreille. Il ne bouge pas, le Pobre, fondu dans la noirceur de la pièce. Il respire à peine, lorsque la silhouette de danseuse virevolte dans son champ de vision. Il sourit, à ses bâillements et aux tâtonnements au-dessus de l’évier. Peut-être peut-il l’aider à se servir un verre d’eau et il tend le bras, en direction de la lampe sur pied. Un clic d’interrupteur et l’ampoule bourdonne, orangée et faiblarde. Assez pour qu’il puisse la voir, assez pour qu’elle puisse le voir. « Bonsoir, Abigail. » susurre-t-il. Et il ne lui fera pas l’affront de lui demander si elle se souvient de lui - elle ne peut pas avoir oublié ce qu’elle lui a fait. « Tu devrais vraiment songer à mieux verrouiller, avant d’aller dormir. Tu as toujours eu le sommeil lourd et Clifton n’est plus aussi sûre qu’elle ne l’était. » Sa voix est posée, basse, pour ne pas prendre le risque d’éveiller la gamine qui dort à poings fermés. Son coude s’enfonce dans l’accoudoir et il passe une paume sur le bas de son visage, visiblement en pleine réflexion tandis qu’il l’observe. Si un regard pouvait tuer… et le Pobre sourit, sans joie. « Je pensais que tu passerais m’voir. J’ai appris pour Mara, donc je t’ai laissé un peu de temps pour mettre de l’ordre dans ce merdier. Puis j’me suis dit : merde Angel, ça fait quand même quinze ans. »  Son sourire s’agrandit, il a tous les crocs dehors. « Mais c’est quoi quinze ans, ma puce ? Mh ? C’est que dalle, quinze ans. A peine le double de ce que j’ai passé en taule. »  Sa mâchoire se contracte, un muscle fait vibrer sa joue. Un tic nerveux, de cette colère qu’il ravale difficilement. Il va finir par se péter une dent, à serrer la gueule de cette façon. Il se mord la langue et inspire, se redresse sur le sofa. « Mais t’es revenue, maintenant. On va pouvoir rattraper le temps perdu. » D’un geste de la main, il désigne le fauteuil en face de lui. Puis, comme elle ne semble pas accepter son invitation, il doit se montrer plus persuasif. L’autre main, jusque-là plaquée sur sa cuisse, bouge légèrement le poignet et le canon de son arme pointe dans sa direction. « Assieds-toi, Abigail. »  Le ton n’est plus doucereux, il n’a plus rien de moelleux ou d’énamouré dans la voix. Lui-même ne serait jamais cru capable de lui parler sur ce ton - mais il ne l’aurait jamais cru capable de le balancer aux flics. Les gens changent, pour le meilleur et surtout pour le pire.


avec @abigail ritter


Jean Lowe, Ronan Adair et Abigail Ritter aiment ce message



the matador
They call him the matador. He settles all the scores. He kills in plain sight with a blade and a smile. Well, he'll settle things in the sun. Plays God like the chosen one.
(c) 0tsana


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Lun 13 Mai 2024 - 11:52


Abigail Ritter
Abigail Ritter

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : Elle sonne le soleil comme elle pique si on l'atteint au cœur, Bee joue l'abeille, butine la vie, fuyante quand on la menace d'un regard. Se présente en tant qu'Abbey, offre son raccourci aux plus tendres des âmes qu'elle pense lire.
Age : une vie équivoque à fuir le(s) monstre(s) qui hante(nt) ses nuits, quand, fut un temps, il les berçait de délicieux souvenirs, Bee court après ces dernières années. Elle n'a pas vraiment vu les bougies s'éclipser en volute de fumée, encore moins lorsqu'elle a effacé le trente-cinquième anniversaire de son dessert le jour fêté.
Labeur : abandonnées, les étoiles, elle qui cherche constamment à jouer au soleil pour cacher les plaies béantes qui noircissent son être. Elle a quitté précipitamment son rôle de guide de l'Observatoire du Texas, à six heures de là, pour devenir aidante. Depuis l'accident, Bee s'attache à réparer la vieille maison de leur mère pour en faire un sanctuaire le temps que Mara et Joy retrouvent un semblant de normalité. Elle chasse le manque de ses astres par son podcast, passion secrète qu'elle refuse même de divulguer à sa soeur.
Coeur : on pourrait dessiner un carnet coloré des aventures gâchées dans le coeur de la brune. Maladresse ou mauvais choix, Mara chuchote au sabotage. Comme si son palpitant était atrophié depuis l'ange déchu, incapable d'enchainer deux battements pour un autre. Le spectre d'un amour de jeunesse qui plane sur sa vie d'adulte, sans jamais l'abandonner. Bee a exorcisé ses démons en coulant dans d'autres bras : échec cuisant, puisqu'apparemment, elle ne sait pas garder un homme bien longtemps.
Berceau : coincée pendant trop d'années à Clifton, elle a tenté de respirer ailleurs, mais nulle terre ne lui offre l'oxygène qu'elle semble chercher. Peut être que la destination n'est pas la clé, puisque même ses terres originelles, australiennes, ne lui ont pas apporté le réconfort recherché.

Pseudo : clem
Pronom : elle / she / her
Fc : phoebe tonkin
Crédits : ganesha (avatar)

Multicompte : nell barclay + willow sutterland

Préférences rp : 1ère ou 3ème personne, je m'adapte à mon partenaire, nombre de lignes variable, mais toujours quelques répliques pour faire réagir. Rythme assez rapide, tant que l'inspiration me frappe. Grosse tendance à oublier de répondre en pv, pas de méchanceté, j'ai juste un problème avec les notifications, je dois les retirer dès que je reçois un message et parfois j'oublie de répondre si je n'ai pas eu le temps en lisant le message, vous pouvez me relancer je suis jamais vexée !

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t391-abigail-ritter-my-boy- https://pin.it/32L4Kn6vr En ligne
tw. langage grossier. arme à feu. menaces de mort. drogue, angoisse, toxicité



I think I've seen this film before
And I didn't like the ending
You're not my homeland anymore
So what am I defending now?
You were my town
Now I'm in exile, seein' you out

- atmosphere -

Le soleil couvre son corps dénudé, abandonnée sur le matelas usée de sa chambre d’adolescente. Comme un chat au réveil, Abbey s’étire et retrouve au passage le torse de l’ange qui a partagé sa nuit. Ses doigts caressent la peau lisse de son amant, avant de se retourner complètement pour croiser son regard. Si le monde en a peur, Bee ne se lasse jamais de l’éclat empli d’amour qui rayonne dans ses prunelles. Elle glisse sur son corps jusqu’à retrouver sa bouche et la lier à la sienne. La langueur dont il fait preuve en remontant sa main de sa cuisse à son dos lui tire des frissons de plaisir qu’elle ne saurait contenir. Les matins collés à lui sont ceux qu’elle préfère. Entre ses bras, elle est en sécurité, et rien ne peut l’atteindre. C’est facile de l’aimer lorsqu’il est ainsi, rien ne paraît plus évident. Ses dents réclament son attention contre sa langue, et il fait voyager ses doigts jusqu’aux mèches éparses qui couvrent son dos. Il prend le temps de les réunir, sa main en guise d’élastique, avant de tirer brutalement ses cheveux en arrière.

Tu m’as trahie, salope.

*
*      *

Bee se redresse, haletante, comme si elle avait pris un coup de jus. Son front perle de l’angoisse qui l'a traversé dans son rêve un instant si tendre, avant de revenir à la réalité. C’est bien la haine qui découle de lui, prêt à la détruire à chaque instant. Mais les monstres sont enfermés dans les rêves, loin d’être capable de l’atteindre, puisqu’elle est seule, dans son lit.

Tu es en sécurité, Abbey, se rassure-t-elle en s’asseyant en tailleur, chassant le drap qui recouvrait sa peau.

Sans se couvrir davantage, la brune prend soin d’être discrète pour ne pas réveiller sa filleule, en se déplaçant sur la pointe des pieds. Les premiers pas dans la maison de bois se sont apparentés à rentrer dans son enfer personnel : Chaleur qui étouffe, cendres aux creux de la bouche, et les monstres tapis dans l’ombre. Mais elle n’avait pas d’autres choix : ses économies se dilapident dans la remise en état de la bicoque qui appartenait à sa grand-mère, avant de revenir à leur mère. Le jardinier avait déblayé l’extérieur moyennant quelques billets verts, la chambre de Granny réhabilité en espace pour Joy à coup de peinture jaune soleil, de l’electroménager à prix cassé acheté à un ancien du lycée, en quelques jours, elle avait transformé l’endroit. Joy avait gonflé son coeur en lui confiant combien elle était heureuse de vivre avec elle. Les enfants ont le don de voir le beau à travers le laid. Elle ne cherche pas son père, elle ne réclame pas ses jouets : ignorante des monstruosités perpétrées par son géniteur, Joy se ravie des petits plaisirs de la vie, en réclamant Mara toutes les heures. Bee voudrait lui jurer que tout ça sera bientôt terminé, mais elle ne se fait pas d’illusions, la gamine devra vivre avec une épine supplémentaire : celle d’avoir un monstre en guise de daron. Bienvenue au club, darling.

Bee avait tant de choses en tête qu’elle n’avait pas vraiment le temps de s’appesentir sur la peur. Elle savait que les changements sur la maison allaient se voir, et qu’il savait qu’elle était là. Les premières nuits, elle restait assise dans le lit, attendant sa venue patiemment avant de tomber dans le sommeil, épuisée. Mais il n’est jamais venu, et Abbey espère inconsciemment qu’il est passé à autre chose et a effacé sa dette. On ne sait jamais.

La maison semble conserver chaque son qu’on lui offre pour les redistribuer en écho, tapant contre la caboche d’Abbey. Sa bouche est pâteuse du cauchemar qui la hante encore, rengaine infernale lui rappelant où elle se trouve. Dormir dans son ancienne chambre était une torture loin d’être douce, mais celle de Mara l’angoissait plus que le lit qu’elle avait auparavant partagé avec son amant. Le corps retrouve cependant ses vieux réflexes. Mais son oeil est attiré par la lumière soudaine, et tout s’effondre lorsqu’elle entend les accents couler de la bouche de son bourreau.

Bonsoir, Abigail.

Un cri de surprise s’échappe de ses lippes, qu’elle s’empresse de couvrir de la paume. Son rythme cardiaque est erratique, ça tambourine sous la terreur manifeste qui se dépose sur son visage. Sa main enserre le robinet à s’en blanchir les phalanges, pour éviter de tomber au sol. Abbey est figée, statut de marbre sidérée, respiration volée, parce qu’il est là. La lumière caresse son visage, illumine sa silhouette couverte de gravures supplémentaires et souligne la noirceur de son regard. Il a vieilli, c’est évident, pourtant, il en paraît plus terrifiant que le matin où il a condamné son futur alors qu’il voyait ses poignets liés par une justice défaillante. Son visage est une promesse si facile à lire : Ce sont les retrouvailles macabres qu’elle redoutait, il est venu pour elle, et il ne repartira pas sans son cadavre entre les bras. La nausée qu’elle traine depuis l’instant où elle a posé le pied dans cette ville maudite menace de lui faire tourner de l’oeil. Elle voudrait combattre, mais elle est sans armes face à lui. Ses forces la quittent, son flingue est resté sous l’oreiller, les couteaux sont bien rangés derrière elle, et ses yeux ont repéré le pistolet collé à sa cuisse. Petite souris face au chat terrifiant, Bee sait qu’il n’aura qu’un tir à faire pour la noyer dans le carmin. Adieux capturés, elle n’aura pu faire aucune confession à Mara, offrant mille traumatismes à la prunelle de ses yeux en voulant la protéger de l’univers, échec et mat.

Elle a oublié de verrouiller la porte. Elle n’a pas fait le tour des issues et des entrées, avant de coucher Joy. Abbey a mis en danger la personne qu’elle aime le plus sur cette terre, la culpabilité se met à grignoter son être pendant qu’elle analyse les sorties possibles de cet échange. Aucune n’est positive, c’est son enterrement qu’elle vit au lieu de dormir. Les rêves valent parfois mieux que la réalité, puisqu’il semble faire le choix de s’en délecter. Souligne les quinze années qui les ont séparés, comme si chaque anniversaire n’était pas férié dans son esprit. S’aimer à s’en haïr, s’aimer à se maudire, comment la beauté des sentiments s’était-elle muée en un océan de rage ?

Mais c’est quoi quinze ans, ma puce ?

Les frissons que ce mot doux lui procure la terrasse sans qu’elle s’y attende. L’appellera-t-il mi amor lorsqu’il appuera sur la détente ? Sous sa langue, Abbey retrouve le goût de la candeur et de l’adolescence qu’elle a abandonné en même temps que cette ville, mais qui revient à sa place lorsqu’elle se confronte à son pire cauchemar. Elle n’est pas curieuse des mots qu’il prononce, elle attend lentement la sentence s’effondrer sur ses épaules. Serait-ce qu’une partie d’elle le désirerait ? Ses pieds avancent vers l’échafaud, et elle est certaine qu’elle ne contrôle plus son corps. Une larme s’est frayé un chemin contre sa joue, elle sait pourtant que ce ne sera pas la seule. Mara ne lui pardonnera jamais. Elle ne se le pardonnera jamais. Ses genoux flanchent devant le fauteuil sur lequel elle a passé des heures, inconfortable au possible, dont les ressorts lui blessent le dos. Mais ce n’est rien face à la souffrance qui habite son âme face à l’exécuteur. Ses lèvres s’entrouvent, avant de les mordre pour les humidifier et réussir enfin à parler.

Joy dort. Elle dort, et sa mère est à l’hôpital. Elle n’a que moi, compose-t-elle d’une voix vacillante.

Il l’a vu sous toutes les coutures, couverte de tissus et sans couverture, pourtant, elle ne s’est jamais sentie aussi nue sous ses yeux papillonnants sur son corps. Le pauvre top défraichi qui cache sa poitrine et son dessous taille haute ne sont pas une protection suffisante face à l’homme couvert de noir.

Je sais ce que tu veux faire, Angel, confie-t-elle en sentant son être se briser lorsqu’elle prononce son prénom pour la première fois depuis quinze ans. Je savais que ça arriverait en revenant ici. Abbey fait une pause pour déglutir et chasser une mèche qui couvre son visage. Mais n’inflige pas à Joy une vie encore plus terrible que celles qu’on a vécues en me tuant pendant qu’elle se repose.

Le couperet est tombé. Elle l’a dit, plus d’échappatoire possible : c’est ainsi qu’elle va mourir, sous la balle de celui qu’elle a tant aimé, à se briser, à se détruire, à se fuir aussi. Malgré elle, Bee cherche l’abeille imprimé sur son derme, comme dernier espoir à un amour écrasé par les erreurs et le temps. En miroir, elle joue avec la bague qui recouvre le sien, cherchant un sens dans l’horreur. Loin de croire en Dieu, elle l’appelle pour le se supplier de laisser la douce enfant endormie à quelques pièces d’ici. Ses paupières se ferment le temps de sa prière désespérée. Grapillant des forces invisibles et ténues, elle éclaircit sa voix pour compléter.

Je ne vais pas supplier, je sais que tu n’en as rien à foutre. Soit tu me tues maintenant, et tu détruis au passage une gamine innocente, soit tu pars et je viendrai à toi au moment opportun, propose-t-elle en dernier recours.

Entre eux, une forêt de non-dits les empêchent de se voir comme ils sont. Il est prêt à mettre le feu au poudre, et laisser se consumer les flammes pour l’emporter en enfer avec lui. Pas besoin de purgatoire, le chemin est aussi clair que ses intentions. Elle pleure, Abbey, et elle n’arrive pas à le contrôler. Elle aimerait être digne, et les chasser sans trembler, mais la peur lui dévore l’estomac. Caresse légère sur sa joue pour retirer les derniers stigmates de sa faiblesse, dans un autre monde, elle aimerait lui souhaiter tout le meilleur du monde, mais il la force inlassablement à espérer le pire. Pourtant, elle cherche dans son regard les traces d’un amour perdu qui se rappelle si souvent à elle.

Est ce que ça aide, de me voir comme ça, Angel ? Est-ce que ça soulage ta haine ? Est ce que ça te suffit à attendre, ou tu as besoin de plus ?

Qu’a-t-elle à offrir, en compléments des pleurs et de la peur ?


avec @Angel Medina


Malone Sullivan, Angel Medina et Ronan Adair aiment ce message

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Lun 13 Mai 2024 - 16:07


Angel Medina
Angel Medina

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Surnom : Foutez-lui une chemise repassée sur le dos et on lui filerait le bon dieu sans confession, à Angel. El Serpiente le suit telle une ombre, puisqu'il a de ces sourires insidieux capables de convaincre Eve de croquer dans la pomme. Et si on lui refuse : il peut toujours mordre.
Age : trente-sept ans. Il paraît qu'avec l'âge vient la sagesse, puis les mômes, la bonne femme et la maison de banlieue. Dieu soit loué, Angel est épargné pour le moment.
Adresse : Un appartement à Midtown, de ces trous à rats où les cafards et les rats sont des animaux de compagnie. Il aime appeler ça un loft, même si ce n'est qu'une grande pièce aménagée que son proprio n'a pas le droit de louer. Il ne s'en plaindra pas : c'est compliqué de se faire descendre par une fenêtre du troisième étage.
Labeur : Présentez-vous au el garaje del mago et demandez le meilleur mécano, il y a de grandes chances qu'on vous pointe Angel. Il bichonnera votre monture ou votre caisse, sans distinction, et il paraît qu'il est doué pour fidéliser la clientèle. Pobre Diablo à temps plein et cette deuxième casquette est plus lucrative.
Coeur : Encore faudrait-il en avoir un, non ? Organe en berne, palpitant en rade, aorte en miettes. Après l'avoir expérimenté, Angel peut décréter que l'amour n'est pas pour lui. Puisqu'Elle l'a vendu. Puisqu'Elle l'a trahi. Puisqu'on ne l'y reprendra jamais plus, à donner sa confiance et son âme.
Berceau : Texas, baby. Gosse de Laredo, jamais vraiment intégré. Juste un gamin de plus avec des parents à chier. Clifton est le berceau de sa renaissance, l'endroit où il a ouvert les yeux pour la première fois et pousser son premier cri : en appuyant sur la détente.
Second, third, and hundredth chances - Abigail 2ca9db0879814ab90b1b6e02da416cab270d53bf

The coward claimed he was a lion
I'm combing through the braids of lies
"I'll never leave"
"Never mind"

Second, third, and hundredth chances - Abigail Z3yt

And I'll still see it until I die
You're the loss of my life



Pseudo : kacsa
Pronom : she/her
Fc : manny montana
Crédits : kiddressources tumblr

Multicompte : douce et belle evangeline

Préférences rp : Troisième personne
☽ De 500 à 3000 mots, laissons-nous porter.
dialogue en français ou en anglais, venez comme vous êtes.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t298-angel-medina-guilty-as https://peace-of-mind.forumactif.com/t301-angel-medina-old-habits-die-screaming#3293 https://www.pinterest.fr/irenesmilau/angel/
tw. langage grossier. arme à feu. menaces de mort. drogue. allusions au suicide.



I think I've seen this film before
And I didn't like the ending
You're not my homeland anymore
So what am I defending now?
You were my town
Now I'm in exile, seein' you out

- atmosphere -


Angel n’aime pas le rôle qu’elle le force à nouveau à endosser. Celui du fautif, celui du coupable. Celui qui mettra un point final, une bonne fois pour toutes, à leur relation en dents de scie. Il n’est pas le premier à appuyer sur la détente, il n’est pas le premier à tuer l’autre. Puisque c’est bien elle qui a commencé, quoi qu’elle en dise. Puisque c’est elle qui l’a assassiné, puisque c’est elle qui l’a crucifié. Non, il n’aime pas ce qu’il est devenu. Il n’aime pas ce qu’elle a fait de lui. Une créature amorphe, un tas de colère et de rage. Une âme si noire qu’il est incapable de lire en lui-même, incapable de prévoir ses propres mouvements, ses propres décisions. Il n’aime pas qu’elle l’érige en bourreau, en terrible responsable de leur chute. Il n’aime pas être le monstre qu’elle voudrait qu’il soit. Puisque c’est elle, la terrible abeille au venin si tendre. Puisque c’est elle, la créature de ses cauchemars récurrents. Puisque c’est elle, la coupable de sa propre exécution.

Les iris sombres du Pobre caressent son visage, dévalent la rondeur de sa joue et suivent la course folle d’une larme jusque sur sa mâchoire. L’abeille a peur et le serpent sourit, les crocs dehors. Puisqu’il se délecte de ce moment tant attendu, de sa terreur la plus primaire. Les ressorts du canapé geignent lorsqu’il s’y redresse, les avant-bras posés sur ses cuisses. Son arme pend au bout de son poignet, entre ses genoux, et le monstre penche la tête sur le côté. Son regard s’offre un nouvel angle sur ce visage apeuré, celui qu’il a tant de fois couvert de baisers et de louanges. Celui qu’il rêve de briser contre l’angle de la table basse, jusqu’à ce que ses traits si doux s’évanouissent dans une bouillis d’os et de sang. Il veut lui faire mal, Angel. Il veut que cela dure des heures, des jours, des semaines. Il veut qu’elle supplie pour sa vie, qu’elle le conjure d’en finir pour abréger ses souffrances. Il veut qu’elle ressente ce qu’il a ressenti. Il veut qu’elle appelle la mort comme il a pu si souvent l’appeler, enfermé dans une cellule minuscule. Les boyaux retournés par le manque de came, la tête en vrac par le manque d’elle. Il veut que cette douleur lui revienne, au centuple. Puisque c’est tout ce qu’elle mérite, Abigail. Avoir mal. Tellement mal. Et même après quinze ans, Medina sent les tiraillements d’une vieille blessure, la brûlure d’une plaie encore fraîche dans sa poitrine, dès qu’il pose les yeux sur elle. Et il a mal au coeur, le Pobre. Mal aux os, mal à l’âme. Mal d’elle, toujours.

Son abeille tente courageusement de bourdonner, de faire entendre ses demandes. Comme si elle était encore en position de lui demander quoi que ce soit. Un souffle passe les lèvres d’Angel. « Chut. » murmure-t-il tendrement en posant un doigt contre ses lèvres à lui. Sa langue claque quelques fois contre son palais, demande le silence, et il lève les sourcils. « Je sais tout ça. » Que Joy est dans la chambre du fond, qu’il n’y a qu’une porte et qu’un couloir entre une enfant innocente et une scène de crime. Qu’un coup de feu la terrifierait, la pauvre gamine. « Je comprends ce que doit ressentir cette petite. Fut un temps, moi aussi, je n’avais que toi. » conclut-il dans un froncement de sourcils. Cela ne l’a pas empêché de partir, Abigail. Cela ne l’a pas empêché de l’abandonner, ce matin-là. « Puis je n’ai plus eu personne. » A l’exception de sa famille et les Pobre ont comblé le vide béant, au milieu de sa poitrine. Ils ne se sont pas offusqués de sa violence, n’ont jamais craint la noirceur qui l’habite. Ils en ont fait une arme, un frère, un homme. Ils l’ont relevé alors qu’il n’était qu’une loque, une coquille vide échouée sur le sol. Ils lui ont appris que la vie n’était pas faite de piqûres de drogue ou de piqûres d’abeille. « Je pense que Joy s’en sortira très bien toute seule. » annonce-t-il dans l’ombre d’un sourire. « Mara l’a bien élevée, cette petite. Elle se laisse un peu trop marcher sur les pieds, au parc, si tu veux mon avis. Mais elle va s’endurcir. Elle est pas du genre à courir dans les jupons de sa mère et a balancé ses copains, alors j’me fais pas trop de soucis pour elle. » Puisque la gamine le rencontre souvent, le monsieur à l’abeille. Puisqu’il est constamment sur son chemin. Au parc, à la piscine, même à la sortie de l’école. Simon en devenait fou. Simon semble être devenu fou.

Son sourire se fige, un souffle s’échappe de ses narines lorsqu’il la regarde. Son menton se secoue de droite à gauche, lentement, tandis qu’il fait la moue. « Non. » la coupe-t-il. « Non, tu n’as aucune idée de ce que je vais te faire, bébé. » Pour ça, Abigail devrait le connaître. Ce n’est plus le cas depuis longtemps. Il est loin, le gamin paumé et drogué qu’elle enlaçait pour s’endormir. Il a disparu, le charmant Angel et ses déclarations enflammées. Il est mort, celui qui l’aimait inconditionnellement. Elle ne le connaît pas, le Pobre qui s’est invité chez elle en pleine nuit. Elle n’a aucune idée des horreurs qu’il a commises, elle ne peut s’imaginer combien il est tombé bas en son absence. Apeurée pour une balle dans le crâne de Pedro Medina - Abigail ne survivrait pas aux récits de ce qu’il a fait, de ce qu’il a dû faire pour qu’El Cuervo le respecte. Pour qu’il soit l’homme désigné d’office pour les sales boulots. Huit ans d’entraînement, pour le jour où il arrachera le coeur de celle qui a brisé le sien.

Le tissu du sofa se froisse et bruisse au moment où Angel se met debout. Sa main gauche resserre sa prise autour de la crosse de son pistolet. Il y a quelque chose de poétique, à la façon dont il tient son arme. Avec la même fermeté qu’il tenait autrefois sa main. Avec cette abeille gravée dans sa peau, sur son annulaire. La seule qui ne s’envolera jamais. Il n’a jamais eu le coeur de le faire retirer ou de le recouvrir. Il y a pensé, plus d’une fois, à effacer l’insecte, à le brouiller de noir. Il se contente d’orner la plupart de ses phalanges de bagues, Angel. Pour cacher sa faiblesse au monde, pour garder ce secret pour lui. Pour qu’il lui reste quelque chose, quand elle sera partie pour de bon. Un ultime souvenir, une trace, une preuve que cela a un jour été réel. Qu’il n’a pas imaginé les années passées à ses côtés. Qu’il n’a pas rêvé l’amour - lui qui est aujourd’hui incapable d’offrir plus d’une nuit.

La table basse est l’ultime obstacle, la dernière barrière qui le sépare de la paix intérieure. Puisque si Abigail meurt, alors sa vengeance est terminée. Puisque si elle disparaît, alors il pourra passer à autre chose, pour de bon. Puisqu’il n’aura plus de raison de rêver d’elle, soir après soir. Puisqu’il n’aura plus la chance de s’imaginer des vies entières à ses côtés, des milliers de faux souvenirs où elle ne l’aurait pas trahi, des milliards de scénarios où il lui aurait pardonné. Puisque si elle meurt, Abigail, alors ce sera fini. Enfin. La souffrance et le doute. L’écorchure de son coeur meurtri, qui l’appelle jour après jour. La brûlure de son épiderme, qu’il couvre de tatouages puisqu’elle n’est plus là pour le couvrir de baisers. Angel doit la tuer. Ce n’est pas de la fierté, c’est de la survie. Car si cette balle ne vient pas exploser son joli petit crâne, il craint de se la foutre dans la tempe sous peu.

« Tu crois que tu es encore en position de me demander quelque chose, mi amor ? »  Du temps, de la tendresse, un service. La moindre requête lui sera désormais refusée, question de principe. Le Pobre approche, lentement et il se campe à ses pieds, devant le fauteuil où elle est prostrée. Jamais encore il n’avait pu se tenir si près, si proche. Jamais il n’aurait cru sentir à nouveau son odeur, admirer les reflets de la lune dans ses cheveux, plonger dans ses yeux qui le fusillent, qui l’assassinent. Non, ça n’aide pas de la voir ainsi. Non, il n’aime pas ça, la voir pleurer. Est-ce qu’il a besoin de plus ? Angel serre les dents, à nouveau. Il se mord si violemment l’intérieur de la joue que sa langue goûte le fer, l’hémoglobine. Comment ose-t-elle ? Comment ose-t-elle penser une telle chose ?

Son bras se lève, avec douceur, et le canon de son arme glisse sur sa clavicule. Le métal longe sa peau, la caresse jusqu’à se caler sous son menton et il la force à lever le nez dans sa direction. Il la force à le regarder droit dans les yeux,  sans jamais poser la main directement sur elle. Il craint de s’y brûler, de s’y oublier, d’y fondre. Ou de devenir fou, au contact de cet épiderme qui l’appelle pourtant. « Tu me crois assez pourri pour te faire ça ? » User d’elle alors qu’elle le hait, alors qu’il la répugne. Les principes d’Angel sont rares, sa morale est fine, mais certaines limites ne seront jamais franchies. Que son Abigail lui apparaisse en tenue d’Eve ou dans un pyjama ridiculement fin. « C’est ce qui te permet de dormir mieux la nuit ? Te dire que j’suis une belle enflure et que j’l’ai mérité ? » Elle réussit l’impossible, son abeille. Elle parvient à le blesser encore, lorsqu’il s'est juré que cela n’arriverait plus. « Est-ce que ça te soulage » pour reprendre sa formulation « de penser que j’serai tombé aussi bas ? » Le métal quitte son menton et Angel soupire. Sa mâchoire se crispe à nouveau et cette fois, le canon se braque entre ses yeux. Il l’avance, jusqu’à ce qu’il repose sur son front et pousse encore, pour que le crâne d’Abigail repose sur le dossier. « T’es la plus pourrie de nous deux, chérie. »

Tirer ne demanderait rien. Une légère pression de l’index, à peine. Une demi-douzaine d’hommes seront prêts à jurer qu’Angel a passé la soirée à descendre des bières, l’alibi parfait. Mara va s’en sortir, ce sont les bruits qui courent dans Clifton - et Joy ne se retrouvera pas seule. Une fin parfaite à leur histoire, dans une explosion - comme ils ont commencé, frappés par la foudre et par l’amour. Mais il faut toujours qu’Angel se sabote. Il faut toujours qu’il la regarde dans les yeux et, même au milieu de toute cette colère, au milieu de toute cette rage, quelque chose bat. Quelque chose hurle dans sa poitrine, impossible à faire taire. « Dis-moi pourquoi. » Il le sait déjà. Il sait qu’elle hait. Il sait qu’elle a peur. Il sait qu’il la dégoûte. Mais il a besoin de l’entendre, Angel. Il a besoin de l’entendre de sa bouche, sans quoi il craint de devenir dingue. « Ne m’oblige pas à te faire plus de mal que nécessaire, ma puce. Dis-moi pourquoi t’as fait ça. » Pourquoi tu m’as fait ça. Pourquoi tu nous as fait ça.



avec @abigail ritter


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the matador
They call him the matador. He settles all the scores. He kills in plain sight with a blade and a smile. Well, he'll settle things in the sun. Plays God like the chosen one.
(c) 0tsana


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Lun 13 Mai 2024 - 17:51


Abigail Ritter
Abigail Ritter

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : Elle sonne le soleil comme elle pique si on l'atteint au cœur, Bee joue l'abeille, butine la vie, fuyante quand on la menace d'un regard. Se présente en tant qu'Abbey, offre son raccourci aux plus tendres des âmes qu'elle pense lire.
Age : une vie équivoque à fuir le(s) monstre(s) qui hante(nt) ses nuits, quand, fut un temps, il les berçait de délicieux souvenirs, Bee court après ces dernières années. Elle n'a pas vraiment vu les bougies s'éclipser en volute de fumée, encore moins lorsqu'elle a effacé le trente-cinquième anniversaire de son dessert le jour fêté.
Labeur : abandonnées, les étoiles, elle qui cherche constamment à jouer au soleil pour cacher les plaies béantes qui noircissent son être. Elle a quitté précipitamment son rôle de guide de l'Observatoire du Texas, à six heures de là, pour devenir aidante. Depuis l'accident, Bee s'attache à réparer la vieille maison de leur mère pour en faire un sanctuaire le temps que Mara et Joy retrouvent un semblant de normalité. Elle chasse le manque de ses astres par son podcast, passion secrète qu'elle refuse même de divulguer à sa soeur.
Coeur : on pourrait dessiner un carnet coloré des aventures gâchées dans le coeur de la brune. Maladresse ou mauvais choix, Mara chuchote au sabotage. Comme si son palpitant était atrophié depuis l'ange déchu, incapable d'enchainer deux battements pour un autre. Le spectre d'un amour de jeunesse qui plane sur sa vie d'adulte, sans jamais l'abandonner. Bee a exorcisé ses démons en coulant dans d'autres bras : échec cuisant, puisqu'apparemment, elle ne sait pas garder un homme bien longtemps.
Berceau : coincée pendant trop d'années à Clifton, elle a tenté de respirer ailleurs, mais nulle terre ne lui offre l'oxygène qu'elle semble chercher. Peut être que la destination n'est pas la clé, puisque même ses terres originelles, australiennes, ne lui ont pas apporté le réconfort recherché.

Pseudo : clem
Pronom : elle / she / her
Fc : phoebe tonkin
Crédits : ganesha (avatar)

Multicompte : nell barclay + willow sutterland

Préférences rp : 1ère ou 3ème personne, je m'adapte à mon partenaire, nombre de lignes variable, mais toujours quelques répliques pour faire réagir. Rythme assez rapide, tant que l'inspiration me frappe. Grosse tendance à oublier de répondre en pv, pas de méchanceté, j'ai juste un problème avec les notifications, je dois les retirer dès que je reçois un message et parfois j'oublie de répondre si je n'ai pas eu le temps en lisant le message, vous pouvez me relancer je suis jamais vexée !

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t391-abigail-ritter-my-boy- https://pin.it/32L4Kn6vr En ligne
tw. langage grossier. arme à feu. menaces de mort. drogue, angoisse, toxicité



I think I've seen this film before
And I didn't like the ending
You're not my homeland anymore
So what am I defending now?
You were my town
Now I'm in exile, seein' you out

- atmosphere -

Bee se déteste d’obéir. De fermer les lèvres, de clore les mots qu’elle pourrait lui jeter au visage. Comme toujours, il a le dessus. Comme toujours, il mène la danse, la privant de ses sens. Elle n’est que la cavalière mal habile face à l’artiste qui a piétiné leurs vies. Son tableau le plus sanglant se dessine alors sous ses yeux tristes, ces prunelles qui n’ont pas eu le temps de murmurer adieu avant de mourir. Fin de partie.

Mais un éclat de colère se mue au fond de sa poitrine. Il parle alors de la personne la plus importante de sa vie. Mais ça ne peut pas être possible. Il n’a pas pu faire ça. La proie reprend lentement du poil de la bête. Sa douce Joy, libre, les cheveux au vent, surveillée par celui qui n’attendait qu’une chose : attenter à la vie de sa tante.

Comment ? Bafouille-t-elle en laissant ses paroles se graver dans son esprit.

Il a réveillé le dernier morceau d’elle prêt à se battre pour survivre en mentionnant sa filleule. Il pouvait faire ce qu’il voulait d’elle, elle pourra souffrir des années entières tant qu’il ne parle plus jamais de Joy ainsi. Bee se doit de lutter un peu, pour s’assurer qu’après la fin, il laissera son foyer de côté, que sa vendetta sera terminée.

Ne m’appelle pas comme ça, siffle-t-elle entre ses dents, dans un éclat de courage qui s’évanouit aussi vite qu’il est venu.

Elle ne supporte pas l’entendre dire des mots terribles près des surnoms qui la faisaient gémir de plaisir, détruisant si c’était possible les derniers souvenirs paisibles qu’elle a de lui. Qu’il ait déjà capturé son prénom pour le rendre insondable auprès des autres tant elle ne supporte plus l’entendre, lui laissant l’exclusivité à jamais, il souille le reste des sobriquets d’un sourire mauvais.

Tu ne sais plus rien de ce que je pense de toi. Et je n’ai aucune idée de qui tu es devenu. Je ne veux pas le savoir, précise-t-elle en détournant les yeux.

Avant, elle lui livrait ses pensées sur un plateau, versant les mots sans y réfléchir, parce qu’elle n’avait jamais peur de la façon dont il les accueillerait. Il n’y avait pas plus sûre oreille, pas meilleure personne à qui se confier. Mais elle a poussé le diable à bout avec ces quelques termes, coincée entre le métal et sa paume, désormais à sa merci. D’autres larmes rejoignent les premières, quand elle saisit ses paroles alors qu’il fait voyager l’arme contre sa peau. Elle ne respire plus, ou à peine, elle voudrait hurler pour libérer la peur qui la terrasse, mais Joy est là, et elle ne doit pas voir ça.

Le canon trace sur sa peau le chemin de ce qui fut un jour leur amour. De sa clavicule, il lui rappelle la tendresse dont il était capable envers elle, les nuits à la couvrir du mot amour. Au menton, qu’il remontait pour s’assurer qu’elle le regardait lorsqu’il lui contait combien il pourrait crever pour elle. Lorsqu’elle le regarde, elle n’y voit que la rage et le désespoir d’un homme qui n’a jamais sur oublier leur histoire. Est-elle la reine des hypocrites, alors qu’elle vit coincée dans le passé, à le comparer à tous les amants de passage ? Des bons aux mauvais côtés, ils ont n’ont jamais ce quelque chose qui a embrasé la flamme qu’ils partageaient. Mais peut être aurait-t-elle dû renoncer à faire naître un feu lorsqu’on voit la façon brutale dont ça se termine. Il pose alors le flingue sur son front, scellant sa promesse de vengeance : s’en est bientôt fini de l’abeille.

Tu m’as déjà détruite, Angel.

Lui, bouffé par la rage, elle, incapable de tourner la page. Il n’a jamais eu besoin d’être présent pour la faire souffrir et la priver d’oxygène. Pourtant, il réclame encore, il prend, vole, abime tout ce qui reste entre les lignes de leur histoire. Chiffonnant les mémoires des dernières semaines ensemble, il joue l’amnésique, le bon samaritain quand il est le démon du récit.  

— Tu veux savoir quoi ? Que tu fais ce que tu fais toujours, ce que t’as toujours fait et ce qui a ruiné ma vie. Foutre ta merde partout, même chez moi, quand j’essayais de tout sauver. Bee tremble des pieds à la tête, mais lance ces derniers couteaux dans une tentative désespérée de se sauver en lui donnant ce qu’il réclame. J’ai jamais été en paix, jamais. Je pensais que te balancer aux flics, c’était protéger Mara de toi. Mais j’ai été tellement conne.

Son départ n’a mis que le feu aux poudres, a nourri le brasier qui couvait sous le torse de son ange, pour le calciner tout entier. Ses ailes abimés se sont consumés lorsqu’il a été privé de sa liberté, et au lieu d’avancer, il grapille les restes du passé pour tenter de justifier ses actes teintés de noir.

Evidemment que t’as suivi Joy. Evidemment que t’as pisté Mara. Je suis partie, tu ne savais pas où j’étais et t’as quand même continué à faire de ma vie un enfer. T’es sorti de prison, et t’as rien appris, rien retenu, constate-t-elle avec amertume.

Loin d’Abbey l’espoir qu’il change. Il a mille et un défauts, mais il tient ses promesses. Elle n’a jamais oublié sa dernière. Lorsqu’elle ferme les yeux, elle se rejoue en écho pour lui rappeler ce qui l’attend. Azraël n’a qu’à bien se tenir, il est personnifié, son corps est désormais couvert de cendres et d’encre noire.

Tu pouvais te camer autant que tu le voulais, tuer qui tu voulais, putain, tente-elle d’expliquer. Mais toucher à ma famille, non. Pas après tout ce que j’ai fait pour nous, même quand tu voulais pas en entendre parler. Abbey reprend sa respiration, baissant d'un ton par peur que Joy se réveille et la voit ainsi. Leanne m’a tout dit, j’ai pas hésité. Mais t’as toujours pas compris. Tu continues à roder, t’attends que Joy soit plus grande pour lui fournir de la came, à elle aussi ? Crache Bee en attrapant la main de son ancien amant, posé sur le canon.

Elle n’a plus rien à perdre. Plus rien à tenter, ni à révéler. Les raisons sont limpides, évidentes, et remuer les traumatismes n’est qu’une erreur de plus sur la longue liste qui porte le titre d’Angel Medina. Abbey avance son visage, prête à y passer. Il a déjà fait son choix, il l’a déjà condamnée, le trépas a commencé puisqu’elle vit à demi depuis qu’il a passé la porte de sa cellule. Il a été jugé mais c’est elle qui purge une peine à perpétuité, privée de sa liberté. Qu’on lui rende l’existence plus simple en le lui volant, qu’enfin, la boucle se termine.

Alors, tire, mi vida. Parce que je regrette pas. Je le referai, mille fois.


avec  @Angel Medina


Angel Medina aime ce message

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Lun 13 Mai 2024 - 22:34


Angel Medina
Angel Medina

EL S E R P I E N T E

le clair
Surnom : Foutez-lui une chemise repassée sur le dos et on lui filerait le bon dieu sans confession, à Angel. El Serpiente le suit telle une ombre, puisqu'il a de ces sourires insidieux capables de convaincre Eve de croquer dans la pomme. Et si on lui refuse : il peut toujours mordre.
Age : trente-sept ans. Il paraît qu'avec l'âge vient la sagesse, puis les mômes, la bonne femme et la maison de banlieue. Dieu soit loué, Angel est épargné pour le moment.
Adresse : Un appartement à Midtown, de ces trous à rats où les cafards et les rats sont des animaux de compagnie. Il aime appeler ça un loft, même si ce n'est qu'une grande pièce aménagée que son proprio n'a pas le droit de louer. Il ne s'en plaindra pas : c'est compliqué de se faire descendre par une fenêtre du troisième étage.
Labeur : Présentez-vous au el garaje del mago et demandez le meilleur mécano, il y a de grandes chances qu'on vous pointe Angel. Il bichonnera votre monture ou votre caisse, sans distinction, et il paraît qu'il est doué pour fidéliser la clientèle. Pobre Diablo à temps plein et cette deuxième casquette est plus lucrative.
Coeur : Encore faudrait-il en avoir un, non ? Organe en berne, palpitant en rade, aorte en miettes. Après l'avoir expérimenté, Angel peut décréter que l'amour n'est pas pour lui. Puisqu'Elle l'a vendu. Puisqu'Elle l'a trahi. Puisqu'on ne l'y reprendra jamais plus, à donner sa confiance et son âme.
Berceau : Texas, baby. Gosse de Laredo, jamais vraiment intégré. Juste un gamin de plus avec des parents à chier. Clifton est le berceau de sa renaissance, l'endroit où il a ouvert les yeux pour la première fois et pousser son premier cri : en appuyant sur la détente.
Second, third, and hundredth chances - Abigail 2ca9db0879814ab90b1b6e02da416cab270d53bf

The coward claimed he was a lion
I'm combing through the braids of lies
"I'll never leave"
"Never mind"

Second, third, and hundredth chances - Abigail Z3yt

And I'll still see it until I die
You're the loss of my life



Pseudo : kacsa
Pronom : she/her
Fc : manny montana
Crédits : kiddressources tumblr

Multicompte : douce et belle evangeline

Préférences rp : Troisième personne
☽ De 500 à 3000 mots, laissons-nous porter.
dialogue en français ou en anglais, venez comme vous êtes.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t298-angel-medina-guilty-as https://peace-of-mind.forumactif.com/t301-angel-medina-old-habits-die-screaming#3293 https://www.pinterest.fr/irenesmilau/angel/
tw. langage grossier. arme à feu. menaces de mort. drogue. allusions au suicide.



I think I've seen this film before
And I didn't like the ending
You're not my homeland anymore
So what am I defending now?
You were my town
Now I'm in exile, seein' you out

- atmosphere -


Angel est mort en prison, dans les premiers mois de son incarcération. Les autres détenus n’ont pas eu raison de lui, les gangs rivaux n’ont jamais eu la chance de lui régler son compte. Il est mort comme un chien, recroquevillé sur le matelas sale et inconfortable de sa cellule, il y a quatorze ans. Le jour de leur anniversaire, le jour où elle a fait de lui un roi juste en y posant les yeux. Ce jour béni pour lequel il a remercié Dieu, dans chaque prière, dans l’espoir qu’il la lui ramène. Alors il a attendu, Medina. Il a attendu des heures, sur le rebord en métal de son pieu. Il a attendu dans le silence et la faim, refusant d’aller déjeuner et refusant ses promenades. Dans l’espoir fou qu’elle débarque, sa reine des abeilles. Dans le délire insensé qu’elle pousse les portes du parloir. Puisqu’il avait de l’espoir, le taulard. Puisqu’il était capable de serrer les dents et d’encaisser, persuadé qu’elle apparaîtrait tôt ou tard. Qu’elle viendrait s’expliquer, qu’elle viendrait admirer ses efforts. Sa gueule d’ange rasée, son teint illuminé par la sobriété. Il voulait qu’elle le voit, qu’elle écoute ses nouvelles promesses, la vie rangée dans laquelle il était prêt à s’enfermer pour elle. Il voulait qu’elle revienne, juste une dernière fois. Juste une dernière chance.  Il l’a attendue, le pauvre diable. Jusqu’à ce que la nuit tombe, jusqu’à ce qu’il dégringole pour chialer comme un gosse, sous les draps pour que personne ne puisse le voir. Pour qu’il puisse hurler son désespoir dans son oreiller, sangloter sur ce que sera désormais sa vie sans elle. Angel Medina est mort, cette nuit-là. Ne reste de lui que sa carcasse mouvante et sa colère sourde. Ne restent que la rage et la haine pour le tenir debout. C’est elle, qui l’a rendu comme ça. Il est ce qu’elle en a fait.

Abigail peut se draper de belles excuses, se mentir à elle-même et mentir aux autres. Elle peut grimper sur un piédestal ou sur ses grands chevaux, le toiser de toute sa grandeur morale et le juger. Elle peut le pointer du doigt, elle peut le moquer, elle peut l’écraser à nouveau. Mais jamais elle ne lui enlèvera la vérité. Jamais elle lavera le sang qu’elle a sur les mains, l’abeille. Jamais elle ne pourra se débarrasser de ses péchés, de ces boulets qui la feront inévitablement couler dans un Enfer où son ange déchu l’attend déjà. Un Enfer où il va l’expédier sous peu, s’il trouve le courage de presser la détente.

Puisqu’elle ment, l’abeille. Elle bourdonne sa vérité, la lui crache au visage, persuadée qu’il l’avalera toujours, comme le gamin drogué qu’il était. Elle l’enrobe de belles intentions pour rendre le tout plus digeste, certaine qu’il gobera le moindre de ses mots. Qu’il est toujours assez con pour écouter ce qu’elle raconte, pour se plier en quatre et lui donner raison. L’imagine-t-elle dégringoler à ses pieds et implorer son pardon ? Angel n’est pas l’homme avec un canon planté dans le front. Abigail n’est pas la femme avec le doigt sur la détente. Le premier coup l’atteint cependant en plein cœur, en pleine âme. Il ne s’y attendait pas. Il ne pensait pas que ce serait aussi douloureux. Et bordel qu’il a mal, Angel.

Ses doigts serrent son 9mm, ses phalanges blanchissent. Son poignet tremble imperceptiblement et il sombre, le Pobre. Il coule avec le navire, avec leur relation et les souvenirs. Il se noie sous ses mots et leurs mémoires qu’elle abîme, de ses sous-entendus ignobles et de ses attaques injustes. Elle se moque de lui, la reine des abeilles. Puisque les ressacs de ses attaques l’empêchent de respirer, puisqu’elle a l’audace de lui prendre la main sans jamais le ramener à la surface. Puisque chaque contact est fait pour le maintenir sous l’eau, dans cet océan de colère et de rage, où les bruits sont étouffés, où l’impact de ses paroles retire ses dernières bouffées d’air. Elle le noie de vérités, Abigail. Et Angel préférait l’île de mensonges sur laquelle il battit sa vie depuis quinze ans.

Sûrement est-ce sa punition pour avoir volé trop près du soleil. Sûrement est-ce le prix à payer pour ces années à ses côtés. La trahison et l’injustice. Cloué au piloris pour un des rares crimes qu’Angel n’a pas commis - une sacrée ironie des choses. Assez triste comme constat pour qu’il en sourit, le Pobre. De ces rictus sans joie et sans enthousiasme, quelque peu contrit, lorsqu’elle lui ordonne d’en finir. La douleur irradie ses veines, remonte jusqu’à un palpitant hors d’usage qui peine à suivre le rythme. « Regarde-toi. » lui souffle-t-il dans un sourire. « Tellement forte et courageuse. Tellement prête à crever pour ce en quoi tu crois. Tellement sûre d’être meilleure que moi. » Ses doigts s’agitent et chassent ceux de sa belle, avant qu’il ne baisse le bras. Le canon pointe le sol, à mesure qu’il s’accroupit à ses pieds. Ses avant-bras reposent sur ses propres cuisses, en quête d’équilibre tandis qu’il l’observe en contrebas. « Tu sais ce qui est drôle, bébé ? » Assez drôle pour le faire sourire, Angel, même s’il chiale à l’intérieur. Même s’il crève de chaque mot entendu, de chaque syllabe prononcé. « Ta putain de naïveté. » Le canon de son arme vient tapoter le genou de sa belle, comme on tapoterait l’épaule d’un vieux copain à la dérive. « J’ai jamais refourgué le moindre gramme à ta camée de mère. Pas même un petit joint. Mais tu le saurais, si tu m’l’avais demandé. » Les regrets sont lourds, sur ses épaules. La frustration gronde, dans sa poitrine. Comment en sont-ils arrivés là, bercés par les mensonges d’une toxicomane revancharde ? Que seraient-ils devenus, si la confiance aveugle qu’ils se sont toujours voués avait tenu le choc ? Angel laisse échapper un soupir, le nez baissé vers le sol. Quel gâchis, putain. L’arrière de sa main ose une caresse à son mollet, profite de sa peau chaude dont il se languit depuis si longtemps. Cette douceur qu’il n’a trouvé en aucune autre femme, plus addictive que toutes les drogues qu’il a pu se fourrer dans l’organisme. « La prochaine fois que tu veux m’balancer, mi amor, assure-toi d’avoir assez de trucs à leur dire pour qu’ils m’envoient griller sur la chaise. » explique-t-il, distrait par les caresses qu’il lui prodigue. Ses yeux sombres se lèvent à nouveau vers elle, couplés à un large rictus. « Parce que Mara va bientôt sortir de l’hôpital et dès qu’elle sera sur pied, je vais pas te rater. » Il la lâche, à contre-coeur, et se redresse. Ses mains vont dans son dos, coince son flingue à sa ceinture. Il lui offre son sursis, ce temps supplémentaire pour lequel elle négociait. Une faveur en souvenir du bon vieux temps. «Dis à Joy que je lui passe le bonjour, tu veux ? On va vite se revoir, tous les trois. »



avec @abigail ritter


Abigail Ritter aime ce message



the matador
They call him the matador. He settles all the scores. He kills in plain sight with a blade and a smile. Well, he'll settle things in the sun. Plays God like the chosen one.
(c) 0tsana


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Mar 14 Mai 2024 - 0:10


Abigail Ritter
Abigail Ritter

p e a c e o f m i n d

le clair
Surnom : Elle sonne le soleil comme elle pique si on l'atteint au cœur, Bee joue l'abeille, butine la vie, fuyante quand on la menace d'un regard. Se présente en tant qu'Abbey, offre son raccourci aux plus tendres des âmes qu'elle pense lire.
Age : une vie équivoque à fuir le(s) monstre(s) qui hante(nt) ses nuits, quand, fut un temps, il les berçait de délicieux souvenirs, Bee court après ces dernières années. Elle n'a pas vraiment vu les bougies s'éclipser en volute de fumée, encore moins lorsqu'elle a effacé le trente-cinquième anniversaire de son dessert le jour fêté.
Labeur : abandonnées, les étoiles, elle qui cherche constamment à jouer au soleil pour cacher les plaies béantes qui noircissent son être. Elle a quitté précipitamment son rôle de guide de l'Observatoire du Texas, à six heures de là, pour devenir aidante. Depuis l'accident, Bee s'attache à réparer la vieille maison de leur mère pour en faire un sanctuaire le temps que Mara et Joy retrouvent un semblant de normalité. Elle chasse le manque de ses astres par son podcast, passion secrète qu'elle refuse même de divulguer à sa soeur.
Coeur : on pourrait dessiner un carnet coloré des aventures gâchées dans le coeur de la brune. Maladresse ou mauvais choix, Mara chuchote au sabotage. Comme si son palpitant était atrophié depuis l'ange déchu, incapable d'enchainer deux battements pour un autre. Le spectre d'un amour de jeunesse qui plane sur sa vie d'adulte, sans jamais l'abandonner. Bee a exorcisé ses démons en coulant dans d'autres bras : échec cuisant, puisqu'apparemment, elle ne sait pas garder un homme bien longtemps.
Berceau : coincée pendant trop d'années à Clifton, elle a tenté de respirer ailleurs, mais nulle terre ne lui offre l'oxygène qu'elle semble chercher. Peut être que la destination n'est pas la clé, puisque même ses terres originelles, australiennes, ne lui ont pas apporté le réconfort recherché.

Pseudo : clem
Pronom : elle / she / her
Fc : phoebe tonkin
Crédits : ganesha (avatar)

Multicompte : nell barclay + willow sutterland

Préférences rp : 1ère ou 3ème personne, je m'adapte à mon partenaire, nombre de lignes variable, mais toujours quelques répliques pour faire réagir. Rythme assez rapide, tant que l'inspiration me frappe. Grosse tendance à oublier de répondre en pv, pas de méchanceté, j'ai juste un problème avec les notifications, je dois les retirer dès que je reçois un message et parfois j'oublie de répondre si je n'ai pas eu le temps en lisant le message, vous pouvez me relancer je suis jamais vexée !

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t391-abigail-ritter-my-boy- https://pin.it/32L4Kn6vr En ligne
tw. langage grossier. arme à feu. menaces de mort. drogue, angoisse, toxicité



I think I've seen this film before
And I didn't like the ending
You're not my homeland anymore
So what am I defending now?
You were my town
Now I'm in exile, seein' you out

- atmosphere -

Bee n’a jamais regretté son choix de le jeter à la justice. Il n’y avait plus d’échappatoire, il était devenu incontrôlable, elle ne savait pas comment le sauver, se sauver, et Leanne a jeté le coup de grâce en révélant la vérité. Ou en construisant un mensonge ? Son ange déchu la repousse, et condamne le passé avec aisance : il ne tombe pas des nues qu’elle connaisse le fond de l’histoire, non, il la rejette sans hésiter, sans trembler. Certitudes qui rebondissent sur le parquet, il n’y a plus rien qui justifie son acte. En quelques syllabes, il écrase des années de rancoeur.

Leanne s’est joué d’elle, c’est ce qu’il révèle entre ses lèvres. Il est à genoux, elle est au sol, il frôle sa cheville, elle préfèrerait mourir.

C’est faux, n’est ce pas ? Abbey n’a pas construit sa vie sur un mensonge ? Elle n’a pas pu être aussi crédule ? Aussi malléable ? Peut-être a-t-elle mal compris. Peut-être que le monde ne s’est pas arrêté de tourner, et saura-t-elle à nouveau respirer.

Quoi ? Abasourdie, elle le dévisage comme si elle rencontrait ses prunelles pour la première fois. Comment ça ?

Elle oublie sa présence, sa peau qui chatouille la sienne alors qu’elle aurait pu mourir par le passé pour ressentir ça à nouveau, si l’horreur n’avait pas bercé leurs vies. Mais plus rien n’existe, entre les souvenirs de cette fameuse nuit où Leanne lui a tout avoué. Lui a jeté au visage combien son copain était une ordure bon qu’à se défoncer, et à l’emporter avec lui. Le sachet qu’elle avait secoué sous ses yeux, du même sceau que ceux que Bee avait déjà trouvé dans les poches d’Angel. Qu’il allait emporter Mara avec lui sur le chemin du vice, puisqu’il n’avait jamais réussi avec elle. Qu’il était prêt à tout pour avoir de l’argent, même à faire sombrer la pauvre Leanne.

Me dis pas qu’elle a fait ça. Me dis pas ça, répète-elle en litanie maudite.

Elle pleure encore, l’abeille, et elle se hait de ne pas réussir à tenir le cap face à lui, mais elle étouffe, parce que l’idée se fraie un chemin, insidieuse, plus réaliste que ce qu’elle a cru jusqu’ici. Angel a retiré ses œillères, pour lui rappeler que, dans sa bêtise, elle avait détruit un homme. L’homme de sa vie. Celui pour lequel elle était prête à tout, à mentir, à mourir, se repentir. Elle va caner sous ses doigts pour un mensonge servi sur un plateau, qu’elle a gobé tout cru, qu’elle n’a jamais remis en cause. Elle l’a perdue pour des broutilles qui n’auraient jamais dû s’imposer entre eux.

Abbey tisse tout ce qu’elle a raté pendant ces années, ce qu’aurait été sa vie s’ils n’avaient pas été séparés, ce qu’elle serait devenue en restant ici… Un instant, elle oublie qu’il était un camé, qu’elle était une paumée, et qu’il n’y a jamais rien eu de bon à tirer d’eux. Il le prouve en parlant de Joy, nourrissant sa rage effacée par l’incrédulité.

Laisse ma nièce en dehors de ça, putain, on parle de toi et moi, arrête de foutre des gens au milieu de nous, t’en as pas besoin pour me faire du mal.

Les autres les ont déjà détruits. Bee ne veut plus jamais entendre parler de sa génitrice, si elle n’était pas déjà morte, elle s’en occuperait probablement dans l’instant. Faite du même bois que son Azraël, construite sur des morceaux de colère et de violences, incapable d’aller de l’avant, il est son plus beau miroir. Marqués par la vie, le manque, les mensonges et la rage dévastatrice, ils ont tout en commun, et plus aucun terrain où se retrouver. À jamais séparés par des âmes ravagées.

Elle m’a menti… Elle m’a manipulé pour que… Elle a dit que Mara serait la prochaine si je faisais rien. Elle a… Bee bafouille à nouveau, cherche ses mots, sans jamais trouver de sens satisfaisant à la vérité.

Leanne a fait ce qu’elle savait faire de mieux : détruire, et piétiner sa vie, par pure jalousie. Jamais Abbey n’a eu autant envie de mourir. Même quand elle a vomi ses tripes après avoir dénoncé l’amour de sa vie, même après l’avoir vu avec les menottes aux poignets, après l’avoir pleuré des semaines durant. Ses mains cachent son visage le temps de laisser le puzzle se reconstituer, pièces éparpillées entre un passé et un futur avorté par la femme la plus mauvaise que la Terre ait porté. Elle n’a pas douté un seul instant : Il était camé jusqu’à l’os, aussi pauvre qu’elle, désespéré entre ses bras.

Tout ce qu’il n’est plus aujourd’hui.

Tout.

Et, la réalisation qui la frappe sans prévenir. Il est lucide, ne tremble plus du manque. Il est stoïque, fixe, fort. Bee se lève et efface la peur pour le choc, en saisissant son bras avec plus de douceur qu’elle ne se pensait capable. Elle pousse sa chance jusqu’à soulever la manche de son ancien amant, et poser ses phalanges au creu de son coude pour y caresser sa peau lisse, exempt des vieilles traces d’aiguilles qui avaient un jour marqués sa vie.

T’es clean…

Angel ne se drogue plus. Il n’a plus qu’un vice, la vengeance pour seul moteur. Il s’est approché du saint pour embrasser l’ange qu’il a toujours été, tapi dans l’ombre.  Au fond, n’est-il pas devenu tout ce qu’elle attendait ? L’envie de la massacrer en plus, pour sceller son destin funeste.


avec  @Angel Medina


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Mar 14 Mai 2024 - 11:51


Angel Medina
Angel Medina

EL S E R P I E N T E

le clair
Surnom : Foutez-lui une chemise repassée sur le dos et on lui filerait le bon dieu sans confession, à Angel. El Serpiente le suit telle une ombre, puisqu'il a de ces sourires insidieux capables de convaincre Eve de croquer dans la pomme. Et si on lui refuse : il peut toujours mordre.
Age : trente-sept ans. Il paraît qu'avec l'âge vient la sagesse, puis les mômes, la bonne femme et la maison de banlieue. Dieu soit loué, Angel est épargné pour le moment.
Adresse : Un appartement à Midtown, de ces trous à rats où les cafards et les rats sont des animaux de compagnie. Il aime appeler ça un loft, même si ce n'est qu'une grande pièce aménagée que son proprio n'a pas le droit de louer. Il ne s'en plaindra pas : c'est compliqué de se faire descendre par une fenêtre du troisième étage.
Labeur : Présentez-vous au el garaje del mago et demandez le meilleur mécano, il y a de grandes chances qu'on vous pointe Angel. Il bichonnera votre monture ou votre caisse, sans distinction, et il paraît qu'il est doué pour fidéliser la clientèle. Pobre Diablo à temps plein et cette deuxième casquette est plus lucrative.
Coeur : Encore faudrait-il en avoir un, non ? Organe en berne, palpitant en rade, aorte en miettes. Après l'avoir expérimenté, Angel peut décréter que l'amour n'est pas pour lui. Puisqu'Elle l'a vendu. Puisqu'Elle l'a trahi. Puisqu'on ne l'y reprendra jamais plus, à donner sa confiance et son âme.
Berceau : Texas, baby. Gosse de Laredo, jamais vraiment intégré. Juste un gamin de plus avec des parents à chier. Clifton est le berceau de sa renaissance, l'endroit où il a ouvert les yeux pour la première fois et pousser son premier cri : en appuyant sur la détente.
Second, third, and hundredth chances - Abigail 2ca9db0879814ab90b1b6e02da416cab270d53bf

The coward claimed he was a lion
I'm combing through the braids of lies
"I'll never leave"
"Never mind"

Second, third, and hundredth chances - Abigail Z3yt

And I'll still see it until I die
You're the loss of my life



Pseudo : kacsa
Pronom : she/her
Fc : manny montana
Crédits : kiddressources tumblr

Multicompte : douce et belle evangeline

Préférences rp : Troisième personne
☽ De 500 à 3000 mots, laissons-nous porter.
dialogue en français ou en anglais, venez comme vous êtes.

l'obscur

https://peace-of-mind.forumactif.com/t298-angel-medina-guilty-as https://peace-of-mind.forumactif.com/t301-angel-medina-old-habits-die-screaming#3293 https://www.pinterest.fr/irenesmilau/angel/
tw. langage grossier. arme à feu. menaces de mort. drogue. évocation d'images religieuses.



I think I've seen this film before
And I didn't like the ending
You're not my homeland anymore
So what am I defending now?
You were my town
Now I'm in exile, seein' you out

- atmosphere -


Les nuits n’amènent plus le sommeil, mais les réflexions douloureuses et les introspections punitives. Les insomnies le hantent et le plafond de son appartement est une toile blanche, un écran gigantesque sur lequel le Pobre peut projeter ses hypothèses et ses certitudes. Il peut y travailler cette chronologie fourbe, ses angoisses incapacitantes : Quand Abigail a-t-elle commencé à le haïr ? La réponse était toute trouvée : lorsqu’il s’est jeté à ses pieds, encore recouvert du sang de son père - dont le cadavre se faisait dévorer par les coyotes dans le désert. A moins qu’elle n’ait commencé à le détester lorsqu’il a replongé, une énième fois, après une énième promesse de ne plus jamais toucher à la poudre. La cocaïne les a usés jusqu’à la corde, maîtresse vers laquelle il n’avait de cesse de revenir, troisième ombre dans ce couple bancal. Pourquoi Abigail a-t-elle fait ça ? Parce qu’elle ne l’aimait plus, son ange déchu. Parce qu’elle s’était lassée de jouer les infirmières lorsqu’il dégobillait à chaque descente, qu’elle en avait marre de nettoyer les emballages de seringues ou la poudre étalée sur la table du salon. Puisqu’elle se décourageait de le voir sombrer dans le crime et les fréquentations douteuses, puisque les disputes devenaient toujours plus violentes et plus bruyantes. Puisqu’au matin, enlacés dans les draps, ils devaient souvent faire face aux assiettes cassées de la veille et soigner les phalanges d’un Angel qui avait, comme toujours, frappé dans le mur.

Ce sont les raisons que le monstre a réunies, quinze ans d’une longue enquête, et toutes convergent vers la même finalité : elle ne l’aimait plus lorsqu’elle a poussé les portes du commissariat. Elle ne l’aimait déjà plus lorsqu’ils ont fait l’amour cette dernière nuit. Elle ne l’aimait déjà plus lorsqu’ils sont venus l’arrêter, au petit matin. Elle ne l’aimait déjà plus, lorsque lui brûlait pour elle. Quelque chose se brise, sur le parquet. Quelque chose éclate, se fissure et explose en un million de minuscules morceaux aux bords tranchants. Quelque chose est mort, ce soir, lâché des hauteurs d’une certitude révélée fausse. Et Angel la sent, cette chose fragile, lui échapper des mains, lui filer entre les doigts. Il ne peut que l’observer dans sa chute, jamais la sauver, avant que ses lambeaux n’éclatent à leurs pieds. Les restes brisés d’une confiance lointaine, du diamant d’un amour oublié, du crystal de leurs souvenirs. Tout se brise, ce soir, et le monde ne tourne plus rond. Le temps s’arrête, lassé de la course effrénée dans laquelle ils le poussent depuis des années, ennuyé de compter les secondes comme les amants comptaient les points, incommodé de sonner les heures comme sonne le glas de leurs existences.

Lilith pleure ce jardin qu’ils partageaient autrefois. Cet Eden paradisiaque au milieu de la misère de Clifton. Ce paradis dont elle s’est chassée toute seule, en brisant l’unique règle qui a un jour eu de la valeur : se faire confiance. Tout aussi maudite que le démon qu’elle a engendré, son abeille. Plus encore, puisqu’elle le torture de ses larmes et de sa naïveté. Puisqu’elle révèle en filigrane cette vérité, prière délicieuse qu’Angel ne peut écouter : elle aimait l’homme qu’il était. Les aiguilles dans le bras et la mort aux trousses. Cet homme qu’il n’est désormais plus, celui qu’il a changé avec application - certain qu’elle le haïssait. Aussi parvient-elle, dans ses hoquets et ses bafouillements pathétiques, à le briser à nouveau. A fissurer une âme que le Pobre pensait barricadée, à étioler les derniers pans de ces certitudes. Il a changé, Angel, au prix de tant d’efforts. Il a changé et plus jamais elle ne sera capable de l’aimer à nouveau.

« Et toi, tu l’as cru. » murmure-t-il en conclusion. La culpabilité est divisée entre Leanne et sa progéniture. Le camé repenti ne peut même pas en vouloir à une toxico - il aurait vendu sa propre mère pour une dose. Mais jamais il n’aurait donné son abeille, quand celle-ci a eu tant de facilité à lui couper les ailes et le laisser chuter en Enfer sans elle. La tristesse dégouline de son sourire et crispe ses traits, lorsqu’il l’observe. Comment a-t-elle osé croire qu’il ruinerait la vie de Mara pour quelques malheureux dollars ? Comment a-t-elle osé le penser aussi bas, petit et vile, lorsque lui la hissait sur ce piédestal où elle se trouve encore, malgré tout ce qu’elle a fait ? Elle est sa punition, Abigail. Elle est le châtiment divin d’un Dieu en colère, d’un Dieu revanchard, décidé à faire payer à Angel ses erreurs. Elle est sa malédiction, sa belle pénitence, sa condamnation à perpétuité. Puisqu’il n’y a pas un endroit dans ce foutu pays ou sur cette foutue planète où elle pourrait se rendre sans qu’il ne la cherche, désespérément. Puisque le Paradis et l’Enfer ne sont pas assez lointains pour qu’il puisse l’oublier, après l’y avoir envoyée.

Il voudrait lui demander, Angel, combien de temps cela a pris à Leanne pour lui mettre ces idioties dans le crâne. Il voudrait lui demander en combien de minutes elle a pris la décision de le vendre, au lieu de venir lui parler. Au lieu de l’écouter, ce gamin fou d’elle, si fou qu’il est allé confesser un meurtre à ses pieds. Il voudrait savoir pourquoi elle n’est pas venue le voir, derrière les barreaux. Pourquoi elle n’a jamais écrit de lettres. Pourquoi cela a été si facile pour elle de le rayer de sa vie, alors que lui soupire encore après leurs souvenirs. Comment a-t-elle fait, Abigail ? Pitié, qu’elle lui dise comment elle a fait pour passer à autre chose, car lui ne s’en sent toujours pas capable.

Sa mâchoire se serre, ses muscles se tendent lorsqu’elle ose se saisir de lui. Il l’observe, Angel, à la recherche du moindre signe d’hostilité. Elle n’est pas assez vêtue pour lui cacher le moindre couteau, la moindre arme, mais le désespoir peut mener à bien des folies. Le tissu est une armure, une barrière épaisse entre leurs peaux, mais la cruelle s’y immisce. La brûlure est instantanée, une morsure enflammée à laquelle il veut se soustraire. Mais elle caresse, son abeille, l’épiderme fin qu’Angel a tant malmené à la recherche d’une veine. Il sent encore les aiguilles fouiner, chercher et déchiqueter ses chairs. Il peut s’imaginer le produit couler à l’intérieur, suivant le chemin que les doigts de sa belle suivent le long de son bras. Un dernier voyage au Paradis, lorsqu’elle le touche. Une dernière dose d’une drogue plus puissante que la cocaïne, d’une substance de laquelle il ne pourra jamais se sevrer.

Angel aurait dû en parler. Il aurait dû souffler la vérité à ses frères, au club. Il aurait dû la balancer avec la même désinvolture qu’elle ne l’a fait. Abigail serait déjà morte depuis longtemps, un autre s’en serait chargé. Un autre aurait été capable de tirer sans s’embarrasser de longs discours. Un autre ne lui aurait pas laissé quinze ans. Un autre ne lui aurait pas accordé un autre sursis. Un autre ne regretterait pas tant de devoir la tuer. « Je te l’avais promis, non ? » souffle-t-il. Promis d’être clean, promis de s’en sortir. Pour elle. Pour qu’ils vivent enfin une vie convenable. Quel gâchis.

Le dos de sa main glisse alors sur la joue d’Abigail. L’abeille à son annulaire retrouve sa muse, sa maîtresse, dans une caresse tendre et il ose, du bout des doigts, effleurer ses cheveux bruns. Il prend le temps d’admirer ses traits, d’apprécier la douceur de sa peau. Il prend le temps de se souvenir de ce nouveau visage, celui si loin de l’air juvénile sur lequel elle l’a quitté. Ce visage qu’il aurait pu aimer au moins autant que l’ancien, si ce n’est plus. Ce n’est que maintenant qu’il la retrouve, pour quelques brefs instants, qu’il comprend à quel point elle va lui manquer. Il fait glisser quelques mèches derrière son oreille, laisse ses doigts glisser sur l’angle de sa mâchoire. « Retourne dormir. » murmure-t-il avant de s’en détacher, le coeur en miettes, l’âme en berne. Il contourne le fauteuil, ne lui fera pas l’affront de passer par la fenêtre. La porte est juste-là, il n’a qu’à pousser les verrous. « Ce n’est pas la peine d’essayer de mettre les voiles. » croit-il bon de préciser, en ouvrant, et il se tourne une dernière fois vers elle. « Ne m’oblige pas à rouler jusqu’à Fort Davis, mi amor. Je te retrouverai toujours. » Ses doigts tapotent sur le battant et il paraît hésiter, avant de finalement claquer la porte d’entrée dans son sillage.



avec @abigail ritter


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